Donner du lait à un chat : bienfaits, quantité, conseils...

Comme il sert à nourrir les petits à la naissance, le lait est naturellement un aliment très riche, qui contient les nutriments nécessaires à une croissance rapide.

Sa composition dépend de l'animal dont il est issu, mais on y trouve globalement :

• une très grande quantité d'eau (généralement entre 85 et 90%) ;
• des minéraux, notamment du calcium et du phosphore (environ 1%) ;
• des protéines, lipides et glucides à hauteur de 10 à 15% (en cumulé).

Comparé à celui d'autres espèces comme l'Homme, le chien ou la vache, le lait de chatte contient une part importante de protéines (environ 10%) mais une quantité réduite de lipides et de glucides (moins de 5% pour chaque). Il présente donc l'avantage d'être moins calorique que celui produit par d'autres animaux - même s'il reste bien sûr très riche.

Comme tous les mammifères, les chatons qui viennent de naître se nourrissent de lait. C'est d'ailleurs la seule chose qu'ils peuvent ingérer.

Cette situation se prolonge pendant plusieurs semaines, jusqu'à ce que leur appareil digestif soit en mesure d'assimiler d'autres types de nourriture : viande, croquettes... Ainsi, ils consomment les premiers aliments solides vers l'âge d'un mois, et le sevrage du chaton (c'est-à-dire l'arrêt complet de l'allaitement et le passage complet à une alimentation solide) se produit vers l'âge de deux mois.

À partir de ce moment-là, il ne tète plus sa mère, et n'a donc normalement plus accès à une source de lait. Sa boisson de prédilection devient alors l'eau, et son régime alimentaire celui d'un carnivore : il se nourrit de viande, d'oeufs, de poisson...

Ainsi, contrairement à une idée reçue, seuls les chatons se nourrissent de lait, le temps d'être assez matures pour manger de la viande. Les chats adultes eux n'en boivent normalement pas, car ils n'en ont pas besoin pour être en bonne santé et n'ont de toute façon pas l'occasion d'en trouver dans la nature.

Même si un chat a besoin de lait lorsqu'il n'est pas encore sevré, ce n'est pas spécialement une bonne chose de continuer à lui en donner ensuite, car cette boisson présente certains risques pour sa santé.

Le principal risque est une apparition de troubles digestifs. En effet, après le sevrage, le chaton perd progressivement sa capacité à digérer le lactose : c'est ce que l'on appelle l'intolérance au lactose. Par conséquent, s'il avale un peu trop de lait ou de produit laitier, il a de grandes chances de souffrir de maux de ventre, de flatulences et/ou de diarrhée. Ces symptômes sont temporaires, mais évidemment désagréables, pour lui comme pour son entourage.

Cela étant, même s'il parvient à digérer le lait, mieux vaut qu'il n'en boive pas souvent, car à défaut il existe à terme un risque de surpoids, voire d'obésité. En effet, le lait est un aliment très riche : c'est une bonne chose pendant la croissance pour permettre au chaton de vite grandir, mais cela devient un inconvénient par la suite, lorsque les besoins nutritionnels sont moins importants. Le lait de vache ou de brebis est plus problématique car plus gras, mais tous sont concernés.

Enfin, à l'instar de ce qu'on observe chez l'Homme, un chat peut être allergique aux protéines de lait, même si c'est rare. S'il en consomme même une très faible quantité, il est susceptible de développer une réaction allergique, avec à la clé des symptômes digestifs, cutanés voire respiratoires dans les cas les plus graves. Dans ce cas, il ne faut jamais lui donner de lait ou de produit laitier quel qu'il soit, ni même d'aliment qui en contient - sauf s'il s'agit de lait hypoallergénique, c'est-à-dire spécialement conçu pour ne pas occasionner d'allergie.

En règle générale, un chat peut boire du lait jusqu'à l'âge d'environ 10 semaines.

C'est en effet à ce moment-là qu'il est totalement sevré, et qu'il ne se nourrit plus que d'aliments solides. La quantité de lactase (l'enzyme qui permet de digérer le lactose) que produit son organisme diminue donc progressivement, jusqu'à devenir très faible voire nulle. Une étude intitulée « Clinical and Morphological Manifestations of Disorders of the Gastrointestinal Tract of Cats with Regular Consumption of Lactose » et publiée en 2019 dans la revue Biosciences Biotechnology Research Asia montre ainsi que la plupart des chats cessent de produire totalement de la lactase après l'âge d'un an.

Certains peuvent toutefois garder une certaine capacité à digérer un peu de lait, en particulier s'ils continuent d'en consommer souvent après le sevrage et donc que leur production de lactase reste suffisante. En revanche, un chat qui n'a plus l'occasion d'en ingérer souvent perd assez vite cette faculté : sa capacité à digérer le lactose commence à diminuer dès 10 à 12 semaines, et devient quasiment nulle après un an.

Si l'on souhaite donner du lait à son chat pour lui faire plaisir (ce qui suppose qu'il n'y soit ni intolérant ni allergique), le choix est assez large : les laits de vache, de brebis et de chèvre sont les plus répandus dans le commerce, mais il en existe d'autres - par exemple le lait de jument, d'ânesse, ou d'espèces plus exotiques comme la chamelle.

Pour faire le bon choix, il faut du lait contenant une faible quantité de lactose ainsi qu'une faible part de lipides. Par exemple, le lait des ruminants est modérément riche en lactose, mais assez gras ; à l'inverse, le lait de jument ou d'ânesse contient peu de lipides, mais beaucoup de lactose. Il faut donc limiter strictement la consommation de ces types de lait (par exemple en les coupant avec de l'eau), afin de limiter le risque de surpoids ou de troubles digestifs.

Voici un récapitulatif des avantages et inconvénients de quelques laits couramment vendus dans le commerce :

Dans le cas d'un chat qui digère mal le lait, on peut opter pour ce que l'on appelle un « lait sans lactose » : il est bien plus digeste parce qu'on y a ajouté artificiellement de la lactase, c'est-à-dire des enzymes qui décomposent le lactose. Enfin, pour un chat allergique aux protéines de lait, on peut opter pour du lait hypoallergénique. Cela étant, dans les deux cas, le problème de déséquilibre alimentaire et de surpoids demeure, car ces laits sont tout aussi riches que le lait classique.

Un chat qui ne souffre pas de réelle intolérance au lactose peut continuer à boire du lait après son sevrage. Toutefois, comme son organisme produit moins de lactase, il faut que ce soit en quantité limitée. Le seuil est variable d'un individu à l'autre, mais l'on estime que les risques de troubles digestifs sont faibles en dessous de 10 mL par kilo de masse corporelle. Un chat de 5 kg pourrait donc théoriquement boire jusqu'à 50 mL de lait par jour sans souffrir de problèmes de digestion.

Cela ne signifie pas pour autant qu'il est conseillé de lui en donner autant (qui plus est tous les jours), car le lait demeure un aliment trop gras pour lui et peut rapidement le faire grossir. Par conséquent, même s'il le digère bien, mieux vaut ne pas en donner plus d'une fois toutes les quelques semaines, et en petite quantité.

Dans le cas d'un chat intolérant au lactose, il est préférable de ne pas lui en donner du tout, sous peine de risquer de le rendre malade. Si l'on souhaite malgré tout lui faire plaisir de temps en temps, on peut opter à la place pour des produits laitiers qui contiennent peu de lactose, comme le yaourt nature ou le fromage blanc - ou, encore mieux, du lait sans lactose.

Dans le cas d'un chat allergique aux protéines de lait, c'est encore plus radical : le lait ainsi que tous les produits qui en contiennent - même en infime quantité - doivent être bannis de son alimentation. Cela vaut donc notamment pour les produits laitiers.

Si donner du lait à un chat pose divers problèmes (notamment du fait de l'intolérance au lactose), il n'en va pas forcément de même pour tous les produits laitiers.

En effet, le fromage, le beurre, le yaourt ou le lait fermenté contiennent moins de lactose, car une bonne partie de celui-ci a été dégradé par les bactéries pendant leur fermentation. Même s'ils n'en sont pas totalement dépourvus, ils sont donc tout de même bien plus digestes que le lait et risquent donc moins de perturber la digestion.

Toutefois, les produits laitiers sont généralement assez riches en lipides (en particulier le beurre et le fromage), et ne sont donc pas forcément adaptés au régime alimentaire d'un chat, qui doit surtout contenir des protéines. Par conséquent, à moins d'opter pour du yaourt ou du fromage maigre, mieux vaut éviter de donner souvent des produits laitiers à son compagnon, sous peine de lui faire rapidement prendre du poids.

C'est d'autant plus vrai que de nombreux autres aliments qui conviennent bien mieux à ses besoins nutritionnels sont tout autant susceptibles de lui faire plaisir. Par exemple, on peut lui donner plutôt de la viande maigre (blanc de poulet, faux-filet...) ou du poisson maigre (cabillaud, sole...).

Dans le cas d'un chat allergique aux protéines de lait, les produits laitiers déclenchent eux aussi une réaction allergique. La seule solution est de tous les bannir de son alimentation.

Le cas d'un chaton non sevré est à part, car il a des besoins très particuliers qu'il n'est pas facile de combler avec autre chose que du lait maternel. Plus il est jeune, plus c'est le cas, et plus l'allaitement de sa mère est crucial pour sa survie.

Si elle est effectivement en mesure de l'allaiter, il n'est pas nécessaire de le nourrir soi-même. En revanche, si elle n'est pas en mesure de le faire correctement ou si elle est absente, il faut lui donner du lait maternisé pour chat. Il s'agit d'un lait conçu pour lui permettre de grandir en bonne santé. Le lait d'autres mammifères (notamment de vache, de chèvre ou de brebis) est à proscrire, car il contient trop de lipides et pas assez de protéines ni de minéraux par rapport au lait de chatte.

Évidemment, la quantité appropriée varie beaucoup en fonction de l'âge : elle est de l'ordre de 25 mL par jour à une semaine, 45 mL par jour à deux semaines et 70 mL par jour à un mois. Le chiffre exact dépend toutefois du lait choisi, de sa composition et du gabarit du chaton. En cas de doute, il est essentiel de demander conseil à un vétérinaire, pour ne pas commettre d'impair : en effet, une malnutrition prolongée à un âge aussi crucial est susceptible d'avoir d'importantes répercussions sur la santé de l'animal - avec dans les cas extrêmes un risque de séquelles à vie.