Le mal des transports ne touche pas que les humains : certains animaux en sont aussi victimes lors de déplacements. Chez le chat, cette indisposition se manifeste surtout par des miaulements répétés et des troubles digestifs - de quoi transformer rapidement un voyage même court en véritable calvaire pour tout le monde.
Il est heureusement possible de lutter contre ce problème et ainsi partir en déplacement ou en vacances avec son chat l'esprit tranquille.
Le mal des transports, appelé aussi cinépathie ou cinétose dans le langage médical, est un trouble courant chez l'être humain et qui touche aussi certains animaux, notamment le chat.
Comme son nom l'indique, il se manifeste lors de certains trajets en véhicule. Il cause alors des symptômes temporaires mais très désagréables, notamment une sensation de mal-être, des nausées et/ou des vomissements. Il n'est pas grave en soi, mais peut rendre ces déplacements particulièrement pénibles.
Chez le chat comme chez les autres espèces concernées, le mal des transports peut toucher tous les âges, mais est bien plus présents chez les jeunes. Il a en effet tendance à s'atténuer voire à disparaître avec le temps, même si chez certains sujets il perdure toute leur vie durant.
Il existe différentes appellations pour désigner le mal des transports, selon le moyen de locomotion en question :
Le phénomène est globalement le même dans tous les cas, même s'il existe quelques différences : par exemple, les deux premiers ont tendance à être plus sévères et à toucher davantage de chats que le dernier.
La cause physiologique du mal des transports est connue depuis longtemps, aussi bien chez l'humain que chez les animaux. Chez ces derniers, le stress vient accentuer le phénomène en favorisant l'apparition des symptômes et/ou en augmentant leur intensité.
Le mal des transports est lié à un décalage entre les informations fournies par l'oreille interne (qui gère la sensation de mouvement et l'équilibre) et celles fournies par les autres sens (notamment la vue) lors d'un déplacement en véhicule.
À cause des secousses, virages, accélérations et/ou freinages, l'oreille interne perçoit qu'il y a un mouvement et transmet cette information au cerveau. Or, dans le même temps, les autres sens font remonter l'information inverse, car dans l'habitacle, le chat est globalement immobile ou en tout cas se déplace très peu. C'est cette contradiction qui est responsable du mal des transports et qui génère des symptômes désagréables.
Le processus est exactement le même pour tous les types de véhicule : simplement, comme les trajets en voiture et en bateau sont généralement plus agités que ceux en avion ou en train, ils rendent plus facilement malades les sujets sensibles.
Le mal des transports a beau avoir une origine physiologique, il est largement aggravé en cas de stress et/ou d'anxiété pendant le déplacement. C'est particulièrement vrai chez le chat, qui a tendance à être facilement sujet au stress et supporte moins bien les voyages que le chien, par exemple.
Il s'agit d'un véritable cercle vicieux, car un trajet pendant lequel il souffre du mal des transports lui laisse un mauvais souvenir en tête : cela le conduit à appréhender le déplacement suivant dans le même type de véhicule, et augmente donc les risques qu'effectivement le problème se produise à nouveau.
Le mal des transports n'est toutefois pas le seul à pouvoir engendrer du stress lors d'un déplacement. En effet, n'importe quel évènement désagréable est susceptible de traumatiser le chat et de l'angoisser pour les trajets suivants : un accident, des réprimandes, un voyage dans de mauvaises conditions... Le fait d'utiliser toujours le même type de véhicule pour se rendre dans des endroits désagréables pour lui (en pension, chez le vétérinaire...) augmente là aussi les risques qu'il développe du stress et donc qu'il se rende malade.
Le mal des transports ne se manifeste pas exactement de la même façon d'une espèce à l'autre, même s'il existe des points communs à toutes.
Chez le chat, les symptômes les plus courants sont une grande agitation (qui se traduit notamment par des gémissements et des miaulements répétés), des bâillements, une hypersalivation, des vertiges, des nausées et/ou des vomissements (qui continuent de se produire même une fois l'estomac vide). Les mictions et les diarrhées sont fréquentes, en particulier si l'animal est stressé.
Naturellement, tous les trajets ne s'accompagnent pas forcément de tels symptômes : ces derniers ont plus de chances de survenir lorsque le voyage est long et/ou mouvementé.
Par ailleurs, si le chat est angoissé à l'idée même du déplacement qui l'attend, il peut être malade dès le départ, voire même rien qu'en montant dans le véhicule en question.
Que ce soit chez l'humain, chez le chat ou chez les autres espèces, le mal des transports ne se guérit pas : nul traitement ou technique ne permet de traiter définitivement la cause physiologique, c'est-à-dire le déséquilibre d'informations entre l'oreille interne et les autres sens.
Les choses ont toutefois tendance à s'améliorer naturellement avec le temps, car l'oreille interne possède la capacité d'« apprendre » et de mieux gérer les informations qu'elle transmet au cerveau lors de tels trajets. Il n'est ainsi pas rare qu'un chaton souffrant du mal des transports finisse par n'y être plus que très peu - voire plus du tout - sujet en grandissant.
D'autres en revanche continuent d'être susceptibles d'en être victimes toute leur vie durant. En revanche, diverses astuces en amont et durant les déplacements potentiellement problématiques permettent de soulager ponctuellement leur mal-être et les symptômes qui vont avec.
Le mal des transports ne se guérit malheureusement pas : en revanche, il existe toute une panoplie d'astuces pour en traiter les symptômes, voire éviter leur apparition. Cela permet au moins de rendre les trajets moins désagréables pour tout le monde.
Pour limiter les désagréments lors du transport d'un chat, la solution la plus efficace sur le long terme est de l'habituer peu à peu aux déplacements : c'est ce que l'on appelle le conditionnement positif.
L'intérêt de ce travail est double : non seulement l'oreille interne apprend petit à petit à gérer les déséquilibres qu'elle perçoit lors des mouvements, mais en plus de cela, un chat habitué aux déplacements a moins de chances d'être stressé. Comme souvent, plus l'exercice est effectué tôt, meilleurs sont les résultats.
Pour conditionner positivement un chat au fait d'être transporté, il faut procéder comme suit :
Ce travail d'habituation est assez facile dans le cas de la voiture, puisqu'il est possible de répéter l'exercice aussi souvent qu'on le souhaite et sur des trajets très progressifs. En revanche, pour les autres modes de transport, c'est souvent plus compliqué : une habituation progressive reste envisageable avec le bus voire le train, mais c'est très rarement possible pour le bateau ou l'avion. Il faut alors se rabattre sur d'autres techniques pour prévenir le mal des transports.
Afin de limiter les risques de diarrhées et de vomissements pendant le trajet, mieux vaut éviter de nourrir son chat copieusement dans les 24 heures qui précèdent celui-ci, et même lui retirer complètement sa gamelle au moins deux heures avant. Ce faisant, on limite d'ailleurs aussi le risque qu'il ait envie de faire ses besoins pendant le voyage : cette habitude mérite donc d'être prise pour tous les chats, pas seulement ceux qui souffrent du mal des transports.
Pour autant, il ne faut pas lui retirer sa gamelle d'eau avant ni même pendant le trajet : il doit pouvoir se désaltérer à n'importe quel moment s'il en ressent le besoin. D'ailleurs, si le voyage comporte des pauses régulières, c'est l'occasion de lui proposer à boire pour éviter qu'il n'ait soif.
Dans tous les cas, mieux vaut prévoir quand même de quoi nettoyer le sol, au cas où malgré tout il vomirait ou ferait ses besoins sur lui.
Quel que soit le moyen de transport, un déplacement est rarement un moment rassurant pour un chat, qui ne comprend pas forcément ce qu'il se passe - a fortiori s'il n'y est pas habitué.
Pour ne pas l'inquiéter davantage, il convient d'être soi-même zen pendant le trajet et de garder son calme, car le gronder, crier ou même angoisser à l'idée qu'il soit malade risque simplement de le stresser et donc d'aggraver son mal des transports.
Le caresser ou le câliner s'il se montre agité et/ou inquiet n'est pas non plus une bonne idée, car cela le conforterait dans l'impression que son attitude est justifiée et qu'il y a effectivement lieu d'être angoissé.
Un bon moyen de lutter contre les symptômes du mal des transports pendant un trajet est de regarder à l'extérieur du véhicule, si c'est possible. Cela permet en effet à la vue de percevoir les mouvements réalisés, et donc de réduire le décalage entre l'oreille interne et les autres sens.
Cette technique fonctionne bien sur les humains sensibles au mal des transports. Chez un chat en revanche, elle a plusieurs limites :
Par conséquent, mieux vaut ne pas tout miser sur cette technique, même si bien sûr rien n'empêche de la tester au cas où.
Le fait que le chat se repose voire dorme pendant le voyage est bénéfique : cela limite le stress qu'il est susceptible de ressentir et réduit le décalage de perception entre les yeux et l'oreille interne, qui sont les deux causes du mal des transports.
Il est donc recommandé de ne pas solliciter son animal pendant le trajet, et même plutôt de l'inciter à se reposer en lui prévoyant un coin douillet et agréable sur lequel il peut s'allonger. S'il est du genre actif, il est judicieux de le « fatiguer » avant le départ, par exemple en jouant avec lui : il sera ainsi plus enclin à dormir ensuite pour récupérer.
Si aucune des solutions précédentes n'est efficace pour limiter les symptômes du mal des transports, il est possible de donner des tranquillisants à son animal, afin de réduire son stress.
Par exemple, les phéromones d'apaisement pour chat sont efficaces dans ce genre de situations. Elles doivent être vaporisées dans la cage de transport quelques heures puis à nouveau quelques minutes avant le départ. La cage est alors identifiée comme un lieu familier et sécurisé par le petit félin, qui a donc moins de chances d'être inquiet.
L'homéopathie est une alternative aux phéromones pour lutter contre le stress du chat. Elle se prend généralement en cure : il convient alors de commencer quelques jours avant le départ, et de continuer jusqu'au jour qui le précède : il faut donc anticiper un peu le traitement.
Toujours du côté des produits naturels, divers produits issus de plantes sont utiles en cas de mal des transports. L'huile de CBD pour chat est l'un d'entre eux : elle a une action efficace contre le stress, avec pas ou peu d'effets secondaires.
Enfin, certains tranquillisants prescrits par un vétérinaire peuvent se révéler efficaces pour les chats anxieux.
Dans tous les cas, mieux vaut demander conseil à un professionnel de santé, car toutes les solutions ne conviennent pas à tous les chats. En particulier, un sujet souffrant d'insuffisance rénale, qui a des problèmes de foie et/ou qui est très âgé, peut très mal tolérer certains traitements : il faut s'assurer de lui donner des substances adaptées à leur état.
Véritable fléau chez l'être humain, le mal des transports concerne aussi le chat. Les causes sont globalement les mêmes dans les deux cas ; en revanche, les symptômes sont généralement encore plus gênants chez le petit félin, car des diarrhées et des mictions viennent souvent s'ajouter aux habituelles nausées communes à toutes les espèces.
S'il n'existe pas de traitement pour guérir un chat de son mal des transports, certaines solutions permettent au moins de rendre les trajets plus agréables en réduisant son stress et en limitant les symptômes - voire en les empêchant complètement d'apparaître.