En France, 993 000 cas de grippe A et... un chat

09/12/2009


VIRUS H1N1. Un félin a été contaminé près de Marseille, sans doute par ses maîtres

(Photo archives Laurent Theillet)

Lundi, lors de son estimation hebdomadaire, le Grog (groupe régional d'observation de la grippe) faisait état de 993 000 cas de grippe A/H1N1 en France. Il fallait en ajouter au moins un à la date d'hier.

En effet, c'est le plus officiellement du monde que Didier Houssin, le directeur général de la santé, a annoncé la contamination d'un chat par le virus.

Le cas a été répertorié dans les Bouches-du-Rhône. Le vétérinaire qui a posé le diagnostic a signalé que l'animal souffrait d'une broncho-pneumopathie et que H1N1 avait été confirmé microbiologiquement. Il a également été signalé que le matou vivait dans un foyer où plusieurs membres de la famille étaient grippés.

Didier Houssin a sauté sur l'occasion pour demander aux personnes qui ont des animaux domestiques d'aller se faire vacciner.

De l'homme à l'animal

« Il y a déjà eu plusieurs observations de ce type à l'étranger, dans des élevages porcins ainsi que chez des chiens en Chine, tout récemment, et un furet et un chat aux États-Unis », a précisé le bras droit de Roselyne Bachelot.

L'affaire est assez sérieuse pour qu'on se préoccupe du félin yankee. Ce dernier avait fait la une des journaux américains. Originaire de l'Iowa, âgé de 13 ans, lui aussi avait contracté le virus au contact de ses maîtres. On ne sait pas ce qu'il est advenu du félin.

« Les animaux, hormis le porc, sont moins sensibles que les humains au virus A de l'influenza. Mais nous ne sommes pas surpris par ce cas. Dès la détection du virus chez l'homme, on se doutait qu'il y aurait des infections chez les animaux. La voie de transmission chez le chat et le chien est le contact avec un humain infecté. Pour l'instant, la contamination s'est toujours faite de l'homme à l'animal », explique Maria Zampaglione, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Rien à voir donc avec une zoonose (maladie animale transmissible à l'homme), dont la plus récente a été la grippe aviaire. Reste qu'humains et animaux ont des maladies en commun. La tuberculose, appelée « paratuberculose » chez les bovins et caprins, en est une.

Pour en revenir à notre chat, l'OIE ne tire pas la sonnette d'alarme. « À ce jour, il n'a pas été démontré que les animaux jouent un rôle particulier dans l'épidémiologie ou la propagation du virus pandémique chez l'homme », assure le docteur Bernard Vallat, directeur général de l'organisation. Il reste à espérer que le chat grippé ne soit pas noir.

Auteur : Jacky Sanudo