Le diabète est non seulement un fléau chez les êtres humains, mais il peut également toucher les animaux domestiques. Il est loin d'être rare chez le chat, et nécessite une prise en charge rapide ainsi qu'une surveillance régulière.
Quels sont les différents types de diabète chez le chat ? À quoi cette maladie est-elle due ? Comment soigner un chat diabétique ? Quelle est son espérance de vie ?
Le diabète sucré, couramment abrégé en diabète, est une maladie caractérisée par une hyperglycémie chronique, c'est-à-dire un taux trop élevé de glucose (sucre) dans le sang sur une longue durée. Il ne s'agit donc pas d'une simple hyperglycémie ponctuelle, qui peut survenir par exemple à la suite d'un repas riche en glucides. Ces excès de glucose sont néfastes pour l'organisme et causent divers problèmes de santé parfois graves.
Il s'agit d'une maladie connue depuis très longtemps chez l'être humain, puisque certains écrits datant du 16ème siècle avant notre ère faisaient déjà mention de malades présentant des symptômes très similaires. La première utilisation du mot "diabète" remonte aux alentours du 2ème siècle : il s'agit d'un mot grec signifiant « qui passe à travers ». Il a vraisemblablement été choisi en référence au fait que les patients diabétiques semblent traversés par l'eau, dans la mesure où ils boivent et urinent beaucoup. Il existe d'autres types de diabète (notamment le diabète insipide), qui n'ont pas les mêmes causes mais présentent des symptômes très proches.
Si les premiers cas de diabète humain datent donc de plusieurs millénaires, la maladie semble relativement peu présente dans le règne animal. Elle touche néanmoins aussi le chien et le chat domestiques, la première mention de diabète félin remontant d'après l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort (France) à 1916.
Dans l'ensemble, le diabète touche en moyenne 1 chat sur 400, ce qui est loin d'être négligeable - sachant que la maladie est probablement sous-diagnostiquée. Les spécialistes de la question s'accordent à dire que le nombre de chats atteints est en constante augmentation depuis plusieurs décennies, probablement en raison d'un mode de vie de plus en plus sédentaire et de la quantité importante de glucides dans l'alimentation industrielle, qui sont deux facteurs de risque.
La prévalence du diabète chez le chat est toutefois sans commune mesure avec celle chez l'humain. En effet, d'après une étude intitulée « National, regional, and global trends in fasting plasma glucose and diabetes prevalence since 1980: systematic analysis of health examination surveys and epidemiological studies with 370 country-years and 2·7 million participants » et publiée en 2011 dans la revue The Lancet, celle-ci atteint 10% - avec des écarts majeurs entre les pays.
La quantité de glucose présente dans le sang (glycémie) est régulée par divers mécanismes afin qu'elle ne soit ni trop faible, ni trop importante. Chez un chat en bonne santé, elle se situe aux alentours de 1 gramme / litre de sang lorsqu'il est à jeun.
Cette régulation se fait de manière hormonale. En effet, lorsque la glycémie est trop faible, certaines hormones telles que le cortisol (généralement qualifié d'hormone du stress), l'adrénaline et le glucagon ont pour effet d'augmenter la concentration de glucose dans le sang. À l'inverse, lorsqu'elle est trop élevée, le pancréas produit une hormone appelée insuline, qui incite les cellules adipeuses, le foie et certains muscles à absorber le glucose sanguin afin d'en réduire la quantité.
Il arrive toutefois que dans certains cas, la machine se dérègle : le glucose se retrouve alors soit en quantité trop faible (on parle dans ce cas d'hypoglycémie), soit en quantité trop importante (hyperglycémie). Lorsque l'hyperglycémie devient chronique, c'est-à-dire qu'elle n'est pas ponctuelle mais dure dans le temps, diverses conséquences néfastes pour l'organisme surviennent : c'est ce que l'on appelle le diabète sucré, couramment abrégé en diabète.
Les causes du diabète chez le chat pouvant être diverses, les scientifiques ont mis en place une classification qui opère une distinction entre deux catégories de diabète : le diabète de type 1 et le diabète de type 2.
Le diabète de type 1 est dû à un manque d'insuline dans l'organisme, le pancréas n'en produisant pas suffisamment pour permettre une bonne régulation de la glycémie. Il est parfois qualifié de diabète insulino-dépendant, à l'instar de son équivalent chez l'être humain. Certains spécialistes remettent toutefois en cause le bien-fondé de cette appellation dans le cas de l'animal.
Comme chez l'Homme et contrairement à ce qu'on constate chez le chien, le diabète de type 1 est plutôt rare chez le chat. En effet, d'après une étude intitulée « Current Understanding of Feline Diabetes: Part 1, Pathogenesis » et publiée en 1999 dans la revue Journal of Feline Medicine and Surgery, il ne représente que 5 à 20% des cas.
Quoi qu'il en soit, le défaut d'insuline qui caractérise le diabète de type 1 peut lui-même être causé par :
Contrairement au diabète de type 1, le diabète de type 2 est dû non pas à une faible quantité d'insuline, mais à un manque d'efficacité de celle-ci : les cellules censées absorber les excès de glucose dans le sang perdent peu à peu leur sensibilité et réagissent donc moins à la présence de cette hormone. Par analogie à la classification établie chez l'être humain, ce type de diabète a longtemps été qualifié de non insulino-dépendant, mais cette appellation est désormais remise en cause dans le cas du chat. Certains continuent toutefois de l'utiliser.
Le diabète de type 2 est particulièrement fréquent chez les chats en surpoids voire obèses, car du fait des grandes quantités de graisses présentes dans leur organisme, leurs muscles et cellules ont tendance à se tourner en priorité vers les lipides plutôt que vers le glucose pour obtenir l'énergie nécessaire à leur fonctionnement.
Le surpoids n'est toutefois pas la seule cause possible du diabète de type 2, puisque ce dernier peut aussi être dû à un manque d'exercice chronique ou à la prise de certains médicaments (notamment les corticoïdes et les progestatifs, ces derniers étant notamment utilisés comme contraceptifs pour chat).
Il existe également une prédisposition génétique, en particulier chez le Burmese Anglais : bien que les gènes impliqués n'aient pas encore été identifiés, différentes études ont mis en évidence une prévalence importante du diabète au sein de la race. C'est le cas notamment de celle intitulée « Over representation of Burmese cats with diabetes mellitus » et publiée en 2008 dans la revue scientifique Australian Veterinary Journal.
Quelle que soit la cause du diabète de type 2, l'organisme est moins sensible à l'insuline qu'il devrait l'être, si bien que les excès de glucose mettent de plus en plus de temps à disparaître. Le pancréas compense ce manque de réactivité en produisant toujours plus d'insuline. Malheureusement, cette sur-sollicitation des cellules chargées de fabriquer l'hormone finit par les épuiser et par causer leur mort. À terme, le pancréas perd donc sa capacité à produire de l'insuline en quantité suffisante. Ainsi, il existe un risque non négligeable que le diabète de type 2 évolue vers un diabète de type 1.
Comme chez l'être humain, le diabète du chat est une maladie silencieuse, dans la mesure où elle se développe pendant plusieurs mois (voire années) sans être visible. Il existe donc une phase asymptomatique, de durée plus ou moins longue.
Lorsqu'ils finissent par apparaître, les premiers symptômes du diabète sont facilement reconnaissables et typiques de la maladie. Mais si rien n'est fait, l'excès de glucose dans le sang dégrade progressivement l'organisme et occasionne des complications sévères.
Le diabète étant une maladie silencieuse, les premiers symptômes peuvent mettre longtemps avant d'être visibles. Pendant tout ce temps, le chat est donc asymptomatique.
Le diabète débute très tôt, lorsque la glycémie à jeun commence à dépasser régulièrement 1,5 g/L, alors qu'elle devrait plutôt se situer autour de 1 g/L. On parle alors d'hyperglycémie.
La maladie n'est pas encore visible à ce stade, même si une prise de sang du chat permet de la détecter. Une analyse d'urines ne donne quant à elle aucun résultat, car les mictions sont toujours normales. En effet, tant que la glycémie ne dépasse pas environ 2,2 g/L, les reins parviennent à « retenir » tout le glucose présent dans le sang et à l'empêcher de partir dans la vessie puis les urines.
Une fois que la glycémie commence à dépasser environ 2,2 g/L, les reins du chat sont dépassés et ne peuvent contenir tout le glucose présent dans le sang : ils en éliminent donc une partie dans les urines.
À partir de ce stade apparaît donc une glycosurie (c'est-à-dire une quantité anormale de sucre dans les urines), qu'il est possible de détecter à l'occasion d'une analyse d'urines. Pour autant, il n'y a toujours pas réellement de symptôme : le volume et la fréquence des mictions sont toujours normaux, tandis que la prise de boisson reste stable.
Les premiers symptômes du diabète du chat commencent à se manifester lorsque la glycémie atteint environ 3 g/L de sang.
Lorsque le taux de glucose dans le sang dépasse les 3 g/L, les urines sont très chargées en sucre : elles sont donc plus denses et plus épaisses que d'habitude.
En parallèle, on observe une polyurie, c'est-à-dire une augmentation de la fréquence et du volume des mictions. Ceci est dû au fait que le glucose possède la capacité d'"attirer" l'eau : lorsqu'il est très présent dans les urines, il augmente donc le volume de celles-ci en attirant à lui l'eau située dans les cellules alentour. Concrètement, la litière du chat doit alors être changée beaucoup plus souvent, car l'animal urine davantage.
En parallèle, il se met à boire beaucoup plus que d'habitude, de manière à compenser ces pertes en eau : c'est ce que l'on appelle la polydipsie.
Contrairement au chien, le chat est connu pour être un animal plutôt gourmet, qui mange de petites quantités à chaque fois et peut se montrer assez difficile avec la nourriture. Toutefois, lorsqu'il devient diabétique, il n'est pas rare de le voir se transformer en véritable petit ogre. Son appétit est augmenté, et il donne l'impression d'avoir toujours faim : c'est ce que l'on appelle la polyphagie.
Ce symptôme est lié au fait que c'est l'absorption du glucose par certaines zones du cerveau du chat qui provoque le sentiment de satiété. Par conséquent, chez un sujet diabétique, l'incapacité de l'organisme à utiliser le glucose présent dans le sang retarde l'apparition de la sensation de satiété : l'animal mange donc plus que d'habitude, car il conserve plus longtemps le sentiment de faim.
Surprenamment, la polyphagie n'a pas forcément pour conséquence une prise de poids : cela peut être le cas au début du diabète, mais au bout d'un certain temps, il n'est pas rare d'observer l'effet inverse et de constater que le chat maigrit beaucoup.
La raison principale de cette perte de poids importante est que l'insuline contribue au maintien des tissus musculaires et graisseux dans l'organisme : si elle se raréfie ou si elle devient inefficace, cela se traduit par une fonte musculaire et adipeuse, en dépit de la prise augmentée de nourriture.
Les symptômes évoqués précédemment sont caractéristiques du diabète chez le chat : ce sont les premiers à apparaître, et donc ceux qui permettent de se rendre compte que quelque chose ne va pas. Par la suite, la quantité importante de sucre dans le sang peut également entraîner diverses complications parfois irréversibles.
L'acido-cétose est une des conséquences les plus graves du diabète chez le chat.
Elle consiste en une accumulation de déchets appelés corps cétoniques, qui sont produits lors de la dégradation des lipides par l'organisme. En effet, les tissus et les muscles ne pouvant plus tirer leur énergie dans le glucose, ils se tournent de préférence vers les graisses stockées dans le corps : la quantité de graisses diminue (d'où un amaigrissement) et la quantité de déchets augmente. Ces derniers sont normalement éliminés par les reins, mais lorsqu'ils deviennent trop nombreux, ils s'accumulent dans le sang et l'acidifient, ce qui provoque divers problèmes de santé dans tout le corps.
Ainsi, un chat souffrant d'acido-cétose diabétique subit une dégradation de son état général : il perd l'appétit, est apathique, ne fait plus sa toilette, a des diarrhées et/ou des vomissements (ce qui augmente la déshydratation causée par les mictions plus importantes). Son haleine peut aussi avoir une odeur fruitée. Lorsque l'acido-cétose est très marquée, l'animal peut tomber dans le coma et même mourir.
La neuropathie est une complication du diabète relativement fréquente chez le chat et l'Homme, alors qu'elle est très rare chez le chien. Elle se caractérise par une perte de sensibilité des membres postérieurs (parfois aussi des membres antérieurs) liée à une dégradation des nerfs causée par l'excès de glucose. Cette perte de sensibilité peut être temporaire ou permanente, selon la gravité de l'atteinte.
Un chat atteint de neuropathie présente plusieurs symptômes typiques : une capacité de saut réduite, de l'ataxie (c'est-à-dire des difficultés de coordination des membres), une faiblesse dans les pattes arrière et/ou une plantigradie (le chat marche sur la plante des pieds plutôt que sur ses doigts).
D'après l'École Nationale Vétérinaire d'Alfort (France), un peu moins de 10% des chats diabétiques seraient concernés par cette complication.
Contrairement à ce que l'on observe chez le chien ou chez l'être humain, la cataracte est assez rare chez le chat diabétique.
Ce dernier est toutefois lui aussi sujet à certains problèmes oculaires liés à l'accumulation de glucose dans les petits vaisseaux sanguins des yeux. C'est notamment le cas de la rétinopathie, qui correspond à une atteinte de la rétine.
Parmi les signes visibles de cette affection, on peut citer une baisse de la vision (le chat se cogne souvent et a du mal à se repérer) ainsi que des hémorragies oculaires, car le glucose fait éclater des petits vaisseaux sanguins à force de s'y entasser.
En plus de l'acido-cétose, la neuropathie et certains problèmes oculaires, un chat atteint de diabète risque divers autres problèmes :
Il est facile de reconnaître un chat diabétique une fois que les premiers symptômes (soif intense, augmentation des urines...) sont apparus, car ces derniers sont aisément reconnaissables - en particulier si l'animal passe beaucoup de temps en intérieur.
Ils ne sont toutefois pas suffisants pour établir un diagnostic précis du diabète et surtout pour savoir à quel stade en est la maladie. Le vétérinaire procède donc à une prise de sang ainsi qu'à une analyse d'urines, l'objectif étant de quantifier à la fois l'hyperglycémie et la glycosurie.
Le plus souvent, le diabète chez le chat est la conséquence directe d'un surpoids prononcé, voire d'une obésité. Si ce n'est pas le cas, le professionnel peut effectuer des examens complémentaires afin d'en déterminer l'origine.
Une fois que le diabète devient symptomatique, il est très rare que le chat malade guérisse de lui-même. La situation tend même plutôt à se dégrader, car la glycémie élevée engendre à terme toutes sortes de problèmes de santé, dont certains favorisent l'apparition de complications plus graves.
Une fois la maladie diagnostiquée, il est donc important d'entamer un traitement le plus rapidement possible afin de limiter le risque de conséquences irréversibles. La nécessité d'agir sans attendre est d'autant plus que grande qu'à la différence du chien, le taux de rémission est important chez le chat, d'autant plus si le traitement est commencé tôt.
Bien que chez le chat le diabète soit très souvent de type 2 et non de type 1, une insulinothérapie (c'est-à-dire l'administration quotidienne d'insuline) est très souvent nécessaire au moins dans un premier temps, afin de stabiliser l'état de l'animal.
Il existe essentiellement deux types d'insuline utilisables chez le chat, qui ont des durées d'action différentes :
Le type d'insuline et le dosage correspondant sont décidés par le vétérinaire, en fonction des symptômes constatés et de l'état d'avancement de la maladie. Il ne faut en aucun cas prendre l'initiative de les changer sans son assentiment préalable, car un mauvais dosage peut avoir de très graves conséquences pour l'animal. En effet, une administration trop importante entraîne une hypoglycémie qui, dans les cas les plus extrêmes, peut causer la mort.
L'insuline se présente sous forme de flacons et s'administre habituellement par injections sous-cutanées. En effet, comme il s'agit d'une molécule fragile, elle se dégrade facilement, ce qui explique qu'il est difficile de l'administrer par voie orale.
Contrairement au chien, il n'est pas forcément nécessaire d'effectuer plus d'une piqûre par jour pour obtenir des résultats satisfaisants. Malgré tout, la fréquence reste telle qu'il ne saurait être question de faire faire les injections par un vétérinaire : c'est donc au maître de s'en charger au quotidien. L'administration est effectuée généralement le matin, peu après le repas. Heureusement, le fait que les piqûres ne soient pas douloureuses pour l'animal facilite grandement les choses.
L'insuline doit impérativement être conservée au réfrigérateur, car elle se dégrade facilement si elle est exposée à la chaleur. Pour réaliser une injection, il faut commencer par homogénéiser le produit en retournant délicatement le flacon plusieurs fois, sans pour autant le secouer pour ne pas dégrader le contenu. Les injections sont à effectuer à l'aide d'une seringue ou d'un stylo injecteur avec aiguille à usage unique.
La dose quotidienne à injecter évolue dans le temps et a notamment tendance à diminuer nettement au bout de quelques semaines. Il faut donc faire des visites de contrôle régulières chez le vétérinaire afin que celui-ci ajuste le dosage chaque fois que cela s'avère nécessaire. Le maître ne doit surtout pas prendre l'initiative de modifier le volume ou la fréquence des injections lui-même, sous peine de rendre son animal gravement malade.
Le traitement d'un chat diabétique à base d'insuline est non seulement contraignant, mais aussi coûteux.
En effet, même si les doses quotidiennes sont moins conséquentes que chez le chien ou l'Homme, le coût cumulé des flacons, des seringues et du suivi vétérinaire a tôt fait d'atteindre une cinquantaine d'euros par mois. Ce montant varie bien sûr selon les cas : plus l'animal a besoin d'insuline, plus le budget est élevé. Heureusement, dans bon nombre de cas, le traitement peut être fortement allégé - voire interrompu - au bout de quelques semaines à quelques mois.
Cela étant, pour éviter les mauvaises surprises, il est toujours possible de souscrire une assurance santé pour son chat. En effet, certaines formules prennent en charge tout ou partie des dépenses liées au traitement du diabète. C'est donc un point qui peut mériter d'être examiné lors du choix d'une offre pour assurer son animal, sachant qu'il faut aussi prendre garde aux possibles exclusions. Par exemple, le chat ne doit pas être déjà diabétique avant la souscription du contrat, et ce dernier prévoit généralement un délai de carence.
Même si l'insulinothérapie est généralement efficace pour gérer les symptômes du diabète, elle s'accompagne nécessairement d'un changement d'alimentation du chat afin de stabiliser sa glycémie. C'est d'autant plus important que la maladie apparaît généralement à la faveur d'une obésité, : une alimentation saine peut alors permettre de la faire disparaître en favorisant le retour à un poids normal.
Le régime alimentaire à mettre en place dépend de chaque animal et de chaque cas, mais dans l'ensemble, il doit surtout contenir des protéines de haute qualité et limiter les apports en sucres rapides. Les aliments industriels de qualité standard sont donc à éviter, car ils contiennent généralement beaucoup de glucides peu digestes. Mieux vaut opter pour d'autres types de produits, comme par exemple des croquettes pour chats bio sans céréales.
Quoi qu'il en soit, c'est au vétérinaire de définir le régime alimentaire idéal : le maître doit ensuite impérativement s'y tenir, car son animal ne peut rester en bonne santé que si les injections d'insuline sont correctement dosées par rapport au glucose apporté par la nourriture.
Par ailleurs, même si l'animal guérit et n'est plus diabétique, le régime doit généralement être conservé à vie pour éviter les rechutes, qui sont quasi inévitables en cas de retour à l'alimentation précédente.
Enfin, il est inutile et même dangereux de tenter de priver d'eau un chat diabétique pour tenter de réduire les mictions : en effet, il boit beaucoup car il urine beaucoup, et non l'inverse. Une réduction de la prise d'eau pourrait causer une grave déshydratation, voire provoquer sa mort. De toute façon, la polydipsie et la polyurie disparaissent d'elles-mêmes au fur et à mesure que le traitement fait ses effets.
Dans la mesure où le chat est beaucoup plus souvent atteint de diabète de type 2 que de type 1, il ne souffre pas en général d'un défaut de production d'insuline (en tout cas dans un premier temps) mais d'un problème d'inefficacité de celle-ci, qui est très souvent dû à un surpoids prononcé. Par conséquent, en parallèle du changement d'alimentation et à la place de l'insuline, le vétérinaire recommande parfois l'utilisation de médicaments hypoglycémiants.
Ces derniers permettent à la fois de stimuler la production d'insuline au niveau du pancréas et/ou d'améliorer l'efficacité de celle-ci dans l'organisme. Ils sont administrés sous forme de comprimés à donner deux fois par jour (un le matin et un le soir), à l'occasion des repas. Comme pour l'insulinothérapie, ils nécessitent un suivi régulier chez le vétérinaire afin de s'assurer que la glycémie se stabilise.
Leur efficacité est toutefois assez variable d'un animal à l'autre, puisque seuls 30% des chats y répondraient favorablement. En outre, comme le souligne l'étude intitulée « Transient clinical diabetes mellitus in cats: 10 cases (1989-1991) » publiée en 1999 dans le Journal of Veterinary Internal Medicine, ils sont susceptibles de provoquer des effets secondaires plus ou moins sérieux tels que des vomissements, une hypoglycémie ou des troubles hépatiques.
De fait, ce type de traitements ne sont généralement utilisés que dans les cas de diabète peu avancés et sans complications apparentes. S'ils échouent, ils sont remplacés par un traitement classique à base d'insuline.
Le propriétaire d'un chat diabétique doit garder certaines choses en tête pour réduire le risque de complications graves et au contraire maximiser les chances de guérison de son animal :
De manière générale, un chat atteint de diabète ne guérit pas, même avec un traitement. Il faut donc le plus souvent le traiter à vie : c'est le meilleur moyen de lui assurer une qualité de vie à peu près normale.
Le traitement à base d'insuline est assez contraignant en raison du nombre d'injections à réaliser, mais il limite fortement les symptômes et le risque de complications. C'est pourquoi il est important de le mettre en place le plus tôt possible, avant que des complications graves ne surviennent.
S'il est administré correctement et se montre efficace, l'espérance de vie d'un chat atteint de diabète est proche de celle d'un chat en bonne santé. Il doit toutefois pour cela être mis en place avant l'apparition de complications, et doit s'accompagner d'une bonne hygiène de vie.
Dans la mesure où le surpoids est le principal facteur de prédisposition au sein de la gent féline, la meilleure chose à faire pour empêcher son chat de devenir diabétique consiste à veiller toute sa vie durant à ce qu'il ne s'éloigne jamais trop de son poids idéal.
Cela implique donc notamment de lui offrir une alimentation adaptée à ses besoins nutritionnels (c'est-à-dire ni trop riche, ni trop pauvre), de s'assurer qu'il fait un minimum d'exercice chaque jour (sauf contre-indication médicale, évidemment) et de le peser régulièrement pour surveiller l'évolution de son poids dans le temps. C'est particulièrement important lorsqu'on possède un chat prédisposé à l'embonpoint, comme c'est le cas de certaines races ou de ceux vivant en intérieur. Quant aux propriétaires de Burmese Anglais, leur vigilance doit être d'autant plus constante que cette race est particulièrement sujette tant à l'obésité qu'au diabète.
Pour autant, il ne faut pas croire que la prévention du surpoids permet de garantir un risque zéro, car certains chats domestiques développent un diabète pour d'autres raisons que l'obésité. Il s'agit certes d'un cas de figure minoritaire, mais non moins réel. Veiller à ce que son animal conserve un poids approprié réduit donc fortement le risque de diabète, mais ne le fait pas totalement disparaître.
Le diabète est une maladie hormonale relativement fréquente chez le chat, et qui touche surtout les sujets obèses. Comme il peut avoir de très graves conséquences sur la santé, il doit être traité rapidement. C'est d'autant plus important que les chances de rémission totale ne sont pas négligeables si la prise en charge est rapide.
Mais comme souvent, la meilleure solution consiste à limiter les risques qu'il tombe malade, en lui offrant un mode de vie sain et en veillant à ce qu'il garde la ligne toute sa vie.