Mon chat fait des bêtises : pourquoi, comment réagir et les éviter ?

Une bêtise désigne dans le langage courant une action sotte et/ou maladroite. C’est un terme que l’on utilise généralement pour les jeunes enfants, qui ne sont ni très adroits ni toujours conscients des conséquences de leurs actions.

Par extension, lorsque cela concerne un chat, on désigne généralement par bêtises toutes les actions indésirables qu’il n’a pas le droit de faire mais qu’il fait tout de même, soit involontairement par maladresse, soit par jeu, malice ou provocation : monter sur la table, voler de la nourriture, rentrer dans une pièce interdite, renverser volontairement un objet pour observer le résultat...

Les bêtises sont le lot de globalement tous les chats ou presque, en particulier lorsqu’ils sont encore petits et jouent beaucoup. Après tout, un accident est vite arrivé, même pour des animaux aussi agiles que nos petits félins. Cela étant, comme chez l’humain, certains en font davantage que d’autres : leur comportement doit alors être canalisé - en particulier si leurs bêtises entraînent des destructions et/ou sont tout simplement problématiques.

La liste des bêtises que peut commettre un chat est longue et variée, même si bien sûr chaque individu est différent et a ses « préférences ».

On trouve globalement plusieurs types de bêtises :

• Celles qu’il commet par maladresse, comme le fait de renverser un objet sur son passage ou de faire tomber un meuble en tentant de s’y agripper. Dans ces cas-là, il ne cherche évidemment pas à mal se comporter : il lui arrive tout simplement de mal évaluer la portée de ses bonds ou de ses mouvements, et donc de causer des dégâts sur son passage. C’est courant avec les chatons, qui ne sont pas encore très adroits et connaissent mal leurs limites ;
  
  

• Celles qui relèvent de l’instinct, comme grignoter les plantes vertes, gratter la terre dans les pots, faire ses griffes sur les meubles ou les rideaux, ou mâchouiller des câbles. Là encore, le chat n’a pas l’impression de faire quelque chose de mal : d’ailleurs, pour lui, ce ne sont même pas des bêtises, mais des comportements normaux dictés par sa nature de chat. C’est pourquoi il peut être difficile de les lui faire cesser totalement, et qu’il faut davantage lui apprendre à les canaliser pour qu’ils posent moins de problèmes ;
  
  

• Celles qu’il commet par malice, comme chiper un morceau de nourriture ou s’enfuir à toutes jambes après avoir volé un objet qui l’intriguait. Dans ce cas précis, il sait alors très bien que ce qu’il fait est défendu et risque de lui valoir quelques remontrances – ou en tout cas une réaction - s’il se fait prendre. C’est même d’ailleurs parfois le but recherché.

Toutes ces bêtises n’ont évidemment pas la même origine, et toutes ne se règlent donc pas de la même façon.

Lorsqu’un chat commet une bêtise, il le fait bien souvent sans « mauvaise intention », c’est-à-dire sans chercher à mettre en colère son maître - de la même façon qu’un enfant fait des sottises de temps en temps, au grand dam de ses parents mais sans penser à mal.

La plupart du temps, le chat agit en fait par instinct, reproduisant dans son domicile des comportements normaux dans la nature : il peut s’agir d’une plante dont il grignote les feuilles, d’un bout de ficelle qui lui rappelle une proie et qu’il tente donc d’attraper, d’un endroit surélevé où il souhaite s’installer pour surveiller les environs depuis une hauteur, etc. Or, ces comportements sont souvent jugés indésirables par le maître, qui les qualifie donc de bêtises.

Il lui arrive parfois aussi d’en faire par maladresse. En effet, bien qu’il soit globalement plutôt prudent, le chat aime bien malgré tout tester ses limites : marcher en équilibre sur la rambarde d’un balcon, grimper le plus haut possible sur une armoire ou un arbre quitte à en tomber ou ne plus oser en redescendre, escalader tel meuble branlant ou étagère bancale, etc. Or, cela ne se termine pas toujours exactement comme il l’avait prévu : s’il se fait rarement très mal dans ses bêtises, il lui arrive parfois de déclencher une « catastrophe » en cassant des objets, en faisant une mauvaise chute ou en renversant des meubles ou accessoires sur lesquels il tentait de grimper.

Enfin, il arrive aussi qu’un chat commette des bêtises volontairement, lorsqu’une occasion se présente. Il peut agir de cette façon parce qu’il ne reçoit pas assez d’attention au quotidien, ou même simplement par malice s’il est joueur et espiègle. Il agit alors devant son maître, en le faisant de manière parfaitement consciente dans l’espoir de faire réagir ce dernier.

N’importe quel chat peut être amené à faire une bêtise de temps en temps. Néanmoins, force est de constater que certains en font davantage que d’autres.

C’est le cas notamment des chatons. En effet, ces derniers sont particulièrement joueurs, actifs et curieux : ils sont généralement tentés de s’amuser avec un peu tout et n’importe quoi, y compris des objets qui ne sont pas prévus pour cela : papiers, stylo, vêtements... En outre, ils ne connaissent pas encore bien leurs limites : ils peuvent facilement surestimer leurs capacités ou se tromper en estimant une distance ou une hauteur, et provoquer alors un « accident » en tentant d’attraper une cordelette qui dépasse d’un meuble ou de bondir sur une étagère trop haute pour eux.

Cela étant, même à l’âge adulte, il existe des individus qui continuent de commettre des bêtises plus fréquemment que d’autres. C’est le cas notamment de certaines races connues pour leur malice voire leur espièglerie, comme le Burmese, le Bobtail Japonais ou encore l’Angora Turc. Ce dernier en particulier est réputé pour sa propension à jouer des tours à son entourage, comme chiper un stylo alors qu’on est en train de s’en servir et s’enfuir avec à toute allure. À l’inverse, d’autres races comme le Persan sont particulièrement calmes et ne sont pas connues pour être espiègles : le risque qu’elles fassent des sottises est globalement faible, sans être inexistant.

Enfin, toutes choses égales par ailleurs, les chats cantonnés à une vie en intérieur ont généralement plus de chances de faire des bêtises que les autres. En effet, ce sont ceux qui ont généralement le plus d’énergie à revendre, et dans le même temps le moins de distractions à leur disposition : sauter sur tout ce qui bouge, jouer avec tout ce qui se trouve à leur portée et autres comportements du même style sont à leurs yeux autant d’occasions de se divertir et se défouler.

Techniquement, un chat peut faire des bêtises n’importe quand dans la journée. Dans la pratique toutefois, cela se produit généralement à des moments bien précis.

Tout d’abord, il en commet le plus souvent lorsqu’il se retrouve seul. En effet, cela peut être pour lui une façon de s’occuper lorsqu’il s’ennuie. C’est aussi pour lui l’occasion de faire quelque chose dont il sait pertinemment que c’est interdit (comme voler de la nourriture ou grimper sur la table du salon) : il attend un moment où personne n’est là pour le surveiller pour passer à l’action. Ce type de comportement est fréquent lorsque le maître est au travail, ou bien la nuit quand il dort - d’autant qu’un chat fait rarement une nuit complète comme un humain et a donc le champ libre en attendant que sa famille se réveille.

Il lui arrive toutefois aussi de commettre des bêtises directement sous les yeux de son maître. Cela peut être le cas s’il agit volontairement par jeu, par malice ou par volonté d’obtenir de l’attention.

Lorsqu’on se rend compte qu’un chat a fait une bêtise un peu plus tôt dans la journée, le premier réflexe est bien souvent de le gronder ou de le punir, pour l’inciter à ne plus recommencer - comme on le ferait avec un enfant par exemple. Les méthodes généralement employées pour cela sont nombreuses : lui donner une petite tape sur les fesses ou les oreilles, lui vaporiser de l’eau dessus, lui crier dessus... C’est pourtant une erreur de se comporter ainsi, car un animal de compagnie tel que le chien ou le chat n’a aucune chance de comprendre la cause de ce mécontentement.

Il faut en effet savoir que les animaux n’ont pas la même temporalité que les humains, et qu’ils ne parviennent pas à faire le lien avec un évènement survenu plus tôt. Ainsi, un chat qui se fait gronder pour une bêtise qu’il a commise des minutes voire des heures auparavant n’a aucune chance de comprendre ce qui lui est reproché. Le mécontentement dont il fait l’objet risque donc d’entraîner chez lui une incompréhension totale, puisqu’il a l’impression d’être grondé ou puni sans raison. Non seulement cela a peu de chances de le dissuader de recommencer sa bêtise la fois suivante, mais en plus de cela, il peut même à terme finir par développer un stress chronique, à force d’être réprimandé sans comprendre pourquoi.

Par conséquent, la meilleure chose à faire lorsqu’on s’aperçoit que son chat a fait une bêtise est de ne rien dire et de réparer ses dégâts (objets cassés, terre renversée...) en l'ignorant. La réprimande ne doit survenir qu’à condition de le prendre en flagrant délit, et uniquement dans ce cas-là. Le cas échéant, il faut lui dire « Non ! » d’un ton ferme mais sans agressivité, ou chercher à détourner son attention pour qu’il renonce de lui-même à son comportement problématique.

Il faut bien être conscient du fait qu’il est assez difficile d’empêcher totalement un chat de faire des bêtises - en tout cas bien plus difficile que pour un chien. En effet, quand bien même on parviendrait à lui faire comprendre qu’il n’a pas le droit de faire telle ou telle action, c’est rarement suffisant pour qu’il se tienne sage : bien souvent, il attend simplement de se retrouver seul pour continuer à agir à sa guise, quitte à se faire pardonner à l’aide de mille et un ronrons s’il se fait surprendre.

L’idée est donc non pas de le gronder jusqu’à ce qu’il comprenne la leçon (ce qui a peu de chances de fonctionner), mais de limiter les occasions qu’il a de faire des bêtises.

Le meilleur moyen de limiter les risques qu’un chat se blesse ou fasse des dégâts est de placer hors de portée tous les objets qu’il est susceptible d’utiliser pour ses bêtises - ou en tout cas le plus d’objets possible.

Cela comprend ainsi, entre autres exemple :

• les plantes vertes, qu’il vaut mieux placer en hauteur pour éviter qu’il les grignote ou en gratte la terre (a fortiori si ce sont des plantes toxiques pour les chats) ;
• les câbles et prises électriques, qu’il faut protéger avec des gaines si c’est possible pour éviter qu’il s’électrocute avec ;
• les petits objets qui traînent au sol (jouets, bouteilles en plastique, feuilles de papier, câbles USB, chargeurs de téléphone...) et qu’il pourrait avoir envie de mâchouiller voire de réduire en lambeaux.

Bien évidemment, cela ne suffit pas pour garantir un risque zéro, mais c’est tout de même un bon moyen d’éviter qu’il soit tenté de faire des bêtises potentiellement graves pour lui comme pour son entourage.

Un chat qui fait des bêtises est bien souvent un chat qui s’ennuie et n’a pas suffisamment d’occupations au quotidien autour de lui. Une bonne solution pour lui permettre de se dépenser sans pour autant s’en prendre à des objets, des plantes ou des meubles est donc de lui proposer un grand nombre de jouets et d’accessoires, pour qu’il se sente bien chez lui.

Parmi toutes les distractions possibles, on peut citer :

• un arbre à chat, si possible près d’une fenêtre pour qu’il puisse voir l’extérieur ;
• toutes sortes de jouets : balles, souris, cordelettes, puzzles... ;
• des boîtes en carton dans lesquelles il peut se cacher ;
• un griffoir pour chat pour qu’il ait un endroit bien à lui pour faire ses griffes ;
• des herbes à chat euphorisantes comme la cataire, qui ont des chances de lui faire bien plaisir de temps en temps.

Ces aménagements et/ou objets sont importants pour tous les chats, mais encore plus pour ceux qui n’ont pas accès à l’extérieur et vivent uniquement en appartement. Libre ensuite à chaque maître de choisir ceux qui sont le plus adaptés à son animal. Par exemple, tous les petits félins ne sont pas forcément de grands grimpeurs et se contentent alors très bien d’un petit arbre à chat, alors que les plus sportifs vont au contraire préférer des constructions de grande taille et élaborées.

Un chat qui commet des bêtises devant son maître manque peut-être tout simplement d’attention et a besoin qu’on s’occupe davantage de lui. En effet, même si nos petits félins savent généralement bien s’occuper seuls - en tout cas mieux que les chiens -, ce sont avant tout des animaux domestiques, qui ont besoin d’affection et de compagnie au quotidien pour être heureux.

Par conséquent, une option pour tenter de calmer son comportement est de lui consacrer davantage de temps chaque jour, a fortiori s’il passe beaucoup de temps seul. L’idée est de lui offrir suffisamment d’attention par rapport à ses besoins : à titre d’exemple, une race comme le Siamois est beaucoup plus demandeuse qu’un Turkish Van. Ce ne sont pas les occasions d’interagir avec lui qui manquent : on peut jouer avec lui, le caresser, le promener en laisse s’il accepte cela, le brosser...

S’il est très sociable et apprécie la compagnie d’autres animaux - notamment de congénères -, une solution peut aussi être d’adopter un deuxième chat pour qu’il puisse jouer avec lui et se sente moins seul. Mieux vaut toutefois opter pour un nouveau compère qui soit compatible en termes de caractère avec le premier, car cela augmente les chances qu’ils s’entendent bien. Il ne faudrait en effet pas se retrouver avec deux chats qui font des bêtises au lieu d’un seul...

Enfin, si malgré tout cela ne suffit pas totalement et que le chat continue de faire des bêtises de temps en temps, il reste un dernier moyen d’agir : tenter de détourner son attention pour qu’il renonce à ce qu’il était en train de faire. Cela ne fonctionne toutefois qu’à condition de le prendre en flagrant délit, pile au moment où il s’apprête à agir - ou éventuellement juste avant.

Pour détourner son attention, une solution peut être de :

• produire un bruit inhabituel et surprenant : souffler dans un sifflet, taper brusquement dans ses mains, taper sur une boîte de conserve avec un objet métallique... L’idée n’est pas de lui faire peur, mais de faire en sorte qu’il se désintéresse de ce qu’il était en train de faire - en l’occurrence une bêtise ;
  
  
• l’attirer en secouant sa gamelle de nourriture ou en agitant son sachet de croquettes : s’il est un tant soit peu gourmand, il y a des chances qu’il tende aussitôt l’oreille et se désintéresse de ce qu’il était en train de faire. Il peut même se précipiter aussitôt jusqu’à sa gamelle pour voir s’il n’y a pas quelque chose de bon à manger ;
  
  
• jeter un objet dans sa direction sans le viser directement, pour le surprendre : il peut s’agir d’un jouet, d’un coussin, d’un vêtement... Evidemment il ne faut pas que l’objet en question lui atterrisse dessus, pour ne pas le blesser ni déclencher une réaction de panique qui pourrait aggraver sa bêtise.

En revanche, l’astuce consistant à lui souffler dessus ou à vaporiser de l’eau sur son museau n’est pas à privilégier. Certes, elle a des chances de le faire déguerpir aussitôt, mais le chat risque d’associer cette impression désagréable à son maître, puisque c’est lui qui en est à l’origine. À terme, cette technique peut susciter en lui de la crainte vis-à-vis de ce dernier, et même du stress chronique si elle est utilisée régulièrement.