8 millions de Français posséderaient un chat. Mais nombreux sont ceux qui doivent renoncer à adopter un chat ou se voient obligés de se séparer de leur compagnon parce qu'ils y sont allergiques.
Si avoir un chat alors qu'on se sait déjà allergique n'est pas forcément une bonne idée, ce serait une erreur de croire que cela augmente forcément le risque de développer une allergie. Au contraire, pour un jeune enfant, la présence d'un chat à ses côtés pourrait réduire le risque.
En tout état de cause, si votre bonheur passe par la présence d'un chat dans votre foyer, voici quelques informations à connaître, ainsi que des conseils qui pourraient vous être utiles au quotidien.
Les allergies respiratoires représentent un vrai fléau des sociétés contemporaines : on estime en effet que près d'une personne sur 3 en est atteinte en 2018, contre à peine 4% en 1968 ! Une personne sur 40 souffrirait par ailleurs d'une allergie aux animaux, au premier rang desquels les chats.
On croit souvent que l'allergie au chat est causée par ses poils, mais la réalité est un peu plus complexe.
L'allergie au chat est provoquée par des protéines se trouvant dans les squames (peaux mortes), la salive, l'urine, les glandes sudoripares (qui produisent la sueur) et les glandes sébacées (qui produisent le sébum). La plus célèbre de ces protéines est la protéine Fel d 1, hautement allergisante.
Le système immunitaire fabrique des anticorps pour combattre les agents pathogènes, tels que les bactéries et les virus. Mais chez une personne souffrant d’allergie aux chats, le système immunitaire confond ces protéines avec des substances nuisibles, et fabrique des anticorps pour les combattre. C'est ce qui déclenche le mécanisme inflammatoire parfois violent que l'on observe chez les sujets sensibles.
La présence de telles protéines dans le sébum et la salive des chats contribue au fait que leurs poils sont très allergisants, en particulier à leur base. En effet, en faisant leur toilette plusieurs fois par jour, les chats enduisent quotidiennement leur pelage d'allergènes. C'est d'ailleurs ce qui explique qu'ils sont responsables d'environ 2/3 des allergies liées aux animaux.
Les protéines qui provoquent des allergies chez l'Homme ne sont pas nécessairement les mêmes d'un animal à l'autre. Pour cette raison, il est possible de souffrir d'une allergie aux chats sans être pour autant sensible aux chiens.
Il existe toutefois des risques d'allergie croisée : dans ce cas, un système immunitaire sensibilisé à un allergène en particulier déclenche une réaction de défense face à cet allergène, mais également face à des cellules de structure biochimique proche (même si elles ne proviennent pas du même animal), car il les confond avec l'allergène en question. Il ne s'agit donc pas d'une nouvelle allergie, mais plutôt d'un effet collatéral de l'allergie initiale. Ce type de réaction est heureusement peu fréquent et dépend de la sensibilité du système immunitaire de chacun.
Dans le cas d'une allergie aux chats, le risque est principalement de développer une allergie croisée aux autres félins, mais aussi au porc. C'est ainsi qu'une personne souffrant d'une allergie aux chats peut soudainement manifester des symptômes en mangeant de la viande de porc, et ce même s'il n'y a aucun petit félin à l'horizon. Entre 1 et 4% des sujets sensibles aux chats seraient concernés.
Il existe aussi un risque qu'une personne sensible aux chats développe une allergie aux chiens, aux rongeurs et aux chevaux. Mais si de telles allergies croisées ont déjà été observées, elles semblent tout de même beaucoup plus rares que les précédentes.
Il semblerait que la génétique joue un rôle dans l’apparition des allergies, ce qui signifie qu'une personne a plus de chances de développer une allergie aux chats si un membre de sa famille en est lui-même atteint.
D'autre part, les allergènes étant de poids et de taille très modestes (17 microns), ils sont presque constamment en suspension dans l'air et sont alors ingérés par les humains de la maison. C'est particulièrement vrai pour les enfants, qui sont à une hauteur idéale. Des particules de Fel d 1 peuvent en outre être retrouvées même dans une maison n'accueillant pas de chat, car elles sont transportées dans l’air et se fixent sur les vêtements et les meubles.
Une allergie au chat se manifeste peu de temps après un contact avec les particules allergènes.
Elle se traduit généralement par une inflammation des muqueuses, notamment des yeux et des sinus, entraînant une sensation de nez bouché. Certaines personnes peuvent également développer une éruption cutanée sur le visage, le cou ou le haut de la poitrine, ou avoir des crises d’eczéma.
Un sentiment de fatigue généralisée est fréquent dans les allergies non traitées, de même qu'une toux persistante et un écoulement nasal. Dans les cas sérieux, les allergies au chat peuvent provoquer une crise d'asthme aiguë ou de l’asthme chronique.
Comme le délai pour passer de la sensibilisation à l'allergie peut être très long (parfois plusieurs années), le lien avec son animal de compagnie n'est pas toujours fait lorsqu'une rhinite ou de l'asthme apparaît.
En cas d'allergie au chat, l’éviction totale de l’allergène est la solution la plus évidente. Pour cette raison, lorsque l'on se sait allergique, la solution la plus efficace est d'éviter d'adopter un chat.
Si l'allergie se déclenche ou est diagnostiquée alors qu'on en possède déjà un, la séparation d'avec son animal est souvent la meilleure solution, en particulier si les symptômes sont sévères.
C'est également l'option conseillée par les médecins en cas de maladie respiratoire (asthme, par exemple), car d'après l'American College of Allergy, Asthma and Immunology, le risque de devenir allergique à son chat lorsqu'on est asthmatique est 2 à 3 fois plus important que pour une personne non asthmatique. Il faut d'ailleurs savoir que ce risque existe toujours même après plusieurs années de séparation avec l'animal, car les poils incrustés dans la moquette, le canapé, les rideaux... restent allergènes pendant longtemps.
Malheureusement, il est évidemment bien souvent très difficile de se séparer de son chat lorsque l'on y est attaché. Des statistiques indiquent ainsi que 75 à 90 % des personnes concernées ne suivraient pas le conseil de leur allergologue quand celui-ci recommande la séparation.
Si l'on est allergique aux poils de chat mais qu'on ne souhaite pas renoncer à l'idée d'adopter un petit compagnon à ses côtés, il existe heureusement divers traitements permettant de soulager les symptômes et de mieux supporter la cohabitation.
La première des mesures consiste à bannir du domicile tout ce qui emprisonne et retient les allergènes : tapis, moquettes, housse de canapé, rembourrages de fauteuils...).
Il faut aussi passer l'aspirateur dans toute la maison au minimum deux fois par semaine, aérer le plus possible, et utiliser des purificateurs d'air pour éliminer les particules en suspension.
Enfin, mieux vaut limiter l'accès de son chat aux chambres à coucher, pour éviter qu'il n'y laisse des poils partout et ne contamine les lieux.
Pour réduire la quantité de poils imprégnés de salive et éliminer un maximum d'allergènes de la fourrure, il convient d'entretenir la peau et le pelage de son chat. Cela passe notamment par le fait de le brosser plusieurs fois par semaine et le laver une fois toutes les deux semaines avec un shampoing pour chat permettant une telle fréquence de bain.
Bien évidemment, mieux vaut se laver les mains avec de l'eau et du savon après le toilettage, pour se débarrasser des poils morts et autres particules potentiellement allergènes.
Enfin, l’alimentation du chat peut également jouer un rôle important : un régime de haute qualité contenant des protéines très digestes et beaucoup d'acides gras essentiels contribue à la bonne santé du pelage et aide donc à réduire le nombre de squames. En cas de doute, mieux vaut demander conseil à son vétérinaire pour savoir quel type d'aliments choisir.
Les allergies au chat peuvent être contrôlées avec des médicaments en vente libre en pharmacie ou sur ordonnance, tels que des antihistaminiques et des sprays décongestionnants.
L'immunothérapie allergénique, une thérapie par injection périodique conçue pour stimuler les réponses immunitaires naturelles du corps aux allergènes du chat, peut également soulager nombre de personnes souffrant d’allergies.
La désensibilisation est un procédé consistant à exposer la personne allergique à une petite quantité d'allergène chaque jour, de façon à y habituer son organisme et à faire disparaître les crises.
Il s'agit d'un traitement suscitant beaucoup d'espoir, car lorsqu'il fonctionne, il règle complètement les allergies, contrairement à d'autres astuces qui permettent simplement d'atténuer les symptômes.
Il présente toutefois plusieurs inconvénients notables :
Pour en savoir plus, le mieux est de demander conseil à un allergologue.
Pour lutter contre les allergies, des chercheurs de l’université de Zürich ont eu l'idée en 2013 de développer un vaccin baptisé « Hypocat » (pour « hypoallergenic cat »).
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce vaccin n'est pas destiné aux humains, mais bel et bien aux chats. Son principe est en fait assez simple : il réduit considérablement la quantité d'allergènes que les petits félins produisent (notamment la protéine Fel d 1), ce qui réduit drastiquement les symptômes d'allergie aux chats. C'est en tout cas ce qu'indique l'étude intitulée « Immunization of cats to induce neutralizing antibodies against Fel d 1, the major feline allergen in human subjects » et publiée en 2019 dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology.
La société Hypopet, créée par ces chercheurs suisses et renommée en 2020 Saiba Animal Health, a été récompensée par un Swiss Technology Adward, et espère commercialiser prochainement ce vaccin. Un espoir pour tous, qui permettrait de faciliter la cohabitation et d'éviter bon nombre d'abandons.
Le débat qui consiste à savoir si le chat provoque ou non des allergies n'est pas encore complètement clos. Les opinions sont toujours partagées, aussi bien dans l'opinion publique que chez les spécialistes.
Allant à contre-courant de la pensée jusqu'alors dominante, le docteur Ownby, directeur de la faculté de médecine de Géorgie (Etats-Unis), a publié en 2002 une étude affirmant que la présence de chats dans une maison aurait tendance à réduire le risque d'y devenir allergique. En effet, après avoir suivi 474 sujets pendant 7 ans, son équipe de chercheurs a abouti à la conclusion selon laquelle les enfants élevés en compagnie d'au moins deux animaux domestiques ont deux fois moins de chances de souffrir d'asthme ou de développer une allergie.
Selon le spécialiste, c'est le cadre de vie trop propre et stérilisé des sociétés modernes qui expliquerait que tant d'enfants développent des allergies et de l'asthme. A contrario, lorsqu'un enfant grandit en présence d'un chat, il est en contact permanent avec ses bactéries et ses particules allergisantes, principalement via les poils et la salive. L'organisme de l'enfant se renforce à leur contact et développe ainsi une réponse aux agressions extérieures.
Une étude allemande réalisée par l'Institut d'Epidémiologie de Nuremberg et publiée également en 2002 abonde dans ce sens, même si l'analyse a porté sur la présence d'enfants élevés en présence d'un chien. Le constat est sans appel : le fait d'avoir un chien à la maison diminue la sensibilité des enfants à l'ensemble des allergènes respiratoires, y compris par exemple ceux liés au pollen. L'étude indique toutefois que ce phénomène fonctionne seulement si l'enfant est élevé dès son plus jeune âge en compagnie d'animaux.
Il est évidemment trop tôt pour recommander la présence d'un chat dans tous les foyers, mais nul doute que des études vont continuer d'être menées sur le sujet.
Si une personne souffre d’allergie aux chats mais ne peut pas résister à l'envie d’en adopter un, il est possible d'opter pour certaines races hypoallergéniques.
Du fait de son bagage génétique, un tel chat produit en effet moins de Fel d 1, la protéine allergisante. Bien que le sujet soit controversé, l'expérience des propriétaires et des études cliniques récentes suggèrent qu'un Sibérien, un Abyssin ou encore un Balinais produit des quantités plus faibles de Fel d 1. Les races de chats nus sont également recommandées aux personnes souffrant d'allergie, car l'absence de pelage limite la diffusion des allergènes dans le foyer.
Enfin, une autre étude a montré que les femelles produisent généralement moins d'allergènes que les mâles, et que la castration permet de réduire la quantité d'allergènes produits par les mâles. La stérilisation des chattes n'aurait en revanche pas d'effet similaire.
L'allergie aux poils de chats est un véritable fléau, qui empoisonne la vie de ceux qui sont régulièrement en contact avec des petits félins ou qui aimeraient en avoir un. Quelques astuces existent pour réduire les crises et faciliter la cohabitation ; néanmoins, en cas de symptômes sévères, la séparation reste malheureusement la meilleure solution...
Je suis allergique aux pollens de graminées et aux acariens dermatophages, et à certains chats, pas tous, ma compagne en voudrait mais je m'y refuse: l'un de nos enfants étant allergique (rhinite sans asthme) je ne veux pas prendre de risque pour sa santé, car il y a vraiment des niveaux d'allergies très différents d'une personne à l'autre et celle qui le sont fortement sont tout de même handicapées (au point de ne pas pouvoir entrer dans certains lieux), je pense que l'éviction quand c'est possible et surtout avant que ce soit difficile est la plus sage des solutions.
Bonjour,
je suis entourée d'allergiques et j'ai vraiment cru ne jamais pouvoir garder mon chat... mais miraculeusement, sa race serait pourvue d'un taux moins important de protéines (qui causerait aussi, en contrepartie, une certaine fragilité). et tandis que mon compagnon et ma fille ont immédiatement de grosses réactions (rhinite et conjonctivite) au contact des autres chats, les british shorthair ne leur provoquent rien!!! le nôtre dort même sur les lits et tout se passe bien. En revanche, j'avais pris la précaution d'en prendre un vraiment inscrit au livre des origines. Le bonheur a un prix...
J'ai 24 ans et ai toujours vécu avec un chat. J'étais amoureuse de cette espèce. J'ai commencé mes allergies (rhinite) vers 14 ans. Celà n'était pas violent alors je m'en accomodais. Mais quelques années plus tard j'ai tenté une désensibilisation et là (coincidence ou pas?) j'ai développé un eczema sur tout le corps. Tout les médecins me disaient de me séparer de mes bêtes mais celà m'était trop dur. Un jour j'ai fini par prendre mon appartement (sans animaux) et là, mon eczema a completement disparu. J'ai donc pris 2 rats pour palier au manque de chat, et Re-allergie avec eczema sur toute la main puis le corps... Resultat : j'aime plus que tout les animaux mais je crois qu'effectivement la seule solution pour ne plus vivre avec des allergies c'est de s'en séparer... :-(
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Allergie ou autre chose ?Bonjour à Tous et à Toutes, Mon chat de temps en temps dans un passé récent vomissait comme souvent les chats à...