Mon chat fait ses besoins dans les plantes : causes et solutions

Contrairement aux chiens, les chats n'aiment pas faire leurs besoins n'importe où.

En effet, ils recherchent généralement pour cela un coin de terre (ou éventuellement de sable), qu'ils creusent légèrement pour s'y soulager. Puis, une fois que cela est fait, ils recouvrent soigneusement leurs déjections (urine et/ou crottes) avant de s'en aller. Il s'agit d'un comportement instinctif qu'ils ont conservé de l'époque où ils étaient encore sauvages : qu'il s'agisse des chats ou des autres espèces, les félins ont en effet pour habitude d'enterrer leurs besoins afin de masquer leur odeur, car cela limite les chances de se faire repérer par des prédateurs.

Ceci explique que les chats privilégient spontanément la terre plutôt que leur litière pour se soulager. Il leur faut toutefois un endroit suffisamment grand pour pouvoir s'y installer : un pot large, une jardinière, le jardin... Ils apprécient un sol meuble et nu, comme le terreau utilisé pour rempoter les plantes d'intérieur ou pour les repiquer dans le jardin, car il est facile à creuser pour eux. Ainsi, les plantes les plus « à risques » sont celles dont on s'est occupé dans les semaines qui précèdent, avant que la terre n'ait eu le temps de se solidifier et que la végétation n'ait eu le temps de repousser.

Par ailleurs, les chats peuvent aussi uriner directement sur les parties aériennes des plantes pour marquer leur territoire : les feuilles, les branches... Ce comportement est très fréquent chez les individus entiers, c'est-à-dire non stérilisés. Dans ce cas, ils ne visent pas spécialement les végétaux en particulier, mais des surfaces verticales sur lesquelles déposer leur odeur : une clôture, un mur, une porte, un tronc d'arbre, un poteau... Néanmoins, les plantes situées à proximité sont atteintes, que ce soit directement par les projections ou indirectement lorsque l'urine finit par retomber au sol.

Dans la mesure où il s'agit d'un comportement naturel, on pourrait se dire que ce n'est pas problématique de laisser un chat faire ses besoins dans les plantes. Après tout, les déjections se décomposent avec le temps, sans qu'il soit nécessaire de les débarrasser soi-même comme dans le cas d'une litière.

En réalité, ce comportement pose divers problèmes, en particulier s'il se reproduit régulièrement : pour les plantes elles-mêmes, mais aussi pour les autres membres du foyer.

Le principal problème lorsqu'un chat fait pipi ou caca dans les plantes est que ce comportement nuit à la santé de ces dernières, a fortiori s'il le fait régulièrement.

En effet, autant l'urine et les selles de chat ne sont pas nocives lorsqu'elles sont en petites quantités (ce sont même d'excellents engrais naturels), autant elles risquent de finir par nuire gravement aux végétaux dans le cas contraire. Ceci est dû au fait qu'elles sont très riches en nutriments (notamment en azote et en phosphore) : or, un excès de nutriments est susceptible de dégrader les racines ou de rendre les végétaux plus vulnérables aux ravageurs (notamment les insectes) et aux maladies. C'est d'ailleurs exactement le même phénomène qui se produit en cas d'utilisation excessive d'engrais. À terme, cela peut entraîner la mort des plantes en question.

Un autre aspect à prendre en compte est que le chat risque d'abîmer les racines en creusant la terre pour y faire ses besoins. Il est même possible qu'il arrache totalement une plante. C'est particulièrement courant si celle-ci est encore petite et ne possède pas des racines très développées, par exemple si elle vient d'être rempotée ou mise en terre : quelques coups de patte sont alors susceptibles de la déraciner, avec le risque qu'elle soit ensuite trop abîmée pour survivre.

Un autre problème si un chat fait pipi ou caca dans les plantes est la mauvaise odeur que cela risque de générer - en particulier s'il s'agit de plantes d'intérieur.

Normalement, un chat qui cherche juste à faire ses besoins prend soin de les recouvrir après coup, afin de limiter l'odeur que ces derniers dégagent. Néanmoins, il ne les recouvre pas forcément de façon optimale : de mauvaises odeurs peuvent persister.

Du reste, s'il se soulage régulièrement au même endroit, il y a des chances que cela finisse par sentir vraiment mauvais, même s'il les enterre convenablement. On peut certes essayer de nettoyer la terre derrière lui, mais le résultat a toutes les chances d'être nettement moins efficace qu'avec une litière pour chat.

Par ailleurs, un petit félin qui fait pipi pour marquer son territoire laisse volontairement une odeur forte et désagréable derrière lui. Dans ce cas, il n'y a pas grand-chose à faire pour atténuer cette nuisance, à part rincer avec de l'eau les feuilles touchées ou placer la plante dehors (si elle est en pot) en attendant que l'odeur disparaisse d'elle-même.

Qu'il s'agisse d'urine ou d'excréments, les déjections d'un chat contiennent bien souvent un grand nombre de microbes, y compris d'ailleurs s'il n'a pas de symptôme. Or, ces microbes risquent de contaminer le sol et/ou la plante elle-même, et donc de représenter un danger pour le reste de la famille. En effet, certaines maladies comme la leptospirose ou la toxoplasmose peuvent passer des félins aux humains.

Le plus gros danger est bien sûr si le chat fait ses besoins sur une plante dont on mange les feuilles et/ou les fruits : un basilic, un persil, un thym, un romarin, un fraisier, une tomate... En effet, si ces derniers ne sont pas correctement nettoyés, ils peuvent contaminer ceux qui les consomment, et potentiellement les rendre gravement malades. Néanmoins, le risque existe aussi dans tous les cas : il suffit de porter ses mains à sa bouche après avoir manipulé de la terre ou des feuilles souillées - par exemple en jardinant - pour s'infecter.

Si un chat fait souvent ses besoins au pied de la même plante, il y a des chances que celle-ci montre rapidement des signes de faiblesse ou de maladie : feuilles jaunies ou séchées, branches flétries... Si rien n'est fait, elle risque même de mourir.

Dans le cas d'une plante en pot, une option pour tenter de la sauver est de remplacer la terre souillée par du terreau sain, et d'en profiter pour rincer les racines. Cela permet d'éliminer un maximum d'urine et/ou de crottes, et donc d'assainir le pot.

S'il s'agit d'une plante du jardin, les choses sont plus compliquées. On peut creuser un peu le sol pour retirer les crottes éventuelles, et arroser copieusement afin de diluer le pipi au maximum - sous réserve qu'elle ne craigne pas les excès d'eau. Néanmoins, c'est généralement la seule chose qu'il est possible de faire après coup.

Enfin, dans un cas comme dans l'autre, on peut retirer les éventuelles feuilles et branches malades ou mortes : cela évite de fatiguer la plante inutilement et permet de donner davantage de « force » aux parties qui sont encore en bon état.

Néanmoins, il n'est pas forcément possible de sauver la plante si elle est déjà trop malade ou si ses racines ont été trop abîmées. Par conséquent, le mieux est d'éviter que cela ne se produise, en empêchant du mieux possible son chat de faire ses besoins au pied des plantes que l'on apprécie.

Compte tenu des inconvénients (et même des risques) que ce comportement représente, mieux vaut éviter de laisser son chat faire pipi ou caca dans les végétaux. C'est plus facile à dire qu'à faire, car la terre tend à l'attirer naturellement.

Il existe heureusement des astuces plus ou moins efficaces pour mettre fin à ce problème - à commencer par le fait d'utiliser des répulsifs, de placer des galets au pied des plantes ou encore de rendre la litière plus attractive.

Dans l'ensemble, les répulsifs pour chat sont peu efficaces pour empêcher un petit félin d'uriner ou de déféquer dans les plantes : soit parce que leur efficacité est atténuée par la terre et/ou les feuilles sur lesquelles ils sont déposés (un problème qui se pose particulièrement en extérieur), soit parce que l'attrait de ces « toilettes naturelles » est le plus fort.

Par ailleurs, ces produits ne sont pas forcément sans danger pour les plantes, même lorsqu'ils sont naturels. C'est le cas en particulier du vinaigre et des huiles essentielles, qui sont nocifs pour elles même en petites quantités : il faut donc s'abstenir d'en mettre dans la terre ou sur les feuilles. Néanmoins, les autres répulsifs risquent eux aussi de finir par causer des dégâts s'ils sont utilisés fréquemment.

Ainsi, les répulsifs sont loin d'être une solution optimale pour empêcher un chat de faire pipi ou caca dans les plantes - et cela vaut même pour ceux qui sont naturels. On peut éventuellement faire un essai avec un produit qui ne présente pas de gros danger pour la flore, comme le poivre, le citron ou le marc de café. Mais s'il faut en appliquer beaucoup et/ou souvent pour obtenir un résultat, mieux vaut se tourner vers d'autres solutions moins risquées pour les plantes.

Déposer une grande quantité de galets, de pierres, de cailloux ou de billes d'argile à la surface de la terre s'avère généralement efficace pour empêcher un chat de faire ses besoins dans les plantes.

En effet, un petit félin n'a pas autant de force dans les pattes qu'un chien : il n'est pas en mesure de gratter facilement le sol. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il privilégie généralement de la terre meuble pour se soulager. Par conséquent, si on place des pierres suffisamment lourdes au pied des plantes à protéger, il est probable qu'il passe son chemin et préfère chercher un autre endroit plus facile à creuser - par exemple sa litière, tout simplement.

Il est aussi possible de recouvrir le sol avec par exemple un film plastique ou du papier aluminium. C'est tout aussi efficace que des pierres, mais le principal inconvénient est qu'il faut le retirer chaque fois que l'on souhaite arroser, et le replacer ensuite. Par ailleurs, c'est nettement moins esthétique que des galets, même s'il s'agit bien sûr d'une affaire de goût.

Recouvrir le sol pour le rendre moins facile à creuser ne règle toutefois que le cas où l'animal cherche à se soulager. Si par contre il urine pour marquer son territoire, il le fait alors directement sur la plante elle-même : dans ce cas, le fait que le sol soit couvert importe finalement assez peu.

Si un chat fait régulièrement ses besoins dans les plantes en ignorant alors sa litière, c'est peut-être que celle-ci ne lui plaît pas. Une solution pour tenter de régler ce problème est d'essayer de la rendre plus attractive à ses yeux.

Pour ce faire, il est conseillé de :

• la nettoyer tous les jours, afin qu'elle soit vraiment très propre ;
• ajouter un peu de terreau dans le bac, en plus du matériau de base ;
• nettoyer le bac avec de la javel, car les petits félins adorent cette odeur.

Ces astuces sont temporaires : elles visent simplement à faire en sorte que le petit félin perde l'habitude de se diriger vers les plantes pour se soulager. Mais si elles ne suffisent pas ou s'il reprend son comportement dès qu'on arrête de les utiliser, une dernière option est de choisir un autre type de litière, en espérant que cela réglera le problème. Après tout, peut-être que le matériau actuel ne lui convient pas du tout, et qu'un autre trouverait davantage grâce à ses yeux ?

Toutefois, là encore, cette astuce ne règle pas le problème dans le cas d'un chat qui marque son territoire : il n'est efficace que dans celui où il cherche un endroit pour faire ses besoins.

Si le chat est pubère mais n'est pas stérilisé, il y a des chances qu'il fasse pipi un peu partout pour marquer son territoire - y compris donc potentiellement sur des plantes. Il est alors important de faire cesser ce comportement non seulement pour protéger ces dernières, mais aussi pour éviter qu'il ne salisse le logement.

La meilleure solution pour cela est de le faire stériliser, dans la mesure où ce comportement est lié à son instinct de reproduction. Toutefois, cela ne vaut évidemment que si l'on ne souhaite pas le faire se reproduire un jour : dans le cas contraire, ce n'est évidemment pas une option envisageable - en tout cas à court terme.

Par ailleurs, il faut savoir que la stérilisation est efficace surtout si elle est pratiquée tôt dans la vie du chat, c'est-à-dire globalement au moment où il atteint sa puberté. Si par contre elle est réalisée plus tard, alors qu'il a déjà pris l'habitude de marquer son territoire avec des jets d'urine, il y a des chances qu'elle ne suffise pas à faire cesser ce comportement. C'est donc loin d'être une solution systématiquement fiable, mais c'est la meilleure qui existe à ce jour pour régler ce problème.