Le Monument au chat expérimental est une statue située dans la cour de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg (Russie), au sein d’un parc où figurent plusieurs autres sculptures modernes. Elle est l’œuvre de deux sculpteurs russes nommés Anatoly Dema et Sergey Mikhailov.
Elle fut inaugurée en 2002 et présentée alors comme un second hommage des habitants de la ville aux chats après les statues d’Elisey et Vasilisa, créées deux ans plus tôt et symbolisant le rôle essentiel que ceux-ci jouèrent lors du siège de la ville entre 1941 et 1944.
Réalisée en gabbro, une pierre noire volcanique, elle mesure un mètre de haut et est juchée sur une colonne de granit clair de deux mètres. Elle représente un petit félin tout en rondeurs, légèrement stylisé.
Sur la colonne elle-même sont gravées diverses citations sur les chats signées du zoologue autrichien Konrad Lorenz (1903-1989) et du dramaturge irlandais George Bernard Shaw (1856-1950). La première appartient toutefois au physiologiste et académicien russe Alexandre Nozdrachev (né en 1931), qui fut à l’origine du projet de ce monument : « L’humanité doit être infiniment reconnaissante envers le chat, qui a offert au monde un grand nombre de découvertes fondamentales en physiologie ».
La statue est donc conçue comme un hommage à tous les petits félins ayant contribué aux avancées scientifiques dans le domaine de la physiologie – souvent au prix de leur vie. De fait, il est indéniable que la gent féline joua un rôle important dans la recherche médicale, même si les expériences sur les chiens menées par le physiologiste russe Ivan Pavlov (1849-1904) sont davantage connues.
Cette statue s’inscrit donc dans un mouvement récent de reconnaissance envers les animaux utilisés pour la recherche, à l’image du monument au chien de Pavlov à Saint-Pétersbourg ou du monument aux grenouilles à Paris, devant l’université de la Sorbonne. Elle reflète aussi l’intérêt croissant des sociétés slaves et occidentales pour les problèmes éthiques que pose l’utilisation des animaux par la science.