Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Considéré comme l’un des plus importants poètes français du 20ème siècle, Guillaume Apollinaire (1880-1918) publie en 1911 Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, un recueil de 30 courts poèmes dans lesquels il brosse les portraits pleins d’esprit de différents animaux.
« Le chat » fait partie de ceux-là. À la lecture de ce texte aussi bref que lourd de signification, on découvre les aspirations de l’auteur à une existence simple, entouré de sa femme, de ses amis et de ses livres. Parmi ses amis doit se balader un chat, symbole de la vie tranquille bien installée.
Peut-être ce désir de stabilité dans son quotidien vient-il de son enfance tourmentée : né d’une mère célibataire vagabonde et d’un père inconnu, Apollinaire passe la première moitié de sa vie balloté entre de nombreux pensionnats, sans jamais disposer d’un véritable foyer dans lequel une petite boule de poils aurait pu établir ses quartiers…