Alors que certains chats ont la chance de pouvoir mourir de vieillesse dans le confort de leur foyer, d'autres tombent gravement malades, se blessent de façon très handicapante, ou encore perdent considérablement en qualité de vie en vieillissant.
Dans ce genre de situations, il peut être nécessaire d’envisager l’euthanasie du chat afin de lui épargner les souffrances, l'indignité et l'angoisse provoquées par une maladie grave.
Voici quelques suggestions pour faire face à cette décision difficile, ainsi que des informations sur la procédure d'euthanasie elle-même.
Si vous vous posez la question de faire euthanasier votre chat, parlez-en quoi qu’il arrive avec votre vétérinaire : il ou elle est la personne la mieux qualifiée pour vous aider dans cette épreuve. Dans certains cas (maladie incurable, grave accident…), votre vétérinaire vous informera spontanément qu’il vaut mieux euthanasier votre animal de compagnie. Dans d’autres en revanche, ce sera à vous de prendre la décision, en fonction du comportement que vous observez chez votre chat et de l’avis donné par votre vétérinaire, que vous aurez pris l’initiative de consulter.
Voici quelques signes qui peuvent indiquer que votre chat souffre ou ne jouit plus d'une qualité de vie suffisante à son bien-être :
Si le chat est atteint d'un ou de plusieurs de ces troubles, et qu'aucun traitement ne peut soulager les souffrances de l'animal, il devient légitime d'envisager l'euthanasie. La vie de votre chat ne doit pas être prolongée uniquement parce que vous ne pouvez supporter de le perdre.
De manière générale, un chat a tendance à s’isoler - voire à se cacher - quand il est mal en point, et il est parfois difficile de savoir combien il souffre.
Une des principales questions qui se pose pour quiconque ayant pris la décision très difficile de faire euthanasier son chat est de choisir comment lui et sa famille diront adieu au chat.
Quoi qu’il en soit, avant que la procédure ne soit programmée, assurez-vous que tous les membres de votre famille aient le temps de dire au revoir au chat.
Si vous avez des enfants, expliquez-leur la situation et préparez-les à la perte de leur animal de compagnie. Il se peut que ce soit la première confrontation de vos enfants avec la mort, et il est alors d’autant plus important de les aider à traverser cette épreuve.
Vous pouvez demander à être présent durant la procédure d'euthanasie. Pour certains propriétaires de chats, l'émotion peut être trop vive, mais beaucoup souhaitent rester aux côtés de leur animal de compagnie pour ses derniers instants, comme lui a souvent été aux côtés de ses maîtres dans les moments difficiles.
Si vous le souhaitez, vous pouvez faire intervenir un vétérinaire à votre domicile, ce qui permettra à votre chat de partager ses derniers moments de vie avec sa famille, dans le confort de son foyer.
L’acte d’euthanasie en lui-même se déroule en deux étapes. Le vétérinaire injecte pour commencer en intramusculaire un sédatif qui aura pour fonction d’endormir le chat, afin que celui-ci ne ressente aucune douleur pour la suite de la procédure. Lorsqu’il est certain que le chat est bien endormi, le vétérinaire procède à l’injection létale d’un barbiturique très concentré qui va ralentir les battements de son cœur, jusqu’à l’arrêt complet.
Après le décès du chat, plusieurs alternatives s’offrent à vous pour sa dépouille :
Si vous n’êtes pas encore décidé, votre vétérinaire peut conserver la dépouille dans un endroit frais le temps que vous puissiez réfléchir. Ne soyez pas gêné de demander à garder quelques poils, ou de pouvoir dire quelques mots lors d’une petite cérémonie d’adieu - les vétérinaires sont habitués à de telles demandes et feront preuve de compassion envers votre chagrin.
Le jour ou votre chat vous quitte, c’est toute une période de votre vie qu’il emporte avec lui. Nul doute que remontent alors avec nostalgie les moments de complicité passés ensemble, son affection, et éventuellement toutes ces fois où il a su faire rire toute la famille par son comportement.
Pour les enfants, la mort du chat de la famille peut être particulièrement bouleversante. Parlez-leur de ce qui se passe et, dans la mesure du possible, impliquez-les dans le processus. Des rituels tels que des funérailles, une petite cérémonie d’adieu ou l’assemblage d’un album contenant des souvenirs du chat peuvent les aider. Soyez prêt à répondre à des questions sur la mort et sa finalité.
Parfois, lorsque le chat et l'enfant ont grandi ensemble, la mort survenant durant la période d’adolescence ou les premières années de l’âge adulte peut représenter un adieu mélancolique définitif à l’enfance.
La perte d’un chat peut également avoir des répercussions sur le comportement des autres chats présents dans la maison. Certains sont perturbés et perdent leur appétit durant un ou deux jours.
En France, l’euthanasie d’un animal domestique doit obligatoirement être effectuée par un médecin vétérinaire.
Elle est une solution permettant d’abréger les souffrances ou l’agonie du chat. Or, certains propriétaires demandent une euthanasie « de convenance », car ils ne peuvent ou ne veulent plus garder leur chat avec eux. Les vétérinaires heureusement refusent généralement de pratiquer une euthanasie sur un chat en bonne santé, et orienteront plutôt le propriétaire vers une solution alternative, telle que le placement en refuge animalier ou dans une association de protection des animaux. D’un point de vue légal, la loi dispose – via l’article R655-1 du code pénal – qu’il est interdit de tuer un animal sans nécessité. Un vétérinaire qui ne respecterait pas cette loi engage sa responsabilité et s’expose à des poursuites judiciaires.
La frontière entre euthanasie de convenance et euthanasie pour des raisons médicales peut cependant parfois être floue ; autant dire que le vétérinaire a un rôle clé à jouer dans ce processus. Plusieurs questions peuvent aider à clarifier la situation :
En outre , l’impact financier des frais médicaux dans le cas de maladies graves ou d'accidents peut pousser les propriétaires n’ayant pas souscrit une assurance santé animale à choisir une euthanasie plutôt que des soins coûteux.
En effet, certains propriétaires d’animaux n’ont pas les moyens de payer les frais médicaux de leur animal. Or un animal qui souffre par manque de soins verra son état s’aggraver. Si le vétérinaire refuse de procéder à l’euthanasie, il expose l’animal au risque de connaître un sort bien moins enviable, telle qu’une agonie lente et douloureuse si la maladie dégénère, faute de soins. Pire encore, le risque existe également que le propriétaire décide soudainement de se débarrasser de l’animal par ses propres moyens, que ce soit en l’abandonnant, situation générant un stress intense pour l’animal, surtout s’il est déjà amoindri, voire carrément en l’éliminant de manière cruelle, par noyade ou fusillade, comme cela se voit parfois encore dans les campagnes.
Le vétérinaire a donc le rôle délicat de juger au cas par cas du caractère éthique de l'euthanasie envisagée, dans le respect du bien-être animal.
Il est tout à fait naturel de se sentir bouleversé – voire abattu - par la mort d'un chat, en particulier si elle survient de manière brutale. Après tout, il était souvent un membre de la famille à part entière. Ne soyez pas gêné de montrer vos émotions – en particulier, le personnel vétérinaire s'attend à ce que vous soyez triste. Il faut du temps pour surmonter la perte d'un être cher et, bien que les réactions diffèrent, un mélange de sentiments - la tristesse, la solitude, parfois la colère - peut survenir.
Essayez de ne pas vous sentir coupable ou de vous blâmer : in fine, la décision d'euthanasier votre chat a été prise dans son intérêt, afin de lui éviter de souffrir. C’était très certainement la meilleure décision à prendre, qui vient confirmer à quel point vous l’aimiez, en acceptant de le voir partir de façon à lui épargner une fin de vie douloureuse.
Malgré cela, nombreuses sont les personnes qui se demandent si elles ont bien agi, et ressentent de la culpabilité suite à leur décision d’euthanasier leur chat. Il est normal de ressentir ce sentiment, mais cela va diminuer avec le temps, laissant peu à peu davantage la place aux bons souvenirs partagés avec votre compagnon et à la tranche de vie passée avec lui.