Donner du poisson à un chat : bienfaits, cuisson, quantité...

Dans la nature, les chats mangent surtout de la viande, qui provient entre autres de petits mammifères (souris, rats, écureuils...) ou d'oiseaux. Ils peuvent aussi se nourrir avec d'autres types d'aliments (par exemple des oeufs) s'ils en ont l'occasion. Le poisson ne fait techniquement pas vraiment partie de leur alimentation habituelle, en tout cas à l'état sauvage. En effet, comme ils n'apprécient pas beaucoup d'aller dans l'eau ni même d'être mouillés, ils sont peu enclins à en attraper.

Cela ne signifie pas pour autant qu'ils n'aiment pas en manger, au contraire. En effet, un grand nombre de chats sont attirés par l'odeur et le goût du poisson, probablement parce qu'il est riche en protéines et en lipides - les deux nutriments dont ils ont le plus besoin. Certaines races (le plus souvent issues de régions côtières) sont même connues pour en raffoler : c'est le cas par exemple du Bobtail des Kouriles et du Chat de la Mer Égée.

Malgré tout, ce n'est pas parce qu'un petit félin aime manger quelque chose que c'est une bonne chose de lui en donner. En effet, à l'instar d'un humain, ils peut très bien apprécier des aliments qui en fait sont mauvais pour sa santé.

Dans l'ensemble, un chat peut parfaitement manger du poisson. C'est même d'ailleurs un aliment intéressant pour lui sur le plan nutritionnel - comme pour un humain, au demeurant.

Naturellement, sa composition nutritionnelle dépend grandement de l'espèce dont il s'agit. Néanmoins, on peut considérer qu'un poisson contient en moyenne :

• entre 100 et 200 kcal pour 100 grammes ;
• entre 60 et 80% d'eau ;
• environ 20% de protéines ;
• autour de 5% de lipides en moyenne, et jusqu'à 20% s'il est très gras ;
• des vitamines, notamment A, B et D ;
• des minéraux : du calcium, du phosphore, de l'iode...

Ainsi, le poisson est une bonne alternative à la viande, en raison notamment de sa teneur intéressante en protéines et en lipides de qualité. Néanmoins, comme cette dernière, il ne contient pas tous les nutriments dont un chat a besoin : on ne peut donc pas nourrir son compagnon uniquement avec cela, sous peine de carences alimentaires.

Pour ce que l'on en sait aujourd'hui, tous les poissons comestibles pour un humain le sont aussi pour un chat : le saumon, le thon, la truite, le colin, la sole, la sardine, la dorade, le maquereau... Cela dit, tous n'ont pas la même composition nutritionnelle.

En particulier, on peut les classer en trois catégories selon leur teneur en lipides :

• les poissons maigres, qui en contiennent moins de 5% ;

• les poissons gras, qui en renferment entre 5 et 10% ;
• les poissons très gras, qui dépassent les 10%.

Voici une liste de poissons qu'un chat peut manger, leur teneur moyenne en lipides et la catégorie à laquelle ils appartiennent :

Techniquement, aucun d'entre eux n'est problématique pour un chat : tout dépend de la quantité qu'on lui en donne.

Les poissons gras contiennent une quantité remarquable de nutriments bénéfiques pour la santé : des lipides bien sûr, mais aussi des acides gras essentiels, des vitamines... De fait, ils ont toute leur place dans l'alimentation d'un humain comme d'un chat. Toutefois, comme ils sont gras, il faut faire attention à ne pas en donner souvent à son animal, et à alterner avec des poissons maigres. Comme souvent, la modération est la clé pour une bonne santé.

Comme n'importe quel autre aliment, le poisson est plus intéressant sur le plan nutritionnel lorsqu'il est cru que lorsqu'il est cuit. En effet, la chaleur a tendance à dégrader un certain nombre de nutriments, en particulier les vitamines et les acides gras essentiels. Par ailleurs, un chat préfère généralement manger du poisson cru, car c'est ainsi qu'il le consomme dans la nature.

Le principal avantage de la cuisson est qu'elle permet de détruire les microbes et parasites que le poisson pourrait contenir, et qui seraient dangereux pour la santé en cas d'ingestion. Si l'on veut pouvoir en consommer soi-même ou en donner à son chat sans pour autant le faire cuire, il faut qu'au préalable il ait été congelé à -18°C pendant une semaine, afin de tuer les éventuels germes pathogènes.

Un autre avantage de la cuisson est qu'elle permet de limiter le risque de carence en vitamine B1, en particulier avec des poissons comme le thon albacore, le thon listao et le maquereau espagnol. En effet, ils contiennent une enzyme appelée thiaminase, qui possède la particularité de dégrader la vitamine B1 et d'empêcher sa bonne assimilation par l'organisme lors de la digestion. Or, une carence en la matière entraînerait des troubles cardiaques et/ou neurologiques.

Par conséquent, mieux vaut donner à un chat du poisson cuit plutôt que cru, car cela réduit le risque de maladies et de carences. La température de cuisson idéale se situe entre 60 et 70°C : cela permet de détruire les microbes et parasites tout en limitant la dégradation des nutriments. Si malgré tout on souhaite lui donner plutôt du poisson cru, il faut d'une part s'assurer que celui-ci a été correctement congelé (ou alors s'en charger soi-même), d'autre part privilégier des espèces contenant peu de thiaminase (le maquereau atlantique, le saumon atlantique, la truite arc-en-ciel...) ou bien limiter fortement les quantités.

Dès lors que l'on décide de donner du poisson à son chat, il est important comme pour n'importe quel aliment de le faire en quantité appropriée, au risque de causer un déséquilibre nutritionnel. Celle-ci dépend bien sûr du gabarit du petit félin, mais aussi du type de poisson dont il s'agit.

S'il contient peu de lipides, c'est-à-dire dans le cas d'un poisson maigre, il est possible d'en donner jusqu'à 40 grammes par kilo de masse corporelle et par jour. Pour un chat de 5 kg, cela correspond à environ 200 grammes. Il faut veiller à compléter avec d'autres aliments qui apportent les nutriments manquants : des légumes pour les fibres, du riz (ou éventuellement d'autres féculents digestes) pour les glucides, des compléments alimentaires pour les vitamines et minéraux, etc.

S'il contient davantage de lipides (et donc est beaucoup plus calorique), il n'est pas possible d'en donner autant sans faire courir à l'animal un risque de surpoids. Ainsi, dans le cas d'un poisson gras, mieux vaut se contenter de 10 grammes par kilo de masse corporelle et par jour, ce qui correspond à environ 50 grammes pour un petit félin de 5 kg. Il faut compléter avec du poisson maigre (ou de la viande), ainsi qu'avec les autres aliments habituels : légumes, féculents...

Pour ce qui est des poissons très gras (hareng, maquereau, sardine, saumon...), mieux vaut ne pas en donner plus de 10 ou 20 grammes une ou deux fois par semaine, et opter le reste du temps pour de la viande ou du poisson maigre.

Enfin, si l'idée est simplement de faire plaisir à son chat de manière occasionnelle, il est préférable de ne pas dépasser 10 ou 20 grammes de poisson maigre par jour, en prenant soin de déduire les apports caloriques correspondants de sa ration quotidienne pour éviter tout surpoids.

S'il est parfaitement possible de donner du poisson à un chat, cela vaut aussi pour l'huile de poisson. Celle-ci est extraite de la chair d'espèces grasses comme le saumon, la morue ou la sardine. Elle est couramment employée comme complément alimentaire, que ce soit pour apporter des nutriments utiles à la santé (en particulier des vitamines et des acides gras essentiels) ou pour rendre la nourriture plus appétissante - les chats en sont en effet très friands.

Il faut toutefois y avoir recours avec parcimonie, car elle est constituée surtout de lipides et s'avère donc très grasse. Par ailleurs, comme elle est très riche en nutriments (en particulier de vitamines A et D), elle pourrait causer un déséquilibre alimentaire en cas d'ingestion en quantités trop importantes.

Si l'on nourrit son compagnon avec des croquettes ou de la pâtée pour chat, il n'y a a priori pas besoin de lui donner également de l'huile de poisson (ou quoi que ce soit d'autre), car ils contiennent déjà tous les nutriments indispensables. Normalement, elle n'est en fait utile que pour équilibrer une alimentation maison, ou en cas de carence avérée en vitamine ou acides gras essentiels. Le mieux pour éviter de commettre un impair est de ne pas y recourir sans l'avis préalable d'un vétérinaire.