Chaque propriétaire de chat sait que les visites chez le vétérinaire sont des passages incontournables dans la vie de son animal. Que ce soit pour une visite de contrôle (telle que le bilan de santé annuel du chat), la vaccination ou encore une urgence (par exemple en cas d’intoxication), votre petit compagnon n’aura pas le choix : il devra supporter le trajet dans sa caisse de transport pour chat, puis accepter d’être manipulé par l’homme (ou la femme) en blanc.
Comment éviter que ces moments se transforment en calvaire pour l’animal et/ou son maître ? Comment habituer un chat aux visites chez le vétérinaire ?
Pour la majorité des chats, la simple vue de la caisse ou sac de transport est synonyme de stress, car cet objet est associé à un moment d’angoisse et de perte de repères (trajet en voiture, rendez-vous chez le vétérinaire, séjour en pension pour chats...). Certains propriétaires assurent même que leur compagnon comprend à l’avance que quelque chose est prévu et, comme par hasard, est introuvable lorsque l’heure fatidique approche.
Les visites chez le vétérinaire induisant généralement un état d’anxiété intense du chat - et parfois aussi de son maître -, il est préférable de tout mettre en œuvre pour diminuer ce stress et faire que tout se passe pour le mieux. C’est d’autant plus nécessaire qu’un chat apeuré ne se laissera pas facilement manipuler par le vétérinaire, ce qui ne fera qu’aggraver les choses. Plus grave, le stress peut fausser les analyses médicales et conduire à des traitements inutiles.
Pour autant, il est impossible d’échapper aux visites chez le vétérinaire quand on possède un animal de compagnie, et il est évidemment insensé de renoncer à s’y rendre pour la simple raison que le chat est peu coopératif, voire devient agressif lorsqu’il aperçoit sa cage de transport.
C'est d'autant plus vrai que certaines pratiques et astuces permettent de prévenir ou réduire le stress du chat, et aident à faire en sorte que tout se passe bien pour l’animal comme pour son maître.
Si vous rencontrez malgré tout de grandes difficultés pour gérer le stress lors des visites chez le vétérinaire, n’hésitez pas en à parler à un professionnel (votre vétérinaire habituel ou un comportementaliste) afin de demander de l’aide. Quoi qu’il en soit, les vétérinaires sont de plus en plus sensibilisés au comportement du chat et font généralement tout leur possible pour diminuer son stress : manipulations adaptées, phéromones apaisantes en salle de consultation, salles d'attente séparées entre les chiens et les chats, etc. Si vous suivez certains conseils et parvenez à rester serein, tout devrait se passer pour le mieux.
Avant la peur du vétérinaire en elle-même, le chat a peur en premier lieu de sa cage de transport. C’est en partie lié au fait qu’il a horreur de l’inconnu ; or cet objet, tout comme la voiture et la clinique, sont des endroits inconnus, avec des odeurs également inconnues. Le fait de ne pouvoir s’en échapper aggrave évidemment les choses.
Afin de réduire ce stress, il est important d'habituer le chat à sa caisse de transport dès son plus jeune âge. Elle peut ainsi être disposée ouverte dans le salon dès les premières semaines suivant l’arrivée de l’animal dans le foyer, avec une couverture à l’intérieur qui porte son odeur, de manière à le rassurer et à ce qu’elle "fasse partie du décor" à ses yeux.
S’il n’est pas possible de laisser en permanence la caisse dans la maison (par exemple pour des raisons de place), l’idéal reste de la sortir de temps à autres, afin que le chat s’habitue à cet objet et ne l’associe pas forcement à un signe de départ et de stress. On peut même y placer des friandises afin de le récompenser s’il va s’y coucher de lui-même. L’idéal serait que la caisse finisse par être perçue comme un panier douillet où se réfugier, plutôt que d’en avoir une peur bleue dès sa sortie du placard.
Le fait de choisir une bonne cage ou caisse de transport pour chat est bénéfique non seulement au propriétaire, car il pourra y placer son chat sans encombre, mais aussi au vétérinaire, qui pourra l’examiner en le laissant couché dans la partie basse du panier, ce qui est moins anxiogène pour lui.
Le dispositif d’ouverture de la caisse a également son importance, car c’est lui qui fera que le vétérinaire pourra manipuler l’animal plus ou moins facilement.
Les cages les plus adaptées sont en plastique rigide et robuste et se séparent aisément en deux parties par le milieu, à l’aide d’attaches larges dont le système de fermeture à clips est également solide et fiable.
Dans tous les cas, un chat ne doit pas être emmené chez le vétérinaire dans les bras ou au bout d'une laisse pour chat, car il pourrait vous blesser sérieusement s’il venait à être effrayé et/ou vous échapper et s'enfuir dans la rue.
Certains chats ont sans aucun doute un sixième sens, car il n’est pas rare de ne pas les retrouver lorsque l’heure du rendez-vous chez le vétérinaire approche. En effet, votre chat vous connaît très bien, et est capable de déceler en vous des changements de comportement qui font qu’il comprend que quelque chose d’inhabituel est en train de se passer. Et lorsqu’il aperçoit sa cage ou caisse de transport, il peut redoubler d’efforts et faire preuve d’une imagination sans limites pour trouver des cachettes complément inaccessibles. De nombreux rendez-vous vétérinaires sont d’ailleurs annulés pour la simple et unique raison que le chat est introuvable ou impossible à attraper.
En de telles circonstances, il faut redoubler de vigilance car votre gentil minou si affectueux en temps normal peut alors se montrer sous un nouveau jour et devenir très agressif. Attention aux griffures et morsures, car lorsque le stress l’emporte sur tout le reste, le chat peut vraiment devenir incontrôlable.
Afin d’éviter d’en arriver là, il est possible d’anticiper le rendez-vous chez le vétérinaire et d’installer l’animal bien à l’avance dans sa cage ou caisse de transport, environ une bonne demi-heure avant le départ. Vous lui laissez alors le temps d’y être placé sans être brusqué, et de disposer d’un temps d’adaptation. Cela évitera en plus d’ajouter votre stress au sien : la peur d’arriver en retard, de ne pas le trouver, etc. En tout état de cause, s'il a été habitué à sa cage depuis son plus jeune âge, son angoisse devrait être grandement diminuée.
Après le trajet en voiture, source de stress pour le chat, la clinique vétérinaire est également un lieu très anxiogène pour lui. D’une part parce qu’il lui est inconnu, mais aussi d’autre parce qu’il regorge de bruits et d’odeurs qui lui sont inconnus.
Dès son plus jeune âge, il est donc important d'habituer le chat à être confronté à des bruits divers et variés qu'il ne connaissait pas jusqu'à présent, comme par exemple celui d’un aspirateur ou d’une perceuse. Cela doit permettre d’éviter que le moindre bruit inhabituel ne soit pour lui une source de stress supplémentaire.
Par ailleurs, si votre chat est par nature très peureux, il peut être judicieux de privilégier des horaires de rendez-vous où il y aura vraisemblablement moins de monde, comme par exemple le matin à l’ouverture. Dans la même optique, une fois dans la salle d’attente, mieux vaut placer le chat au calme, à l’écart des autres animaux et de leurs bruits, ainsi que du bruit éventuel des autres personnes présentes. Certaines cliniques vétérinaires disposent d'ailleurs de salles d’attente séparées chats/chiens afin de limiter au maximum le stress des petits félins.
Lorsque le vétérinaire manipule le chat, il se peut que ce dernier réagisse de manière agressive, car il ne comprend pas ce qui lui arrive. Quelle que soit la personne (y compris son maître), un chat n’aime pas être forcé et contraint à rester dans une certaine position.
Par conséquent, afin de ne pas risquer de devoir faire face à des réactions incontrôlées compliquant considérablement la tâche du vétérinaire, il est possible de reproduire au calme chez vous certaines manipulations effectuées par ce dernier, et ainsi d’habituer progressivement votre animal à être manipulé. Vous pouvez par exemple lui maintenir les pattes (comme lors de la coupe des griffes du chat), regarder à l’intérieur de ses oreilles ou encore lui ouvrir la bouche. N’hésitez pas à effectuer ces manipulations de manière régulière afin qu’elles deviennent routinières pour votre compagnon, et de le féliciter à chaque fois, par exemple en lui donnant une friandise pour chat.
Les phéromones sont des odeurs imperceptibles pour les humains, mais pas pour les chats. Ce sont ces mêmes phéromones qu’il dépose lorsqu’il se frotte le visage à des coins de meubles ou qu’il se fait les griffes. En présence de ces dernières, il se sent rassuré, car en milieu connu.
Il existe dans le commerce des phéromones de synthèse, sous forme de vaporisateur ou de diffuseur. Placé dans la pièce principale 24 heures avant le moment crucial, le diffuseur de phéromones peut être un bon moyen d’apaiser le chat en amont de la visite chez le vétérinaire, tandis que le spray est à vaporiser directement dans la caisse de transport 30 minutes avant de l’y déposer.
Le chat est un animal extrêmement sensible, et sa perception des émotions est décuplée. Il est donc très réceptif au stress de son maître. Etre énervé et stressé avant d’emmener son chat chez le vétérinaire ne fera que rendre celui-ci encore plus angoissé et anxieux, car il le ressentira parfaitement.
Même si cela est évidemment plus facile à dire qu’à faire, il faut donc essayer de rester calme et serein, tout en étant organisé et prévoyant. Cela vaut aussi une fois arrivé chez le vétérinaire : tout énervement, violence ou inquiétude accentueront l’anxiété de votre animal et seront autant d’entraves au bon déroulement de la visite.