Le Donskoy est un chat de type médioligne et de sous-type semi-foreign. Il est doté d’un physique atypique, à la fois compact, élégant et athlétique. Ses formes musculeuses, son ossature solide ainsi que son torse et sa croupe relativement larges dégagent une certaine impression de force. La zone de l’aine ainsi que l’abdomen sont bien marqués, de telle sorte que ce dernier s’apparente à une « bedaine » où le gras est stocké en période hivernale. De fait, malgré l’impression de vulnérabilité que pourrait donner l’absence de pelage, le Donskoy est en réalité une race de chat robuste.
Il revêt une peau parsemée de « rides », qui est cependant extrêmement agréable au toucher, car tiède et douce comme du velours. Caractéristiques de la race, ces nombreux plis sont dus à une grande élasticité. Ils s’observent en majorité sur la tête au niveau des joues, bajoues et sous le menton, ainsi que sur la partie supérieure de la tête, avec des plis verticaux au niveau du front, qui séparent les oreilles puis se répandent en plis horizontaux autour des yeux. Sur le corps, ils embrassent la base du coup, la poitrine, la base de la queue, la partie postérieure et latérale des pattes, puis vont des flans jusqu’au bas-ventre et à l’aine.
Il existe quatre variétés de Donskoys : une naît et demeure imberbe (le Rubber Bald), une autre naît avec des poils qu’elle perd en grandissant (le Flocked), une troisième conserve des poils uniquement à quelques endroits du corps (le Velour), et la dernière garde une grande partie de son pelage fin à l’âge adulte (le Brush).
Dans les quatre cas, sa fourrure moins abondante fait du Donskoy une race de chat hypoallergénique, c’est-à-dire que les risques d’allergie sont bien plus faibles qu’avec d’autres races. Pour autant, il faut être conscient du fait que le risque zéro n’existe pas et que tous les chats peuvent entraîner une réaction allergique, y compris ceux complètement nus.
Par ailleurs, c’est la seule race qui acquiert potentiellement une fourrure d’hiver. En effet, au cours de cette période de l’année, un doux pelage peut apparaître sur son torse, ainsi que des poils sur les extrémités de ses pattes. Lorsque le temps se réchauffe, ce pelage disparaît à nouveau, et le félin retrouve l’apparence qu’on lui connaît habituellement.
En plus de cette particularité, la peau du Don Hairless présente d’originales similarités avec celle de l’être humain : elle transpire en cas de forte chaleur et peut même bronzer sous l’effet des rayons du soleil.
Ses pattes avant sont plus courtes que les pattes arrière, mais toujours bien proportionnées par rapport au reste du corps. A leur extrémité se trouvent d'étonnants longs doigts séparés par des membranes, avec de gros coussinets plantaires courbés vers l’intérieur. Le tout n’est pas sans rappeler les doigts d’un singe. La queue est moyennement longue, fine et fuselée depuis la base jusqu’à l’extrémité.
Sa tête est en forme de V et anguleuse. Ses yeux sont en forme d'amande, et ses oreilles sont très larges.
Enfin, cette race est marquée par un certain dimorphisme sexuel. En effet, les mâles sont généralement plus longs et plus musclés que les femelles. En outre, ils ont les joues plus fortes, et le cou, les épaules et la tête plus larges.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Donskoy doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Contrairement à ce que son absence de poils une fois adulte pourrait laisser croire, il existe en fait 4 variétés de Donskoys, dont 3 arborent un pelage à la naissance, avant que celui-ci ne disparaisse totalement ou partiellement :
Jusqu’à la fin des années 1980, le Sphynx Canadien était le seul chat sans poil connu. La découverte du Donskoy en Russie vint bouleverser cette réalité. Ce chat est également connu sous les noms de Don Sphynx, Sphynx du Don ou Don Hairless, en référence au lieu où il apparut pour la première fois et à sa ressemblance avec le chat Sphynx.
L’histoire de l’apparition du Donskoy est digne d’un conte pour enfants : en 1987, dans la ville de Rostov-sur-le-Don, située au sud-ouest de la Russie, à proximité de la mer d’Azov et de la mer Noire, une institutrice du nom de Elena Kovaleva recueillit chez elle une chatonne maltraitée par des enfants, qui s’en étaient servi comme ballon de football. Elle la baptisa Varvara. Au fur et à mesure que la chatonne grandit, elle commença à perdre ses poils, faisant penser à des maladies de peau ou des infections parasitaires comme la teigne. Différents traitements lui furent alors administrés pour tenter de résoudre le problème, mais en vain. Lorsque Varvara donna naissance à une première portée de chatons quelques années plus tard, certains naquirent dotés de poils, et d’autres imberbes.
En grandissant, ceux qui étaient nés avec une fourrure commencèrent eux aussi à perdre leurs poils, comme l’avait fait leur mère. Cette particularité provoqua un fort rejet de la part de leurs propriétaires, qui pour la plupart décidèrent de les abandonner, croyant qu’ils étaient en mauvaise santé. C’est alors qu’une éleveuse du nom d’Irina Nemikina, séduite au contraire par ces chats au look original, décida d’en récupérer un et de se lancer dans un programme de reproduction pour en faire une race à part entière. Le chat en question et ses descendants furent alors croisés avec des Persans, des Européens et des Sibériens pour élargir le panel.
Le gène responsable de l’absence de poils du Donskoy est dominant, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire que les deux parents soient imberbes pour que leurs petits le soient aussi. Pour cette raison, les chats obtenus à partir de ces croisements conservèrent la particularité de leur ancêtre Varvara, quand bien même ils avaient également dans les veines du sang de races de chat à poil long, comme le Persan. Cette particularité génétique distingue le Donskoy du Sphynx, qui ne peut transmettre son aspect imberbe à sa descendance qu’à condition que les deux parents présentent cette particularité : chez lui, le gène à l’origine de cette particularité morphologique est récessif.
Le Donskoy fut également croisé avec des chats Oriental Shorthairs dans le but de créer un Oriental sans poil : c’est ainsi que le Peterbald naquit en 1994 à Saint-Pétersbourg, ville qui lui donna d’ailleurs son nom.
Le Don Hairless fut reconnu en 1997 par la World Cat Federation (WCF), puis en 2005 par The International Cat Association (TICA). Il fallut toutefois attendre 2016 pour que cette dernière l’autorise à participer aux expositions félines organisées sous son égide. La Fédération Internationale Féline (FIFé) reconnut elle aussi la race en 2011. En revanche, la Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine et le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique n’ont pas encore franchi le pas.
Désormais, certains organismes font le choix de ne plus autoriser aucun croisement du Donskoy avec d’autres races. C’est le cas notamment de la WCF et du Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) français. La TICA permet quant à elle le croisement avec des chats de gouttière.
Malgré sa reconnaissance par certains organismes de référence, le Donskoy reste une des races de chat les plus rares. À titre d’exemple, en France, seuls 126 individus ont été enregistrés au LOOF entre 2003 et 2019. Plus largement, à l’échelle mondiale, on ne compte à l’heure actuelle qu’une cinquantaine d’éleveurs de Donskoys, alors qu’il y en a plus de 1500 pour le Sphynx.
Si le physique du Donskoy peut susciter la surprise, voire certains a priori négatifs du fait de son originalité, cela vaut le coup d’aller au-delà. En effet, il n’y a pas que par son apparence que ce chat se distingue : il est également doté d’immenses qualités qui font de lui un compagnon de vie particulièrement apprécié !
En effet, non content d’être un chat intelligent, le Donskoy est doté d’un caractère tempéré et affectueux. L’absence de pelage ne l’empêche aucunement d’apprécier recevoir des caresses. D’ailleurs, sa robe douce et tiède est très agréable au toucher. En outre, avec son bon caractère, le toiletter ne risque pas de tourner à l’épreuve de force, car il se laisse facilement faire.
Étant actif, particulièrement curieux et vif, il explore son environnement avec enthousiasme et est très enclin à inventer des jeux de toute sorte, à la recherche de nouvelles stimulations.
Par ailleurs, le Sphynx du Don est aussi une race de chat très sociable. Il apprécie la compagnie de ses propriétaires et des visiteurs passagers, dont il aimerait que toute l’attention soit portée vers lui.
Sa sociabilité ne s’arrête d’ailleurs pas aux humains, puisqu’il est aussi disposé à partager son espace et son temps avec d’autres animaux. C’est donc une race de chat adaptée pour vivre avec un chien ou un autre animal de compagnie, qui peut d’ailleurs être tout simplement un de ses congénères. Il est même particulièrement recommandé de lui offrir un compagnon de jeu en cas d’absences longues et fréquentes, afin d’éviter qu’il ne se retrouve trop souvent et trop longtemps isolé à la maison. En effet, il a un grand besoin de compagnie, quelle que soit la forme que prend celle-ci.
Il faut dire que ce chat a de l’affection à revendre, et se montre d’ailleurs particulièrement fidèle et loyal envers ses propriétaires. Il mérite largement le surnom de « chat chien », tant il lui plaît de suivre ces derniers dans toutes leurs activités quotidiennes. Cette proximité avec son maître fait d’ailleurs qu’il est possible d’apprendre à son chat des ordres ou des tours, qu’il a toutes les chances d’exécuter avec joie.
Le revers de la médaille de sa gentillesse et de son absence totale d’agressivité est qu’il ne se méfie guère du danger que pourrait représenter d’éventuelles attaques de congénères ou d’autres animaux. Pour cette raison, c’est plutôt un chat recommandé pour la vie en appartement que pour la vie au grand air.
Dans la mesure où il s’agit d’une race de chat récente et rare, les spécialistes manquent de données pour évaluer de manière fiable la prédisposition du Donskoy à telle ou telle maladie.
Cela étant, il semble robuste et ne pas présenter de risque de santé particulier. Il pourrait toutefois être davantage vulnérable que d’autres aux infections, et on soupçonne le gène à l’origine de l’absence de poils d’être également en cause dans l’apparition de la dysplasie ectodermique, une maladie génétique qui peut notamment occasionner des problèmes dentaires et des problèmes d’allaitement.
Par contre, il convient de garder en tête que l’absence de poils du Don Hairless rend difficile la régulation de sa température corporelle. Son métabolisme est très efficace pour conserver son corps à une température tiède, mais en revanche il craint le froid. Il est particulièrement vulnérable en cas de basses températures : il est alors important de protéger son chat contre le froid, en particulier s’il passe une partie de ses journées d’hiver en extérieur. Par ailleurs, contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’absence de poils le rend aussi vulnérable en été : il est alors essentiel de protéger son chat de la chaleur et du soleil.
Même s’il est dépourvu de poils, le Donskoy requiert un entretien régulier afin de prendre soin de sa peau. Il est ainsi nécessaire de laver son chat toutes les une à deux semaines, en veillant à utiliser un shampoing destiné aux chats. En effet, en l’absence de poil, le sébum a tendance à s’accumuler sur sa peau et à la rendre huileuse. Lui donner un bain de temps en temps permet d’éliminer cet excédent de sébum.
Par ailleurs, comme pour n’importe quelle autre race, il est important de surveiller l’état de ses oreilles au moins une fois par semaine. En effet, les saletés ou un excédent de cérumen peuvent s’accumuler dans les plis du cartilage et être source de gêne, voire causer des infections. Nettoyer les oreilles de son chat à chaque fois qu’elles semblent sales aide grandement à éviter ce genre de problèmes.
De la même façon, il est recommandé de vérifier ses yeux une fois par semaine pour s’assurer qu’ils ne présentent pas d’anomalie ou d’infection, et de les nettoyer au besoin.
Le Donskoy n’a pas de sensibilité particulière concernant l’alimentation : il se satisfait très bien de la nourriture industrielle pour chat.
En revanche, à cause de son absence de pelage, il a plus de difficulté que les autres races à réguler la température de son corps et doit donc manger davantage en cas de basses températures, afin de compenser. Son alimentation doit donc être non seulement de qualité, mais aussi riche. Cela dit, malgré la gourmandise dont il fait preuve, ce n'est pas une race de chat avec un risque de surpoids prononcé.
Le prix d’un chaton Donskoy se situe entre 1200 et 1500 euros. Ce montant élevé en comparaison de la plupart des autres races s’explique largement par sa grande rareté.
Il ne semble pas exister de différence notable de prix d’une variété à l’autre, ni entre mâle et femelle. Toutefois, le nombre de représentants de la race et de transactions est faible, si bien qu’il demeure incertain de tirer des règles générales.