J’ai un petit chat
Petit comme ça,
Je l’appelle Orange.
Je ne sais pourquoi
Jamais il ne mange
Ni souris ni rat
C’est un chat étrange
Aimant le nougat
Et le chocolat.
Mais c’est pour cela,
dit tante Solange
Qu’il ne grandit pas
Le poète belge Maurice Carême (1899-1978) est connu pour être un poète de l’enfance. En effet, sa découverte en 1930 de la poésie rédigée par des enfants le pousse à remettre en question l’intégralité de son écriture et à simplifier ses textes et son style. C’est après ce changement de cap qu’il compose la quasi-totalité de sa poésie destinée aux plus jeunes, qui représente environ le quart de son œuvre.
Tiré du recueil La lanterne magique (1947), « Mon petit chat » constitue un parfait exemple de ces comptines. Dans une Europe d’après-guerre dont la jeunesse se remet à peine d’une longue série de malheurs, ces bouffées de fraicheur poétiques permettent à toute une génération de s’évader dans un monde de beauté naïve et de simplicité.