Chat et dieffenbachia : toxicité, symptômes, comment réagir...

Moyennement toxique

Comme beaucoup de plantes d'intérieur appréciées dans les régions tempérées, le dieffenbachia est en fait originaire de régions au climat tropical - notamment d'Amérique latine. Il en existe autour de 50 espèces différentes à travers le monde, l'une des plus répandues étant Dieffenbachia seguine.

Quelle que soit l'espèce, le dieffenbachia est une plante facile à cultiver, du moment qu'il est gardé en intérieur à la saison froide. Il aime la chaleur et le soleil, mais supporte assez bien des conditions un peu moins bonnes - notamment un manque de lumière et/ou d'humidité. Cela explique qu'on le trouve couramment en appartement, y compris auprès de personnes n'ayant pas forcément la main très verte.

Il est malheureusement, comme beaucoup d'autres plantes tropicales, toxique pour les chats.

Le dieffenbachia est souvent surnommé « canne du muet » ou « canne des muets », à cause justement de sa toxicité. En effet, les substances qu'il contient provoquent notamment un gonflement rapide et impressionnant de la bouche, qui peut aller jusqu'à gêner voire empêcher totalement la parole dans les cas extrêmes.

Cette toxicité et ces symptômes impressionnants sont le fait d'une substance appelée oxalate de calcium. Cette substance présente dans un grand nombre de plantes provoque une irritation violente dès qu'elle entre en contact avec une muqueuse : l'intérieur de la bouche, les parois digestives, la peau... Lorsqu'elle est avalée en grande quantité, elle peut même se déposer dans les reins et finir par en boucher certains canaux : c'est ce que l'on appelle un calcul rénal.

L'oxalate de calcium est présent dans l'intégralité du dieffenbachia : les feuilles, les tiges, les fleurs, les graines... Le chat peut donc s'intoxiquer en mâchouillant n'importe quelle partie de la plante. L'avantage toutefois est que la forte irritation qu'il ressent le dissuade de continuer à manger cette plante, et l'incite plutôt à tout recracher et à s'en éloigner le plus possible : cela limite les risques qu'il s'empoisonne gravement.

La dieffenbachia fait partie des aracées, une famille de plantes causant chez le chat qui les ingurgite une irritation locale en raison de la présence de sels d'acide oxalique. L'ingestion des racines, des feuilles et des tiges peut irriter l'intérieur de la gueule, causer une salivation excessive, et plus rarement de la diarrhée.

Selon que le dieffenbachia soit ingéré ou simplement mâchouillé, les symptômes susceptibles d'apparaître chez un chat sont assez différents.

En cas de simple mastication, la substance toxique présente dans les feuilles, les tiges ou les autres parties de la plante entre en contact avec les muqueuses de la bouche et entraîne leur irritation voire leur brûlure. Des douleurs apparaissent rapidement, accompagnées d'une salivation excessive et d'un gonflement plus ou moins important.

Normalement, le chat n'insiste pas plus à ce stade et recrache ce qu'il était en train de mâchouiller. Si malgré tout il en avale, des symptômes plus graves ont des chances d'apparaître : une irritation du tube digestif, des diarrhées, des vomissements, des douleurs abdominales... En cas d'atteinte rénale, des problèmes urinaires et/ou nerveux tels que des convulsions voire un coma peuvent se manifester dans les jours qui suivent l'ingestion.

Si jamais un chat a mangé du dieffenbachia, ou si on le soupçonne d'en avoir ingéré, il risque de souffrir très vite d'une irritation plus ou moins sévère au niveau de la bouche. La première chose à faire est donc de chercher à nettoyer cette dernière, pour réduire l'inflammation. Concrètement, cela passe par le fait de lui rincer l'intérieur de sa gueule avec de l'eau, en faisant bien attention à ce que le chat n'avale pas d'eau au passage car il pourrait alors s'étouffer avec.

Dans un deuxième temps, mieux vaut appeler un vétérinaire (le sien de préférence s'il est disponible), ou éventuellement un centre antipoison pour animaux : c'est eux qui jugent si l'intoxication a des chances d'être grave, et donc s'il est préférable de se rendre dans une clinique. En cas de doute, c'est généralement ce dernier cas qui est privilégié : cela permet de surveiller la fonction rénale du chat pendant quelques jours, et éventuellement de soulager ses symptômes digestifs si ces derniers ne semblent pas vouloir cesser d'eux-mêmes.

Dans l'ensemble, l'intoxication au dieffenbacha est rarement grave si elle est prise en charge à temps. Le chat s'en remet alors généralement en quelques jours et sans garder de séquelles.