Les zoonoses, c’est-à-dire les maladies qui peuvent passer de l'animal à l’Homme, sont loin d’être aussi rares qu’on pourrait le penser : en effet, d’après l’OIE (Organisation Mondiale de la Santé Animale), 60% des maladies infectieuses en général et 75% des maladies infectieuses émergentes sont des zoonoses. Certaines d’entre elles, comme la rage ou la peste, ont d’ailleurs durablement marqué les esprits en raison des ravages qu’elles causent depuis des siècles sur les populations, tant humaines qu’animales.
En plein cœur de l’épidémie mondiale de Covid-19, les propriétaires d’animaux de compagnie se posent donc des questions concernant non seulement leur propre santé, mais aussi celle de leur compagnon. Après tout, si l’on en croit les chiffres de l’OIE, le Covid-19 a trois chances sur quatre d’être une zoonose, puisqu’il s’agit d’une maladie infectieuse émergente. Mais qu’en est-il réellement ? Un chat peut-il attraper ou même transmettre le coronavirus autour de lui ?
D’autre part, l’épidémie en général et le confinement en particulier ont bouleversé bien des routines chez les propriétaires d’animaux. Comment faire pour continuer à s’occuper de son chat le mieux possible ? Peut-on le laisser sortir comme à son habitude ? Peut-on le manipuler en toute sécurité, pour lui comme pour soi-même ?
Le Covid-19 (dont le nom est l’abréviation de "Corona Virus Disease-19") est une maladie respiratoire chez l'Homme, détectée pour la première fois en toute fin d'année 2019 en Chine, et qui s'est depuis répandu dans la plupart des pays du monde. Il est causé par un virus de la famille des coronavirus : le SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2).
Il se transmet d’une personne à une autre par le biais de gouttelettes de salive projetées lors de toux, éternuements..., ou de manière indirecte lorsqu’une personne saine touche une surface contaminée. Les symptômes sont proches de ceux de la grippe : des maux de tête, des douleurs musculaires, des difficultés respiratoires, de la fièvre, une fatigue générale... Une perte d’odorat et de goût a également été constatée chez certains : ce symptôme atypique est aujourd’hui considéré comme suffisant pour établir un diagnostic.
Dans les cas les plus graves, le Covid-19 peut causer une détresse respiratoire sévère susceptible d’entraîner la mort. À l’inverse, certaines personnes sont porteuses du virus sans pour autant développer le moindre symptôme : c’est ce que l’on appelle les asymptomatiques, ou porteurs sains. Elles sont tout de même contagieuses et peuvent contaminer leur environnement et leur entourage sans même en avoir conscience.
Si le Covid-19 semble être une maladie uniquement humaine, deux chats (un en Belgique fin mars 2020 et un à Hong Kong début avril 2020) ainsi qu’un grand félin (à New York en avril 2020) ont été diagnostiqués comme étant porteurs du virus. On peut donc légitimement se poser la question du rôle éventuel des animaux dans la transmission de la maladie.
Les zoonoses félines sont des maladies transmissibles du chat à l’Humain ou inversement. Elles sont actuellement classifiées en trois catégories :
Qu’en est-il du Covid-19 ? Cette maladie pourrait-elle faire son entrée dans la catégorie des zoonoses félines virales, aux côtés de la rage ?
Le coronavirus qui sévit depuis fin 2019 chez les humains semble toucher également et dans des cas exceptionnels certains animaux, dont les félins.
Il a en effet été rapporté quelques cas de contaminations animales par le coronavirus. Parmi eux, cinq chats ont été diagnostiqués positifs : un en Belgique fin mars 2020, un à Hong Kong début avril 2020, deux à New York et un en France fin avril 2020. Ils ont selon toute vraisemblance été contaminés par leurs propriétaires malades. En parallèle, cinq tigres du zoo de New York ont présenté des symptômes inquiétants début avril 2020 tels qu’une toux sèche, des difficultés respiratoires et une perte d’appétit. Un des tigres a finalement été testé au Covid-19, et le résultat s’est révélé positif. La contamination est cette fois probablement le fait du gardien de zoo qui était lui-même atteint, mais rien n’a encore été prouvé.
Ces cas de contamination animale sont très isolés et extrêmement rares, comparativement aux millions de personnes qui ont été infectées dans le monde. Pour cette raison, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique qu’il n’y a pas lieu de paniquer, car d’après elle, le risque de contamination de l’Homme vers les animaux est quasiment nul, statistiquement parlant.
Une équipe de chercheurs chinois en santé vétérinaire s’est tout de même penchée sur la question et a publié une étude portant sur la transmission de l’Homme vers l’animal. D’après cette étude dont les résultats ont été publiés au sein d’un article intitulé « Susceptibility of ferrets, cats, dogs, and different domestic animals to SARS-coronavirus-2 » paru en avril 2020 de la revue scientifique Science, il semblerait que le coronavirus du Covid-19 puisse aisément faire son nid chez les chats, et qu’il soit même capable de se transmettre entre les félins par la salive.
Cependant, l’étude a été pratiquée sur un très petit nombre d’animaux (moins de 10) et n’a pas encore été validée par des pairs, selon le protocole habituel des études scientifiques. Selon Linda Saif, virologue à l'université de l'Etat de l'Ohio (The Ohio State University) aux Etats-Unis, « d'autres tests sont nécessaires, incluant des tests où les chats reçoivent différentes doses du virus pour voir s'ils peuvent le transmettre à d'autres chats ».
Pour ce qui est d’une potentielle contamination du chat vers l’Homme, rien dans ces travaux ne permet de conclure quoi que ce soit dans un sens ou dans un autre. Il est donc nécessaire de faire de nouvelles études, certainement à plus grande échelle, afin de pouvoir aboutir à des conclusions sur le sujet.
En attendant d’en savoir plus sur la possible transmission active du Covid-19 du chat à l’Homme, une autre question se pose : est-il possible que le chat soit un vecteur passif du coronavirus, c’est-à-dire qu’il puisse le transmettre par le biais de son pelage ?
À ce jour, aucune recherche n'a encore été effectuée pour savoir si le virus peut être transmis via le poil des animaux, qu’il s’agisse d’ailleurs de chiens ou bien de chats. Cela étant, dans la mesure où leurs poils sont poreux et fibreux, cette hypothèse est très peu probable. En effet, une étude intitulée « Persistence of coronaviruses on inanimate surfaces and their inactivation with biocidal agents » et publiée en février 2020 dans la revue The Journal of Hospital Infection indique que d’autres matériaux fibreux et poreux, comme les billets de banque, ont tendance à absorber et à piéger le virus, ce qui rend plus difficile sa diffusion par simple contact.
L’hypothèse d’une transmission du virus par le biais du pelage du chat est d’autant moins probable que les félins font très souvent et très minutieusement leur toilette.
Néanmoins, dans l’attente de nouvelles études et par mesure de précaution, il est préférable de continuer à bien respecter les règles d’hygiène concernant les interactions avec les animaux de compagnie, telles que se laver les mains avant et après les avoir caressés, ou encore laver régulièrement leurs accessoires (gamelles, bac à litière, etc.).
Au vu des dernières informations disponibles, il n’y a pas encore assez d’études et de cas recensés sur des animaux pour affirmer ou infirmer que le chat puisse être un vecteur actif et/ou passif du Covid-19.
Il est tout de même préférable de respecter certaines règles afin d’éviter que son chat devienne vecteur passif du coronavirus, s’il est effectivement susceptible de l’être. Ces règles d’hygiène sont d’ailleurs valables tout au long de l’année, et pas seulement en période d’épidémie. Néanmoins, il est évidemment encore plus important de les respecter en temps de pandémie.
Veillez donc à vous laver les mains avant et après vous être occupé de votre chat, à garder son bac à litière et ses gamelles bien propres, et à le brosser régulièrement. S’il bénéficie d’un accès à l’extérieur, il n’est a priori pas nécessaire de lui laver les pattes lorsqu’il rentre à la maison, car il se toilette suffisamment dans la journée pour les garder bien propres.
Si l’un des membres du foyer est malade, il est bien évidemment préférable de limiter les interactions entre lui et l’animal, et s’assurer si possible que ce soit une personne saine qui s’occupe du chat au quotidien : le nourrir, remplacer sa litière, jouer avec lui…
Par ailleurs, si vous recevez une personne extérieure au foyer, par exemple un livreur, mieux vaut isoler le chat pendant ce laps de temps afin qu’il évite tout contact, au cas où cette personne serait contaminée.
Enfin, il est préférable de ne pas interagir avec des chats qui ne sont pas les vôtres, là aussi par mesure de précaution. Si vous nourrissez quotidiennement des chats errants, laissez-leur de la nourriture et de l’eau à l’endroit habituel, mais évitez de les toucher. N’oubliez pas de bien nettoyer leurs gamelles quotidiennement et si possible faites en sorte que chacun ait la sienne, afin d’éviter une potentielle transmission entre eux – si tant est qu’elle soit effectivement possible.
Certains spécialistes recommandent de garder les chats à l'intérieur le temps de l’épidémie, car il n’est pas encore sûr à 100 % que le coronavirus ne puisse pas se transmettre d’un humain à l’autre par l’intermédiaire du pelage d’un chat, même si les risques semblent très faibles.
Ce qui est certain, c’est qu’empêcher son chat de sortir élimine certainement tout risque de potentielle propagation, si une telle transmission est possible : cela protègerait les personnes extérieures qui pourraient toucher votre chat au cas où vous seriez porteur du virus, et vous protègerait vous-même dans le cas inverse.
Cet argument vaut en fait surtout si le chat est très sociable : en effet, le risque est quasiment nul s’il ne se laisse de toute façon pas caresser ni même toucher facilement par d'autres personnes que vous-même.
Il faut toutefois bien être conscient du fait que garder un chat à l'intérieur alors qu’il est habitué à sortir quand il le désire peut être une situation très stressante non seulement pour lui, mais aussi pour ses propriétaires. En effet, un chat stressé peut développer des troubles du comportement tels que de la malpropreté, un léchage compulsif, des griffades incontrôlées ou des miaulements incessants, ce qui n’est pas sans poser problème pour son entourage.
Le bon sens doit donc ici prévaloir, et il revient de trancher au cas par cas. Si vous vivez à la campagne ou dans un endroit où il y a peu de monde, ou si votre chat est de toute façon plutôt méfiant envers les étrangers, le risque est très limité et il n’est a priori pas nécessaire de le garder en intérieur s’il est habitué à sortir.
Si en revanche vous vivez dans une zone densément peuplée et/ou que votre est chat très amical et aime saluer les gens lorsqu’il fait le tour du voisinage, il peut être préférable de le garder au domicile le temps que les choses se calment, et de compenser son manque d’activité en lui proposant des jeux et des occupations diverses.
Cela étant, si la vie en intérieur est vraiment difficile pour lui, il est possible de continuer à le laisser sortir en prenant quelques précautions : vous pouvez ainsi demander à vos voisins de ne pas le laisser entrer chez eux ou de ne pas le toucher (il est même possible de lui mettre un collier avec un message en ce sens), et/ou rester dans le jardin avec lui afin de surveiller qu’il ne s’éloigne pas trop. S’il tolère bien la marche en laisse, cela peut être un bon moyen de contrôler ses interactions avec d’autres animaux et êtres humains, tout en lui permettant de continuer à se dégourdir les pattes.
Dans tous les cas, au retour de sa balade, ne lavez surtout pas son pelage avec du désinfectant ou, pire, de l’eau de javel. N’essuyez pas non plus ses pattes avec des lingettes antiseptiques. En effet, il pourrait s’intoxiquer en ingurgitant ces produits chimiques lors de sa toilette, et tomber gravement malade.
De manière générale, brosser le pelage de son chat une fois par jour est suffisant pour limiter les risques. Il ne faut pas oublier en effet que les chats se toilettent fréquemment, ce qui diminue drastiquement le risque déjà très faible d’une transmission par le pelage ou les pattes. Si vous désirez tout de même nettoyer ses pattes quand il rentre, utilisez des lingettes spécialement conçues pour les chats, afin d’éviter tout risque d’empoisonnement.
Concernant l’éventuel intérêt de donner des bains à son chat, c’est un sujet qui divise même au sein des vétérinaires. De manière générale, cela n’est conseillé que pour certaines races de chats à poils longs et pour les individus vieux, malades ou obèses, qui ont du mal à bien faire leur toilette par eux-mêmes. En tout état de cause, il est très important le cas échéant d’utiliser des produits spécifiquement destinés à la gent féline : nos matous ayant une peau fine et sensible, les produits lavants pour humains ou même pour chiens peuvent provoquer chez eux des irritations. C’est d’ailleurs pour la même raison qu’il ne faut pas laver son chat plus d’une fois par mois, même en période d’épidémie.
Pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, nombre d’États ont pris des mesures plus ou moins contraignantes destinées à limiter sa propagation. Chaque pays ou autorité locale opte pour des règles différentes : confinement partiel ou total, éventuelles mises en quarantaine, distance sociale à respecter. Chaque citoyen doit s’informer selon son lieu de résidence des mesures décidées par ses gouvernants, afin de se conformer à la loi.
Les territoires qui ont imposé un confinement autorisent toutefois leurs habitants à sortir de chez eux pour satisfaire leurs besoins vitaux, tels qu’acheter à manger, se faire soigner, se rendre à leur lieu de travail si le télétravail n’est pas possible, se déplacer pour un motif familial impérieux (garde alternée des enfants, enterrement, aide aux personnes vulnérables…) ou encore satisfaire les besoins des animaux.
En France, il est autorisé de promener son animal dans un rayon d’un kilomètre autour de son domicile et pour une durée maximale d’une heure. Il n’y a en revanche aucune limitation de durée ni de distance au Québec, en Suisse et en Belgique : chaque citoyen y est appelé à faire preuve de bon sens et à agir comme une personne responsable.
Du fait du confinement, de nombreux propriétaires de chats travaillent désormais à domicile ou sont au chômage partiel et doivent donc modifier leurs routines. Les petits félins qui avaient l’habitude de rester seuls toute la journée se retrouvent donc avec leur maître dans leurs pattes. Certains s’en réjouissent, mais d’autres au contraire ne le vivent pas très bien…
Les chats d’intérieur, habitués à rester enfermés à la maison toute la journée, sont des experts en matière de confinement ; c’est plutôt la présence de leur maître qui risque de perturber leur routine quotidienne. Il convient donc de mettre en place certaines choses afin que la cohabitation se passe du mieux possible.
Avant toute chose, il faut savoir qu’un chat est un animal qui aime avoir des repères, des habitudes, une routine, et qui a du mal à s’adapter aux modifications de son quotidien : il ne possède pas la formidable capacité d’adaptation au changement du chien ! Il est donc utile de prendre le temps d’observer le comportement de son animal afin de savoir s’il n’est pas trop perturbé par la présence de sa famille, a fortiori si cette dernière comporte des enfants en bas âge.
Si vous constatez que votre matou montre des signes de stress tels que de l’agressivité, des miaulements répétés ou n’importe quel autre comportement inhabituel, assurez-vous tout d’abord qu’il dispose d’endroits bien à lui, au calme et de préférence en hauteur, où il peut s’isoler quand il désire. Cela vaut de manière générale, mais c’est encore plus important lorsque toute la famille est présente au domicile quasiment 24 heures sur 24. Si ce n’est pas le cas, il faut y remédier en lui aménageant un coin bien douillet dans une pièce calme de la maison.
Vérifiez également que le bac à litière et les gamelles d’eau et de nourriture ne sont pas situés dans des lieux de passage. Si ces espaces sont par exemple situés en temps normal dans la cuisine, mais que cette dernière est désormais transformée en bureau ou en salle de classe à cause du confinement, cela peut grandement le perturber : il est alors préférable de les changer d’endroit. Ces espaces doivent en effet être pour lui des lieux sécurisants dans lesquels il peut subvenir à ses besoins vitaux sans être constamment dérangé.
Par ailleurs, n’oubliez pas qu’un chat dort énormément (entre 12 et 15 heures par jour), et que ce temps de repos est vital pour sa santé physique et mentale. Il faut donc s’assurer qu’il dispose d’un lieu calme dans lequel il peut dormir tant qu’il le souhaite, et veiller en particulier à ce que les enfants ne le sollicitent pas tout au long de la journée. Ils doivent apprendre et accepter que, sauf urgence, on ne réveille pas un chat qui dort, d’autant qu’il peut alors se sentir agressé et réagir violemment. En tout état de cause, un chat en manque de sommeil risque de devenir agressif sans raison apparente.
Tous les membres du foyer peuvent profiter de ce temps supplémentaire à la maison pour passer davantage de temps avec le chat et renforcer leur relation avec lui. La limite est qu’il ne faut pas bien sûr l’incommoder sans cesse, car cela risquerait de le stresser, mais au contraire respecter sa volonté dans les moments où il montre qu’il n’a pas envie d’être dérangé. Toutefois, il faut aussi veiller à ne pas trop le couver, au risque qu’il se sente abandonné le jour où le confinement prend fin.
Câlinez-le, brossez-le, faites des siestes avec lui, jouez avec lui, stimulez-le physiquement et mentalement afin qu’il se dépense : s’il est motivé, ce peut même être l’occasion d’enseigner des tours à son chat. Dans tous les cas, respectez son rythme et ses envies : c’est essentiel pour que tout se passe bien.
Que ce soit en France, en Belgique, en Suisse ou au Québec, les cabinets vétérinaires ne sont pas soumis à l’obligation de fermer pendant le confinement. Pour autant, seuls les soins qui ne peuvent être différés sans mettre en danger la santé des animaux sont autorisés.
Par conséquent, les actes médicaux qui ne sont pas indispensables au bien-être du chat doivent être reportés, comme la stérilisation des chats (à moins qu’elles ne soient motivées par des raisons thérapeutiques), les détartrages de routine, les vaccinations non urgentes, les vermifugations ou encore le bilan de santé annuel.
Si votre chaton n’a pas encore été vacciné, par exemple parce qu’il était encore trop jeune, il est important de le laisser à l’intérieur de la maison le temps que ce type d’interventions soit de nouveau permis. Quant à un chat adulte dont un vaccin serait arrivé à échéance, pas de panique : il continue d’être protégé jusqu’à six semaines après la date butoir.
Bien évidemment, en cas d’urgence (accident, maladie…) ou si le chat a besoin d’un suivi post-opératoire, il est tout à fait possible de le conduire chez le vétérinaire, en se munissant d’une attestation adéquate. Pensez simplement à l’appeler au préalable afin de vous assurer que son cabinet est ouvert et qu’il est disponible pour recevoir votre animal.
En cas de blessure légère ou de petit bobo, ne pratiquez surtout pas d’automédication, d’autant que certains médicaments pour humains peuvent être très toxiques voire mortels pour les chats. Appelez plutôt votre vétérinaire pour qu’il vous propose un rendez-vous. Certains acceptent aussi les consultations à distance, par téléphone ou par appel vidéo.
Les thérapies comportementales pour animaux n’étant pas considérées comme urgentes, les comportementalistes félins professionnels ne peuvent pas recevoir pendant le confinement : les rendez-vous éventuels doivent être reportés à une date ultérieure. Il en va de même si vous aviez des rendez-vous prévus chez un masseur pour chat ou tout autre spécialiste en lien avec les animaux qui ne prodigue pas des prestations urgentes et indispensables.
Il est toutefois possible dans certains cas que le professionnel vous propose de continuer le suivi par appel vidéo, lorsque ce type de consultation s’y prête bien. Contactez-le et parlez ensemble de ce qu’il est possible de mettre en place tout en restant à la maison.
Pour ce qui est du toilettage du chat par un professionnel, sachez que vous pouvez très bien vous substituer à lui pour quelques semaines. Il est possible en effet de toiletter son chat soi-même à la maison, au moins pour les points essentiels : couper les griffes de son chat (si c’est nécessaire et que vous savez comment vous y prendre), brosser son pelage, le laver (pas trop fréquemment, et uniquement avec des shampoings adaptés aux chats), lui nettoyer les oreilles et les yeux avec des lotions adaptées. Normalement, en agissant avec douceur, calme et patience, on finit par parvenir à ses fins !
Si votre chat suit un régime alimentaire spécial en raison de sa condition physique ou médicale et que vous vous approvisionnez chez le vétérinaire, il est tout à fait possible de continuer à le faire. La vente d’aliments pour animaux est en effet maintenue, puisqu’elle relève des activités vétérinaires et ne peut être différée dans ce genre de cas. Il convient simplement d’appeler le cabinet avant de vous y rendre afin de vous assurer qu’il sera bien ouvert au moment prévu. En tout état de cause, rien ne sert de stocker des quantités astronomiques de nourriture chez vous : il n’y pas de pénurie, donc il n’y a pas de raisons d’acheter plus que nécessaire.
Dans le cas général, c’est-à-dire celui où la santé du chat ne nécessite pas une alimentation spécifique, il peut arriver qu’il soit impossible de se procurer ses croquettes préférées (par exemple du fait d’une rupture de stock). Le cas échéant, il n’y a d’autre choix que de changer sa nourriture habituelle. Dans ce cas, il est vivement recommandé de faire une transition alimentaire afin qu’il s’habitue en douceur au nouvel aliment et que son appareil digestif ne soit pas trop perturbé par le changement. Une bonne transition dure au minimum 7 jours.
Si vous aviez réservé un chat chez un particulier ou auprès d’un éleveur, il n’y a pas vraiment d’autre choix que de reporter l’adoption pour l’instant et d’attendre la fin du confinement.
Si vous décidez de vous rétracter du fait de ce délai, l’acompte ou les arrhes éventuellement versés au moment de la réservation seront perdus. S’il s’agit d’un acompte, vous pouvez même être condamné à verser des dommages et intérêts à l’actuel propriétaire en cas d’action en justice. En effet, à moins bien sûr que le contrat prévoie des dispositions en ce sens, il n’est pas possible de se dédire d’un contrat dès lors qu’un acompte a été versé (contrairement à des arrhes, qui n’obligent aucunement l’acheteur à effectivement aller au bout de la transaction), sauf en cas de force majeure. Reste à savoir si l’épidémie et le confinement seront considérés comme des cas de force majeure par la justice…
Plutôt que de renoncer à l’adoption à cause de ce délai supplémentaire, il semble plus avisé de rentrer en contact avec le propriétaire actuel afin de prendre des nouvelles de votre future boule de poils, et d’en profiter pour lui demander de vous en faire parvenir si possible quelques photos ou vidéos. Cela illuminera sans aucun doute votre journée !
Il est également pertinent de profiter de ce contretemps pour préparer son foyer à l’arrivée du chat et se renseigner sur l’éducation d’un chat, afin de l’accueillir dans les meilleures conditions le moment venu. Le plaisir n’en sera que plus grand lorsque vous pourrez enfin le prendre dans vos bras.
Soucieux d’encourager les adoptions dans une période où justement de nombreux chats sont abandonnés, le gouvernement français a mis en place une dérogation concernant l’adoption d’un animal dans un refuge : à partir du 16 avril 2020, il est devenu possible de se déplacer dans un refuge animalier pour aller chercher un animal à adopter.
Certaines règles doivent toutefois être respectées : l'animal doit être choisi en amont de la venue, un rendez-vous précis doit être fixé, et le refuge doit émettre une attestation dématérialisée indiquant l'horaire du rendez-vous. Le candidat à l'adoption doit se déplacer seul et être muni, en plus de l'attestation délivrée par le refuge, d'une attestation de déplacement dérogatoire pour motif familial impérieux.
La plupart des refuges ont applaudi l’initiative, mais certains craignent que nombre de chats ainsi adoptés – en particulier ceux qui le sont pour tromper l’ennui et/ou la solitude – soient de nouveau abandonnés quelques semaines ou mois plus tard, une fois la situation revenue à la normale.
Si vous pensez être atteint du Covid-19 car vous présentez des symptômes ou qu’un médecin vous a diagnostiqué la maladie, il est préférable de mettre en place certaines mesures au sein de votre foyer afin d’éviter tout risque de contagion de votre entourage, y compris votre chat.
En premier lieu, si le foyer compte plusieurs membres, il est évidemment préférable que ce soit une personne non atteinte qui s’en occupe et que vous limitiez les contacts avec lui, par mesure de précaution. Si en revanche vous vivez seul, vous n’avez d’autre choix que de respecter des mesures d’hygiène plus strictes qu’à l’accoutumée : par exemple, lavez-vous bien les mains avant et après avoir interagi avec lui, l’avoir nourri ou encore avoir manipulé sa litière.
En revanche, il n’est pas forcement recommandé de laver son chat pour lui éviter de tomber malade ou de devenir un vecteur passif de transmission, car c’est un animal qui fait très bien sa toilette tout seul. Si jamais vous voulez malgré tout lui faire prendre un bain, ne le faites pas plus d’une fois par mois et utilisez toujours des produits uniquement destinés aux chats.
En tout cas, il est tout à fait inutile et même dangereux de vouloir le « désinfecter » avec des produits chimiques : cela aurait de grandes chances de le rendre gravement malade.
Par contre, dans la mesure où personne n’est à l’abri de voir son état de santé se détériorer brusquement et d’être dans l’obligation de se faire hospitaliser pour une durée plus ou moins longue, il est bon de se renseigner en amont sur les solutions de garde auxquelles vous pourriez avoir recours au besoin, si personne d’autre dans votre foyer ne peut s’occuper du chat à votre place. Contactez votre famille, vos amis, vos proches, expliquez-leur la situation et demandez-leur s’ils seraient en capacité de vous aider au besoin.
Les refuges animaliers et les pensions félines maintiennent pour la plupart leurs activités et peuvent donc éventuellement prendre en charge votre compagnon s’ils ont de la place. Appelez-les afin de vous assurer qu’ils sont bien ouverts et en mesure d’accepter des animaux. Certaines pensions se proposent même de le faire gratuitement dans de tels cas de figure, afin d’éviter des abandons douloureux tant pour l’animal que pour son propriétaire.
La solidarité est aussi présente sur les réseaux sociaux : par exemple, certains groupes sur Facebook, à l’instar notamment de Wanted Community Animaux, se proposent d’aider à trouver des personnes pour s’occuper d’un animal en cas d’urgence.
Si vous n’avez pas pu anticiper un moyen de garde pour votre chat et que vous êtes transporté à l’hôpital en urgence, le seul recours qu’il vous reste est d’informer les secours (pompiers, ambulance, hôpital…) que vous possédez un animal domestique et qu’il est seul à votre domicile. Ils préviendront alors la fourrière de votre localité, qui prendra en charge l’animal pendant toute la durée de votre hospitalisation. C’est ce que l’on appelle une « garde sociale ». Il faut bien avoir en tête toutefois qu’il s’agit d’une solution de dernier recours, d’autant que le pic d’abandons d’animaux domestiques lié à l’épidémie de Covid-19 fait que les fourrières et associations de protection animale sont débordées : la garde de votre petit matou pourrait bien se faire au détriment d’un autre animal abandonné... Le mieux est donc d’anticiper du mieux possible et d’avoir prévu une ou plusieurs solutions pour le cas où la situation vienne à se présenter.
Quelles que soient les difficultés et perturbations inhérentes à l’épidémie, rien ne justifie d’abandonner son chat. Il n’y a pour le moment aucune preuve qu’il puisse transmettre le coronavirus à des humains ou même à des congénères, et donc aucune raison d’en arriver à une telle extrémité.
De plus, la plupart des refuges animaliers sont déjà surchargés et ont toutes les peines du monde à s’occuper de tous les chiens et chats abandonnés. Or, lorsque leurs capacités sont atteintes voire dépassées, il n’y a généralement pas d’autres recours que l’euthanasie…
C’est d’autant plus vrai que la situation contraint les refuges à fonctionner en équipe restreinte et à limiter le plus possible les interactions avec les animaux, afin de ne pas risquer de propagation du virus. Autrement dit, ils sont dans une configuration qui est tout sauf idéale pour faire face à une vague massive d’abandons.
Quand bien même un confinement strict est imposé, il est tout à fait possible de continuer à s’occuper convenablement de son animal de compagnie. Ce peut même être l’occasion de renforcer les liens affectifs avec les membres de sa famille et de passer plus de temps avec lui.
Quant au cas où on doit être hospitalisé et ou le chat ne peut être pris en charge par un autre membre du foyer, c’est un scénario qui peut aussi se produire en temps normal, pandémie ou pas, et qui lui non plus ne pourrait justifier de l’abandonner. Amis, famille, collègues, refuges, pensions ou encore groupes d’entraide sur internet : les solutions ne manquent pas, peut-être même encore davantage en temps de crise. Les circonstances sont peut-être d’ailleurs l’occasion de vous organiser pour le cas où, chose que vous n’aviez peut-être jamais pris la peine de faire jusqu’alors.
En tout état de cause, le fait d’avoir choisi d’adopter un chat représente un engagement pour toute la durée de sa vie, dans les bons moments comme dans les mauvais. Même si un chat est généralement plus indépendant qu’un chien, il ne faut pas perdre de vue que sa vie tourne quand même généralement autour de sa famille – a fortiori s’il est cantonné en intérieur. Par conséquent, s’il vient à en être subitement séparé contre son gré, c’est extrêmement perturbateur pour lui. Nombre de chats abandonnés conservent d’ailleurs des séquelles psychologiques toute leur vie durant. Quant à un maître qui prendrait la décision d’abandonner son chat à cause du Covid-19, il y a fort à parier qu’il le regretterait tôt ou tard.
A l’inverse, ce n’est pas parce que les refuges sont pleins et sont ouverts qu’il faut se précipiter pour aller y adopter le premier chat venu, au motif notamment qu’avoir un chat est bon pour le moral et qu’un animal représente une compagnie bienvenue dans une période où on peut se sentir très isolé. Il y a de nombreuses questions à se poser avant d’adopter un chat, et il est essentiel de réaliser qu’il s’agit là d’un engagement pour de nombreuses années, non d’une décision prise pour combler un manque temporaire : il faut être sûr d’être capable de lui procurer tout ce dont il a besoin (à commencer par de l’affection et de la disponibilité), y compris une fois la situation revenue à la normale - et plus largement toute sa vie durant.
L’apparition du coronavirus qui provoque le Covid-19 a entraîné des changements importants partout dans le monde afin de limiter la diffusion de l’épidémie, et rares sont les personnes qui ne sont pas affectées d’une manière ou d’une autre – et potentiellement, leur chat avec. La seule chose à faire est de prendre son mal en patience tout en respectant les règles imposées dans le lieu où on réside.
En tout état de cause, une période de confinement peut être mise à profit pour renforcer le lien avec son animal, se renseigner sur la psychologie des chats afin de mieux le comprendre, ou encore réviser les choses à savoir pour s’en occuper au mieux (éducation, entretien, santé…). Si le foyer ne comporte pas une autre personne qui serait à mesure de prendre en charge le chat en cas d’hospitalisation, elle est aussi l’occasion de prévoir à qui le confier le cas échéant – cela s’avérera peut-être utile en d’autres circonstances. Elle peut enfin permettre de préparer dans les meilleures conditions une future adoption, par exemple en se renseignant sur quelle race de chat adopter ou encore sur les différents canaux d’adoption (éleveur professionnel, refuge, etc.).
Quoi qu’il en soit, prenez soin de vous, de votre santé et de celle de votre petit compagnon !