Angleterre - Une caméra pour espionner les chats tueurs d'oiseaux

05/06/2012


Accusés de mettre en péril certaines espèces d'oiseaux, les chats domestiques font l'objet d’une étude scientifique...

Les matous britanniques sont des serial-killers. Si leur appétit pour les petits oiseaux n’avait jusqu’à présent affolé personne, les défenseurs des moineaux s’en prennent maintenant aux chats domestiques, les accusant de contribuer au déclin de certaines espèces. Pour trancher ce débat houleux, les scientifiques de l’université de Reading, en Grande-Bretagne, ont lancé une étude inédite, rapporte le Telegraph: ils ont équipé douze chats de «CatCam», des mini-caméras attachées à leur collier qui enregistreront tous leurs méfaits. Les vidéos de la vie secrète des chats seront diffusées sur la BBC, dans un nouveau programme baptisé Springwatch. Les maîtres de chats pourraient ainsi découvrir la face cachée de leur gentil matou.

Les chats boucs-émissaires?

Les vidéos permettront de chiffrer le nombre d’oiseaux tués par chaque chat. Car si certaines proies sont fièrement rapportées à leurs maîtres, d’autres meurtres restent dissimulés: on estime ainsi que les félins n’avouent que 12 à 50% de leurs crimes. Les chats britanniques rapporteraient approximativement 40 millions de proies mortes par an, et ce ne serait que la partie émergée de l’iceberg.

Pour leur défense, certains experts assurent que les félins ne feraient qu’abréger la vie d’oiseaux ou de souris qui seraient morts de maladie ou de faim. Ils rendraient même service à la nature en réduisant la compétition alimentaire entre les oiseaux. Un argument qui ne convainc pas vraiment les maîtres de Clarence, un gros chat roux qui participe à l’étude: «Il nous ramène de temps en temps des souris et en moyenne un oiseau par semaine. Il a même rapporté un rat, deux écureuils et un lapin, énumère Alex Michie, son propriétaire. Je ne peux pas dire que ça me réjouisse: je suis végétarien et ma femme est végétalienne. Mais c’est dans la nature des chats…»

Rendre son chat végétarien, réprimer ses instincts de chasseurs ou l’empêcher de sortir? Certains estiment que les félins sont des boucs-émissaires qui permettent aux hommes d’oublier que ce sont surtout leurs activités, moins sanglantes mais plus nocives pour l’environnement, qui sont responsables du déclin des oiseaux.

Audrey Chauvet