« Le chat noir de la palissade », par Henry Monnier

Un chat noir passant une palissade

Texte du poème « Le chat noir de la palissade »

Le chat noir de la palissade

Promène son museau partout,

C'est un pirate en ambassade.

Le chat noir qui s'en vient chez nous.

Dans le jardin ou sur le toit,

En mille et une escapades,

De tous côtés, il est le roi.

 

Il est le tigre du Bengale

Et le prince des maraudeurs,

Sa moquerie est sans égale :

Ce chat-là est un chapardeur.

 

Il faut le voir, cet escogriffe,

Ce gracile animal ingrat

Qui lacère à grands coups de griffe

Les détritus de papiers gras.

 

Il mène sa vie à sa guise,

Ne faisant que ce qui lui plaît,

II se complaît dans des bêtises

Qui ne valent pas un couplet.

 

Et cependant si ce vaurien

Ne commet que des incartades

À la maison, on l'aime bien,

Le chat noir de la palissade.

Informations sur l'auteur et explications

À partir de l’âge de 17 ans, le jeune écrivain français Henry Monnier (1799-1877) tente d’intégrer la sphère des employés de bureau en occupant un travail de gratte-papier au ministère de la Justice. Mais il abandonne à 22 ans, dégouté des moqueries de ses supérieurs. C’est ainsi que débute pour lui une vie centrée sur la satire de cette classe privilégiée : au travers de ses caricatures et de ses textes, il ne cesse dès lors de mettre à nu les travers de la haute société.

 

L’autoportrait Le chat noir de la palissade compare l’auteur à un félin libre, qui se moque des convenances et qui choque, mais qu’en fin de compte on aime quand même.

Dernière modification : 09/26/2025.

Sommaire de l'article

  1. Page 1 : Le chat dans la poésie
  2. Page 2 : « Épitaphe d’un chat », par Joachim du Bellay (1558)
  3. Page 3 : « Jubilate Agno », de Christopher Smart (1763)
  4. Page 4 : « Chats de partout », par Henry Monnier (1830)
  5. Page 5 : « Le chat noir de la palissade », par Henry Monnier
  6. Page 6 : « Le chat (1) », par Charles Baudelaire (1857)
  7. Page 7 : « Les chats », par Charles Baudelaire (1857)
  8. Page 8 : « Femme et chatte », par Paul Verlaine (1866)
  9. Page 9 : « À une chatte », par Charles Cros (1873)
  10. Page 10 : « Berceuse », par Charles Cros (1879)
  11. Page 11 : « Vieux frère », par Jules Lemaître (1880)
  12. Page 12 : « Le chat », par Maurice Rollinat (1883)
  13. Page 13 : « Elle aperçoit un Oiseau – piaule », de Emily Dickinson
  14. Page 14 : « Le petit chat », par Edmond Rostand (1890)
  15. Page 15 : « Le chat fatal », par Emile Nelligan (1899)
  16. Page 16 : « Les p’tits chats », par Gaston Couté
  17. Page 17 : « À la mémoire d’une chatte naine que j’avais », par Jules Laforgue (1901)
  18. Page 18 : « Le chat », par Guillaume Apollinaire (1911)
  19. Page 19 : « Chat », par Paul Eluard (1920)
  20. Page 20 : « Le chat et la Lune », de William Butler Yeats (1924)
  21. Page 21 : « Le chat qui ne ressemblait à rien », par Robert Desnos (1932)
  22. Page 22 : « Mon petit chat », par Maurice Carême (1947)
  23. Page 23 : « Le sommeil du chat », par Tristan Klingsor (1948)
  24. Page 24 : « Oda al Gato », par Pablo Neruda (1959)
  25. Page 25 : « Le chat et le soleil », par Maurice Carême (1972)
  26. Page 26 : « Devant la cheminée », par Pierre Menanteau (1972)
  27. Page 27 : « Poème du chat », par Jacques Roubaud (1983)
  28. Page 28 : « Goutte de lumière », par Marc Alyn (1986)
  29. Page 29 : « Un chat un chat », par François Gravel (2009)
  30. Page 30 : « Châtiment d’un chat renversé », par Sybille Rembard (2009)
  31. Page 31 : « Chat Fantôme », de Margaret Atwood (2020)