Tarbes (65) Disparition de chats : 136 nouveaux félins manquent à l'appel

29/01/2010

« Pilou », jeune chatte de Roland et Annie, a disparu depuis un mois. Personne pour les aider dans leurs recherches.
Y aurait-il une nouvelle vague de disparitions de chats ? Tout semble le confirmer puisque, depuis le mois de juin, la SPA d'Azereix a recensé quelque 136 demandes de recherches de chats perdus émanant de propriétaires de Tarbes et des environs.

Parmi eux, il y a Roland et Annie, qui habitent le quartier Nord de Tarbes, un quartier où plusieurs disparitions de félins ont été enregistrées depuis le début de l'année. « Pilou », leur chatte gris tigré de 2 ans et demi, a disparu le mercredi 29 décembre 2009. Et leurs recherches sont restées vaines.

Roland et Annie ont 3 chats avec « Pilou » et un chien, des animaux qu'ils ont recueillis. Des animaux qu'ils aiment et auxquels ils portent une attention particulière. « Minette » et « Poupette » ne sortent pratiquement pas de la maison. Il n'y a que « Pilou » qui avait l'habitude de faire un petit tour. Elle revenait et faisait sa sieste au chaud. Elle repartait faire son petit tour et rentrait le soir. C'était toujours autour de la maison », explique Roland. En ce mercredi 29 décembre, le couple, occupé, ne s'aperçoit pas que « Pilou » n'est pas là pour la sieste. Les recherches commencent alors : d'abord par les appels, auxquels d'ordinaire la petite chatte obéit. Mais là, pas de « Pilou ». Ils poursuivent : visites auprès des voisins, dans le quartier à vélo ; déplacement à la SPA d'Azereix au cas où quelqu'un l'aurait trouvée : rien. Un véritable parcours du combattant commence alors. « La mairie nous a renvoyés au pôle sécurité. Là, on m'a donné le numéro de la société de Pau chargée de récupérer les animaux pour les conduire à la fourrière. Ils m'ont dit qu'il n'y avait pas eu de capture de chats à Tarbes, et cela depuis un an », raconte Annie. Un mois après, Roland et Annie sont désemparés. Et en colère. « Le problème, c'est que pour récupérer notre chat, il faut qu'on sache où il est. Et nous sommes au courant de rien. On ne sait pas qui récupère les animaux ; où ils sont amenés. Et personne pour nous renseigner », lance Roland.

Un problème de traçabilité relevé par Christine Quillivic, avocate du collectif de propriétaires de chats disparus et qui ont porté plainte au commissariat de Tarbes et Lourdes ou à la gendarmerie. Quant à Gérard Guillereau, à l'origine, avec Noelia Lacer, du collectif de propriétaires de chats disparus, il n'en démord pas : « Pour moi, il s'agit bel et bien d'un trafic de chats ». Il appelle les propriétaires d'animaux « à la plus grande vigilance » et réclame un lieu ou un numéro à contacter après une disparition d'animal.


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« Informer davantage les propriétaires »
Avocate du collectif de 40 plaignants qui ont porté plainte, Me Christelle Quivillic explique que « la commune de Tarbes, qui ne dispose pas de fourrière, a signé une convention avec une société prestataire, la Sacpa (Société pour l'assistance et le contrôle du peuplement animal dont le siège est situé dans le Lot), qui prévoit que celle-ci est chargée de capturer les animaux errants ; son délai d'intervention est d'une heure trente minutes maximum dès que ses services sont requis par la commune. Les locaux désignés pour l'accueil de la fourrière animale sont situés à Bonrepos-sur-Aussonnelle (Haute-Garonne).

Un nouvel appel d'offres devrait intervenir sous peu ; nous souhaitons que le cahier des charges qui sera établi tienne compte des difficultés rencontrées depuis plusieurs mois par les administrés. À titre d'exemple, il n'y a pas d'obligation expresse, dans la convention actuelle, pour la Sacpa d'informer les propriétaires des animaux capturés lorsque ceux-ci sont identifiés par un tatouage notamment, alors même que cette obligation résulte de la loi (code rural). Il serait utile de rajouter une telle obligation dans le prochain cahier des charges.

De plus, le code rural (art.L. 211-21) fixe un délai franc de 8 jours pendant lesquels l'animal doit être gardé. Au-delà, l'animal est considéré comme abandonné et peut être placé dans un chenil, cédé ou euthanasié.

Enfin, les dispositions du code rural prévoient un affichage en mairie pour informer la population des modalités selon lesquelles les animaux capturés sont pris en charge. Parmi ces modalités, doivent figurer les coordonnées des services compétents pour la capture et la prise en charge des animaux.

Les disparitions de chats ont montré la nécessité d'informer davantage les propriétaires sur le fonctionnement de ce système et des modalités d'intervention de la Sacpa (ou de tout autre prestataire qui serait retenu à l'issue du prochain appel d'offres). La mairie s'est engagée dans cette voie. Les propriétaires d'animaux ont souhaité y être associés. »