« Garfield », de Jim Davis (1978)

Sommaire de l'article

  1. Page 1 :
  2. 1. De la littérature en estampes…
  3. 2. …à la bande dessinée
  4. 3. À partir des dernières années du 19ème siècle : des chats et des journaux
  5. 4. Les années 1920 : Felix, la star de la BD
  6. 5. Les années 1940-1950 : la traversée du désert
  7. 6. Les chats à l’heure du comix
  8. 7. Les nouvelles stars félines de la BD
  9. 8. Rire, pleurer et philosopher en compagnie des chats
  10. 9. Le chat, miroir du quotidien
  11. Page 2 : « Krazy Kat », de George Herriman (1913)
  12. Page 3 : « Felix le chat », de Otto Messmer et Pat Sullivan (1919)
  13. Page 4 : Hercule dans « Pif le chien », de José Cabrero Arnal (1949)
  14. Page 5 : Le chat dingue dans « Gaston Lagaffe », de Franquin (1957)
  15. Page 6 : Azraël dans « Les Schtroumpfs », de Peyo (1959)
  16. Page 7 : Salem dans « Sabrina, l’apprentie sorcière », de Dan Decarlo et George Gladir (1962)
  17. Page 8 : « Fritz le chat », de Robert Crumb (1965)
  18. Page 9 : « Garfield », de Jim Davis (1978)
  19. Page 10 : Le chat noir dans « Les yeux du chat », de Alejandro Jodorowsky et Moebius (1978)
  20. Page 11 : Les nazis dans « Maus », de Art Spiegelman (1980)
  21. Page 12 : « Le Chat », de Philippe Geluck (1983)
  22. Page 13 : « Billy the cat », de Stephen Desberg et Stéphan Colman (1989)
  23. Page 14 : Les hommes-chats dans « Chats », de Didier Convard (1992)
  24. Page 15 : « Blacksad », de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido (2000)
  25. Page 16 : « Le Chat du rabbin », de Joann Sfar (2002)
  26. Page 17 : Tinker dans « Nou3 », de Grant Morrison (2004)
  27. Page 18 : Le chat qui change tout le temps de nom dans « Lou ! », de Julen Neel (2004)
  28. Page 19 : « Miss Annie », de Franck Le Gall et Flore Balthazar (2010)
  29. Page 20 : Sugar dans « Sugar, Ma vie de chat », de Serge Baeken (2014)
  30. Page 21 : Choupette dans « Karl’s Secret », de Tiffany Cooper (2015)
  31. Page 22 : « Léonid », de Frédéric Brrémaud et Stefano Turconi (2015)

Créé par l’Américain Jim Davis (né en 1945), Garfield fait sa première apparition en 1976 dans un comic strip intitulé Jon, publié dans quelques journaux de l’Indiana. Celui-ci ne se focalise pas sur le chat orange qui adore les lasagnes, mais sur le quotidien de son maître, un jeune dessinateur de bande dessinée prénommé Jon Arbuckle.


Toutefois, les bases de Garfield sont déjà là : des histoires racontées en quelques cases seulement, un chat sarcastique dont les pensées sont retranscrites dans des bulles de dialogue, des gags visuels à foison.


Très vite, Jim Davis comprend que le public s’attache bien davantage au chat qu’à son humain. Il décide donc d’inverser les rôles et de faire du premier le héros de l’histoire. Néanmoins, il ne se contente pas de changer le titre et de faire la part belle au petit félin : il en profite aussi pour modifier son apparence. Garfield voit ses joues devenir un peu moins grosses et gagne des rayures sur son dos.


Les premiers numéros de ce nouveau comic strip sont publiés en 1979 dans plusieurs journaux américains, et rencontrent un succès presque immédiat. Le choix d’un chat comme personnage principal n’y est pas étranger : cet animal étant largement connu et apprécié, Jim Davis opte ainsi pour un héros qui transcende les cultures et les régions, apte à plaire à toute l’Amérique - ainsi qu’au reste du monde. C’est d’autant plus vrai que ses défauts (à commencer par la paresse et la gourmandise) sont eux aussi universels et intemporels.


Comme toujours à cette époque, les strips qui paraissent dans les journaux sont en noir et blanc. Toutefois, à partir de 1980, les planches de Davis sont également publiées dans des albums dédiés et en couleur. Garfield gagne alors le pelage orange qu’on lui connait.


Son apparence continue à évoluer avec le temps. En particulier, sa silhouette s’affine au fur et à mesure. En outre, vers 1982, il commence à se déplacer sur ses pattes arrière quand bon lui semble. Cela offre à l’auteur davantage de liberté pour imaginer toutes sortes de gags, puisque selon ses besoins il le représente comme un personnage quadrupède ou bipède.


La personnalité de Garfield est nettement plus figée. En effet, il demeure ce qu’il est depuis sa création, à savoir un personnage cynique, paresseux, gourmand, qui déteste le lundi, mais adore la télévision et les lasagnes.


Le succès colossal de la bande dessinée attire rapidement l’attention des producteurs audiovisuels. Dès 1988, le dessin animé Garfield et ses amis (Garfield and Friends, en version originale) transpose l’humour du comic strip sur le petit écran. En 2004, le chat roux le plus célèbre du monde fait également ses débuts au cinéma avec Garfield, un film mêlant animation 3D et prises de vue réelles. Ce long-métrage réalisé par le Britannique Peter Hewitt (né en 1962) reçoit des critiques assassines, mais cela ne l’empêche pas d’être un succès commercial. Il en va de même pour sa suite, intitulée Garfield 2 (Garfield : A tail of Two Kitties en version originale), sortie en 2006 et réalisée par l’Américain Tim Hill (né en 1973). En 2024, le cinéaste américain Mark Dindal (né en 1960) s’essaie lui aussi à adapter le comic strip sur grand écran, mais cette fois-ci sous la forme d’un film d’animation. Là encore, les critiques sont très mitigées, se demandant notamment pourquoi un chat paresseux se retrouve à faire des cascades dignes d’un film d’action hollywoodien…