Même s'ils sont plutôt indépendants, les chats ne sont pas connus pour être des animaux particulièrement agressifs ou menaçants. C'est même plutôt l'inverse : leurs câlins et ronronnements sont très appréciés. Et même lorsqu'ils se sentent menacés, leur premier réflexe est bien souvent de s'enfuir plutôt que de se battre.
Pour autant, ils savent parfaitement montrer les dents - et les griffes - en cas de besoin. En particulier, il peut leur arriver de se battre entre eux, parfois violemment.
Pourquoi les chats se battent-ils ? Comment savoir s'ils jouent ou se bagarrent ? Comment s'occuper d'eux s'ils sont blessés ou traumatisés après un conflit ? Deux chats peuvent-ils se battre à mort ?
Il existe diverses raisons pouvant amener deux chats à se bagarrer.
Le plus souvent, ils se disputent un territoire. Mais le conflit peut aussi avoir d'autres origines, notamment une femelle (lorsqu'il s'agit de deux mâles) ou une jalousie (notamment au sein d'un même foyer). En revanche, les conflits pour la nourriture sont rares, contrairement à ce qu'on observe par exemple chez les chiens.
L'essentiel des bagarres entre chats sont en fait des conflits de territoire.
En effet, ce sont des animaux par nature solitaires et territoriaux, qui n'apprécient pas beaucoup de devoir partager leur domaine. Ils consentent généralement à le faire au sein d'un même foyer, mais les autres (notamment ceux du voisinage) sont plus difficilement acceptés. Cela dit, même des petits félins vivant ensemble peuvent avoir des conflits de territoire, a fortiori s'ils n'ont pas grandi ensemble.
Heureusement, la situation ne dure généralement pas, car les deux félins réussissent à trouver un compromis : les agressions diminuent alors progressivement et finissent par s’arrêter au bout de quelques jours à quelques semaines.
Ce type de conflits concerne à la fois les mâles et les femelles. Cela étant, les mâles ont généralement un territoire plus grand et le défendent plus ardemment : les bagarres sont donc plus fréquentes et plus violentes.
Pendant la saison des amours, qui se déroule généralement de février à septembre, les chats mâles entiers (c'est-à-dire non stérilisés) se montrent particulièrement irritables et agressifs lorsqu’ils sont en présence d’une chatte en ovulation. Il est d'ailleurs courant qu'ils se battent pour conquérir une femelle et pouvoir s'accoupler avec elle. Les femelles peuvent se battre aussi entre elles, même si c'est plus rare.
Cette période est donc le théâtre de rixes violentes, au cours desquelles on peut voir les protagonistes effectuer des roulés-boulés, griffes sorties et dents prêtes à mordre.
Naturellement, ce cas de bagarre ne concerne que les chats entiers, c'est-à-dire non stérilisés.
Il n'y a pas que les humains qui peuvent être jaloux : les chats aussi.
Il s'agit d'un problème courant au sein d'un même foyer, a fortiori si les petits félins n'ont pas grandi ensemble : l'un des deux (généralement celui qui est arrivé en premier) risque de développer de la jalousie envers le second s'il estime que celui-ci lui « vole » une partie de l'attention que ses maîtres lui portaient jusque-là, et se mettre à l'attaquer.
Cette jalousie peut se manifester aussi à l’encontre de représentants d’une autre espèce, comme un chien ou un humain (un conjoint, un bébé...). Mais dans ce cas, elle se traduit généralement par des symptômes autres que de l’agressivité : le chat jaloux a plutôt tendance à miauler plus souvent ou uriner hors de sa litière.
Même s'il arrive à des chats de se battre, ils préfèrent généralement tout faire pour éviter d'en arriver là. En effet, qui dit bagarre dit temps et énergie perdus pour d'autres activités comme la chasse, et dit aussi risque de blessures potentiellement graves. Pour cette raison, il existe tout un « rituel » avant une bagarre, pour tenter de trouver une solution avant d'en arriver à l'agression physique.
Pour cette raison, deux chats en conflit commencent généralement par échanger des regards de loin, scrutant les mouvements de l'autre et analysant la situation pour savoir comment réagir. Selon les cas, ils peuvent choisir de se cacher, rester à distance, s'éviter, repartir chacun de son côté...
Si aucun ne renonce, ils entament une phase d'intimidation visant à faire fuir l'autre. Pour ce faire, ils agitent leur queue, rabattent leurs oreilles en arrière, se regardent fixement, montrent les dents, hérissent leurs poils, feulent, grondent ou miaulent, avancent d'un air menaçant... Généralement, un des deux se montre plus confiant et agressif que l'autre.
Dans un grand nombre de cas, la phase d'intimidation suffit : un des deux protagonistes - voire les deux - choisit d'en rester là, retournant vaquer à ses occupations en évitant soigneusement l'autre.
Si cela ne suffit pas à désamorcer le conflit, la confrontation devient inévitable : elle prend habituellement la forme de coups de patte, de morsures, de roulés-boulés, de courses-poursuites, de crachats... Elle peut se dérouler en une seule fois, ou être entrecoupée de pauses pendant lesquelles les chats recommencent à s'intimider.
Dans tous les cas, la bagarre est généralement de courte durée, l'un des deux montrant qu'il renonce au combat en s'éloignant, voire en s'enfuyant.
De manière générale, les chats aiment beaucoup jouer à la bagarre entre eux. C'est d'ailleurs un jeu qu'ils font naturellement entre frères et soeurs lorsqu'ils sont encore petits, pour développer leurs muscles et leurs réflexes. C'est en quelque sorte un entraînement à chasser et à se défendre en cas de besoin.
Par conséquent, lorsqu'on voit deux chats en train de chahuter, il est légitime de se poser la question : sont-ils en train de jouer, ou s'agit-il d'une véritable bagarre ?
Il arrive bien souvent que ce que l’on prend pour une bagarre entre chats n’en soit pas vraiment une, et soit en réalité un simple jeu. C’est d’ailleurs ainsi qu'ils apprennent à chasser lorsqu'ils sont petits et qu’ils continuent à s’entraîner ensuite : cela leur permet de tester et de perfectionner leurs réflexes et leurs capacités d’attaque.
Dans le cas d'un jeu, on peut observer des coups de patte, des courses-poursuites, des roulades, y compris parfois des griffures ou des morsures. Dès lors, il n'est pas forcément évident de faire la différence avec une véritable bagarre.
Quelques indices peuvent toutefois aider à faire la différence. Ainsi, dans le cas d'un jeu :
Lors d'une véritable bagarre, les deux chats poussent des cris inquiétants voire menaçants : feulements, crachements, grondements, miaulements...
Le langage non verbal des chats permet également de deviner leurs intentions : s'ils sont prêts au combat, leurs oreilles sont rabattues sur le crâne, leur poil est hérissé, et leur queue se balance rapidement ou est placée entre les pattes arrière.
Enfin, contrairement à ce que l'on observe lors d'un jeu, les deux félins portent de vrais coups de griffe et/ou de dents. Cela étant, la bagarre dure rarement longtemps, l'un des deux (celui qui renonce ou s'avoue vaincu) finissant généralement par prendre la fuite, montrant par là-même qu'il abandonne.
Quiconque a déjà assisté à une bagarre entre chats sait que les choses peuvent aller assez loin. Il est en effet courant que l'un des deux protagonistes (voire les deux) soit blessé plus ou moins sérieusement : coupure, morsure, griffure, oreille coupée... voire oeil crevé dans les cas graves. Toutefois, le conflit peut-il dégénérer jusqu'à la mort ?
Si ce cas n'est théoriquement pas totalement impossible, il reste tout de même très rare : les chats ne se battent presque jamais à mort. En effet, dans la pratique, l'un des deux participants finit généralement par s'avouer vaincu et s'enfuir avant que l'irréparable ne soit commis - même s'il peut tout de même être déjà sérieusement blessé à ce moment-là. D'ailleurs, le but du vainqueur de la bagarre n'est normalement pas de tuer l'autre, mais de le faire fuir : il n'a donc pas besoin d'aller « au-delà ».
Il peut toutefois arriver qu'une bagarre dégénère et conduise à la mort d'un des deux protagonistes, même si c'est très rare. Cela se produit en particulier s'il fait une mauvaise chute, ou si ses blessures entraînent une hémorragie importante (par exemple une coupure profonde au niveau d'une patte ou du cou a de fortes chances de saigner beaucoup). Le décès peut alors rapidement survenir en l'absence de soins appropriés.
Si l’on surprend deux chats en train de se battre, le premier réflexe que l’on a est bien souvent de chercher à les séparer. Or, ce n’est pas une bonne chose, en tout cas dans le cas général. En effet, aussi bizarre que cela puisse paraître, les bagarres sont un moyen naturel pour eux de régler des « différends » et d’apaiser des relations : les interrompre ne fait donc finalement qu’accroître les tensions entre eux et augmenter les chances qu’elles se reproduisent – voire se multiplient – par la suite.
En fait, le seul cas où il est véritablement pertinent de séparer deux chats qui se battent est si l’un des deux est en mauvaise posture et risque fortement d’être blessé, voire l’est déjà effectivement. Cela permet d’éviter que la situation ne dégénère.
Cela étant, il ne faut pas s’interposer physiquement : on risquerait alors de se prendre un coup de dents ou de griffes et donc d’être blessé soi-même. Pour les séparer, mieux vaut tenter de détourner leur attention, par exemple en produisant un bruit fort et soudain, en jetant un objet à côté d’eux, en les mouillant avec un jet d’eau, ou en les recouvrant d’un drap. Il est à noter que deux chats qui se battent vraiment sont généralement peu attentifs à leur environnement : il peut donc être nécessaire de procéder ainsi à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’ils finissent par se calmer et s’arrêter.
Une fois que la bagarre est finie, il est important de ne surtout pas les gronder : ils ne comprendraient pas ce qui leur est reproché, puisque ce comportement est normal pour eux. En revanche, si les conflits sont fréquents (notamment entre deux chats au sein d’un même foyer), mieux vaut tenter d’en trouver l’origine et y apporter des solutions plus pérennes.
Même si ce n'est pas le cas général, une bagarre entre petits félins est susceptible de se traduire par des blessures ou un traumatisme. La première chose à faire si son chat s'est battu est donc de commencer par l'examiner avant de détecter d'éventuelles plaies ou blessures quelles qu'elles soient.
Il faut consulter un vétérinaire sans tarder si certains signes sont présents :
Dans les autres cas, la blessure est normalement peu grave et il est alors possible de tenter de la soigner soi-même.
Lorsqu'ils se battent vraiment, les chats sortent les dents et les griffes : le risque de plaies est donc réel, même si le pelage protège la peau dans une certaine mesure. La première chose à faire est donc de rechercher d'éventuelles plaies sur son corps, en écartant si besoin les mèches de poils pour bien scruter l'état de la peau.
La plupart du temps, les plaies en question sont superficielles et peu étendues, même si elles peuvent saigner plus ou moins abondamment selon la zone concernée. Il est alors possible de les soigner soi-même. Pour cela, il convient de :
L'essentiel des plaies guérissent sans difficulté, a fortiori si elles sont traitées correctement et rapidement.
Il peut toutefois arriver qu'elles s'infectent. Cela se traduit par une présence de pus, un gonflement douloureux, une odeur désagréable et/ou une couleur suspecte. Le chat peut également perdre l'appétit, avoir de la fièvre et/ou se montrer apathique. Le cas échéant, il faut alors contacter un vétérinaire sans attendre, pour une prise en charge adaptée. Le plus souvent, des antibiotiques suffisent pour traiter l'infection et éviter qu'elle se propage au reste de l'organisme.
Lors d'une bagarre, il est possible qu'un des chats se fasse blesser plus ou moins sérieusement à l'oeil. En général, la blessure survient de façon involontaire, c’est-à-dire sans que l’agresseur ne cherche spécifiquement à viser cet organe : cela étant, dans la confrontation, un coup de dents ou de griffe peut toujours atteindre un oeil.
Selon la nature et la gravité de la blessure, différents symptômes sont possibles : l'oeil peut être fermé ou gonflé, prendre une couleur anormale (blanche, bleutée, rouge...), se mettre à saigner, être crevé ou sorti de son orbite, etc.
Dans la mesure où une telle blessure a de fortes chances d'être grave en plus d'être douloureuse, il est crucial de ne pas tenter de soigner l'oeil de son chat soi-même, même si elle semble légère. Mieux vaut à l'inverse contacter immédiatement un vétérinaire, lui décrire la situation et suivre ses instructions. Il est probable qu'il demande à voir le petit félin le plus vite possible pour l'examiner et le soigner au mieux.
Si la blessure à l'oeil est trop grave, notamment s'il est crevé ou arraché de son orbite, il n'est pas forcément possible de le sauver. Le vétérinaire se charge alors de le retirer sous anesthésie générale : la paupière est suturée, et des anti-inflammatoires et des antibiotiques sont prescrits pour soulager la douleur et limiter le risque d'infection. Les fils sont généralement retirés au bout d’une quinzaine de jours : par la suite, le chat retrouve une vie quasiment normale.
Même s'il est normal pour un chat d'être en conflit - voire de se battre - avec un congénère de temps à autre, il peut se retrouver traumatisé par l'affrontement, a fortiori si c'est lui qui a « perdu ».
Le cas échéant, son comportement change plus ou moins notablement, par exemple :
Cette situation peut durer quelques heures, quelques jours, voire quelques semaines selon les cas. Naturellement, plus les conflits sont fréquents et/ou violents, plus le traumatisme risque d'être important.
Quoi qu'il en soit, il faut tout simplement se montrer patient avec lui, jusqu'à ce qu'il parvienne à se calmer. S'il refuse de manger, on peut tenter de rendre son alimentation plus alléchante, par exemple en y incorporant des morceaux de viande ou de poisson. S'il manque d'entrain voire reste cloîtré dans son coin, on peut tenter de l'intéresser avec son jouet préféré ou avec de la nourriture. Dans tous les cas, des phéromones d'apaisement sont souvent utiles pour réduire son stress.
Si malgré tout la situation ne semble pas s'améliorer au bout de quelques jours - a fortiori s'il ne mange pas ou très peu -, mieux vaut se tourner vers un vétérinaire ou un comportementaliste félin, pour trouver une solution rapidement.
Nul ne peut espérer empêcher complètement son chat de se bagarrer avec des congénères, à moins bien sûr de lui faire passer l’intégralité de son existence seul et en intérieur. Néanmoins, il est possible de limiter le risque que cela se produise avec quelques mesures assez simples à mettre en place.
Cela comprend notamment le fait de :
Les bagarres de chats, même si elles sont souvent impressionnantes, font partie intégrante de la vie de nos compagnons félins. Elles peuvent survenir aussi bien entre deux individus qui ne se connaissent pas qu’entre deux qui se vivent ensemble, et se produire n’importe où, n’importe quand. Il est crucial de chercher à les prévenir : en effet, au-delà du risque de blessures plus ou moins graves, elles peuvent traumatiser les protagonistes.
Bonjour, j'ai 3 petits chatons de 3 mois et demi et depuis 4 jours j'ai intégré un chaton de 2 mois et demi. Tout...