Brillant et Le Général, les chats de Louis XV stars du château de Versailles

La peinture « Chat angora blanc, guettant un papillon » de Jean-Jacques Bachelier, qui représente le chat du roi Louis XV

Né en 1710, Louis XV siégea sur le trône de France pendant cinquante-neuf années, de février 1715 au jour de sa mort, en mai 1774. Il devint ainsi roi à l’âge de cinq ans suite au décès de son arrière-grand-père Louis XIV (1638-1715), ses parents et son frère n’étant alors déjà plus de ce monde.


Louis XV fut adulé dans sa jeunesse et surnommé alors par le peuple « le Bien-Aimé », mais fit plus tard l’objet d’un certain mépris de la part de ses sujets - surtout les Parisiens, qui lui reprochaient ses mœurs dissolues ainsi que des dépenses excessives qui n’avaient fait qu’exacerber les problèmes financiers du pays. Les historiens lui reconnaissent aujourd’hui le mérite d’avoir su moderniser la France, notamment sur le plan judiciaire et administratif.


En 1725, Louis XV épousa la princesse polonaise Marie Leszczyńska (1703-1768). C’est elle qui lui aurait transmis son amour pour les chats, notamment les Angoras Turcs. Cette passion pour la gent féline était assez extravagante pour l’époque : au 18ème siècle, les chats commençaient tout juste à être considérés comme de potentiels animaux de compagnie dans les familles aisées, et la mode était plutôt aux oiseaux.


Louis XV posséda ainsi au moins deux chats dont les noms sont restés dans les mémoires : Brillant, un Angora Turc blanc aux yeux bleus, et Le Général, un Persan.


Le premier, qu’on disait très gros, très doux et très sociable, était l’objet de toute l’affection du roi, au point que ce dernier interdisait à toute autre personne de le caresser. Le souverain aurait même un jour sèchement repris des domestiques après les avoir surpris à s’amuser à le faire danser. Il n’hésitait pas en outre à s’afficher avec Brillant qui, dit-on, « siégeait » à toutes les réunions du Conseil d’État, occupant son temps à jouer sur une table ou à dormir sur un coussin damassé posé sur la cheminée. 


Cette véritable star féline du château de Versailles fut immortalisée par le peintre Jean-Jacques Bachelier (1724-1806) dans un tableau intitulé Chat angora blanc, guettant un papillon. L’œuvre peut aujourd’hui être admirée au musée Lambinet de Versailles.


Le Général, quant à lui, avait été baptisé ainsi par son illustre propriétaire à cause de son port majestueux. On sait moins de choses à son sujet ainsi que sur leur relation, mais on dit que sa descendance fut nombreuse et qu’il n’est pas impossible qu’il soit l’ancêtre de certains des chats qui habitent aujourd’hui le château de Versailles.