Les statues de York, la « ville des chats » en Angleterre

La statue du chat Gus escaladant un mur de briques, dans la ville de York (Royaume-Uni)

York est une jolie ville fortifiée du nord-est de l’Angleterre, dont le centre historique comporte de nombreuses statues de chats souvent perchées sur des corniches, des toits ou des façades. Elles sont environ une trentaine et relèvent d’une tradition centenaire unique.


Les premières furent en effet placées dans les années 1920 sur la façade d’un bâtiment appartenant à un noble nommé Sir Stephen Aitchson (1863-1942). Deux d’entre elles subsistent : l’une représente un chat roux marchant sur le rebord d’une fenêtre, l’autre un chat noir assis sur un autre rebord de fenêtre. On ignore quelles étaient les intentions exactes de leur acquéreur, mais la plupart des habitants de la ville s’accordent à dire qu’il s’agissait d’attirer l’attention de manière artistique tout autant que d’effrayer les rats.


Inspiré par cette idée, l’architecte anglais Tom Adams (1930-2006) contribua grandement à la multiplication des statues de petits félins à York. Il faut dire qu’il était lui-même passionné par ces animaux : dès l’époque où il était étudiant, il avait pris l’habitude d’apposer un dessin de petit félin sur ses esquisses. Cette idée aurait été reprise du célèbre artiste et inventeur toscan Léonard de Vinci (1452-1519), qui lui-même dessinait des souris dans ses croquis.


À partir de 1979, Tom Adams collabora avec le sculpteur anglais Jonathan Netwick (né en 1948) afin d’intégrer des statues aux bâtiments qu’il créait ou rénovait à York. Ce dernier créa ainsi pas moins de vingt œuvres qui furent intégrées aux bâtiments de la ville. Une des plus connues figure sur l’emblématique Joseph Rowntree Theatre, dont la façade Art déco en brique est ornée d’un chat noir qui semble l’escalader. Celui-ci est nommé Gus et fabriqué en nickel-argent, un matériau fréquemment utilisé dans ce courant artistique. 


L’initiative d’Adams d’intégrer des statues de chat aux bâtiments de la ville incita différents propriétaires à en faire de même : diverses autres sculptures félines se mirent à orner les façades et les rebords de fenêtres.


Devenues une marque distinctive de la ville, ces statues attirent les curieux et les amoureux des chats. Des magasins centrés sur ce thème virent même le jour, et un circuit nommé York Cat Trail (« circuit des chats de York ») fut créé. Documentée par des cartes disponibles sur place, cette promenade autoguidée gratuite permet de découvrir une partie des statues tout en explorant les sites emblématiques de la commune. Elle couvre un peu plus d’une vingtaine de statues dans le centre-ville, et une demi-douzaine d’autres plus excentrées.


Dans le même genre, on trouve aussi de nombreuses statues de chats s’intégrant dans l’architecture des bâtiments à La Romieu, un charmant petit village français. Les statues de chats de la ville malaisienne de Kuching s’intègrent pour leur part nettement moins au cadre environnant, mais ont de quoi marquer les esprits tant elles sont modernes, colorées et imposantes.

Sommaire de l'article

  1. Page 1 : La place du chat dans la sculpture au fil des siècles
  2. Page 2 : La statue de la chatte de la via della gatta à Rome (Italie)
  3. Page 3 : Le temple des statues de chats maneki neko à Tokyo (Japon)
  4. Page 4 : La statue du Chat botté à Paris (France)
  5. Page 5 : Les statues de la Maison du chat à Riga (Lettonie)
  6. Page 6 : La statue du chat légendaire de Dick Whittington à Londres (Angleterre)
  7. Page 7 : Les statues de York, la « ville des chats » en Angleterre
  8. Page 8 : La statue des chats bagarreurs à Brunswick (Allemagne)
  9. Page 9 : La statue de Towser, le chat champion d’élimination de souris de la distillerie Glenturret (Crieff, Écosse)
  10. Page 10 : La statue du Gros Chat (El Gato) à Barcelone (Espagne)
  11. Page 11 : Les statues de Kuching, la « ville des chats » de Malaisie
  12. Page 12 : Les statues de La Romieu, le « village des chats » (France)
  13. Page 13 : La statue de Trim, premier chat à avoir fait le tour de l’Australie (Sydney, Australie)
  14. Page 14 : La statue du Chat de la rivière à Cali (Colombie)
  15. Page 15 : La statue de Hodge, le chat de l’homme de lettres Samuel Johnson (Londres, Angleterre)
  16. Page 16 : Les statues de chats décalées de Kensington Market (Toronto, Canada)
  17. Page 17 : La statue de Panteleimon, le chat chéri de la Porte d’Or à Kiev (Ukraine)
  18. Page 18 : La statue des chats Turcs de Van à Van (Turquie)
  19. Page 19 : Les statues d’Elisey et Vasilisa, les chats protecteurs du siège de Leningrad (Saint-Pétersbourg, Russie)
  20. Page 20 : La statue du chat expérimental à Saint-Pétersbourg (Russie)
  21. Page 21 : La statue de Mrs Chippy, chat explorateur de l’Antarctique (Wellington, Nouvelle-Zélande)
  22. Page 22 : La statue de chat coloré de Sliema (Malte)
  23. Page 23 : Les statues du chat Behemoth (Russie et Ukraine)
  24. Page 24 : La drôle de statue du chat Yoshkin kot à Iochkar-Ola (Russie)
  25. Page 25 : La statue du chat Hamish McHamish, mascotte de St Andrews (Écosse)
  26. Page 26 : La statue de Tombili, le chat le plus cool d’Istanbul (Turquie)
  27. Page 27 : La statue de la chatte Soledad et du chien Tristán, monument contre la maltraitance animale à Valence (Espagne)
  28. Page 28 : La statue de Ratty, premier chat à avoir bénéficié de deux grandes innovations médicales (Raleigh, États-Unis)
  29. Page 29 : La statue d’Umbriaga, le chat de Szczecin qui aimait l’eau (Pologne)
  30. Page 30 : La statue du Chat vert géant à Huai’an (Chine)
  31. Page 31 : Les statues futuristes des Ship’s Cat (Japon)