Vous aimez les chats ? Vous aimeriez en avoir un mais un autre habitant de la maison y est allergique ou ne les aime pas?
La meilleure solution est alors de vous rendre dans un café à chats ! Oui, vous avez bien lu, il existe des lieux où vous pouvez boire un café et manger une pâtisserie tout en caressant des gentils minous qui ronronnent de bonheur.
Tout a commencé à Taïwan en 1998, avec l’ouverture du premier bar à chats du monde. Rapidement, il remporta un vif succès auprès des touristes japonais. Ce n’est donc pas une surprise que le pays qui a vraiment développé et diffusé le concept est le Japon, où le premier Neko Café (« Neko » signifiant « chat » en japonais) a ouvert ses portes en 2004, avec l’objectif de permettre aux Japonais de se déstresser au contact des animaux. En effet, il est très difficile au pays du soleil levant de posséder un animal de compagnie, car ils sont interdits dans l’immense majorité des logements locatifs. Les Japonais amoureux des animaux et débordant ou en manque d’affection ont immédiatement adoré ce concept, au point qu’il en existe maintenant environ 300 répartis dans les grandes villes du pays, dont plus de la moitié à Tokyo.
Si les bars à chats rencontrent autant de succès, c'est parce que le contact avec ces animaux s'avère apaisant. Les caresser, les câliner et les sentir ronronner permet d'augmenter le niveau de sérotonine (l'hormone du bonheur). Rien que le simple fait de les regarder jouer ou se prélasser agit comme un calmant. Il existe d’ailleurs des études scientifiques prouvant les multiples bienfaits de la « ronronthérapie » pour les humains comme pour les chats.
Depuis 2004, les bars ou cafés à chats ont essaimés un peu partout en Asie, et ont aussi réussi à enthousiasmer les autres continents. Aux Etats-Unis, il en existe une petite centaine, et une cinquantaine en Europe. En France, le premier café à chats a ouvert à Paris en 2013, et d’autres ont suivi depuis, tant dans la capitale qu’en province. Le concept reste toutefois nettement moins développé qu’au Japon, puisque la France ne compte guère plus d‘une dizaine de cafés à chat sur l’ensemble de son territoire.
Contrairement à un quelconque salon de thé, aller consommer une boisson ou manger une pâtisserie dans un café à chats est une expérience à part entière.
Il y a toutefois certaines règles à observer, car nos amis les chats sont des petits êtres vivants, et non pas de simples jouets ou objets décoratifs. En particulier, il est interdit de crier, de réveiller un chat en train de dormir, et de façon générale de forcer un chat à interagir s’il ne le souhaite pas. En effet, même si les chats dans les cafés sont bien évidement choisis pour leur docilité et leur sociabilité, ils restent des félins : il y a donc des moments où ils n’aiment pas être dérangés.
Au Japon, la tarification se fait généralement à la durée (30 minutes, 1 heure, 2 heures, voire « free time » pour rester autant de temps qu’on le souhaite), ce prix d’entrée incluant habituellement une boisson. Il est possible évidemment de commander à tout moment des boissons supplémentaires et/ou une pâtisserie. En outre, le client peut maximiser son attractivité aux yeux des chats en achetant de la nourriture à donner à ces derniers.
Le modèle n’a pas été repris en l’état en France, où il s’agit tout simplement de cafés ou restaurants avec des chats à caresser en bonus. Il n’y a pas de « ticket d’entrée », on y reste le temps qu’on souhaite et on consomme ce dont on a envie.
Toujours en France, il existe pas de législation claire pour ces lieux. Cependant, puisqu'un café à chats associe un espace faisant le commerce de produits alimentaires et une chatterie, il devrait présenter certaines caractéristiques pour répondre aux exigences sanitaires :
En plus de proposer des boissons et de la nourriture, les cafés à chats mettent à disposition de nombreux jouets et accessoires afin que les clients puissent s’amuser avec les animaux et faire des photos en compagnie de ces adorables boules de poils.
Enfin, que ce soit sur leur site Internet ou via des petits fascicules disponibles sur place, les cafés à chat aiment à présenter en détails chacun de leurs protégés : son nom, son sexe, son âge, sa race, ses principaux traits de caractère, etc.
Le concept de café à chat a ses adeptes, mais aussi ses détracteurs, y compris au Japon, où le phénomène est apparu. Les opposants aux "neko cafés" affirment que les chats sont sous l’influence de phéromones censées les apaiser, mais qui en réalité rendraient les félins complètement apathiques.
En France, la règlementation sanitaire reste floue, et les associations de défense des animaux n’apprécient pas vraiment cette assimilation de l’animal à un objet de divertissement. Elles restent vigilantes en ce qui concerne ces lieux, afin que le bien-être animal soit totalement respecté. Des pétitions ont même été lancées afin d’empêcher l’ouverture de bars à chats, avec plus ou moins de succès.
En 2012, au Japon, une nouvelle législation visant spécifiquement les cafés à chats a été mise en place par les autorités afin de renforcer la protection des animaux. Entre autres mesures, un couvre-feu a été instauré dans tous les bars à chats, leur interdisant d’ouvrir avant 8h du matin ou de fermer après 20h, afin que les félins aient un temps de repos plus important.
Très négative pour des établissements habituellement fortement fréquentés le soir, cette législation a été assouplie en 2016, suite à une étude commandée par le ministère de l’Environnement. Cette dernière a conclu que le stress des chats est sensiblement le même dans le cas d’une fermeture à 20h ou d’une fermeture à 22h. Ces établissements peuvent donc désormais rester ouverts jusqu’à 22h. L’étude soulignait en revanche que, pour un chat âgé, la vie dans un neko cafe peut s’avérer difficile à supporter et dangereuse en terme de santé.
Dans la plupart des cas, les gérants et employés de ces neko cafés sont très attachés au bien-être de leurs chats et stricts quant au comportement des clients. Il a pu y avoir des abus, à l’image d’un neko café tokyoïte condamné en 2016 à suspendre ses activités pendant 30 jours, faute d’offrir des conditions d’hygiène et d’alimentation correcte à ses pensionnaires, mais ce genre de cas sont l’exception, pas la règle.
De plus, de nombreux établissements recrutent leurs félins dans des refuges, offrant ainsi une nouvelle vie à des chats abandonnés et probablement malheureux. Pour les partisans des neko café, aller dans ces établissements est aussi une manière de soutenir ces adoptions.
Les bars à chats sont de plus en plus nombreux en France comme à l'étranger, et séduisent de nombreux « cat lover ». En effet, un bar à chat permet de profiter de tous les avantages des félins et d'apprécier pleinement leur contact, sans avoir à se préoccuper de la gestion quotidienne de l'animal, qui peut s’avérer problématique et/ou nettement plus compliquée ou coûteuse que prévu lors de l’adoption.
Entre les soins quotidiens, les éventuelles allergies au chat des proches, les logements trop petits ou inadaptés ou encore la gestion des vacances avec un chat, beaucoup n’osent pas franchir le pas, et ils n’ont pas forcément tort : adopter un chat est une décision qui doit être mûrement réfléchie et représente un réel engagement. Pour eux, le bar à chats est l'alternative idéale !