Les chats au cinéma : 30 films avec un chat

Les chats au cinéma : 30 films avec un chat

Depuis sa création dans les dernières années du 19ème siècle, le cinéma a mis en scène toutes sortes d'acteurs, et ces derniers ne sont pas que des humains : on trouve aussi parmi eux toutes sortes d'animaux. 


Les chats figurent parmi les plus représentés : même s'ils sont évidemment moins faciles à dresser que les chiens et donc qu'il est plus difficile d'en faire des stars du grand écran, ils sont présents dans de nombreux films, en particulier à certaines époques.


Voici donc 30 films avec un ou plusieurs chat(s), précédés d'une rétrospective sur la place de cet animal dans le septième art.

Sommaire de l'article

  1. Page 1 : L'histoire du chat au cinéma
  2. Page 2 : Le chat de Blofeld dans « James Bond » (1963 – 2015)
  3. Page 3 : Les chats de Danny dans « Les Griffes de la peur » (1969)
  4. Page 4 : Le chat dans « Le Parrain » (1972)
  5. Page 5 : Zunar-J-5/9 Doric-4-7, ou Jake, dans « Le Chat qui vient de l’espace » (1978)
  6. Page 6 : Jones dans « Alien » (1979)
  7. Page 7 : Sassy dans « L’Incroyable Voyage » (1993)
  8. Page 8 : Snowbell dans « Stuart Little » (1999)
  9. Page 9 : M. Tinkles dans « Comme chiens et chats » (2001)
  10. Page 10 : Pattenrond et Miss Teigne dans « Harry Potter » (2001-2011)
  11. Page 11 : Loon dans « Le Royaume des chats » (2003)
  12. Page 12 : « Le Chat chapeauté » (2003)
  13. Page 13 : « Garfield » (2004)
  14. Page 14 : Monsieur Moustache dans « The Voices » (2014)
  15. Page 15 : Tom Brand / Mr. Fuzzypants dans « Ma vie de chat » (2016)
  16. Page 16 : Iglesias dans « Keanu » (2016)
  17. Page 17 : Ajax dans « Mon chat, mon chien… et les autres ? » (2016)
  18. Page 18 : Bob dans « Un chat pour la vie » (2016)
  19. Page 19 : Kedi dans « Des chats et des hommes » (2017)
  20. Page 20 : Church dans « Simetierre » (2019)
  21. Page 21 : Les Jellicles dans « Cats » (2019)
  22. Page 22 : Goose le Flerken dans « Captain Marvel » (2019)
  23. Page 23 : Alfie dans « Argylle » (2024)

Les tout premiers chats à l’écran

Différentes séquences de « La Chute du chat » d'Étienne-Jules Marey, le premier film avec un chat de l'Histoire
« La Chute du chat »

En 1894, le scientifique français Étienne-Jules Marey (1830-1904) assemble une caméra capable de prendre 12 images consécutives en une seconde. Il l’utilise alors notamment pour enregistrer le mouvement d’un chat tombant et se retournant en plein vol. Baptisée sobrement La Chute du chat, son œuvre est rudimentaire et ne dure que quelques secondes, mais elle a son importance historique : c’est en effet la première fois qu’un chat apparaît dans un film.

 

La même année apparaît The Boxing Cats, un court-métrage réalisé par l’inventeur américain Thomas Edison (1847-1931) avec son kinétoscope, la première caméra argentique de l’histoire. On peut y voir deux chats équipés de gants de boxe se livrer un combat sur un ring miniature. Il s’agit là de la première fiction cinématographique au monde mettant en scène des représentants de la gent féline.

 

Ainsi, les chats sont présents à l’écran dès les débuts du cinéma.

Des débuts dans la comédie

La chatte actrice Pepper en train de regarder un oiseau dans une cage
Pepper dans « The Little Hero »

À l’ère du muet, alors que le langage corporel est capital pour montrer au spectateur les émotions des personnages, la grâce et l’agilité des chats fascinent et se prêtent particulièrement bien à l’exercice cinématographique.

 

Passé les premières œuvres naturalistes qui se contentent de documenter leurs différents comportements, ils intègrent peu à peu la fiction. On peut ainsi en voir dans Regeneration (1915), l’un des premiers films de gangsters de l’histoire, ou encore dans Dans les bas-fonds (The Hoodlum), drame social sorti en 1919. 

 

Néanmoins, leur genre de prédilection est la comédie, comme le prouve par exemple en 1916 Charlot Patine (The Rink), dans lequel un chat fait par erreur une apparition hilarante dans l’assiette d’un client de Charlie Chaplin (1889-1977). On peut évoquer aussi Vive le sport ! (The Freshman), une comédie américaine réalisée en 1925 sur un étudiant cherchant à intégrer l’équipe de football américain de son école : un représentant de la gent féline y participe à un numéro de cirque.

 

À cette époque, le cinéma a même sa première star féline, une femelle maltais (c’est-à-dire à la fourrure grise) prénommée Pepper. Découverte par le roi de la comédie Mack Sennett (1880-1960), elle fait mentir ceux qui pensent que contrairement aux chiens et aux chevaux, les chats ne peuvent être dressés pour le cinéma et n’y ont donc pas leur place. Ce « chat qui a conquis Hollywood » (comme l’écrit la presse de l’époque) grâce à son charisme et son caractère particulièrement sociable apparaît pour la première fois à l’écran en 1913, dans un court-métrage appelé The Little Hero réalisé par Sennett en personne. On le retrouve ensuite dans plus d’une vingtaine d’œuvres jusqu’à sa mort en 1923.

Un animal qui donne des frissons

L'affiche du film « La Féline », avec une femme à côté d'un chat noir
L'affiche du film « La Féline »

Dès les débuts du cinéma, il n’échappe pas aux réalisateurs qu’il existe de nombreuses superstitions concernant les chats. Ce n’est donc guère surprenant qu’on retrouve rapidement ces derniers dans les films d’horreur.

 

L’un d’entre eux tient même le premier rôle en 1919 dans The Black Cat, court-métrage basé sur la célèbre nouvelle du même nom d’Edgar Allan Poe (1809-1849) et lui-même inclus dans le film d’anthologie Cauchemars et hallucination (Eerie Tales). 

 

Cette présence des chats dans les films d’horreur se prolonge aux débuts du parlant, dans les années 30. On les retrouve ainsi, fusse de manière discrète, dans de nombreux films d’épouvante - notamment Frankenstein en 1931, Dr. Jelly and Mr. Hyde la même année ou encore La Mommie (The Mummy) en 1932.

 

La consécration arrive en 1942 avec La Féline (Cat People), mis en scène par le Franco-Américain Jacques Tourneur (1904-1977). Grand classique de l’horreur, ce film parle d’une femme serbe interprétée par Simone Simon (1911-2005), qui dit descendre d’une tribu d’hommes-chats et pouvoir se transformer en une sorte de panthère ou de grand chat noir sous le coup d’une émotion forte. 

 

Paradoxalement, le premier long-métrage d’horreur ayant pour sujet des chats est un film sans chats, ou presque. En effet, pour maintenir le doute quant à la nature réelle ou non de l’animal que l’héroïne prétend être, Tourneur ne fait que suggérer leur présence. Même quand les producteurs le forcent à utiliser un vrai chat, ce qu’il accepte à contrecœur, il ne filme que son ombre, afin de ne pas faire basculer son film dans la fantasy.

Les années 50 et 60 : l’âge d’or des chats au cinéma

Le chat Orangey assis sur le dos d'Audrey Hepburn dans le film « Diamants sur canapé »
Orangey et Audrey Hepburn dans « Diamants sur canapé »

En 1950, quelque part dans la vallée de San Fernando en Californie (États-Unis), un chat errant orange qui ne demande rien à personne est en train de se prélasser au soleil sur la pelouse du domicile d’une certaine Agnes Murray, qui travaille dans le cinéma. Il est hostile et n’aime pas qu’on l’approche, mais cette dernière décèle quelque chose en lui. Elle parvient à l’enfermer dans une boite et l’emmène en voiture à Hollywood, où elle le présente aux grandes pontes des studios Paramount. Du jour au lendemain, le matou grincheux à l’air mal-léché devient une star du cinéma.

 

En effet, le studio auditionne alors en vain depuis des semaines des chats pour le rôle principal de Rhubarb, le chat millionnaire (Rhubarb en version originale), une comédie sur le thème du sport dans laquelle un homme d’affaires aussi richissime qu’excentrique adopte un chat errant et lui lègue à sa mort sa fortune ainsi que son équipe professionnelle de baseball. Les autres chats qui passent le casting sont tous trop beaux, trop propres sur eux, trop « professionnels » pour convenir. Celui qu’on appelle désormais Orangey (1950-1967), lui, connaît la rue. ll est donc parfait pour le rôle et crève l’écran au point de remporter lors de la sortie du film en 1952 un Patsy, l’équivalent des Oscars pour les animaux.

 

Par la suite, Orangey participe à plus de 200 tournages, car les studios d’Hollywood ne jurent plus que par lui dès lors qu’ils ont besoin d’un chat. On le retrouve ainsi notamment en 1959 dans l’adaptation du Journal d’Anne Frank (The Diary of Anne Frank) et en 1961 dans Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany), aux côtés d’Audrey Hepburn (1929-1993).

 

Telle une vraie star hollywoodienne, Orangey conserve néanmoins tout au long de sa carrière une réputation exécrable. Connu pour mordre et griffer de nombreux acteurs, il est même surnommé par un producteur « le chat le plus méchant du monde ». 

 

Cela ne l’empêche pas d’ouvrir la voie à d’autres stars félines. L’un des chats acteurs les plus remarqués est CY A. Meese, un Siamois qui apparaît entre autres dans la comédie romantique L’Adorable Voisine (Bell, Book, and Candle) en 1958, aux côtés de Kim Novak (née en 1933). Cette dernière craque d’ailleurs tellement pour lui qu’elle supplie la production de la laisser l’adopter - en vain. Un autre Siamois nommé Syn tire également fort bien son épingle du jeu. Il figure notamment en 1963 au casting de L’incroyable Randonnée (The Incredible Journey), une adaptation par Disney du roman éponyme – qui est toutefois moins connue aujourd’hui que le remake de 1993. Très apprécié du public, Syn apparaît dans de nombreuses autres productions de l’époque, dont L’espion aux pattes de velours (That Darn Cat!). Lors de sa sortie en 1965, cette comédie atteint les 30 millions d’entrées aux États-Unis : elle y établit ce faisant un nouveau record pour un film centré sur un animal. 

 

Toutefois, les temps changent : L’espion aux pattes de velours s’avère être le dernier grand succès hollywoodien centré sur un chat. Par la suite, les films qui mettent en vedette un petit félin font de moins en moins recette. En effet, le public se lasse de manière générale des animaux stars - les chats ne sont d’ailleurs pas les seuls à faire les frais de ce relatif désamour. Les spectateurs voulant de la fraîcheur et de la nouveauté, leur place au cinéma est amenée à évoluer.

À partir des années 70 : la traversée du désert

Le chat du film « Le chat qui venait de l’espace » assis dans un vaisseau spatial
Lé héros du film « Le chat qui venait de l’espace »

Si le chat ne fait plus autant recette au cinéma dans les années 70 que dans les deux décennies précédentes, il décroche paradoxalement l’un de ses plus beaux rôles en 1974 dans Harry & Tonto. Ce film émouvant a pour personnage principal Harry, un retraité new-yorkais interprété par Art Carney (1918-2003), qui se lance dans un road-trip à travers les États-Unis en compagnie de son chat roux nommé Tonto. Il permet à l’acteur américain de décrocher l’oscar du meilleur acteur.

 

Dans un tout autre registre, Disney sort en 1978 l’excentrique Le chat qui venait de l’espace (The Cat From Outer Space), un des films de science-fiction les plus étranges qui soient. Il met en scène un chat roux venant d’une autre planète, qui s’écrase sur Terre à bord de son vaisseau spatial puis utilise un collier high-tech pour communiquer par télépathie avec les humains et faire léviter des objets.

 

En tout état de cause, même si sa présence au cinéma se fait plus rare, le chat n’a parfois besoin que de quelques minutes à l’écran pour marquer les esprits. C’est le cas par exemple lorsqu’en 1972 il apparaît inopinément dans une scène devenue culte du film Le Parrain (The Godfather), le chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola (né en 1939). Un autre exemple marquant est Alien, le chef d’œuvre de l’horreur du metteur en scène britannique Ridley Scott (né en 1937), sorti en 1979 : un petit félin apparaît brièvement en train d’errer dans les couloirs d’un vaisseau spatial pour tenter d’échapper à un monstre terrifiant. Sa présence incongrue au casting de ce film très sérieux lui permet là encore de laisser son empreinte sur le cinéma. 

 

Néanmoins, ces petits félins qui parviennent à se distinguer dans les années 70 ne permettent pas pour autant au chat de réaliser un véritable come-back cinématographique dans les décennies qui suivent.

 

Il convient toutefois de signaler en 1993 le remake de L’Incroyable Voyage (Homeward Bound) ainsi que sa suite, L'Incroyable Voyage 2 : À San Francisco (Homeward Bound 2: Lost in San Francisco) sortie en 1996. En effet, l’un comme l’autre ont le mérite d’offrir à un félin un des rôles principaux : celui de Sassy, la chatte Himalayenne à la langue bien pendue qui tente de retrouver sa famille en traversant l’Amérique de l’Ouest en compagnie d’un Golden Retriever et d’un Bouledogue Américain

Les années 2000 : des personnages loufoques

Garfield se teant les pattes écartées contre la vitre arrière d'une voiture
Garfield dans le film de 2004

À la toute fin du 20ème siècle, alors que le cinéma pour enfants tend à se réinventer, les animaux suscitent un regain d’intérêt de la part des producteurs : ces derniers ne se privent pas alors de les intégrer dans diverses comédies au scénario souvent farfelu. Les chats ne font pas exception et tirent leur épingle du jeu, généralement en jouant les méchants de l’histoire.

 

C’est le cas par exemple en 1999 dans Stuart Little, où une minuscule souris anthropomorphique (avec un corps et une personnalité humaine, mais une tête animale) est adoptée par une famille qui possède un chat : ce dernier cherche alors à s’en débarrasser par tous les moyens. Deux ans plus tard, en 2001, Comme chiens et chats (Cats & Dogs) pousse à son paroxysme le cliché du chat hautain et arrogant en imaginant l’un d’entre eux en génie du mal tentant de conquérir la planète. 

 

En 2004, Garfield, le chat le plus connu de la bande dessinée américaine, fait ses débuts au cinéma. Toutefois, afin d’être plus fidèle au cartoon, la production décide de représenter entièrement le personnage principal en images de synthèses, quand bien même Odie le chien est quant à lui joué par un Beagle. Le résultat est catastrophique, mais la curiosité du public permet de remplir les salles et de justifier la sortie deux ans plus tard d’une suite tout aussi décriée. 

 

Le rendu du Chat chapeauté (The Cat in the Hat), incarné par un Mike Myers grimé et recouvert de poils dans une production en roue libre, tient lui aussi du désastre. Les critiques sont si mauvaises que la veuve de Dr Seuss (1904-1991), l’auteur du célèbre livre pour enfant dont le film est tiré, décide d’interdire de nouvelles adaptations du travail de son mari en prise de vue réelle.

Depuis les années 2010 : des rôles variés

Le chaton du film « Keanu », avec un bandana sur la tête et un collier
Le chaton du film « Keanu »

Les années 2010 marquent le début d’un nouvel âge d’or pour les chats au cinéma. Bien aidés par le carton sur internet des vidéos humoristiques les mettant en vedette, ils y font un retour en grâce largement expliqué par le fait qu’ils sont de nouveau « bankable ». On les retrouve ainsi dans de nombreux registres.

 

C’est par exemple le cas en 2016 dans un film de gangsters avec Keanu, qui narre l’histoire de deux hommes sans histoire adoptant sans le savoir le petit chaton égaré d’un chef de gang décédé. Les sbires de ce dernier viennent alors tenter de le récupérer, mais les deux compères sont prêts à tout pour les en empêcher.

 

Du côté des drames, le plus marquant est sans doute l’adaptation en 2016 du livre autobiographique Un chaton pour la vie (A Street Cat named Bob), qui raconte le quotidien d’un SDF et de son chat Bob, dont il ne se sépare jamais. Pour l’occasion, Bob incarne son propre rôle : une première dans l’histoire du cinéma. 

 

Même Marvel, le studio de Disney dédié aux films de super-héros, ne reste pas indifférent à la « cat-mania ». En effet, il intègre en 2019 au casting de sa superproduction Captain Marvel un hilarant chat extraterrestre capable de dévorer tout et n’importe quoi grâce à des tentacules cachés dans sa gueule.

 

En revanche, alors qu’ils y avaient eu pendant longtemps une place de choix, les chats ne font plus beaucoup d’apparitions dans les films d’horreur. Cette évolution est probablement liée au fait que les superstitions les concernant perdent du terrain et que le cliché de la sorcière entourée de félins est de plus en plus souvent déconstruit. Il occupe néanmoins à cette époque un de ses rôles les plus terrifiants dans le remake de Simetierre (Pet Sematary), adaptation à l'écran du roman éponyme de Stephen King (né en 1947). Preuve, s’il en fallait encore, qu’il n’est pas qu’une jolie petite boule de poils qu’on pourrait cantonner à des rôles comiques…

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L'histoire du chat au cinéma
Par Nicolas C. - Dernière modification : 06/11/2025.