Même si c’est évidemment le chien qui occupe une place de choix depuis plus d’un demi-siècle dans la représentation de la « famille modèle » américaine, les chats sont eux aussi très appréciés aux États-Unis.
Bien évidemment, cela vaut à la fois pour les chats de gouttière, mais aussi pour les chats de race. Toutefois, parmi ces derniers, on constate comme partout ailleurs dans le monde des particularités locales : certaines races très populaires dans tel ou tel pays ne le sont pas aux États-Unis, et inversement.
Quelles sont donc les 10 races de chat les plus présentes aux États-Unis ?
Les enquêtes et statistiques ne sont pas toutes d’accord sur le nombre de petits félins présents sur le territoire américain. Il faut dire que donner une valeur précise est difficile, étant donné à la fois l’immensité du pays et de sa population, mais aussi le nombre conséquent de chats errants. Les différentes estimations aboutissent toutefois à une fourchette allant de 75 à 96 millions de chats domestiques aux États-Unis, répartis dans 30 à 45 millions de foyers. En outre, environ 1,6 millions d’adoptions ont lieu chaque année dans les refuges américains.
Par conséquent, même si ce sont généralement les chiens qui viennent à l’esprit quand on pense à la famille-type américaine, cette représentation est peut-être trompeuse : il y a à peu près autant de chats domestiques que de chiens domestiques aux États-Unis, puisque le nombre de ces derniers est estimé à 90 millions.
Les petits félins sont très appréciés dans le pays, puisqu’il y en aurait entre 23 et 29 pour 100 habitants. C’est plus que dans de nombreux autres pays occidentaux. Par exemple, si la France compte environ 22 chats pour 100 habitants et est donc assez proche des États-Unis, la Suisse ne présente qu’un ratio de 19 petits félins pour 100 habitants, tandis que la Belgique n’en compte que 17.
Fondée en 1906 à Manasquan (New Jersey), la Cat Fanciers’ Association (CFA) est depuis longtemps l’organisme félin de référence aux États-Unis. Il reconnaît plus de 40 races, et se targue de détenir le plus grand registre de chats de race au monde.
Chaque année, la CFA publie la liste des races avec le plus grand nombre de spécimens enregistrés au cours des 12 mois précédents. C’est ainsi sur la base des statistiques de 2016 à 2020 qu’a été établi le classement qui suit.
Comme dans n’importe quel pays, certains noms de chats ont davantage la côte que d’autres aux États-Unis.
Pour les femelles, les choix les plus populaires sont Luna, Bella et Lilly.
Du côté des mâles, les prénoms les plus donnés sont Oliver, Leo et Milo.
Présent dans le top 5 depuis au moins 2012, le Ragdoll a longtemps occupé la quatrième place du classement des races les plus populaires aux États-Unis. Il a toutefois grimpé au deuxième rang en 2016 et 2017, puis s’est même hissé sur la plus haute marche du podium à partir de 2018.
Les Américains ne sont pas les seuls à faire un triomphe à ce chat originaire de leur pays. Par exemple, les chiffres du Governing Council of the Cat Fancy (GCCF), l’organisme britannique de référence, montrent qu’il se situe en deuxième position au Royaume-Uni. En France, les statistiques du Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) le placent en quatrième position. En revanche, il rencontre un peu moins de succès au Canada, où il se situe plutôt autour de la dixième place, selon les données de l’Association Féline Canadienne (AFC).
Il n’est pas étonnant que le Ragdoll soit autant apprécié. En effet, il est doté d’un caractère très affectueux et doux, ce qui le rend extrêmement attachant. Il n’hésite pas à se blottir contre son maître, et se laisse câliner très facilement. C’est d’ailleurs de là que vient son nom : lorsqu’on le prend dans les bras, il reste très calme et relâche tous ses muscles, si bien qu’on a l’impression de porter une poupée de chiffon (ou « ragdoll », en anglais). En outre, il cohabite sans problème avec des enfants, et s’entend plutôt bien avec les chiens et les autres chats.
Originaire des États-Unis, l’Exotic Shorthair est une valeur sûre, et la race la plus stable du classement. En effet, depuis 2012, il n’a jamais quitté les deux premières places. Simplement, alors qu’il émargeait en première position depuis des années, il s’est fait dépasser à partir de 2018 par le Ragdoll.
Extrêmement apprécié des Américains, l’Exotic est aussi très populaire au Canada. En effet, il s’agit de la race avec le plus de chatons enregistrés entre 2016 et 2020 auprès de l’AFC. Il a en revanche beaucoup moins de succès en Europe. Par exemple, en France comme au Royaume-Uni, il ne figure même pas dans le top 10 des races les plus populaires du pays. Cela s’explique sans doute notamment par ses origines : il fut créé justement aux États-Unis, lorsque dans les années 50 des éleveurs décidèrent de croiser des American Shorthairs et des Persans.
Quoi qu’il en soit, ce petit félin a plusieurs traits de caractère en commun avec son rival le Ragdoll. Très facile à vivre, il affectionne tout particulièrement la compagnie de ses maîtres, si bien qu’il peut parfois souffrir d’anxiété de séparation lorsque ces derniers s’absentent. La présence de chiens ou de congénères ne le dérange pas, et il tolère bien les enfants, pour autant que ceux-ci sachent se comporter respectueusement à son égard.
Présent sans interruption dans le top 5 depuis 2013, le British Shorthair est sans conteste une race de chat que les Américains adorent. De 2016 à 2019, il occupait même la troisième place du classement annuel.
Sa popularité aux États-Unis est donc réelle, mais n’égale pas celle dont il bénéficie dans sa Grande-Bretagne natale, qui est assez phénoménale : il y caracole chaque année en tête du classement établi par le GCCF, et semble indétrônable. En effet, son nombre de naissances annuelles est plus de deux fois supérieur à son poursuivant direct le Ragdoll, et l’écart continue d’augmenter. Sa popularité explose également en France, puisque le nombre d’enregistrements au LOOF a doublé entre le début et la fin des années 2010, passant d’environ 1500 à plus de 3000. On constate également une forte tendance à la hausse au Canada.
Il faut dire que ce chat ne manque pas de qualités, à commencer par un caractère tranquille et facile à vivre. En outre, s’il aime recevoir quelques caresses, il n’est pas pour autant du genre à en réclamer sans cesse - et n’apprécie d’ailleurs pas vraiment d’être porté.
Il accepte volontiers de partager son foyer avec un autre chat ou un représentant de la gent canine, et même un petit animal (rongeur, oiseau, reptile…) peut vivre à ses côtés sans qu’il y ait besoin de craindre le pire.
Enfin, son intelligence peut elle aussi expliquer sa popularité. En effet, le British Shorthair peut assez facilement être dressé, et aime apprendre de nouveaux tours avec son maître, ce qui au passage renforce les liens et la complicité entre les deux protagonistes.
En quatrième position du classement des races de chat les plus populaires aux États-Unis se trouve le Persan, un petit félin originaire à la base de Perse (l’actuelle Iran) mais qui fut développé au Royaume-Uni. Il occupe cette place depuis 2016, et cela marque un recul prononcé par rapport aux années qui précèdent. En effet, il occupait en 2013 la première marche du podium depuis pas moins de 30 ans, puis fut entièrement chassé de ce dernier en trois ans seulement.
On constate aussi une relative désaffection dans d’autres pays, à l’image par exemple du Royaume-Uni et de la France : dans un cas comme dans l’autre, il émerge en sixième place du classement, après avoir perdu plusieurs positions. Dans l’Hexagone, le nombre d’enregistrements annuels auprès du LOOF a même été quasiment divisé par deux au cours des années 2010, passant d’environ 4500 au début de la décennie à environ 2500 à la fin. Le recul est également visible notamment au Canada, au point que le Persan a fini par disparaître du top 10 en 2020.
Comme les autres races très appréciées des Américains, ce chat est globalement discipliné et agréable à vivre. Les sélections dont il a fait l’objet de génération en génération pour être un bon animal d’intérieur l’ont rendu très calme et sédentaire. Toutes ces qualités font qu’il est particulièrement adapté pour tenir compagnie à des personnes solitaires ou âgées.
Toutefois, il présente l’inconvénient d’être difficile d’entretien. En effet, son long pelage doit être brossé quotidiennement afin d’éviter les nœuds et de faciliter son nettoyage. En outre, ses yeux ont tendance à couler, et il est nécessaire là aussi de les laver tous les jours. Il a aussi une santé fragile, si bien qu’il nécessite une surveillance plus étroite – et généralement des visites chez le vétérinaire plus nombreuses – que la plupart de ses congénères. L’attention particulière que demande le Persan pourrait expliquer pourquoi les enregistrements de cette race ont beaucoup diminué au fil du temps.
Le Maine Coon est incontestablement une des races de chat les plus célèbres et convoitées aux États-Unis, d’où il est d’ailleurs originaire. Depuis 2012, il n’a pas quitté une seule fois le top 5 du classement de la CFA, et s’est placé régulièrement sur la troisième marche du podium.
Il est tout aussi populaire dans de nombreux pays, en Europe comme ailleurs. Dans certains, il est même installé sur la plus haute marche ; c’est le cas notamment en France, où il domine les débats de manière ininterrompue depuis 2011. Il se dispute également la première place du classement canadien avec l’Exotic Shorthair depuis 2016. Enfin, en Grande-Bretagne, il se situe sur la troisième marche du podium presque tous les ans depuis 2013.
Moins friand de caresses que l’Exotic Shorthair et le Ragdoll, le Maine Coon reste tout de même un chat affectueux et calme, qui doit aussi son succès à son intelligence et à son physique hors du commun. Il se démarque en effet de ses congénères par sa taille imposante et ses grandes oreilles qui ressemblent à celles d’un lynx. En plus d’être un compagnon fidèle et agréable, il est très vif, très joueur, et peut même être dressé. D'ailleurs, tant du fait de son caractère que de son gabarit, il est parfois surnommé « le chien des chats ».
Quasiment inexistant en Europe (par exemple, il n’est pas reconnu par le GCCF, et en France à peine une dizaine de chatons sont enregistrés chaque année) et même au Canada (seulement une poignée d’enregistrements annuels auprès de l’AFC), l’American Shorthair atteint tout de même la sixième place du classement de la CFA. En fait, il est considéré comme l’homologue américain du British Shorthair et de l’European Shorthair (Européen), et est beaucoup plus répandu aux États-Unis que ces derniers du simple fait de son origine.
Tout comme eux, ce chat se caractérise par son adaptabilité : contrairement à nombre d’autres races, il n’est pas du genre à être facilement perturbé. Il tolère d’ailleurs aussi bien les enfants que les chiens et ses congénères. Patient et relativement intelligent, il fait également un bon candidat pour le dressage. Enfin, s’il apprécie indéniablement les moments de tendresse, il n’est pas pour autant envahissant. Modéré et facile à vivre, l’American Shorthair est donc capable de trouver sa place dans de nombreux foyers, à condition toutefois d’avoir accès à l’extérieur.
Totalement absent du top 10 du classement français et oscillant autour de la dixième place dans l’équivalent britannique malgré ses origines anglaises, le Devon Rex connaît un succès croissant aux États-Unis, et y gagne régulièrement des positions. Ainsi, alors qu’auparavant il avait du mal à se faire une place dans le top 10 des chats les plus appréciés des Américains, il semble y être solidement installé depuis 2016.
Le succès du Devon Rex en Amérique du Nord ne se limite d’ailleurs pas aux États-Unis, puisque la race figure également dans le top 10 au Canada.
Une chose est sûre : ce petit félin est clivant, étant donné son apparence originale par laquelle il se distingue clairement des autres races. Ses poils courts et frisés, ses immenses oreilles coniques et ses grands yeux lui valent d’ailleurs différents surnoms, tels que « chat gremlin », « chat lutin », ou encore « chat extraterrestre ». Quoi qu’on pense de son look, ce petit elfe qui ne laisse pas indifférent est très affectueux et joueur, ce qui le rend d’autant plus attachant aux yeux de ses partisans.
Le Scottish Fold est présent depuis 2014 dans la deuxième moitié du top 10 des races les plus populaires aux États-Unis. Il est également très apprécié au Canada, où on le retrouve même un peu plus haut, autour du cinquième rang.
En revanche, malgré ses origines écossaises, il est absent du classement britannique, puisque le GCCF ne le reconnaît pas. Il est donc difficile d’évaluer sa popularité dans son pays d’origine. En France, il se place aux alentours de la quinzième position, à la suite d’une légère baisse du nombre d’enregistrements à la fin des années 2010.
Le Scottish Fold est un compagnon extrêmement loyal, qui s’attache très vite à son maître et aux autres membres de son foyer. Il apprécie aussi fortement les enfants, pour autant qu’ils aient appris à se comporter avec un chat et donc le respectent. Il nécessite beaucoup d’attention, mais n’est pas du genre à en demander en permanence : il est tout à fait capable de comprendre que son maître est occupé ou ne veut pas jouer avec lui, et sait se montrer patient en attendant. Néanmoins, cette grande proximité avec les siens le rend particulièrement enclin à souffrir d’anxiété de séparation si ces derniers s’éloignent trop longuement.
Alors qu’il figurait au début des années 2010 vers le milieu du top 10 des races avec le plus de naissances aux États-Unis, le Sphynx ne cesse depuis de dégringoler. C’est même, avec le Persan, une des races qui a perdu le plus de terrain. En effet, en 2012, il figurait encore à la sixième place, alors qu’il n’était plus que dixième en 2020 et 2021.
Il est donc moins populaire aux États-Unis qu’au Canada, d’où il est originaire et où il est bien ancré dans le top 5. On retrouve une tendance à la baisse au Royaume-Uni, où les enregistrements auprès du GCCF ont diminué de 40% au cours des années 2010. Dans d’autres pays en revanche, la tendance est clairement à la hausse : c’est le cas notamment en France, où le nombre annuel de naissances a doublé entre 2016 et 2021, permettant au Sphynx de se hisser à la dixième place.
Quel que soit le pays, il est certain que ce chat ne fait pas l’unanimité, du fait de son physique pour le moins atypique. Sa peau est en effet exempte de poils ou recouverte seulement d’un fin duvet, mais aussi particulièrement épaisse et plissée. À cela s’ajoutent une queue qui ressemble à celle d’un rat, et un abdomen bien arrondi donnant l’impression qu’il a trop mangé. Son apparence a donc de quoi rebuter plus d’un adoptant potentiel, même si pour certains elle le rend au contraire attirant.
En tout cas, une chose est certaine : tous ne peuvent que tomber sous le charme de son caractère en or. En effet, le Sphynx est un des chats les plus affectueux, et sa grande sociabilité fait qu’il apprécie la compagnie d’humains, d’enfants et d’autres animaux de compagnie. En outre, il est intelligent, adore jouer avec ses maîtres et s’amuser à les suivre partout dans la maison, ce qui peut néanmoins être déplaisant aux yeux de certaines personnes. Enfin, il s’adapte assez bien à toutes les situations, ce qui en fait un compagnon parfait pour nombre de foyers - sous réserve toutefois d’être suffisamment présent pour lui offrir toute l’attention dont il a besoin.
Alors qu’il figurait au cinquième rang en 2012, l’Abyssin connait depuis des années moins favorables, à l’image du Sphynx. En effet, s’il continue depuis lors de figurer dans le top 10 chaque année, il ne fait plus mieux que la septième place.
La tendance est la même au Canada, en France et au Royaume-Uni : son nombre d’enregistrements est assez stable, mais situé à un niveau trop faible pour lui permettre de se faire une place parmi les 10 races les plus enregistrées.
Chat très ancien, aux origines incertaines mais développé en tant que race à part entière au Royaume-Uni, l’Abyssin se démarque par son physique. Tout comme le Devon Rex, il possède de grandes oreilles et de grands yeux en amande particulièrement expressifs. Néanmoins, c’est surtout sa robe qui le rend si spécial : la racine de ses poils est claire, tandis que l’extrémité est sombre. C’est une particularité qu’on retrouve habituellement plutôt sur le pelage des lapins, d’où le fait qu’il soit parfois surnommé « Bunny cat ».
Son tempérament le rend tout à fait agréable à vivre : c’est un compagnon très affectueux, doté d’une certaine intelligence, joueur, et qui développe souvent un lien fort avec son maître. En effet, ces traits de caractère le poussent à rechercher régulièrement l’attention de son propriétaire, que ce soit pour que ce dernier s'amuse avec lui, lui apprenne des tours ou le câline.
Au vu de ce classement, il semble que c’est plus la personnalité du chat que son apparence qui détermine sa popularité auprès des Américains. En effet, malgré leurs différences physiques, ces 10 races ont de nombreux points communs : elles montrent toutes une grande affection envers leur maître, et lient des liens très forts avec leur famille. Ainsi, même l’apparence extraterrestre du Devon Rex ou la peau nue du Sphynx ne sont pas un frein à leur popularité, tant leur caractère est apprécié.
Calmes sans toutefois être ennuyants, les chats les plus appréciés aux États-Unis aiment tout autant les moments de tendresse que ceux de jeux avec leur propriétaire. De plus, ils sont généralement tolérants envers les enfants et les autres animaux de compagnie, ce qui facilite également leur adoption par un grand nombre de foyers.
Enfin, il est intéressant de noter que plusieurs races de chat américaines ont la côte dans leur pays. En effet, quatre des races du top 10 sont locales, et figurent d’ailleurs dans les toutes premières places : le Ragdoll, l’Exotic Shorthair, le Maine Coon et l’American Shorthair.