Les chats ont beau être très propres et globalement assez robustes, il leur arrive de souffrir de problèmes de peau plus ou moins graves et/ou gênants. Le complexe granulome éosinophilique est l'un d'entre eux mais est mal connu, notamment du fait qu'il est assez rare. Toutefois, en fonction de la forme qu'il prend, il peut s'avérer assez grave, et s'avère en outre difficile à traiter.
À quoi est dû le complexe granulome éosinophilique, et de quelles manières se manifeste-t-il ? Comment peut-on le diagnostiquer puis le traiter ? Existe-t-il un risque de rechute ?
Souvent abrégé en CGEF, le complexe granulome éosinophilique félin désigne un ensemble de trois syndromes cutanés ayant comme point commun d'occasionner des lésions progressives et riches en un certain type de globules blancs : les éosinophiles. Il concerne les félins, notamment le chat.
Le CGEF est encore mal connu à ce jour : ses causes exactes et son évolution restent assez mystérieuses. Il faut dire que les éosinophiles sont des cellules elles-mêmes assez peu étudiées sur le plan médical, tant chez l'Homme que chez l'animal : leur fonctionnement demeure donc relativement nébuleux.
Le CGEF regroupe trois syndromes, caractérisés par des types de lésions différents :
Un chat atteint de CGEF peut présenter un seul de ces syndromes ou bien plusieurs à la fois.
L’origine exacte des lésions relevant du complexe granulome éosinophilique reste inconnue à ce jour.
Une sensibilité prononcée vis-à-vis de piqûres d’insectes (moustiques, puces…), une infection ou encore une allergie font partie des causes probables de déclenchement d'un CGEF. Elles pourraient en effet induire une activation anormale des globules blancs éosinophiles, qui à leur tour provoqueraient la libération de substances inflammatoires dans la peau, elles-mêmes à l'origine des lésions caractéristiques du CGEF.
Même si cette hypothèse s'avérait exacte, il ne s'agirait pas de la seule cause possible. En effet, certains chats ont déjà été observés avec un complexe granulome éosinophilique alors qu'ils n'étaient pas dans une telle situation. De fait, le CGEF est bien souvent idiopathique, c'est-à-dire sans cause connue.
Une origine génétique est toutefois suspectée. Elle pourrait d'ailleurs expliquer qu'en dépit du nombre important de chats souffrant d'allergie, de piqûres et/ou d'infections, ils sont finalement assez peu nombreux à développer un CGEF.
Les symptômes du complexe granulome éosinophilique dépendent du type de lésions dont il est question, chacun ayant ses spécificités. Ils peuvent survenir une seule fois dans la vie du chat, mais se développent le plus souvent de manière chronique et récidivante.
Un ulcère éosinophilique se manifeste à travers un ou plusieurs ulcère(s) rouge vif mais non douloureux au toucher, dont les rebords sont bien délimités et surélevés, et d'une taille comprise entre 2 mm et 5 cm. Il n'y a pas de démangeaisons, ou très peu.
Ces lésions sont le plus souvent situées sur les lèvres supérieures (le plus souvent au niveau d'une canine), raison pour laquelle on parle aussi d'ulcère labial atone. Elles peuvent toutefois aussi se trouver à l'intérieur de la bouche (notamment sur la langue et/ou le palais), voire à d'autres endroits du corps.
Les symptômes de la plaque éosinophilique sont des lésions rougeâtres et suintantes (c'est-à-dire qui coulent), généralement nombreuses et provoquant de fortes démangeaisons.
Ces lésions sont bien circonscrites, d'aspect ferme, dépilées et présentent des rebords surélevés. Elles se situent le plus souvent au niveau de l’abdomen et de la face interne des cuisses, mais on peut aussi en trouver en région péri-anale (c'est-à-dire autour de l'anus) ou même sur d'autres parties du corps.
Les symptômes du granulome éosinophilique sont des petits bourrelets allongés de couleur rose grisâtre, d'aspect ferme et dépourvus de poils, qui ne causent pas de démangeaisons - ou seulement très peu.
Ils sont disposés en ligne, le plus souvent sur la face postérieure des cuisses, mais pas forcément. Le granulome éosinophilique peut d'ailleurs aussi se traduire par un oedème (c'est-à-dire un gonflement dû à une présence de liquide) sur la lèvre inférieure ou le menton, voire des grosseurs à l'intérieur de la bouche (notamment sur la langue et/ou le palais). Il existe alors un risque de confusion avec l'ulcère éosinophilique, même si les lésions n'ont pas exactement le même aspect.
Le diagnostic du complexe granulome éosinophilique n'est pas très difficile à réaliser, car les lésions ont un aspect particulier qu'un vétérinaire reconnaît facilement.
Il est établi en observant l'aspect et la localisation des lésions, puis confirmé en examinant au microscope un petit échantillon de peau afin de mettre en évidence la présence d'un nombre anormalement élevé d'éosinophiles. Cela permet d'écarter d’autres atteintes cutanées pouvant aboutir à des symptômes similaires.
L'examen microscopique permet aussi d'identifier le ou les syndromes en présence, lorsqu'un doute persiste - notamment lors de lésions à l'intérieur de la bouche, qui peuvent être le fait soit d'un ulcère éosinophilique, soit d'un granulome éosinophilique.
Le traitement du complexe granulome éosinophilique suppose à la fois de :
Toutefois, la cause sous-jacente est en réalité rarement identifiable, si bien que des lésions continuent généralement d'apparaître tout au long de la vie de l'animal. Le traitement est par conséquent long, lourd et coûteux sur la durée.
Avoir pris soin de souscrire une assurance pour chat peut couvrir une partie des dépenses vétérinaires correspondantes. Toutefois, pour que ce soit effectivement le cas, il faut avoir pris soin d'opter pour une formule couvrant le CGEF, car ce n'est pas le cas de toutes les formules proposées par les mutuelles pour animaux.
Le traitement des lésions causées par le CGEF consiste souvent en l’administration de corticoïdes en injection ou par voie orale pendant plusieurs semaines. Un traitement antibiotique ou antifongique peut également s'avérer nécessaire en parallèle, en cas de surinfection des plaies par des bactéries ou des champignons.
Ces soins aident généralement à la résorption des lésions, mais montrent souvent leurs limites : il n'est pas rare que celles-ci réapparaissent peu de temps après la fin de la médication. C'est pourquoi il est dans tous les cas important d'essayer de trouver la cause sous-jacente, afin de la traiter - si bien sûr cela s'avère possible.
Dans le cas (fréquent) où le CGEF est idiopathique, c'est-à-dire où aucune cause ne peut être identifiée, les rechutes sont difficilement évitables : le chat doit alors toute sa vie durant faire l’objet de soins visant à lutter contre les lésions lorsque celles-ci apparaissent.
Il n'est pas forcément possible de traiter la cause sous-jacente du CGEF : celle-ci n'est pas toujours connue, et même lorsqu'elle l'est, il n'existe pas forcément de moyen de la soigner. Mais si l'on parvient à la traiter, c'est évidemment une très bonne chose pour enrayer la maladie.
Le vétérinaire cherche généralement du côté des causes allergiques, car elles font partie des explications probables du déclenchement du CGEF.
Pour cela, il met en place un bon traitement anti-puces si le chat n'était jusqu'alors pas correctement protégé contre ces dernières, car l'allergie aux piqûres de puces est la forme d'allergie la plus fréquente chez la gent féline.
Si le problème ne semble pas venir de là, il peut proposer de rechercher une allergie alimentaire en bannissant un à un les aliments potentiellement problématiques, voire en mettant en place un régime hypoallergénique.
Dans le cas où aucun allergène ne parvient à être mis en évidence, ou bien s'il n'est pas possible de le bannir de l'environnement, le vétérinaire peut tenter de donner au chat des antihistaminiques (c'est-à-dire des médicaments contre les allergies) pendant quelque temps, afin de voir si les lésions cessent d'apparaître. Le cas échéant, il peut s'agir alors d'un traitement à appliquer sur le long terme, pour soulager les symptômes du CGEF.
Le complexe granulome éosinophilique félin est une maladie encore très mal connue, qui pourrait être d'origine génétique même s'il semble souvent se déclencher à la suite d'une infection, d'une piqûre d'insecte et/ou d'une allergie.
Contrairement à beaucoup de maladies de peau des chats, il est facile à diagnostiquer, car les lésions causées ont un aspect très reconnaissable au microscope. En revanche, il n'existe pas à ce jour de traitement réellement efficace sur la maladie elle-même. Il faut donc se contenter de soigner les plaies lorsqu'elles apparaissent, et tenter de trouver la cause sous-jacente pour essayer de la traiter et éviter de nouvelles rechutes - sans toutefois que le succès ne soit garanti.
J'ai une chat qui a ce syndrome. On le soigne avec de l'atopica qui gère ses symptômes. Quand on essaye de diminuer les doses la maladie évolue de façon radicale. Sinon avec le traitement il est stable. Avant le traitement il était sous cortico tous les mois......