La statue du chat légendaire de Dick Whittington à Londres (Angleterre)

La statue du chat de Dick Whittington, à Londres (Royaume-Uni)

Située au pied de Highgate Hill, près de l’hôpital Whittington dans le quartier londonien d’Archway, la statue du chat de Dick Whittington est un monument emblématique lié au folklore anglais.


Cet animal apparaît en effet dans une légende popularisée dès le 17ème siècle et inspirée de la vie réelle de Richard « Dick » Whittington (vers 1354-1423), homme politique anglais qui fut choisi comme maire de Londres à quatre reprises (1397, 1398, 1406 et 1419). Ce récit folklorique embellit toutefois sa vie avec des éléments fictifs – à commencer par l’histoire de son chat, qui n’a pas de fondements historiques avérés.


Cette légende raconte ainsi que Dick, jeune orphelin pauvre vivant dans la campagne du Gloucestershire, monta à Londres dans l’espoir d’y faire fortune. Toutefois, il y découvrit rapidement que la richesse n’était pas aussi facile à obtenir qu’il l’avait espéré. Embauché par un marchand comme garçon de cuisine, il vécut dans des conditions de vie misérables et dut dormir dans un grenier infesté de rats.


Pour un penny, il fit alors l’acquisition d’un chat afin de chasser les rongeurs qui l’empêchaient de dormir. Ce fut un investissement judicieux, car le petit félin excella dans la tâche qui lui fut confiée.


Quelque temps plus tard, l’employeur de Dick partit en voyage et proposa à chacun de ses domestiques de lui confier un de ses objets personnels afin qu’il puisse le vendre pour leur compte une fois à l’étranger. Ne possédant rien d’autre que son chat, Dick décida de le lui donner.


Les rats revinrent et Dick, déçu par la vie londonienne, finit par décider de quitter la ville. Toutefois, en arrivant à Highgate Hill, il perçut dans le tintement des cloches de l’église St Mary-le-Bow, un des symboles de l’identité londonienne, le message qu’il devait rester et qu’il deviendrait un jour maire de Londres. Il retourna donc chez le marchand.


Ce dernier revint lui-même quelques jours plus tard, et l’informa qu’il avait vendu son chat pour une somme d’or colossale à quelque monarque d’un royaume exotique dont les terres étaient infestées de rats.


Devenu riche, Dick épousa la fille du marchand et, comme l’avaient prédit les cloches, devint maire de Londres.


Bien que Richard Whittington ait vraiment existé et ait effectivement été maire de Londres à plusieurs reprises, il n’était pas orphelin, mais issu d’une famille aisée. Il n’existe par ailleurs aucune preuve qu’il ait possédé un chat, et moins encore que celui-ci ait joué un rôle dans sa destinée. Cette histoire semble donc être une invention purement folklorique, peut-être inspirée par des récits médiévaux de chats vendus à des pays où ils étaient rares et précieux, afin d’y lutter contre les rongeurs.


Quoi qu’il en soit, tout comme les cloches de St Mary-le-Bow, que seuls les vrais Londoniens seraient habitués à reconnaître, le chat de Dick Whittington est entré dans la légende.


Une stèle en pierre de Portland fut ainsi installée au pied de Highgate Hill dès 1821 pour marquer l’emplacement précis où Whittington aurait entendu les cloches, pourtant situées à plus de sept kilomètres de là. Elle fut restaurée en 1935.


Une statue de chat en calcaire de Kellymount noir polie fut également érigée au même endroit en 1965. Commandée par le comédien anglais Donald Bisset (1910-1995) et financée par des donateurs privés, elle est l’œuvre du sculpteur anglais Jhonattan Keyworthy (né en 1943). Elle est représentative de son style, axé sur les figures humaines mais aussi animales, et inspiré par les arts d’Afrique et d’Asie.


Entourée de grilles de fer, la statue de petit félin est devenue un point de repère local et est caressée par certains visiteurs du tout proche hôpital Whittington, qui espèrent s’attirer ainsi la chance. Une légende urbaine dit que la déplacer ou l’endommager porterait malheur au quartier.


L’utilité des chats comme chasseurs de souris est un sujet qu’on retrouve dans diverses autres légendes. Un autre exemple relativement connu est celle d’Angeline, un récit folklorique qui explique la présence de nombreuses statues de chats à La Romieu, un village du sud-ouest de la France.

Sommaire de l'article

  1. Page 1 : La place du chat dans la sculpture au fil des siècles
  2. Page 2 : La statue de la chatte de la via della gatta à Rome (Italie)
  3. Page 3 : Le temple des statues de chats maneki neko à Tokyo (Japon)
  4. Page 4 : La statue du Chat botté à Paris (France)
  5. Page 5 : Les statues de la Maison du chat à Riga (Lettonie)
  6. Page 6 : La statue du chat légendaire de Dick Whittington à Londres (Angleterre)
  7. Page 7 : Les statues de York, la « ville des chats » en Angleterre
  8. Page 8 : La statue des chats bagarreurs à Brunswick (Allemagne)
  9. Page 9 : La statue de Towser, le chat champion d’élimination de souris de la distillerie Glenturret (Crieff, Écosse)
  10. Page 10 : La statue du Gros Chat (El Gato) à Barcelone (Espagne)
  11. Page 11 : Les statues de Kuching, la « ville des chats » de Malaisie
  12. Page 12 : Les statues de La Romieu, le « village des chats » (France)
  13. Page 13 : La statue de Trim, premier chat à avoir fait le tour de l’Australie (Sydney, Australie)
  14. Page 14 : La statue du Chat de la rivière à Cali (Colombie)
  15. Page 15 : La statue de Hodge, le chat de l’homme de lettres Samuel Johnson (Londres, Angleterre)
  16. Page 16 : Les statues de chats décalées de Kensington Market (Toronto, Canada)
  17. Page 17 : La statue de Panteleimon, le chat chéri de la Porte d’Or à Kiev (Ukraine)
  18. Page 18 : La statue des chats Turcs de Van à Van (Turquie)
  19. Page 19 : Les statues d’Elisey et Vasilisa, les chats protecteurs du siège de Leningrad (Saint-Pétersbourg, Russie)
  20. Page 20 : La statue du chat expérimental à Saint-Pétersbourg (Russie)
  21. Page 21 : La statue de Mrs Chippy, chat explorateur de l’Antarctique (Wellington, Nouvelle-Zélande)
  22. Page 22 : La statue de chat coloré de Sliema (Malte)
  23. Page 23 : Les statues du chat Behemoth (Russie et Ukraine)
  24. Page 24 : La drôle de statue du chat Yoshkin kot à Iochkar-Ola (Russie)
  25. Page 25 : La statue du chat Hamish McHamish, mascotte de St Andrews (Écosse)
  26. Page 26 : La statue de Tombili, le chat le plus cool d’Istanbul (Turquie)
  27. Page 27 : La statue de la chatte Soledad et du chien Tristán, monument contre la maltraitance animale à Valence (Espagne)
  28. Page 28 : La statue de Ratty, premier chat à avoir bénéficié de deux grandes innovations médicales (Raleigh, États-Unis)
  29. Page 29 : La statue d’Umbriaga, le chat de Szczecin qui aimait l’eau (Pologne)
  30. Page 30 : La statue du Chat vert géant à Huai’an (Chine)
  31. Page 31 : Les statues futuristes des Ship’s Cat (Japon)