Nous sommes habitués à prendre soin de nos dents au quotidien afin d’éviter les caries et les maladies bucco-dentaires, mais qu’en est-il pour les chats ?
En effet, quel que soit leur âge et leur style de vie, ces petits carnivores peuvent aussi développer des maladies parodontales. La gingivite est la plus fréquente d'entre elles, et provoque une inflammation de la muqueuse buccale et/ou linguale pouvant s’avérer très douloureuse et handicapante pour l’animal. Il est donc important d’apprendre à déceler cette maladie et d’agir en conséquence rapidement.
La gingivite - ou gingivostomatite - est une inflammation des gencives due au tartre qui s’accumule sur les dents du chat. En effet, à chaque repas, de la plaque dentaire se dépose sur les dents et le bord des gencives, résultant de l’accumulation de résidus alimentaires. Si elle n’est pas enlevée, elle finit par se minéraliser et se transformer en tartre. La présence de tartre à la jonction des dents et de la gencive peut provoquer une réaction inflammatoire : c’est la gingivite.
Cette maladie est très courante chez les animaux. Une étude menée en 2012 par le docteur vétérinaire Elizabeth Lund, dont les résultats ont été publiés au sein d’un article intitulé « Epidemiology of periodontal disease in older cats », paru dans la revue scientifique Veterinary Focus, a conclu que plus de 75% des chiens et chats de plus de 5 ans présentent une maladie parodontale modérée à importante, et que la gingivite est la plus courante de ces affections de la cavité buccale.
Par contre, elle n’est pas contagieuse entre chats, ni d’un chat à une autre espèce.
Enfin, il convient de noter que la gingivite est une atteinte localisée aux gencives, et non au reste de la bouche du chat. Il existe en parallèle d’autres maladies inflammatoires de la bouche du félin, comme les inflammations du fond de la bouche (stomatite caudale) et de la langue (glossite).
La gingivite est causée par la présence excessive de tartre sur les dents du chat. Cependant, ce dépôt de tartre peut lui-même avoir plusieurs causes, et celles-ci peuvent d’ailleurs se cumuler : une prédisposition génétique, un régime alimentaire inadapté (trop riche en hydrates de carbone) ou encore la présence excessive de bactéries.
Certains virus sont susceptibles d'augmenter les chances de développer une gingivite : c'est le cas notamment du FCV (calicivirus), du FIV (sida du chat), du FeLV (leucose) ou encore du FHV (herpesvirose). En effet, ces différentes maladies entraînent une diminution importante des défenses immunitaires : les bactéries naturellement présentes dans la bouche peuvent plus facilement proliférer, et donc attaquer les gencives.
Il existe toutefois des vaccins pour toutes ces maladies (sauf le FIV) : faire vacciner son chat et s’assurer qu’il est en permanence à jour de ses rappels (par exemple à l'occasion du bilan de routine annuel chez le vétérinaire) permet d’empêcher qu’il contracte ces maladies graves pouvant engendrer, entre autres, une gingivite.
Un chat qui présente une gingivite a des gencives rouges, enflées et très douloureuses au toucher. Il a du mal à se nourrir, car chaque bouchée est un supplice. Il semble abattu et son poil est négligé, car il ne parvient plus à faire correctement sa toilette. En outre, à cause des nombreuses bactéries présentes dans sa bouche, il a souvent une mauvaise haleine. Enfin, si l’inflammation est très forte et qu'il souffre énormément, il peut se montrer irritable - voire agressif - sans raison particulière.
Le plus souvent, l’inflammation reste localisée aux gencives, mais elle peut aussi s’étendre à la langue, aux lèvres et/ou à la gorge.
En cas de soupçon de gingivite, il convient d'emmener son chat chez le vétérinaire, afin qu'il établisse un diagnostic fiable.
En effet, une gingivite n’est pas une infection grave si elle est prise à temps. Mais si elle n’est pas traitée, elle peut devenir dangereuse pour l’animal, car les bactéries présentes dans sa bouche se multiplient à l’infini et représentent une vraie bombe à retardement pour son organisme, qui risque de se mettre à développer des infections multiples.
En outre, une gingivite non soignée peut engendrer des douleurs telles qu'il ne s’alimente plus suffisamment. Cela le met dans un état de faiblesse qui ne peut qu'aggraver les choses. Dans les cas les plus graves, il peut même purement et simplement cesser de s’alimenter, et donc se laisser mourir de faim.
Le détartrage et le polissage des dents est la première réponse apportée par le vétérinaire. Cet acte médical se réalise sous anesthésie générale et permet d'éliminer la plaque dentaire et le tartre.
En parallèle, un traitement antibiotique, analgésique et anti-inflammatoire est généralement prescrit afin de soulager l’animal et de détruire les bactéries présentes.
Par ailleurs, si des dents sont trop atteintes et déchaussées, le professionnel n’a d’autre choix que de procéder à leur extraction.
Dans certains cas de gingivite chronique ou d’inflammation très importante, un simple détartrage ne suffit d’ailleurs pas. Il peut être amené à proposer l’extraction de toutes les dents, à l’exception des incisives et des canines. Cette solution radicale et définitive représente souvent la seule solution envisageable pour que le chat ne souffre plus et retrouve l’envie de s’alimenter.
En tout état de cause, il faut garder en tête que même si la gingivite n’est pas contagieuse, elle peut être un symptôme d’une autre maladie qui, elle, l’est. Il est donc d’autant plus important d’emmener sans attendre son compagnon chez le vétérinaire si le foyer compte plusieurs chats.
En plus de le vacciner contre les virus pouvant (entre autres) engendrer une gingivite, il est important de mettre en place des rituels d’hygiène dentaire pour son chat. Cela est d’autant plus vrai s‘il est particulièrement sujet aux gingivites, ou aux problèmes bucco-dentaires de manière plus générale.
Cela passe par le nettoyage de ses dents, qui peut s’effectuer de plusieurs manières, suivant son plus ou moins grand degré de coopération :
Comme pour les humains (ou les chiens), il est possible de brosser les dents de son chat, si tant est qu’il se laisse faire. L’idéal est de l’y habituer depuis son plus jeune âge, afin qu’il n’oppose pas une trop grande résistance une fois adulte. La fréquence de brossage recommandée est d’environ trois fois par semaine.
On trouve des kits de brossage dentaire pour chat à partir de 5 euros, mais il est aussi possible d’utiliser une brosse à dents pour humain souple. Quoi qu’il en soit, il faut absolument utiliser un dentifrice spécifique pour animaux, sous peine de risquer un empoisonnement du chat. En effet, la plupart des dentifrices pour humains comportent du fluor, qui est un produit toxique pour le petit félin.
Il existe des liquides et des poudres à mélanger à l’eau ou à la nourriture du chat qui permettent de réduire la prolifération de bactéries dans sa bouche, et donc de prévenir l’apparition de plaque dentaire.
Les prix démarrent autour d’une dizaine d’euros, et il est recommandé de les utiliser au quotidien.
Le fait de croquer dans des croquettes permet d’effectuer une action mécanique de frottement sur les dents, ce qui a tendance à faire diminuer la plaque dentaire - un peu comme un brossage de dents.
Certaines croquettes sont étudiées spécifiquement pour les chats sujets aux problèmes bucco-dentaires. Elles sont généralement plus grosses que les produits classiques, afin que le chat soit contraint de croquer dedans plusieurs fois, au lieu de potentiellement les avaler d’un coup. Elles peuvent se substituer complètement aux croquettes habituelles du chat, mais comme toutes les croquettes thérapeutiques, elles sont sensiblement plus chères.
Comme pour les croquettes, il existe des friandises pour chat spécifiquement étudiées pour aider au nettoyage des dents.
Leur structure particulière les empêche de se briser trop rapidement, si bien qu’elles nécessitent davantage de mastication, ce qui permet un meilleur nettoyage des dents. Le prix de ces friandises spécifiques est sensiblement le même que celui des friandises « classiques ».
Même si la gingivite du chat n’est pas en soi une maladie dangereuse, elle n’est cependant pas à prendre à la légère, car elle est souvent très douloureuse pour lui et peut dégénérer en des pathologies plus graves si elle n’est pas traitée.
Comme pour beaucoup de sujets relatifs à la santé du chat, la prévention joue un rôle clef. En particulier, il est important de respecter la routine de la visite annuelle chez le vétérinaire, au cours de laquelle il vérifie notamment l’état des gencives et des dents. Au passage, il est recommandé d’essayer d’habituer dès son plus jeune âge son chat à de telles manipulations au niveau de sa bouche ; le vétérinaire vous en sera sûrement reconnaissant.
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