Parmi les nombreux parasites qui peuvent contaminer les chats, figurent évidemment les vers. La plupart d'entre eux sont des vers intestinaux, qui logent dans l'appareil digestif de l'animal.
Toutefois, il en existe également qui s'attaquent aux cellules sanguines (c'est le cas de celui de la piroplasmose féline), et d'autres qui vivent dans les poumons ou dans d'autres organes. L'un d'entre eux s'installe dans le coeur, ce qui explique qu'il soit nommé « ver du cœur ».
Quels sont les pays touchés par la dirofilariose ? Est-ce une maladie transmissible à l'Homme ? Comment se manifeste-t-elle, et comment soigner un chat atteint ?
La dirofilariose cardiaque, que l'on appelle aussi maladie des vers du coeur, est une maladie parasitaire causée par Dirofilaria immitis, un ver logeant dans le coeur et l'artère pulmonaire - ce qui explique qu'il ait été baptisé « ver du coeur ». Il s'agit d'un ver long, rond et fin, semblable à un fil ou un spaghetti, qui peut mesurer 30 cm de long. La contamination se fait par une piqûre de moustique, lui-même infecté après avoir piqué un animal infesté.
La dirofilariose cardiaque est une pathologie grave qui concerne surtout les canidés, mais qui peut aussi toucher d'autres mammifères, dont l'Homme et le chat. Ce dernier est toutefois nettement moins touché que le chien, car son système immunitaire sait beaucoup mieux lutter contre ce ver.
Quoi qu'il en soit, cette maladie n'est pas contagieuse de manière directe : la contamination d'un animal malade à un autre se fait nécessairement par l'intermédiaire d'un moustique.
Par ailleurs, il existe d'autres types de dirofilarioses, qui sont causées par d'autres vers du genre Dirofilaria et qui touchent d'autres zones du corps, comme l'oeil ou la peau. Toutefois, ces formes étant beaucoup plus rares et moins graves que celle affectant le coeur, le terme de dirofilariose est généralement utilisé pour désigner la forme cardiaque, déclenchée par Dirofilaria immitis.
Le ver du coeur vit en moyenne entre 5 et 7 ans. Lorsqu'il est encore une larve, il a temporairement besoin d'un moustique pour pouvoir se développer : il ne passe donc pas toute sa vie dans le corps du même mammifère.
Lorsque le moustique pique un animal contaminé pour se nourrir de son sang, il absorbe en même temps des micro-filaires, c'est-à-dire de minuscules larves de ver qui mesurent moins d'un millimètre de long. Si la température extérieure est d'au moins une vingtaine de degrés, ces micro-filaires se développent et grandissent dans le corps de l'insecte. Environ deux semaines plus tard, ils sont aptes à retourner dans l'organisme d'un mammifère : ils profitent donc d'une nouvelle piqure de moustique pour pénétrer sous la peau d'un nouvel hôte et rejoignent sa circulation sanguine au bout de deux ou trois jours.
À partir de ce moment-là, il leur faut environ 7 mois pour devenir adultes, atteindre le coeur du chat et être capables de se reproduire. Les femelles donnent naissance à de nouveaux micro-filaires, qui migrent jusqu'aux vaisseaux sanguins proches de la peau, où ils attendent l'arrivée d'un nouveau moustique pour poursuivre leur cycle de développement et atteindre l'âge adulte. En effet, ils doivent impérativement passer environ deux semaines au sein de l'organisme d'un moustique pour être ensuite en mesure de grandir.
Cette description correspond au cycle biologique normal du ver du coeur. C'est sans compter toutefois sur les défenses immunitaires du chat, qui sont assez efficaces contre ce parasite - bien plus par exemple que celles des canidés. De ce fait, une grande partie des larves sont éliminées lorsqu'elles pénètrent dans l'organisme. Seuls quelques vers parviennent à l'âge adulte, mais leur espérance de vie dépasse rarement 2 ou 3 ans, alors qu'elle est plutôt de 5 à 7 ans chez le chien. Pour ces raisons, le chat est beaucoup moins touché par la dirofilariose que le chien.
Pour se développer, le ver du coeur a besoin de températures moyennes voire chaudes. Pour cette raison, il est présent essentiellement dans les régions au climat tempéré, voire tropical. Il faut également que l'habitat soit favorable aux moustiques, pour qu'il soit en mesure de passer d'un hôte à l'autre.
En Europe, la maladie est présente dans de nombreux pays : l'Italie, l'Espagne, le Portugal, mais aussi la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Hongrie... La Belgique et la Suisse sont encore relativement épargnées, mais des cas sont régulièrement détectés par les vétérinaires.
Elle touche également l'ensemble du continent américain : le Canada, les Etats-Unis, et presque tous les pays d'Amérique centrale et d'Amérique latine.
Enfin, on la retrouve également dans une bonne partie de l'Afrique et de l'Asie du Sud-Est, ainsi que dans toute l'Océanie.
L'évolution de la dirofilariose chez le chat diffère de ce qu'on observe chez d'autres animaux, notamment les canidés. Dans l'ensemble, trois situations sont possibles : une guérison spontanée, une apparition de symptômes respiratoires ou une mort subite.
Beaucoup de chats éliminent spontanément les vers du coeur de leur organisme : chaque infestation ne dure donc généralement pas très longtemps - deux ou trois ans tout au plus. D'après certaines estimations, environ deux-tiers des chats infestés guériraient d'eux-mêmes en quelques mois voire années.
Ces individus-là n'ont même pas forcément de symptôme visible. En effet, un nombre réduit de vers cause rarement des atteintes cardiaques et respiratoires suffisamment importantes pour déclencher des signes cliniques notables. L'animal est donc aussi en forme que d'habitude, et l'infestation prend fin une fois le dernier ver adulte mort puis éliminé de l'organisme.
Les défenses immunitaires du chat éliminent normalement bon nombre de vers du coeur, mais ce n'est pas toujours le cas : il développe alors une dirofilariose. Cela se produit notamment si son système immunitaire est affaibli ou si l'infestation est importante, son organisme ne pouvant éliminer tous les vers en même temps.
Dans ce cas, l'évolution de la maladie est lente et les symptômes sont essentiellement respiratoires : toux plus ou moins prononcée accompagnée parfois de crachats de sang, gène respiratoire faisant penser à une bronchite, voire détresse respiratoire dans les cas les plus graves. Des symptômes digestifs (diarrhées, vomissements...) et une perte de poids sont possibles. Ces symptômes persistent parfois même après l'élimination des vers.
Cela étant, contrairement à ce qu'on observe par exemple chez le chien, la dirofilariose du chat évolue très rarement vers une insuffisance cardiaque. En effet, les vers et/ou l'animal malade finissent généralement par mourir avant que l'infestation ne détériore suffisamment le coeur.
La mort subite est une évolution pas si rare que cela d'une infestation d'un chat par des vers du coeur.
Cela peut se produire dans deux cas :
Dans les deux cas, il s'ensuit un arrêt cardiaque avec pas ou peu de signes annonciateurs : l'animal voit son état s'aggraver subitement et meurt en très peu de temps, alors qu'il semblait jusque-là en parfaite santé ou presque.
Une infestation par des vers du coeur est plus difficile à diagnostiquer chez un chat que chez un chien, en raison notamment du peu de symptômes présents.
En temps normal, le diagnostic de la dirofilariose passe par une prise de sang du chat destinée spécifiquement à mettre en évidence des micro-filaires ou certaines substances émises par les parasites adultes. Toutefois, comme les vers du coeur sont généralement présents en nombre limité dans l'organisme, le test peut rester négatif même si l'infestation est réelle.
Une radiographie du thorax est donc généralement pratiquée en parallèle. Néanmoins, là encore, une absence de signes ne signifie pas obligatoirement une absence de vers.
Ces raisons font qu'il peut être nécessaire de répéter les examens et les tests en les étalant dans le temps, dès lors qu'une infestation est effectivement soupçonnée.
Contrairement à ce qui se fait chez le chien, le traitement de la dirofilariose du chat passe rarement par l'élimination des vers adultes avec des médicaments, car leur décomposition dans l'organisme est susceptible de déclencher une détresse respiratoire brutale, voire une mort subite.
Dans le cas où l'infestation est peu conséquente, il est généralement préférable d'attendre simplement que les vers adultes finissent par mourir naturellement. Le vétérinaire se contente alors de suivre de près l'animal pour s'assurer que son état ne s'aggrave pas. Des vermifuges peuvent éventuellement être administrés pour détruire les micro-filaires présents dans son sang. Si le chat présente des signes cliniques, un traitement complémentaire est parfois utile pour le soutenir en attendant son rétablissement.
En revanche, si l'infestation est massive (ce qui est très rare chez la gent féline) ou si les symptômes sont sérieux, il est préférable de retirer les vers du coeur à l'aide d'une intervention chirurgicale. En raison du risque de mort subite qu'il induit, le traitement anti-parasitaire destiné à tuer les vers adultes n'est quant à lui utilisé qu'en dernier recours, par exemple si une opération n'est pas possible pour des raisons médicales (notamment si l'animal est trop vieux pour la supporter).
Certaines assurances pour chat prennent en charge au moins une partie des dépenses vétérinaires liées au traitement de la dirofilariose, à condition évidemment que celle-ci soit apparue après la souscription du contrat. C'est toutefois loin d'être le cas de toutes, car dans l'ensemble, les soins qui sont remboursés sont ceux liés à des problèmes de santé difficiles à prévenir. Mieux vaut donc lire attentivement les conditions du contrat avant de le signer, afin d'être au clair sur ce qui est couvert ou non et ainsi éviter les mauvaises surprises.
Même si les chats guérissent souvent spontanément d'une infestation par des vers du coeur, il existe toujours un risque de mort subite, qu'il ne faut pas prendre à la légère. Par conséquent, prévenir la dirofilariose en réduisant le risque d'infestation permet d'avoir l'esprit tranquille.
Pour cela, il est important de vermifuger son chat en veillant à choisir un produit efficace contre les vers du coeur. La vermifugation doit être réalisée à intervalle régulier, en général tous les 3 à 6 mois en fonction de s'il sort beaucoup et de la région où l'on vit.
Par ailleurs, lorsqu'on dispose d'un jardin auquel l'animal a accès, il est préférable d'en éliminer les points d'eau stagnante : cela permet de limiter la prolifération des moustiques.
Enfin, si on se trouve dans une région réellement à risques pour la dirofilariose, l'utilisation de répulsifs anti-moustiques conçus pour les chats peut être envisagée pendant toute leur période d'activité. En cas de doute, il convient de demander conseil à son vétérinaire.
La dirofilariose est une maladie consécutive à une infestation par des vers du coeur qui ont atteint l'âge adulte. Beaucoup de pays du monde sont concernés.
Toutefois, comme l'organisme d'un chat est généralement bien armé pour lutter contre ces parasites, il est rare que des symptômes se manifestent : dans beaucoup de cas, l'animal guérit spontanément. En revanche, le risque de mort subite est plus important chez le petit félin que chez le chien. Il ne faut donc pas sous-estimer cette maladie, ni négliger la vermifugation de son compagnon : elle constitue le meilleur moyen de réduire le risque d'infestation.
Sources: