Les origines du Maine Coon
Race naturelle originaire du nord-est des Etats-Unis, et plus précisément de l’Etat du Maine, dont il est le « chat officiel » depuis 1985, le Maine Coon est connu depuis le 19ème siècle. Toutefois, ses origines exactes ne sont pas claires, et de nombreuses légendes plus ou moins farfelues l’entourent.
La plus répandue, mais aussi la moins crédible, est à l’origine de son nom : le mythe expliquant qu’il résulte du croisement entre des chats domestiques et des ratons laveurs sauvages (« Raccoons » ou « Coons », en anglais) est fort sympathique, mais génétiquement impossible.
Une autre théorie populaire raconte que le Maine Coon descend de six Angoras Turcs appartenant à la reine de France Marie-Antoinette (1755-1793). Préparant sa fuite de France à la suite de la Révolution francaise, elle les aurait confiés au soin d’un certain capitaine Nathaniel Clough, qui leur aurait ensuite fait traverser l’Amérique pour les ramener à Wiscasset, dans l’Etat du Maine. La reine n’ayant pas pu fuir et récupérer ses chats, ceux-ci restèrent donc dans le Maine et commencèrent à se reproduire avec des félins locaux, donnant naissance à cette race.
Bien que peu probable, cette théorie reste néanmoins crédible. En effet, il est aujourd’hui largement accepté que le Maine Coon est le fruit de croisements entre des chats à poil court présents sur le territoire nord-américain et des chats à poil long venus d’Europe. Néanmoins, faute de preuves réelles, il est impossible de savoir si ces chats sont venus avec les Vikings norvégiens du 11ème siècle (ce qui expliquerait leur ressemblance frappante avec le Chat des forêts norvégiennes), avec les marins anglais au 19ème siècle (tel le capitaine Charles Coon) ou avec les pêcheurs de Nouvelle-Angleterre à la même époque.
La reconnaissance du Maine Coon
Quelle que soit son origine exacte, dès le tout début du 19ème siècle, les fermiers et pêcheurs du Maine appréciaient déjà les talents de chasseur de souris et autres rongeurs du Maine Coon. Utile et solide, ce chat résistant au froid commença à être présenté dans les expositions agricoles locales à partir des années 1850.
Les premières références au Maine Coon apparurent en 1861 et portèrent sur un chat blanc et noir nommé Captain Jenkins of the Horse Marines. En 1895, un Maine Coon femelle nommé Cosey fut présenté à la première exposition féline d’Amérique du Nord, tenue au Madison Square Garden de New York ; il y remporta un collier d'argent gravé à son nom, ainsi que le titre de « Best in Show ».
Cependant, la popularité du Maine Coon fut grandement mise à mal au début du 20ème siècle par l’émergence de races plus exotiques comme le Persan ou le Siamois, et son déclin fut si brutal qu’au début des années 50, la race fut déclarée éteinte. Cette affirmation était prématurée et exagérée, mais elle permit aux amoureux de ce chat de prendre conscience de la gravité de la situation. Sous l’impulsion de Ethylin Whitemore, Alta Smith et Ruby Dryer fut créé le Central Maine Cat Club, qui fit de nombreux efforts pour la promouvoir lors de différents concours et expositions, et en rédigea un premier standard en 1960.
Suivirent alors la reconnaissance officielle par la Cat Fanciers Association (CFA) américaine en 1976, The International Cat Association (TICA) en 1979, la Fédération Internationale Féline (FIFé) en 1982 puis par le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique en 1993. Ainsi, en à peine quelques décennies, non seulement le Maine Coon renaquit de ses cendres, mais il se retrouva même propulsé parmi les races de chats les plus populaires au monde.
La popularité du Maine Coon dans le monde
Présent depuis de nombreuses années dans le Top 5 des races de chat les plus populaires aux Etats-Unis, le Maine Coon fait désormais également partie des chats les plus courants en Europe. Par exemple, en Grande-Bretagne, il est désormais solidement installé là aussi dans le top 5 des races les plus populaires du pays.
Mais c’est surtout en France que son succès a été le plus fulgurant : depuis 2011, il est la race de chat la plus populaire auprès des Français. Année après année, il finit même par creuser un véritable fossé par rapport à ses poursuivants : avec près de 14.000 enregistrements au Livre Officiel des Origines Félines en 2018 (contre presque trois fois moins pour le Sacré de Birmanie, le premier de ses poursuivants), il représente à lui seul plus du tiers des nouvelles naissances enregistrées dans l'année. En outre, on compte dans l’Hexagone plus de 2.500 élevages de Maine Coon actifs, c’est-à-dire ayant enregistré au moins une portée au cours des deux dernières années.