Une fois que le futur adoptant est parvenu à choisir la race de son chat et a décidé s'il souhaite adopter un chaton ou un adulte, il a déjà parcouru la plus grande partie du chemin, mais il lui reste encore à trancher entre mâle et femelle.
En effet, même si on n'y pense pas forcément, chacun des deux sexes possède des particularités propres, qui peuvent faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Les différences se situent à la fois sur le plan physique, sur celui du caractère et en termes de budget.
Comme chez beaucoup d'espèces de mammifères, chats mâles et femelles n'ont pas exactement la même morphologie : c'est ce que l'on appelle le dimorphisme sexuel.
La différence physique principale entre les chats mâles et les femelles est le gabarit : en effet, dans l'ensemble, les premiers sont un peu plus grands et plus lourds que les secondes.
Cet écart est surtout visible chez les plus grandes races de chats, comme le Maine Coon ou le Sibérien : les mâles sont en moyenne 2 à 3 kg plus lourds et jusqu'à 5 cm plus grands que les femelles. En revanche, chez des races plus petites comme le Singapura, l'écart de poids est rarement de plus d'1 kg, et est donc à peine visible.
Alors que ce n'est pas le cas par exemple chez le chien, il existe des différences de couleurs de robe entre chats mâles et femelles. Plus précisément, des raisons génétiques font que trois d'entre elles sont présentes majoritairement - voire quasi exclusivement - chez l'un ou l'autre des deux sexes.
C'est le cas :
Par conséquent, un adoptant qui recherche une de ces robes en particulier n'a pas forcément la possibilité de choisir le sexe de son futur compagnon.
En revanche, pour les autres couleurs et motifs de robe des chats, il n'y a pas véritablement de différence entre mâle et femelle.
Au-delà de l'apparence, les différences les plus importantes entre les deux sexes sont celles liées à leur caractère et au comportement hormonal, en particulier chez les individus entiers (c'est-à-dire non stérilisés). Il est important de savoir à quoi s'attendre au moment de choisir entre chat mâle ou femelle.
Lorsqu'on choisit un chat mâle non stérilisé, il faut s'attendre à certains comportements dérangeants liés à son instinct de reproduction.
De manière générale, un mâle entier marque beaucoup son territoire (et les meubles) à grand renfort de coup de griffes et de jets d'urine odorants. Son domaine est d'ailleurs globalement plus grand que celui d'un chat stérilisé, et il passe beaucoup de temps à l'explorer. Les périodes de chaleurs des chattes peuvent être particulièrement pénibles : il miaule sans cesse, fugue souvent pour retrouver ces dames, et se bat beaucoup contre les autres mâles des alentours.
Stériliser son chat peut s'avérer utile pour résoudre une grande partie de ces inconvénients. Cela a aussi tendance à le rendre plus calme, plus affectueux et surtout plus casanier.
Le comportement reproductif d'une chatte non stérilisée peut être assez dérangeant pour son propriétaire.
En effet, son comportement est grandement modifié pendant ses périodes de chaleur : marquage accru de son territoire, miaulements incessants, demande importante d'attention et de câlins, humeur changeante, irritabilité... Il peut aussi arriver alors qu'elle fugue pour trouver des partenaires de reproduction et/ou se batte avec des rivales du voisinage, même si ce sont les mâles qui sont les plus coutumiers de ce type de comportement.
Là aussi, la stérilisation peut être une solution si le maître ne souhaite pas faire se reproduire son animal. En revanche, l'utilisation de contraceptifs pour chat ne met pas fin aux comportements dérangeants et n'atténue pas la volonté de s'accoupler : elle empêche uniquement la gestation. Elle présente aussi l'inconvénient d'augmenter considérablement le risque d'infection utérine de type pyomètre et métrite.
Dès lors qu'ils ont été stérilisés, les chats mâles et femelles se ressemblent beaucoup en termes de caractère. En effet, l'intervention a tendance à lisser les comportements en rendant les uns et les autres globalement plus calmes, plus casaniers, et en faisant disparaître les attitudes considérées comme gênantes.
Certains vétérinaires estiment tout de même que les mâles castrés ont tendance à se comporter à l'âge adulte un peu comme des gros chatons, et qu'ils sont donc plus câlins et affectueux envers leur maître que les femelles. Il faut dire qu'on imagine souvent que ces dernières sont plus tendres et douces, mais il s'agit globalement d'une idée reçue qui a la vie dure. En effet, leur indéniable instinct maternel et protecteur s'applique surtout à leurs petits : envers les humains, elles ne sont pas dans l'ensemble plus affectueuses que leurs congénères masculins.
On n'y pense pas forcément au moment de choisir un chat, et pourtant : il existe aussi quelques différences en termes de coûts entre mâles et femelles. Ces écarts, certes pas forcément très importants, portent à la fois sur le prix à l'adoption et sur les dépenses au quotidien.
Même si ce n'est pas systématique, il arrive que le prix de vente d'un chat ne soit pas le même pour un mâle ou pour une femelle. C'est surtout vrai chez certaines races, comme le Bleu Russe ou le Maine Coon ; chez d'autres races ou chez le chat de gouttière, mâles et femelles sont en revanche vendus globalement au même prix.
Lorsque différence il y a, la logique voudrait que ce soit les femelles qui aient plus de "valeur", notamment parce qu'elles peuvent donner naissance à des petits. Dans la pratique, s'il existe bien des races comme le Devon Rex ou le Persan chez qui c'est le cas, les contre-exemples ne sont pas rares : on peut citer par exemple le Nebelung, le Munchkin ou encore le Cornish Rex, chez qui ce sont généralement les mâles qui nécessitent de débourser davantage.
Qu'il y ait ou non une différence de prix à l'adoption, les dépenses au quotidien peuvent varier selon que l'on possède un mâle ou une femelle.
Les chats mâles étant généralement un peu plus grands et plus costauds, ils ont dans l'ensemble meilleur appétit et mangent donc plus que les femelles - en dehors évidemment des périodes de gestation et d'allaitement, pendant lesquelles c'est l'inverse.
La différence n'est pas très conséquente à l'échelle d'une journée, mais sur une année voire une vie entière (c'est-à-dire environ 15 ans), cela peut représenter un écart important.
À l'inverse de celles liées à l'alimentation, les dépenses liées à la reproduction sont plus importantes chez les femelles. Ainsi, le coût de la stérilisation d'une chatte est plus élevé que celui d'un mâle : entre 100 et 150 euros pour la première, contre 50 à 100 euros pour le second.
Si le maître ne souhaite pas stériliser sa femelle, il peut recourir à des contraceptifs, qui ont eux aussi un coût non négligeable, en particulier à long terme.
Enfin, si la chatte s'accouple et entre en gestation, il faut alors prévoir non seulement un budget alimentation accru, mais aussi les dépenses liées au suivi de sa grossesse (échographies...). Cela dit, le tout peut être compensé partiellement ou totalement (voire plus) si certains petits sont ensuite vendus.
Le risque de maladies de l'appareil génital des chattes est plus élevé que celui des mâles. En effet, elles peuvent développer notamment des infections utérines ou vaginales, des kystes ovariens, des tumeurs mammaires, utérines ou vaginales... : autant de problèmes de santé engendrant des dépenses vétérinaires parfois conséquentes. La probabilité est accrue lorsqu'elles n'ont pas été stérilisées.
Cela étant, les mâles sont eux aussi exposés à des risques spécifiques de tumeurs, notamment testiculaires et de la prostate. Comme de surcroît ils passent plus de temps en extérieur et se battent beaucoup (surtout s'ils sont entiers), ils ont plus de chances de revenir blessés et/ou malades de leurs escapades nocturnes.