C'est bien connu : les chats aiment la chaleur et les coins douillets, ce qui n'est d'ailleurs pas très surprenant quand on sait que leurs origines lointaines se situent en Afrique. Le froid, très peu pour eux ! Ils restent toutefois actifs en période hivernale, et continuent généralement de sortir s'ils ont accès à l'extérieur. D'ailleurs, il existe des chats qui aiment jouer avec la neige.
Néanmoins, en hiver, le risque pour un petit félin d'attraper froid est réel, même s'il est moins sujet à ce problème qu'un humain. Il peut même souffrir d'hypothermie. Le cas échéant, il faut être en mesure de savoir comment s'en rendre compte et réagir au mieux en pareille circonstance, car son pronostic vital peut alors être engagé - en tout cas dans les cas graves.
Quels sont les causes possibles d'hypothermie, et à partir de quelle température le phénomène peut-il se produire ? Quels symptômes le chat est-il alors susceptible de présenter ? Comment doit-on réagir pour lui venir en aide ?
L'hypothermie désigne la baisse de la température corporelle d'un animal à sang chaud (un chat, un chien, un humain...), au point que celle-ci se retrouve trop basse pour permettre le fonctionnement normal de l'organisme.
La température corporelle d'un chat se situe normalement entre 38 et 39°C, en tout cas dans le cas général. On considère donc globalement qu'un chat est en hypothermie lorsque sa température descend en dessous de 38°C.
Il existe toutefois des spécificités d'un individu à l'autre. Par exemple, une femelle a généralement une température un peu plus élevée d'environ 0,5°C pendant ses chaleurs, et un peu plus basse d'environ 0,5°C en fin de gestation : le seuil d'hypothermie est modifié d'autant. Il en va de même pour un très jeune chaton, dont la température normale est de l'ordre de 35°C à la naissance et augmente peu à peu durant ses premières semaines, jusqu'à atteindre environ 38-39°C. Tout cela explique qu'il est difficile de se référer à une valeur dans l'absolu pour savoir si un chat est en hypothermie ou non.
Comme pour un humain, différentes causes peuvent faire qu'un chat se retrouve en hypothermie.
La principale reste bien sûr le froid, mais ce n'est pas la seule. En effet, une hypothermie peut aussi être causée notamment par une hémorragie importante, une opération, une infection, ou même par un problème plus rare comme une maladie à l'origine d'un défaut de thermorégulation ou une brûlure sur une large partie de l'organisme.
Dans la plupart des cas, l'hypothermie est causée par une exposition prolongée et/ou importante au froid, sans que le chat ait la possibilité de se réchauffer. Cela se produit si la température ambiante est basse et/ou si les conditions météorologiques sont mauvaises : vent fort, pluie, neige...
Certes, l'organisme d'un animal à sang chaud comme le chat est capable dans une certaine mesure de se réchauffer lorsqu'il est exposé au froid. Il peut par exemple frissonner ou avoir la chair de poule, ce qui a pour effet d'activer certains muscles de la peau et ainsi de produire un peu de chaleur. Néanmoins, de tels mécanismes ont une efficacité limitée, et ne suffisent pas si les conditions sont trop défavorables.
Naturellement, plus le pelage de l'animal est court et léger, plus il est exposé au froid et donc au risque d'hypothermie. Par ailleurs, les individus très jeunes et/ou très âgés sont plus à risques, car leur organisme a du mal à se réchauffer.
Une hypothermie peut également survenir à la suite d'une hémorragie sévère, que celle-ci soit externe ou interne. En effet, une perte de sang importante entraîne une baisse rapide de la température corporelle, potentiellement jusqu'à un point critique.
Une telle hypothermie est d'autant plus problématique qu'elle a tendance à aggraver l'hémorragie. En effet, le processus de coagulation du sang devient moins efficace lorsque la température corporelle diminue. Ainsi, un véritable cercle vicieux se met en place, généralement à l'origine d'un décès rapide si rien n'est fait. Celui-ci peut être causé par le manque d'oxygénation de l'organisme, ou même directement par l'hypothermie elle-même.
Une hémorragie sévère peut elle-même avoir différentes causes : un traumatisme violent à la suite d'une chute ou d'un accident, une intoxication du chat à la mort-au-rat, des plaies multiples, un défaut de coagulation sanguine...
Une opération chirurgicale est par divers aspects traumatisante pour l'organisme.
En particulier, une anesthésie générale perturbe le système de thermorégulation. Ceci entraîne le plus souvent une hypothermie, pendant l'opération et même après, le temps que les produits anesthésiants soient éliminés de l'organisme. C'est notamment ce qu'a montré une étude intitulée « Retrospective study of the prevalence of postanaesthetic hypothermia in cats » et publiée en 2012 dans la revue VetRecord : ce phénomène concernerait autour de 97% des chats placés sous anesthésie générale. Il est à noter qu'une hyperthermie est elle aussi possible, mais bien plus rare.
S'il est correctement pris en charge, il est rare que cette hypothermie ait de graves conséquences sur la santé du chat, car elle est anticipable et temporaire. Une surveillance particulière et des soins appropriés permettent de corriger le problème, le temps que l'effet de l'anesthésie disparaisse.
Une infection par un microbe est couramment associée à de la fièvre, mais peut aussi plus rarement causer au contraire une hypothermie.
On ne sait pas ce qu'il en est chez le chat, mais chez l'humain c'est ce qui se produirait lors d'environ 10% des infections bactériennes, d'après une étude intitulée « Unexplained hypothermia is associated with bacterial infection in the Emergency Department » et publiée en 2023 dans l'American Journal of Emergency Medicine.
L'hypothermie consécutive à une infection présente deux risques majeurs : non seulement elle tend à diminuer l'efficacité de la réponse immunitaire contre les microbes, mais en plus elle est susceptible de retarder le diagnostic (car la fièvre est un des principaux symptômes d'infection) et donc la mise en place d'un traitement adéquat. C'est en tout cas ce qu'indique une autre étude (toujours chez l'humain), intitulée « Hypothermia, Poorly Recognized by clinicians, is associated with Higher Mortality Among Critically Ill Patients with infections: A Retrospective Observational Study » et publiée en 2021 dans le Journal of Infection and Chemotherapy.
Les travaux manquent pour savoir ce qu'il en est chez le chat, mais il est probable que les conclusions soient similaires.
Lorsqu'un chat est en état d’hypothermie, son corps enclenche plusieurs processus pour tenter de se réchauffer, ou pour a minima protéger les fonctions vitales le plus longtemps possible : le cerveau, le coeur, la respiration...
Tout d'abord, il met en place de petits mouvements réflexes dans le but d'essayer de rehausser la température corporelle : une agitation anormale, des frissons et/ou des tremblements pour faire fonctionner les muscles situés à la surface de la peau... Tout ceci a pour objectif de mobiliser l'organisme pour créer un peu de chaleur.
Si cela ne suffit pas, le métabolisme commence à ralentir : le rythme cardiaque, le rythme respiratoire, la pression artérielle et même les défenses immunitaires diminuent. Dans le même temps, les vaisseaux sanguins proches de la surface de la peau se contractent pour limiter les pertes de chaleur vers l'extérieur et irriguer en priorité les organes vitaux. Ceci se traduit par un engourdissement des membres, en particulier dans le cas d'un chat qui n'est pas habitué au froid. Le refroidissement des extrémités augmente aussi le risque de gelures, avec des conséquences parfois graves à la clé.
À terme, si la situation se prolonge, ces différents mécanismes ne suffisent plus pour maintenir les fonctions vitales. L’animal risque alors de tomber dans le coma, et même de mourir par arrêt cardio-respiratoire.
Même s'il y a des cas de figure où le seuil n'est pas le même, on doit considérer le plus souvent qu'un chat est en hypothermie si sa température corporelle descend en-dessous de 38°C. Cette limite correspond globalement au seuil à partir duquel ses fonctions vitales commencent à être mises à mal.
Il existe plusieurs stades successifs, en fonction de sa température corporelle :
En fonction de la cause sous-jacente, ils s'enchaînent plus ou moins vite - de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures, voire plusieurs jours.
Les symptômes dépendent évidemment du stade en question.
En cas d'hypothermie légère (c'est-à-dire en général entre 36 et 38°C), les symptômes sont tout simplement les mêmes que les symptômes d'un chat qui a froid.
Les plus courants sont généralement les suivants :
Tant qu'elle est légère, l'hypothermie est encore peu grave, et peut vite disparaître si sa cause sous-jacente est résolue et/ou si l'animal est en mesure de se réchauffer (par exemple parce qu'on lui fournit une couverture).
Si un chat souffre d'une hypothermie légère et que celle-ci n'est pas réglée, elle risque de s'aggraver et donc d'atteindre le stade modéré. Dans ce cas, les symptômes s'accentuent et commencent même à devenir réellement problématiques.
En plus ou à la place des signes précédents, on remarque ainsi généralement que :
Lorsque l'hypothermie est modérée, il y a un risque élevé qu'elle devienne sévère - en tout cas si rien n'est fait. Toutefois, il reste généralement encore possible d'intervenir et de rétablir la situation sans trop de difficulté, à condition d'agir sans tarder et d'adopter les bons gestes.
En cas d'hypothermie sévère, la vie du chat est clairement en danger, car ses fonctions vitales sont menacées. Par conséquent, l'organisme cherche en priorité à les protéger du mieux possible, abandonnant pour cela toute tentative de se réchauffer.
Cela se traduit notamment par les symptômes suivants :
Comme son organisme concentre toute son énergie sur la protection des fonctions vitales, le chat n'est plus en mesure de se réchauffer de lui-même et d'enrayer l'hypothermie. Par conséquent, si rien n'est fait rapidement, il a de fortes chances de décéder en très peu de temps. Du reste, même si on parvient à le sauver, il risque de conserver des séquelles plus ou moins lourdes.
Si un chat souffre d'hypothermie, les choses peuvent vite s'aggraver - en quelques heures voire quelques minutes, selon la cause sous-jacente. Or, plus le temps passe, plus il est difficile de maintenir son organisme à une température acceptable. Par conséquent, il est important - voire crucial - de lui venir en aide le plus vite possible.
La première chose à faire est d'identifier la cause sous-jacente de l'hypothermie, car la réaction à avoir dépend de celle-ci. S'il a été trop longtemps exposé au froid, il faut le placer dans une pièce au chaud. S'il souffre d'une hémorragie sévère, il faut contacter un vétérinaire en urgence puis arrêter le saignement du mieux possible, en attendant qu'il soit pris en charge par un professionnel. Si par contre l'hypothermie est causée par une infection ou une opération, ou tout simplement si l'on ne sait pas à quoi elle est due, il n'est pas possible de stopper soi-même la cause : le mieux est alors d'appeler un vétérinaire sans attendre, pour un diagnostic et un traitement adaptés.
Dans un second temps, il faut faire en sorte de réchauffer le chat, pour éviter une aggravation de son état :
Comme un humain, un chat peut souffrir d'hypothermie. Le plus souvent, cela est lié à une exposition trop longue au froid, mais d'autres causes sont également possibles. Quoi qu'il en soit, les symptômes sont d'abord peu inquiétants (frissons, agitation...), mais ils peuvent ensuite s'aggraver très rapidement. Dans les cas sévères, son pronostic vital est clairement engagé. Il est donc important de réagir sans tarder - d'autant que plus on attend, plus il est difficile de rétablir la situation.
Un chat victime d'un coup de chaleur (qui correspond en quelque sorte à l'inverse de l'hypothermie) est lui aussi susceptible d'être en grand danger, car une hausse trop importante de la température corporelle peut causer un décès. Certes, les petits félins y sont globalement moins sujets que d'autres animaux (par exemple les chiens), mais ils peuvent tout de même succomber rapidement s'ils ont trop chaud et ne sont pas en mesure de se rafraîchir.
Ainsi, tout écart de température important dans un sens comme dans l'autre est problématique.
Bonjour tout le monde, j’ai déménagé récemment dans un logement qui fait très froid, de plus, le sol est en...