Les chats du musée de l’Ermitage

Un chat devant le musée de l'Ermitage

Fondé en 1764 et situé à Saint-Pétersbourg (Russie), le musée d’État de l’Ermitage abrite l’une des plus grandes collections d’art au monde. Toutefois, ce n’est pas la seule raison qui pousse chaque année plus de deux millions de visiteurs à venir arpenter les salles de ce gigantesque complexe de 233.000 m² : certains y viennent aussi pour apercevoir l’un des célèbres chats qui depuis 1745 peuplent le bâtiment.


En effet, alors qu’à cette époque le musée n’était encore qu’un palais servant de résidence aux tsars, l’impératrice Élisabeth Ire (1709-1761), agacée par l’omniprésence de rats et de souris à l’intérieur, ordonna par décret qu’on lui envoie les meilleurs chats souriciers du pays. Elle reçut alors des petits félins venant vraisemblablement de Kazan, une ville à l’est de Moscou où ceux-ci étaient réputés pour leurs qualités de chasseurs, et les fit installer à l’Ermitage. 


En 1764, deux ans après son arrivée au pouvoir, l’impératrice Catherine II (1729-1796) commença une collection d’art privée qu’elle abrita dans ce même palais, et décida de le faire agrandir. Cependant, la population féline ne fut pas chassée des lieux lors de ces travaux. Elle ne le fut pas non plus en 1852, lorsque sur ordre de l’empereur Nicolas 1er (1796-1855) l’Ermitage devint un musée ouvert au grand public.


Continuant de protéger ce dernier contre les rongeurs, des chats demeurèrent à l’Hermitage durant les grands bouleversements que connut par la suite la Russie, y compris la révolution bolchévique de 1917. Ils furent cependant tous tués durant le siège de la ville par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale (1939-195). 


À la fin du conflit, il fut décidé de restaurer cette tradition vieille de deux siècles en introduisant dans le musée une nouvelle colonie de chats. Toutefois, cette nouvelle génération de félins ne joua plus un rôle actif dans la protection des lieux : pour lutter contre la prolifération des rats et des souris, le personnel du musée s’était mis à employer des méthodes plus modernes - notamment du poison.


Le musée continua d’abriter une population de félins durant tout le reste du 20ème siècle, mais celle-ci était négligée. À la fin des années 1990, il fut décidé d’y remédier : une certaine Maria Khaltunen fut nommée directrice d’un programme qui leur est spécifiquement dédié et vise entre autres à prendre meilleur soin de leur santé. Depuis, ils disposent même d’un personnel dédié.


Il faut dire que des dons provenant d’associations caritatives, voire de marques proposant des produits destinés aux chats (notamment Royal Canin) permettent au programme de perdurer et de subvenir aux besoins des plus de 70 spécimens qui arpentent désormais les sous-sols et les jardins. Ceux-ci n’ont toutefois pas accès aux salles d’expositions même. 


Le musée de l’Ermitage organise même chaque année depuis 2011 un festival dédié à sa population féline : le Catfest. Diverses activités destinées aux enfants sont alors organisées : ces derniers peuvent notamment peindre des chats et découvrir des expositions de photos illustrant les exploits des célèbres résidents de l’Hermitage.


Les chats de l’Hermitage sont aujourd’hui tellement célèbres qu’ils eurent même l’honneur de devenir les héros d’un film d’animation sorti en 2023 et réalisé par le metteur en scène russe Vasili Rovenski (né en 1971) : Les Chats au musée (Koty Ermitazha en version originale) 

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