Normandie : La maison aux chats

17/03/2010

SOTTEVILLE-LES-ROUEN.Une locataire de la rue Léon-Salva, ses soixante chats et trois chiens, sont menacés d'expulsion si le loyer n'est pas réglé.

PHOTO : La locataire et ses chats sont en attente d'un nouveau logement susceptible de les accueillir

Ils ne sont pas dix, ni vingt, mais près de soixante chats à tenir compagnie à la locataire de la petite maison de la rue Léon-Salva, à Sotteville-lès-Rouen. Soixante félins auxquels il faut ajouter trois chiens. Pour Nadège Lebis, qui habite les lieux, tout pourrait bien se passer, mais elle a un problème de taille : le loyer n'est plus payé depuis plusieurs mois, et les expulsions locatives ont repris depuis hier. Comment en est-on arrivé là ?
« C'est mon père qui habitait la maison jusqu'à ce qu'il fasse un arrêt cardiaque, en décembre dernier. Tous les animaux lui appartiennent mais il a été relogé ailleurs depuis », explique la jeune femme. Cela fait quelque temps qu'elle appelle au secours, auprès de la mairie, « j'ai rencontré le maire, Monsieur Bourguignon, plusieurs fois déjà et le Caps [Comité d'action et de promotion sociale, NDLR] m'a proposé un logement ». Seulement voilà, pour intégrer cette nouvelle maison, la locataire devrait faire piquer ses animaux, chose qu'elle ne peut imaginer.

« On ne va quand même pas les tuer »
En contact régulier avec la Fondation de Brigitte Bardot, Nadège Lebis n'a en revanche reçu aucune réponse de la Société protectrice des animaux qu'elle a sollicitée à plusieurs reprises. Dans la petite maison de ville, chacun des chats tente de faire son trou. Evidemment, les félins prennent de la place, on en trouve sur la table du salon, sur les meubles, par terre, dans des cartons. Bien sûr, ils parfument l'atmosphère de l'habitation par leur effluve si particulière.
Du côté du voisinage, rien à signaler d'après Nadège Lebis. « Les chats sont là depuis longtemps, personne ne s'est jamais plaint », témoigne-t-elle.
Les soixante félins non plus ne se plaignent pas, ils ont d'ailleurs l'air en bonne santé et sont nourris en quantité suffisante. La jeune femme, qui n'a que le Revenu de solidarité active (RSA) pour vivre, n'a plus les moyens de payer, et le loyer, et de quoi nourrir ses animaux.
Alors qu'elle vit dans l'angoisse quotidienne d'une expulsion, elle ne formule qu'un seul souhait : « Etre relogée quelque part, avec mes chats, même si c'est dans une maison au milieu des bois. Les chats n'ont rien demandé, maintenant qu'ils sont là, on ne va quand même pas les tuer », s'exclame-t-elle, paniquée.
Les chats, eux, ne demandent rien, mais sûr qu'ils aimeraient se faire une place au grand air.
Freddy Lamme