La race n'étant pas reconnue, aucun standard n’a encore été établi pour le Safari. Mais son héritage génétique fait de lui un chat tacheté de noir (spotted tabby) et d’apparence exotique - sa robe rappelle d’ailleurs celle du léopard.
C’est un chat domestique de grande taille : les hybrides de première génération peuvent peser jusqu’à 15 kilos. La taille a cependant tendance à diminuer chez les générations suivantes, pour se stabiliser autour de 11 kilos pour les mâles et 8 kilos pour les femelles.
Le Safari est une race de chat relativement récente, puisqu’elle remonte seulement aux années 70. Il s’agit d’un hybride entre le chat domestique (ou « chat de gouttière ») et le chat de Geoffroy (Geoffroy’s cat, Leopardus geoffroyi). Ce dernier est un félin sauvage de petite taille – 4 kg environ à l’âge adulte – ayant pour habitat le sud de l’Amérique du Sud, de la Bolivie à la Patagonie. La race a d’abord été appelée « Criollo » (créole), puis « Appaloosa ». Finalement, le nom Safari a été retenu, pour faire référence à son origine exotique et sauvage.
Elle n'est reconnue ni par les organismes américains comme l’American Cat Fanciers’ Association (ACFA), la Cat Fanciers’ Association (CFA) ou The International Cat Association (TICA), ni par les organismes européens comme le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF), la World Cat Federation (WCF) ou la Fédération Internationale Féline (FIFé). Une centaine d’individus ont néanmoins été enregistrés auprès de la TICA, ce qui fait malgré tout du Safari un chat d’une grande rareté. Pour cette raison et à cause de son prix, certains l’ont même qualifié de « Rolls Royce des chats ».
Les premiers Safaris ont été créés aux États-Unis, dans les années 70, par la Washington State University (Université de l’État de Washington), afin d’être utilisés dans un programme de recherche sur la leucémie. Plus précisément, ils ont servi de cobayes pour l’étude des cellules souches et d’autres études similaires.
Le projet de recherche médicale terminé, le programme d’hybridation a été abandonné par les chercheurs de l’université à cause des difficultés rencontrées. Il faut dire que les cellules du chat de Geoffrey et celles du chat domestique ne contiennent pas le même nombre de chromosomes. Les éleveurs privés ayant pris la relève ont d’ailleurs dû faire face au même problème génétique. En particulier, le manque de fertilité chez les mâles rend la race très difficile à développer. C’est la raison pour laquelle le Safari est encore si rare aujourd’hui.
En dépit de son ascendance à demi-sauvage, le Safari est réputé pour être un chat de bon tempérament, affectueux, intelligent et enjoué. Il accepte volontiers les enfants comme les étrangers, et fait montre d’une bonne capacité d’adaptation.
Sans être malheureux à l’intérieur, il préfère généralement évoluer à l’extérieur, ce qui lui permet de s’amuser à grimper aux arbres ou à chasser.
Le nombre peu élevé d’individus rend difficile de recenser des problèmes de santé qui seraient propres au Safari.
On sait cependant que les mâles sont souvent infertiles, ce qui rend l’élevage de cette race difficile. Les éleveurs de Safari conservent généralement les femelles pour la reproduction, si bien que les chats Safari disponibles à l’adoption sont pour la plupart des mâles non fertiles.
Cette race étant très rare, aucune contrainte d’entretien spécifique au Safari n’a été mentionnée jusqu’à présent. Il convient donc simplement de lui offrir les soins généraux que nécessite tout chat domestique. Puisqu’il s’agit d’un chat à poil court, un brossage hebdomadaire est suffisant.
Le Safari ne nécessite pas une alimentation particulière. Comme pour les autres races de chats, il faut simplement s’assurer de la qualité de la nourriture qui lui est offerte.
L’élevage de Safaris est une activité qui n’a rien de facile, puisque les croisements entre les deux espèces parentes sont très ardus pour des raisons génétiques. En effet, les cellules du chat de Geoffroy comptent 36 chromosomes, tandis que celles du chat domestique en comptent 38. Quant aux Safaris, leurs cellules contiennent 37 chromosomes.
Du fait de cette disparité chromosomique, les hybrides de première génération atteignent une taille nettement supérieure à leurs parents (jusqu’à 15 kg pour les mâles). La taille des générations suivantes a tendance à revenir à la normale. Une gestation plus longue de la femelle Safari (comparativement aux autres chats domestiques) est un autre effet de ce déséquilibre du nombre de chromosomes.
Par ailleurs, la rareté du Safari en fait un chat très coûteux : pour en adopter un, il faut être disposé à débourser entre 4.000 et 6.000 €.