La sélection dans le domaine de l'élevage des animaux domestiques a longtemps été pratiquée à partir de critères esthétiques sous l'effet de la mode.
Cependant, cette pratique remet sérieusement en cause le bien-être de l'animal car elle crée chez plusieurs races des prédispositions à certains problèmes de santé ou certaines maladies.
Heureusement, le LOOF a donné l'alerte en 2004 sur les hypertypes touchant plusieurs races.
Le samedi 12 juin 2004, à l'initiative de ProNaturA, une réunion sur l'hypertype a eu lieu au siège du LOOF. Celle-ci rassembla une vingtaine de responsables et acteurs du monde animal autour de 3 axes : la définition de l'hypertype, le rôle des acteurs de la filière élevage et les stratégies à adopter.
Est considérée comme hypertype toute exagération morphologique qui met l'animal dans l'inconfort ou la souffrance.
Durant cette réunion, il fut souligné que le côté esthétique des races existait bel et bien et qu'il ne s'agissait pas de le nier, ni encore moins de le renier. Lutter contre l'hypertype, c'est faire la part entre sentiment et réalisme.
L'hypertype n'est plus dans le standard et doit être sanctionné au même titre que le manque de type.
Au-delà de la parution au journal officiel du décret d'application de la Convention de protection des animaux de compagnie, il est de la responsabilité de tous les acteurs de la filière élevage des animaux de compagnie (éleveurs, juges en expositions félines, clubs de race, fédérations...) de prendre conscience des déviances résultant des hypertypes et de mettre au point une stratégie de lutte contre ces dernières.
Les acheteurs ont cependant également un rôle en recherchant des animaux "extraordinaires" vus lors des "best in show" des expositions félines et canines, mais aussi dans les médias et la publicité.
Pour lutter contre l'hypertype, il est donc important de bénéficier de la collaboration des éleveurs et des scientifiques, et tout particulièrement des vétérinaires.
Un vaste débat riche d'idées s'est établi autour des interventions du Professeur Denis, Professeur de zootechnie, responsable de la commission de zootechnie de la Société Centrale Canine, et président du conseil scientifique ProNaturA France.
Celui-ci expliqua que la manière dont la Convention devait être appliquée était encore vague et que l'appréhension que l'on en avait était différente selon les pays.
En Suisse, on était persuadé que le Berger Allemand serait banni par une loi fédérale alors qu'en Allemagne, il n'était même pas évoqué dans la liste des races dites "à problème".
Dans le Land de Hesse, certaines races étaient déjà interdites d'élevage. En Grande-Bretagne, les controverses ont été des plus vives entre des associations de protection animale extrémistes et des éleveurs qui considéraient leur activité comme un "sport".
Quoiqu'il en soit, ces débats ont incité à entrer dans une démarche d'analyse objective de la situation en 2004.
Le Professeur Denis proposa la méthodologie suivante :
1) Pour chaque race mise en cause, réunir des spécialistes (éleveurs, vétérinaires...) et s'interroger sur le "pourquoi" de la mise en cause ;
2) Délimiter ce qui est vrai, exagéré et faux ;
3) Rechercher un point de vue vétérinaire extérieur ;
4) Etablir une fiche qui synthétise l'ensemble ;
5) Vérifier la bibliographie.
Les participants ont validé cette démarche et proposé de se retrouver pour faire le point sur le travail de chacun, espèce par espèce, race par race.
Pour sa part, le LOOF a pris la décision de réunir des groupes de travail sur les races de chats concernées en y incluant ses principaux acteurs.
Voici la liste des races de chats concernées par de possibles interdictions d'élevage et pour lesquelles une réflexion a été mise en oeuvre par les éleveurs et les scientifiques :