Qui n'a jamais été en présence de cette sympathique statuette de chat plus ou moins grande qui salue d’une patte les curieux croisant son chemin, dans une boutique, devant un temple ou un sanctuaire, ou bien chez un particulier ?
Mais que représente-elle réellement ? Quelle est son origine et que fait-elle posée là, dans les boutiques japonaises ou dans les maisons et commerces du monde entier ?
Le Maneki Neko, également nommé « chat porte-bonheur », est une statuette traditionnelle japonaise faite historiquement de céramique ou de porcelaine. L'objet se décline aujourd'hui dans d'autres matériaux (plastique, bois...), alors que son image se retrouve estampillée sur un nombre incalculable de produits (canettes de soda, emballages de ramen, souvenirs japonais...), tant il est populaire.
Littéralement, Maneki Neko peut se traduire par "chat qui invite/accueille" puisque maneki vient du verbe japonais maneku, inviter, et neko veut tout simplement dire chat. De fait, le Maneki Neko est souvent représenté par un chat qui lève une patte en signe d'accueil. On retrouve ainsi cet objet dans de nombreux foyers ou magasins japonais, la croyance populaire voulant que la statuette apporte avec elle la prospérité, la chance ou la richesse.
Apparues au Japon il y a de cela très longtemps, les statuettes des Maneki Neko font partie intégrante de l’histoire du pays et de son folklore, devenant au fur et à mesure des objets du quotidien. Pour autant, ses origines restent floues : si la première preuve documentée date des années 1870, il est vraisemblable que ses premières apparitions remontent en fait à l'ère Edo (1603-1867).
Les légendes autour de la petite statuette et de son origine première sont nombreuses, mais une en particulier est très populaire.
Cette dernière, prenant place durant l'ère Edo, met en scène un moine très pauvre qui était le gardien d'un temple dans la périphérie de Tokyo. Bon et généreux, il partageait sans compter le peu de nourriture qu'il avait avec un chat nommé Tama. Un jour de désespoir froid et pluvieux, tant la faim et la soif le tiraillaient, il s'endormit d'épuisement après avoir supplié le chat de les aider, lui et le temple. L'animal, perplexe, partit s'asseoir à l'entrée du temple, et se mit à se nettoyer, faisant sa toilette à l'aide de ses pattes.
Dans le même temps, après avoir chassé, le seigneur Naotaka Li se trouva obligé de s’abriter sous un arbre à cause de la pluie. Il aperçut alors au loin un chat qui semblait l’appeler avec sa patte. Intrigué, il s'approcha et se mit à l'abri dans le temple. Quelques instants plus tard, la foudre vint frapper son abri initial, l'arbre explosant sous l'impact. L'homme en conclut que ce chat lui avait sauvé la vie. Dès lors, il décida d'utiliser sa richesse et son influence pour améliorer la vie du moine et de l'animal, mais également pour restaurer le temple en désuétude.
À la mort du chat, on édifia une statue à son effigie, la patte levée en souvenir de cette fameuse rencontre. Les gens de la région, considérant que ce chat avait apporté richesse et bonne fortune à son propriétaire, en firent un symbole, plaçant des figurines de chat avec la patte levée dans leurs maisons ou leurs magasins.
Les statuettes créées à son effigie devinrent ainsi de véritables porte-bonheurs dans la croyance japonaise.
On considère que les Maneki Neko ont été inspirés par le bobtail japonais, une race de chat originaire de l'archipel, réputé pour son pelage tricolore et sa queue courte. La couleur de son pelage est d'ailleurs nommée mi-ke en japonais, ce qui signifie « triple fortune ».
La statuette du Maneki Neko est souvent représentée une ou deux pattes levées. Selon la patte qui est levée, la signification peut varier. Ainsi, si c’est la patte de droite qui est levée, on croit que cela apporte la richesse et la chance. Si, au contraire, c'est celle de gauche qui est levée, cela crée une atmosphère de convivialité dans la boutique où il est présent, attirant ainsi les clients.
Et lorsque les deux pattes sont levées en même temps, on dit que cela apporte la protection. Plus rarement, il est possible de trouver des statuettes de Maneki Neko les quatre pattes levées : ce sont celles qui apporteraient le plus de bonnes choses.
Il existe aujourd'hui des Maneki Neko mécaniques qui abaissent et lèvent la patte, mettant ainsi en mouvement le geste de bienvenue (même si, chez les Occidentaux, ce geste de la main du haut vers le bas est plus vu comme un au revoir que comme un signe de bienvenue).
En plus d'avoir des différences au niveau des pattes levées ou baissées, les Maneki Neko peuvent se présenter sous divers coloris. Ces couleurs ont toutes une signification particulière, et il est bon de le savoir avant de s'en procurer un :
Chaque Maneki Neko aura ainsi une influence particulière dans la vie privée ou professionnelle de son heureux propriétaire, en fonction de sa couleur et la position de ses pattes.
Le bobtail japonais, comme expliqué plus haut, a inspiré par son pelage tricolore les couleurs des Maneki Neko. Tout comme la statuette dont il est l'effigie, cette race est considérée au Japon comme un symbole de l'amitié et un porte-bonheur.
On trouve en outre au Japon une autre légende qui serait pour sa part liée aux origines mêmes du bobtail japonais : le bakeneko, ou monstre-chat. Ce chat fantôme, lié au folklore japonais, serait un esprit métamorphe hantant les foyers tout en projetant des boules de feu. Il est décrit généralement comme ayant l'apparence d'un chat ordinaire à très longue queue.
L'une des légendes concernant les bakeneko conterait les origines du bobtail japonais. Selon elle, un chat qui se réchauffait près d'un feu s'y brûla la queue. Affolé, la queue en feu, le chat parcourut toute la ville, détruisant un grand nombre d'habitations par les flammes. Pour que cela ne se reproduise plus, l'Empereur ordonna alors que tous les chats aient dorénavant la queue courte.
Si vous n'en avez pas encore, pourquoi ne pas craquer pour un Maneki Neko ?
Après tout, que l’on y croie ou non, il n’y a rien à perdre à se procurer une de ces mignonnes statuettes qui peuvent redonner le sourire rien qu’en les regardant.