Abandonner son chat : raisons, risques et solutions

Un chat abandonné au milieu d'une route

Bien que le chat soit un animal de compagnie très populaire dans les ménages, les abandons demeurent nombreux - les multiples refuges et associations d'aide aux chats en détresse qui recueillent les individus sans foyer en témoignent. Il faut dire que certains estiment que dans certaines circonstances, l’abandon est la seule solution.


Voici donc un tour d'horizon des principales raisons conduisant à abandonner son chat, et les alternatives qui existent pour éviter cette issue dramatique.

Qu'est-ce qu'un abandon ?

Un chat abandonné dans la rue

On parle d'abandon d'un animal lorsque la personne qui en a la charge (c'est-à-dire son maître), prend la décision de le délaisser en toute connaissance de cause : il refuse notamment de le nourrir, le soigner, le garder à son domicile... L'abandon est donc différent de la perte ou de la fugue du chat, puisqu'il s'agit d'un acte délibéré de la part du propriétaire.

 

Abandonner un chat ou tout autre animal domestique est considéré comme un acte de cruauté en France, en Belgique, en Suisse, au Canada et dans beaucoup d'autres pays. À ce titre, il est passible de poursuites judiciaires. Malheureusement, comme les témoins et/ou preuves font souvent défaut, les propriétaires qui abandonnent leurs animaux sont rarement retrouvés et sanctionnés.

Le bilan des abandons de chats

L'abandon des animaux de compagnie en général et des chats en particulier constitue un véritable problème dans beaucoup de pays. Le bilan exact est impossible à dresser, car beaucoup de propriétaires se "débarrassent" de leur animal de façon sauvage, dans la nature. Néanmoins, les estimations réalisées par les associations permettent de se faire une idée de l'ampleur du phénomène...

Le nombre de chats abandonnés en France

Trois petits chatons abandonnés dans la rue

Le nombre de chats et chiens abandonnés en France tous les ans est évalué à 100.000 par les associations, c'est-à-dire en moyenne plus de 11 par heure. La période estivale représenterait à elle seule 60.000 abandons, soit plus de la moitié du total annuel.

 

Si ces chiffres sont avérés, ils feraient de la France la championne d'Europe de l'abandon. Cela s'explique toutefois en partie par le fait que le nombre de chiens et chats dans le pays est important : l'enquête intitulée « Les chiffres de la population animale en France » et réalisée l'institut français de sondages Kantar TNS pour le compte de la FACCO (Fédération des Fabricants d'Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers) estime qu'ils sont plus de 20 millions.

 

La Société de Protection des Animaux (SPA), qui fait figure de référence dans l'Hexagone, recueille à elle seule environ 40.000 animaux chaque année, dont 10.000 pendant l'été.

Le nombre de chats abandonnés en Belgique

Un chat tricolore abandonné dans la rue

Bien que la Belgique compte "seulement" 4 millions de chats et de chiens domestiques, le nombre d'animaux abandonnés chaque année n'est même pas deux fois moindre qu'en France.

 

En effet, d'après une évaluation du ministère de l'Environnement (qui est notamment en charge du bien-être animal), environ 32.000 chats et 25.000 chiens sont abandonnés par leurs maîtres tous les ans (soit environ 165 chaque jour) et recueillis par la centaine de refuges que compte le pays.

 

Ces derniers ont toutefois du mal à gérer ces afflux : ainsi, même s'ils sont parvenus à réduire ce chiffre depuis, le ministère de l'Environnement évaluait à environ 11.000 chats et 2.500 chiens le nombre d'individus qu'ils ont dû euthanasier en 2013, faute de moyens suffisants pour les prendre en charge...

Le nombre de chats abandonnés en Suisse

Un chat dort dans la rue

Même si la Suisse est réputée pour être particulièrement sensible à la question du bien-être animal, elle n'échappe pas au phénomène des abandons de chats et de chiens. En effet, environ 10.000 chats et 8.000 chiens sont recueillis par des refuges chaque année, d'après la Protection Suisse des Animaux (PSA).

 
Certes, une légère amélioration a été constatée depuis le début des années 2010, mais le nombre d'abandons reste trop important pour permettre une bonne prise en charge de chaque animal. La PSA déclarait par exemple que plus de 1.200 animaux avaient été euthanasiés ou étaient morts dans des refuges en 2014...

Le nombre de chats abandonnés au Québec

Un chat abandonné dort sur un banc public

En Amérique du Nord en général et au Canada en particulier, la situation n'est pas beaucoup plus glorieuse qu'en Europe.

 

Les associations de protection animale présentes au Québec estiment en moyenne à 500.000 le nombre d'animaux abandonnés chaque année dans cette seule province, dont 50.000 rien que pour la région de Montréal. Le Québec serait ainsi la province canadienne où le taux d'abandons est le plus élevé, avec un nombre 5 fois plus élevé qu'en France, alors que celui des d'animaux de compagnie y est 6 fois moindre.

 

Si ces chiffres atteignent des records, ce n'est peut-être pas par hasard. En effet, les associations locales considèrent la législation québécoise en matière de protection des animaux comme étant insuffisante, voire franchement laxiste.

Les motifs d'abandon de chat

Les motifs avancés pour justifier d'abandonner son chat sont très variés, les maîtres ne manquant pas d'imagination pour expliquer leur acte. Certaines causes d'abandons sont toutefois plus souvent invoquées que d'autres.

Les abandons de chats pendant les vacances

Un chat dans sa cage de transport à côté d'une valise

Tous les ans, les départs en vacances s'accompagnent d'une explosion du nombre d'abandons de chats et de chiens, en particulier en juillet et août. À titre d'exemple, en France, ils représenteraient plus de la moitié du total annuel.

 

La raison principale de ce comportement semble être que certains maîtres qui ne savent pas que faire de leur compagnon pendant les vacances préfèrent l'abandonner (quitte à en adopter un autre à leur retour) plutôt que de trouver une solution de garde ou de l'emmener avec eux.

Les abandons de chats liés aux problèmes de comportement

Un chat gris rayé fait ses griffes sur un canapé dans un salon

Les problèmes de comportement font aussi partie des raisons les plus fréquentes pour lesquelles des chats sont abandonnés. Le plus souvent, il s’agit de problèmes assez communs : malpropreté, miaulements persistants, agressivité, destructions dans la maison, etc.

 

Ils résultent souvent d'une incompatibilité entre les besoins de l'animal et le mode de vie qui lui est offert. C'est ce qui se passe par exemple lorsqu'on garde enfermé dans un appartement un animal qui a besoin d'espace et de liberté, ou lorsqu'on laisse seul toute la journée un chat qui supporte mal la solitude et a besoin d'attention. Son mal-être se traduit alors par divers problèmes de comportement qui agacent son propriétaire, ce qui exacerbe encore les tensions : un cercle vicieux s'installe alors.

 

La plupart des problèmes de comportement peuvent être corrigés, mais les maîtres manquent parfois de connaissances suffisantes ou de motivation pour prendre les mesures appropriées. Ils n'ont pas non plus forcément le réflexe de consulter un comportementaliste félin, professionnel spécialiste du comportement des chats, qui pourrait leur venir en aide.

Les abandons de chats liés à un changement de vie

Un chat au milieu des cartons de déménagement

Un autre motif fréquent d'abandon de chats est un changement de mode de vie rendant impossible une cohabitation harmonieuse.

 

On peut citer notamment :

  • un déménagement dans un logement trop petit ou sans jardin ;
  • une perte d'emploi entraînant des problèmes financiers ;
  • un divorce ou une séparation ;
  • une entrée en maison de retraite ;
  • une maladie grave ou chronique ;
  • un décès dans la famille.

 

Ces situations peuvent conduire à une incapacité ponctuelle ou chronique à fournir à l'animal un environnement et un cadre de vie adaptés à ses besoins, notamment en termes d'attention, de soins, etc. Les choses sont d'autant plus compliquées qu'une partie d'entre elles se posent du jour au lendemain, sans qu'il soit possible de les anticiper.

 

De fait, il peut dans certains cas être préférable de se séparer de son chat afin de lui offrir une vie meilleure au sein d'une nouvelle famille.

Les abandons de chats à cause d'une allergie

Une femme allergique aux chats éternue

Une cause fréquente d'abandon est une réaction allergique aux chats d'un ou plusieurs membres du foyer. En effet, les petits félins sont connus pour déclencher beaucoup d'allergies chez les humains, plus que les chiens ou les autres animaux de compagnie.

 

Malheureusement, cette sensibilité ne se manifeste pas toujours immédiatement : il peut arriver que l'animal soit dans le foyer depuis déjà plusieurs mois - voire années - lorsque les premiers signes apparaissent. En outre, le problème peut se présenter même si on a pris soin d'opter pour une race de chat réputée hypoallergénique.

 

Lorsque les réactions allergiques ne sont trop importantes, la cohabitation peut tout de même rester possible. En revanche, dans le cas contraire, il n'y a parfois pas d'autres solutions que de se séparer de son chat et de le confier à un nouveau foyer. C'est une décision souvent prise à contrecoeur, en particulier si l'animal est dans la famille depuis longtemps, mais qui est parfois inévitable si la personne allergique vit un véritable calvaire.

Les abandons de chats liés à la reproduction

Une chatte en train d'allaiter ses petits nouveaux-nés

Lorsqu'ils ne sont pas stérilisés, les chats se reproduisent très vite. En effet, les femelles deviennent pubères vers l'âge d'environ 6 mois et peuvent ensuite donner naissance à une dizaine de petits chaque année, petits qui à leur tour sont susceptibles de se reproduire à peine quelques mois plus tard.

 

Par conséquent, il n'est pas rare pour un propriétaire n'ayant pas fait stériliser sa chatte de se retrouver débordé face à des portées non voulues et de décider d'abandonner purement et simplement les petits, ne sachant qu'en faire et ne trouvant pas preneur.

Que deviennent les chats abandonnés ?

Les maîtres qui choisissent d'abandonner leur chat se rassurent généralement en se disant que ce dernier sera recueilli par quelqu'un d'autre ou qu'il se débrouillera seul. La réalité est toutefois loin d'être toujours aussi reluisante...

La vie des chats abandonnés dans la nature

Un chat errant vole dans les poubelles pour se nourrir

Contrairement à d’autres animaux de compagnie beaucoup plus dépendants de l'être humain (à commencer par les chiens), les chats sont de bons chasseurs et n'ont aucun problème à s'éloigner chaque jour pendant plusieurs heures de leur domicile pour parcourir leur territoire de long en large. Cette indépendance amène certains propriétaires à penser qu'ils sont parfaitement capables de subvenir à leurs besoins s'ils sont abandonnés.

 

Or, c'est en fait rarement le cas. En effet, autant les chats bien nourris sont de bons chasseurs, autant ceux qui n'ont pas de maître ne sont pas aussi performants à la chasse : ils mangent donc rarement à leur faim, et se retrouvent souvent contraints de se nourrir de charognes ou de fouiller dans les poubelles pour trouver de quoi se sustenter. Dans un cas comme dans l'autre, ils s'exposent au risque de tomber malades en ingurgitant des aliments contaminés (par des bactéries, des parasites...) et/ou en buvant de l'eau croupie - sans parler par exemple du risque de se blesser sur du verre, du métal, etc.

 

D'ailleurs, de façon plus générale, ils ont davantage de chances de se blesser, d'être victimes d'un accident ou de souffrir de maladies ou parasites, en particulier s'ils se nourrissent peu et/ou mal. Ils sont donc rarement en bonne santé et vivent globalement moins longtemps que les autres.

La vie des chats abandonnés dans les refuges

Trois jeunes chats dans un refuge

Lorsque le chat abandonné atterrit dans un refuge, son quotidien est plus agréable que celui de ses congénères en déshérence dans la nature : il a un toit pour l'abriter, de la nourriture lui est offerte et des soins lui sont prodigués. Toutefois, cette existence n'est absolument pas comparable à une vie dans une famille.

 

En effet, il reçoit rarement suffisamment d'attention, car les bénévoles travaillant dans les refuges sont bien souvent débordés et ne peuvent passer avec chaque animal autant de temps qu'il ne faudrait.

 

En outre, comme le nombre de personnes décidant d'adopter un chat dans un refuge est inférieur à celui des petits félins qui sont recueillis par ces établissements, tous n'ont pas la chance de trouver une nouvelle famille. Les chatons sont souvent les plus chanceux, mais les autres peuvent rester plusieurs années à attendre leur tour, voire ne jamais parvenir à être adoptés à nouveau et finir leur vie dans le refuge (lorsqu'ils ne sont pas euthanasiés)...

Les conséquences psychologiques de l'abandon

Un chat abandonné effrayé se cache sous des pierres

Quel que soit le cas de figure, le chat vit son abandon comme un véritable traumatisme. En effet, il perd alors tous ses repères : son territoire auquel il est par nature très attaché, sa famille, ses habitudes... Ce choc est très perturbant pour lui, au point qu'il peut tomber dans la dépression et même se laisser mourir.

 

Au demeurant, même s'il parvient par chance à retrouver un foyer, un chat abandonné reste généralement marqué à vie par cette épreuve. Il peut par exemple devenir excessivement peureux, ou souffrir d'anxiété de séparation et paniquer chaque fois que son nouveau maître quitte le domicile, croyant être une nouvelle fois abandonné.

Abandonner son chat, un acte puni par la loi

Même si la loi diffère selon les pays, l'abandon d'un chat (comme d'ailleurs de tout autre animal de compagnie) est généralement considéré comme un acte légalement répréhensible.

La législation sur l'abandon de chats en France

Un chat tabby dans la rue

En France, l’abandon d’un animal domestique est considéré comme un acte de cruauté, même si celui-ci est alors confié à une association ou un refuge. Ainsi, l’article 521-1 du Code pénal prévoit une sanction pouvant aller jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende pour les propriétaires qui abandonnent volontairement leur animal de compagnie. Une interdiction temporaire ou définitive de détenir un animal, ainsi que des travaux d'intérêt général, peuvent également venir s'ajouter à la peine.

 

Dans la pratique, les choses sont plus souples : faute de mieux, les abandons auprès de refuges ou d'associations sont tolérés. Ce n'est pas le cas en revanche des abandons sauvages dans la nature, mais compte tenu de la difficulté à disposer de suffisamment de témoins et de preuves qu'il y a eu une volonté délibérée d'abandonner l'animal, les personnes se rendant coupables de tels actes sont rarement sanctionnées.

La législation sur l'abandon de chats en Belgique

Un chaton errant dans la rue

Bien que l'abandon des animaux de compagnie soit interdit en Belgique, le nombre de chats délaissés chaque année est considérable, surtout quand on le rapporte au nombre d'animaux domestiques que compte le pays.

 

Pour enrayer le fléau, les autorités wallonnes ont adopté en 2018 un Code du bien-être animal, qui a pour objectif de lutter contre les abandons d'animaux et la maltraitance en général. Ainsi, depuis le 1er janvier 2019, les personnes décidant d'abandonner leur compagnon encourent jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. La mesure a surtout pour objectif d'être dissuasive, mais elle se heurte au même problème qu'en France : pour pouvoir punir, encore faut-il retrouver les coupables et prouver leurs mauvaises intentions...

 

Cela étant, contrairement à la France, abandonner un chat dans un refuge n'est pas seulement toléré officieusement, mais bien autorisé officiellement : le but est de limiter les abandons sauvages dans la nature. Une participation de quelques dizaines d'euros est tout de même demandée afin de couvrir une partie des frais du refuge.

La législation sur l'abandon de chats en Suisse

Des chats abandonnés errent dans la rue

En Suisse, la loi fédérale sur la protection des animaux (LPA) en date du 16 décembre 2005 interdit formellement l'abandon intentionnel des animaux domestiques et punit les contrevenants d'une sanction financière et/ou d'une peine d'emprisonnement pouvant atteindre une durée de 3 ans.

 

Lorsque l'abandon est le fait d'une négligence de la part du propriétaire du chat, ce dernier est passible d'une peine pécuniaire susceptible de représenter jusqu'à 180 jours-amende.

La législation sur l'abandon de chats au Québec

Un chat bicolore noir et blanc dans la rue

Le Québec étant tristement connu pour ses records d'abandons, une Loi visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal a été votée en 2015 afin de remédier à la situation. Reconnaissant les animaux domestiques comme des êtres doués de sensibilité, elle interdit notamment leur abandon.

 

En outre, elle renforce les sanctions en cas de maltraitance ou d'abandon : les contrevenants risquent désormais une amende pouvant atteindre 250.000 dollars canadiens dans le cas d'une première offense, et une peine de prison susceptible d'aller jusqu'à 18 mois en cas de récidive.

Comment éviter les abandons de chats ?

Que le chat abandonné soit laissé livré à lui-même dans la nature ou qu'il soit placé dans un autre foyer  ou un refuge, il s'agit toujours d'une situation d'échec, et d'un signe que quelque chose n'a pas fonctionné.

 

Toutefois, avant de prendre la décision de se séparer de son chat, il est bon d'étudier quelques pistes, car l'abandon est rarement une fatalité.

Se renseigner avant l'adoption

Une femme tient son chat dans ses bras

Les associations et les professionnels n'ont de cesse de le répéter : l'adoption d'un chat doit être une décision mûrement réfléchie, qui ne saurait être prise sur un coup de tête.

 

En effet, il s'agit d'un engagement important et sur la durée : pas question de se rendre compte une fois l'adoption effectuée qu'en fait on ne dispose pas du temps, de l'argent ou de l'envie pour s'occuper correctement de l'animal. C'est d'ailleurs pour cela qu'offrir un chat en cadeau à quelqu'un n'est pas recommandé.

 

Il y a donc tout un tas de questions à se poser avant de décider d'adopter un chat, à commencer par les suivantes :

  • va-t-il beaucoup grandir et changer, ou va-t-il garder cette apparence qui potentiellement explique en partie l'envie de l'adopter ?
  • quel est et/ou sera son caractère ? Plutôt câlin ou plutôt distant ? S'entendra-t-il avec les éventuels autres animaux du foyer ? Comment supportera-t-il les absences de ses propriétaires ?
  • quels seront ses besoins en termes d'espace, d'attention, de distractions, de toilettage... ?

 

Ces quelques questions aident à faire le bon choix et à réduire les risques d'une adoption qui tourne mal, notamment faute de cohérence entre d'un côté les conditions d'existence offertes à l'animal, de l'autre ses besoins et son caractère.

Trouver des solutions de garde

Trois chats jouent dans une pension féline

Lorsqu'on adopte un chat, on s'engage à le garder non pas simplement jusqu'aux prochaines vacances, mais jusqu'à la fin de sa vie, qui survient en moyenne vers l'âge de 15 ans. Par conséquent, la question de savoir comment faire garder son chat en cas d'absence doit être posée avant même de se décider à adopter, car il y aura forcément des situations dans lesquelles le maître devra s'absenter sans son compagnon.

 

Heureusement, de nos jours, les solutions ne manquent pas. Il est possible par exemple de demander à un membre de sa famille, un ami ou une connaissance (voisin, collègue, etc.) de le garder, le confier à une pension, faire appel à un cat-sitter (service de garde de chat à domicile), le mettre en famille d'accueil, passer par un réseau d'entraide entre particuliers... Certains refuges proposent d'ailleurs eux-mêmes un service de garde à un prix généralement très intéressant : cela permet de limiter les abandons en offrant aux propriétaires une solution à leur besoin, tout en contribuant à financer les autres activités de l'association.

Se faire aider par un professionnel

Une femme tient un chaton dans ses bras

Si jamais la cohabitation au sein du foyer est compliquée du fait de problèmes avec l'animal, le maître ne doit pas hésiter à se faire aider par un professionnel. En effet, certaines situations irritantes ne sont pas très difficiles à résoudre, dès lors qu'on parvient à comprendre leur origine.

 

La personne la plus à même d'aider à régler des problèmes de comportement est le comportementaliste félin. Possédant les connaissances nécessaires pour comprendre de quoi un chat a besoin pour être heureux et bien dans sa tête, il est capable d'analyser et résoudre nombre de comportements indésirables qui sont d'origine psychologique : les miaulements incessants, les léchages excessifs, les comportements agressifs ou peureux, etc.

 

Par ailleurs, si le chat souffre d'ennui ou de solitude pendant les absences de son maître (par exemple lorsque celui-ci est au travail ou part en week-end), une solution peut consister à faire appel à un service de visite de chat à domicile afin qu'une personne vienne lui tenir compagnie et jouer avec lui, le nourrir, le caresser, etc.

 

Ces professionnels ne peuvent pas résoudre tous les problèmes, mais leur aide permet souvent de résoudre des situations semblant bloquées. Il est donc plus que judicieux de les contacter avant d'envisager un abandon.

Comment abandonner son chat

Si, après une longue réflexion et avoir fait appel au besoin à l'aide d'un professionnel, le maître constate qu'il n'y a pas d'autre option que de se résoudre à se séparer de son chat, il va de soi qu'il doit le faire dans le respect du bien-être de ce dernier : il ne saurait être question par exemple de l'abandonner de manière sauvage dans un bois, un parc ou une poubelle.

Trouver un nouveau foyer pour son chat

Une femme tient un chat roux dans ses bras

La meilleure solution est généralement de trouver soi-même un nouveau foyer pour son chat. Cela permet de s'assurer que sa nouvelle famille est capable d'en prendre soin correctement, et donc d'augmenter les chances qu'il soit heureux.

 

Ceci peut toutefois prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois, en particulier si l'animal n'est plus tout jeune ou a des besoins particuliers. Il faut donc être en mesure d'anticiper la séparation pour avoir le temps d'effectuer des recherches ; or, il est des situations dans lesquelles cela n'est tout simplement pas possible.

 

En tout cas, multiplier les pistes permet d'augmenter les chances de trouver une solution rapidement : contacter ses proches et sa famille, en parler à ses voisins, au vétérinaire, aux commerçants autour de chez soi, coller des affiches, poster sur les réseaux sociaux ou sur des sites d'annonces de dons de chat... Quel que soit le canal, utiliser une ou plusieurs belles photos aide à retenir plus facilement l'attention des adoptants.

 

Dès lors que des personnes manifestent leur intérêt, il est préférable d'organiser une rencontre pour s'assurer de leurs bonnes intentions, de leurs connaissances sur la gent féline, et de leurs capacités à répondre correctement aux besoins de l'animal.

Contacter une association de protection animale

Une femme dans une association prend soin d'un chaton abandonné

Si le maître ne parvient pas à trouver lui-même une nouvelle famille pour son chat, il a la possibilité de contacter une association de protection animale. Celle-ci accepte généralement de le récupérer dès lors que le motif d'abandon est valable. Elle se charge ensuite de le confier à une famille d'accueil (ou à un défaut à un refuge) en attendant de lui trouver un foyer définitif.

 

Il faut savoir toutefois que ces organismes ne reçoivent parfois que sur rendez-vous : il est donc préférable de les contacter en amont pour s'assurer de leurs disponibilités. En outre, cela permet de s'enquérir des modalités d'abandon : certaines demandent ainsi une petite participation financière pour la prise en charge du chat, et beaucoup font signer un contrat de cession.

Se touner vers un refuge animalier

Un chaton dans une cage dans un refuge

Si les pistes précédentes n'ont rien donné, il est toujours possible en dernier recours de se tourner vers un refuge animalier.

 

Comme pour les associations, des frais peuvent être réclamés au propriétaire : leur montant va d'une dizaine à une centaine d'euros, en fonction de l'établissement et de l'état de l'animal (la contribution est généralement moins importante s'il est pucé, vacciné et stérilisé). Par ailleurs, la signature d'un contrat d'abandon peut être imposée par l'établissement.

 

Dans tous les cas, le placement d'un chat dans un refuge animalier est un moment difficile pour lui. En effet, les bénévoles ont beau faire tout leur possible pour s'en occuper correctement, le nombre d'abandons est tel que le personnel est bien souvent débordé et les animaux entassés à plusieurs dans des boxes. Cette option n'est donc à envisager qu'en ultime recours, si les autres pistes ont échoué.

Le contrat d'abandon ou de cession du chat

Schéma d'un contrat d'abandon de chat

Le contrat d'abandon (ou contrat de cession dans le cas d'un don à un particulier) est un document permettant de dégager le propriétaire abandonnant son chat de toute responsabilité relative à ce dernier.

 

Il répond plus précisément à trois objectifs :

  • renseigner le nouveau propriétaire ou l'association sur le passé du chat ;
  • éviter que l'ancien maître soit tenu responsable des agissements du chat une fois l'abandon effectué (son assurance responsabilité civile réclame d'ailleurs généralement ce document) ;
  • empêcher qu'il ne tente de récupérer son animal par la suite, par exemple en portant plainte pour enlèvement à l'encontre de l'association, du refuge et/ou du nouveau propriétaire.

 

Ce contrat comporte différents types d'informations, notamment :

  • les coordonnées du maître et celles de l'adoptant (ou de l'association) ;
  • les caractéristiques du chat : nom, race, sexe, date de naissance, numéro d'identification... ;
  • diverses données sur son passé et son état de santé : s'il est stérilisé ou non, s'il prend des médicaments, etc.

 

La signature d'un tel document est en général imposée par les associations et les refuges. Quand bien même ce n'est pas le cas, ou bien si l'abandon se fait auprès d'un particulier qui n'exige pas de formalisme particulier, le maître a tout intérêt à demander à ce que soit établi un tel contrat. En effet, cela lui permet de se dégager de toute responsabilité relative à son animal à compter de la date d'abandon, c'est-à-dire du moment où celui-ci ne lui appartient plus : il ne pourra par exemple être poursuivi si celui-ci mord ou blesse quelqu'un à l'avenir.

Conclusion

Avant d’adopter un chat, il est essentiel de prendre le temps de s'informer sur ses besoins, son caractère et ses spécificités, car cet acte implique d'en être responsable jusqu'à la fin de sa vie. Il ne saurait être question d'adopter sur un coup de tête puis de délaisser, revendre ou abandonner l'animal parce qu'on s'en désintéresse ou qu'on n'a mal anticipé certains aspects : temps nécessaire, dépenses engendrées, problématique de la garde...

 

En cas de difficultés, il est le plus souvent possible de trouver une ou des solution(s) permettant d'éviter d'en arriver à abandonner son chat. Si ce n'est pas le cas, il revient au maître de limiter le traumatisme pour son animal en évitant tout abandon sauvage et en se donnant la peine de faire un dernier effort pour lui, que ce soit en lui trouvant une nouvelle famille ou en le confiant à une association ou un refuge.

Par Aurélia A. - Dernière modification : 04/05/2021.