Rédigé en 1892 peu après l’arrivée de la race en Occident, le premier standard du Siamois permet de savoir à quoi ressemblait ce chat avant que les éleveurs ne s’en mêlent. Il présentait donc un corps trapu, une tête bien ronde et les yeux bleus. En outre, une bonne partie des individus louchaient et/ou avaient des nœuds sur la queue, ce qui n’était pas considéré à l’époque comme des défauts.
Le Siamois Traditionnel est resté assez fidèle à cette apparence initiale, avec son corps et sa tête ronds. En revanche, des décennies d’élevage sélectif font que le Siamois Moderne s’est largement éloigné de la morphologique de son ancêtre, et affiche des formes plus extrêmes : un corps svelte, long et tubulaire, une longue tête en forme de triangle, de très grandes oreilles, une queue très longue et fine.
Il est donc assez légitime que ces deux chats soient aujourd’hui considérés comme deux races distinctes, même s’ils gardent notamment en commun leurs yeux bleu intense. Chez l’un comme chez l’autre, le travail des éleveurs a d’ailleurs permis d’éliminer en grande partie le problème de strabisme qui affectait ces derniers, au même titre d’ailleurs que la queue tordue.
Le Siamois Moderne est un chat de taille moyenne et de type longiligne (oriental) qui se distingue par son apparence élégante. Mince et athlétique, il possède une allure générale très harmonieuse. Il est néanmoins assez musclé, ce qui explique d’ailleurs qu’il soit plus lourd qu’on ne pourrait croire à première vue.
Son long corps est de forme tubulaire ; les épaules et les hanches ont d’ailleurs la même largeur. Il arbore une musculature bien ferme, et repose sur une ossature fine. Il se prolonge par une longue queue fine qui se finit en pointe.
Les pattes sont bien musclées, longues, élancées et gracieuses. Les postérieures sont légèrement plus longues que celles situées à l’avant. Les unes comme les autres se terminent par des pieds de petite taille et de forme ovale.
La tête est de taille moyenne, tout en longueur, triangulaire, en forme de coin, et repose sur un cou long et mince. Le crâne et le front sont plats ou très faiblement arrondis. Plus précisément, trois types de profils sont acceptés : droit, un peu convexe ou bien en deux plans (le plan du front est prolongé par celui du nez, mais sans cassure nette entre les deux).
Les oreilles, très grandes, sont larges à la base et prolongent la forme triangulaire de la tête.
Les yeux sont moyennement grands, en amande, bien espacés, et d’un bleu intense. Ils peuvent être vairons (un œil vert et un œil bleu) chez les sujets dont la robe est particolore. Il existe aussi des chats avec les deux yeux verts, mais ils ne sont pas reconnus par les standards édictés par les différentes instances officielles.
Les joues sont plates, et les bajoues ne sont permises que pour les mâles adultes.
Le nez est long et droit, s’inscrivant parfaitement dans le triangle du visage. Son extrémité ne doit pas être étroite. Il domine des mâchoires moyennes et un menton ferme.
Le pelage du Siamois est bien serré, brillant et soyeux. Il se compose uniquement d’un poil de couverture : ce chat ne possède pas de sous-poil. Par ailleurs, il est colorpoint, c’est-à-dire qu’il possède un masque plus foncé sur le visage et les oreilles, ainsi que les pattes et la queue. Cela lui donne l’air d’être prêt à aller à un bal masqué.
La couleur du reste du corps est uniforme, avec un contraste net entre celui-ci et les extrémités, sauf chez les chatons. En effet, ces derniers naissent avec les pointes peu sombres : elles deviennent foncées dans les semaines qui suivent.
La combinaison la plus répandue est le seal point : les extrémités sont alors de couleur brun foncé, et le reste du corps de couleur crème. Le blue point est aussi assez courant : il correspond à une robe d’un blanc bleuâtre et des pointes bleu foncé.
La plupart des instances officielles acceptent toutes les couleurs de colorpoint. C’est le cas notamment de la Fédération Internationale Féline (FIFé), The International Cat Association (la TICA), le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique, l’Association Féline Canadienne (AFC) ou encore le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) en France.
La Cat Fanciers’Association américaine (CFA) est plus restrictive, puisqu’elle n’accepte que 4 combinaisons :
Même si la morphologie du Siamois Moderne a été en partie modifiée par les éleveurs, il reste à la base une race naturelle, qui n’a pas été créée par l’Homme. En particulier, son masque foncé sur le visage, les oreilles, les pattes et la queue est dû à une anomalie génétique spontanée et tout à fait bénigne. Cette spécificité était déjà visible sur les premières représentations de ce chat, datant d’il y a plusieurs siècles, et on la retrouvait également sur tous les individus importés au 19ème siècle en Europe et aux États-Unis. Elle est aussi présente chez le Siamois Traditionnel.
Elle est liée au fait que tous les Siamois possèdent le gène albinos. Or ce dernier code une enzyme thermosensible, c’est-à-dire sensible à la chaleur : elle est active à basse température, mais inactive à haute température. Ceci explique que la partie principale du corps, la plus chaude, est de couleur claire, alors que les extrémités plus froides, comme les oreilles, la face, les pattes et la queue, sont plus foncées.
L’environnement a une incidence sur cette thermo-sensibilité. En effet, quand les chatons naissent, ils sont entièrement de couleur claire, car la température dans l’utérus est constante et élevée. Ils commencent à avoir les extrémités qui foncent dans les semaines qui suivent, et présentent leur couleur définitive à l’âge d’un an environ.
Cette particularité génétique explique également que les individus vivant dans des pays dont le climat est chaud ont tendance à être plus clairs que ceux qui résident dans des régions plus froides. On retrouve ce phénomène chez les autres races colorpoint, comme le Balinais ou l’Himalayen.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Siamois doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Même si toutes ne sont pas forcément reconnues par l’ensemble des organismes félins de référence, ou bien sont parfois considérées comme de simples variétés, le Siamois a été à l’origine de plusieurs autres races, développées à partir des années 50 :
Les choses ont toutefois évolué depuis, puisque certains organismes interdisent désormais de faire se reproduire un Siamois avec un représentant d’une autre race. C’est la position notamment de la Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine ainsi que de l’Association Féline Canadienne (AFC).
En revanche, d’autres associations autorisent les mariages avec certaines autres races du même groupe, afin d’élargir le pool génétique.
Ainsi, la Fédération Internationale Féline (FIFé) ainsi The International Cat Association (la TICA) acceptent les accouplements avec :
En France, le livre Officiel des Origines Félines (LOOF) autorise ceux avec :
Enfin, le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique autorise d’accoupler le Siamois avec :
Le sophistiqué Siamois tient son nom de son pays d’origine, le royaume de Siam, qui correspond à l’actuelle Thaïlande. Le document le plus ancien le mentionnant, le Tamra Maew, date de 1350. Il fut trouvé à Ayutthaya, qui fut la capitale du royaume de 1350 à 1767. Cet ouvrage est un traité sur les chats, sous forme de poèmes accompagnés d’illustrations. Certaines d’entre elles montrent des chats au corps élancé et de couleur pâle, arborant un masque plus foncé sur le visage, les oreilles, les pattes et la queue. À l’époque, ils louchaient et avaient des nœuds sur la queue, spécificités qui ne devinrent que des siècles plus tard des défauts que les éleveurs parvinrent à quasiment éliminer.
La légende veut que ces chats étaient ni plus ni moins que les gardiens des trésors royaux, et les surveillaient avec une telle attention qu’ils en finirent par loucher.
En Europe, ce fut en Grande-Bretagne, à la fin du 19ème siècle, qu’on entendit parler pour la première fois du Siamois. En 1871, deux spécimens furent présentés lors de la toute première exposition féline de l’histoire contemporaine, qui se tint au Crystal Palace à Londres. Le catalogue de l’évènement indiquait qu’ils étaient les premiers à poser les pattes dans le pays, ce qui est fort probable.
Toutefois, ce ne sont pas eux qui furent à l’origine du développement de la race dans le pays, mais bien plutôt Pho et Mia, deux individus qu’Owen Gould, Consul Général britannique, reçut en 1884 comme cadeau de la part du roi du Siam.
Il les ramena en effet en Grande-Bretagne et sa sœur, Lilian Jane Veley, en prit soin. Elle devint littéralement amoureuse de ces magnifiques félins et décida de les présenter à l’édition 1885 de l’exposition du Crystal Palace. Ils suscitèrent un vif intérêt de la part du public. Il existe d’ailleurs quelques photos datant de cette époque, qui montrent qu’ils étaient assez robustes et avaient une tête ronde. Ils furent les deux premiers spécimens inscrits sur le British Register of Siamese, registre tenu par un des clubs de propriétaires de chats qui existaient depuis plusieurs années et furent les ancêtres du Governing Council of the Cat Fancy (GCCF), fondé en 1910.
Ils moururent juste après cette exhibition, mais avaient entretemps donné naissance à une portée. Lilian Jane Veley continua de se consacrer à ces chats ; dans l’optique de développer la race, elle créa même en 1901 le Siamese Cat Club, premier club de race du Siamois dans le monde.
Il faut dire qu’entre 1884 et la fin du 19ème siècle, de nombreux Siamois furent importés du Siam vers la Grande-Bretagne et inscrits au British Register of Siamese. En effet, la race gagna rapidement en popularité auprès de l’aristocratie anglaise ; par effet de mode, nombre de ses membres voulurent en posséder un. Un standard fut d’ailleurs rédigé en 1892, définissant donc les attributs physiques qu’un sujet devait présenter pour pouvoir être admis dans le registre.
Le Siamois fit son arrivée en France en 1885, lorsqu’un diplomate français ramena deux spécimens de Bangkok pour le Jardin des Plantes, à Paris. En 1893, le docteur Oustalet, professeur au Musée d’Histoire Naturelle, écrivit au sujet des chats de Siam ramenés par la belle-fille du Président Carnot. Il prit soin de les décrire avec précision et se demanda si cette race descendait d’une espèce sauvage.
L’introduction du Siamois aux États-Unis se fit quant à elle dès 1879. Le consul américain de Bangkok, ayant eu vent de l’amour pour les chats qu’éprouvait la femme du président d’alors, Rutherford Birchard Hayes, lui fit parvenir un Siamois qu’elle nomma Siam.
La race décolla réellement aux États-Unis au début du 20ème siècle, bien aidée notamment par les chats de madame Clinton Locke. Fondatrice en 1899 du Beresford Cat Club, le premier registre de chats de race du pays, celle-ci acheta en France un spécimen, Lockehaven Siam, qui obtint en 1906 à Détroit le prix du meilleur chat d’Amérique. Elle réitéra cet exploit l’année suivante à Chicago, avec cette fois une femelle, Lockehaven Elsa. En 1909 fut fondé un club de race, le Siamese Cat Society of America, qui édita notamment un premier standard.
L’essor de la race fut toutefois interrompu par la Première Guerre Mondiale, tant aux États-Unis qu’en Europe.
Le développement du Siamois aux États-Unis doit aussi beaucoup à Virginia Cobb. Originaire du Massachusetts, elle tomba amoureuse de la race à l’occasion d’une exposition féline au Madison Square Garden de New York, en 1928. Elle décida alors d’importer un premier spécimen, qu’elle baptisa CH Oriental Nanki Pooh of Newton. Cette femelle vécut 17 ans et eut de nombreuses portées.
En plus d’être très active et impliquée dans l’élevage et la diffusion du Siamois aux États-Unis, Virginia Cobb s’intéressa également à sa génétique. En collaboration avec Clyde Edgar Keeler, généticien à l’Université de Harvard, elle explora en particulier les aspects scientifiques des différentes couleurs de robe. La première couleur connue du Siamois avait été le seal point, avec les extrémités brun foncé et le reste du pelage crème. Toutefois, au gré des reproductions étaient apparues ensuite le blue point (pointes bleu foncé et robe blanche bleuâtre), le chocolat point (pointes chocolat, robe ivoire) et le lila point (pointes gris rosé, robe blanche).
La Seconde Guerre Mondiale marqua un deuxième temps d’arrêt pour l’expansion de la race, en particulier en Europe. Au terme des hostilités, elle était même proche de l’extinction en Grande-Bretagne.
Il fallait donc du sang neuf pour élargir le pool génétique et repartir de l’avant. À nouveau, nombre de spécimens furent donc importés de Thaïlande, que ce soit vers l’Europe ou vers les États-Unis.
Cependant, comme cela avait déjà été le cas avant les deux guerres mondiales, le Siamois eut du mal à s’adapter aux climats locaux, très différents du climat tropical de sa Thaïlande natale. Quel que soit le pays, les éleveurs firent face à des pertes élevées, provoquées surtout par des gastro-entérites et des parasitoses.
Cela n’empêcha pas la race de gagner en popularité à partir des années 60, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. De nombreux éleveurs et juges d’exposition se mirent alors à privilégier une apparence plus élancée. Cette dernière se mit donc à évoluer progressivement, au fur et à mesure des reproductions et des sélections.
Les Américains favorisèrent en particulier un corps tubulaire et élégant, ainsi qu’une tête longue. Les Anglais quant à eux donnèrent la priorité à des yeux en amande, des oreilles de grande taille et un peu plus basses sur le crâne. En plus d’évoluer, les standards se mirent donc également à différer d’un pays à l’autre.
Néanmoins, partout dans le monde, le Siamois devint plus long, avec une ossature fine et une tête étroite. Le travail des éleveurs permit aussi d’éliminer le strabisme ainsi que les nœuds de la queue.
Cette voie consistant à faire évoluer la morphologie de la race fut celle choisie par un nombre majoritaire d’éleveurs, dès le début des années 70. D’autres, peu nombreux, décidèrent de garder le type physique traditionnel du Siamois. Au fur et à mesure des décennies, l’écart se creusa donc entre d’un côté un Siamois qualifié de « Moderne », largement modelé par l’Homme, et de l’autre un Siamois dit « Traditionnel », correspondant au type physique originel de la race et connu sous le nom de Thaï. Au début des années 2000, ce dernier finit par être reconnu comme une race distincte par la plupart des instances officielles.
Le Siamois Moderne lui a néanmoins grandement volé la vedette, et jouit d’une popularité nettement supérieure. Cela explique d’ailleurs qu’il ait lui-même été à l’origine de plusieurs autres races :
Riche d’une histoire de plusieurs siècles, le Siamois Moderne commença à être reconnu par les instances officielles nationales et internationales à partir des années 30.
La Cat Fanciers’Association américaine (CFA) fut la première à reconnaître la race en 1934. Le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique lui emboîta le pas en 1936.
La Fédération Internationale Féline (FIFé), qui réunit les instances félines d’une quarantaine de pays, dont la Suisse et la Belgique, en fit de même en 1949. Dix ans plus tard, elle reconnut également l’Oriental Shorthair, avant que de faire de même en 1983 avec le Balinais, puis en 1985 avec l’Oriental Longhair : ces quatre races constituent ensemble un groupe à part entière.
L’Association Féline Canadienne (AFC) reconnut pour sa part le Siamois en 1950, un an à peine après la FIFé.
En 1979, l’International Cat Association (la TICA) lui accorda à son tour sa reconnaissance et le rangea dans un groupe où figurent aussi le Balinais, l’Oriental Shorthair et l’Oriental Longhair, qui furent admises en même temps.
Bien que son apparence diverge, le Siamois Moderne a un caractère très similaire à celui du Siamois Traditionnel, même si ce dernier est parfois présenté comme un peu plus sociable.
C’est un chat très affectueux, qui adore vivre en famille. Mieux vaut toutefois que son maître aime les chats pot de colle et au caractère bien trempé. Il est en effet passionné par la personne qu’il considère comme son humain de référence, et instaure avec elle une relation très forte. Il s’implique totalement dans la vie de son protecteur, le suivant dans tous ses mouvements, dormant à ses côtés, se posant sur ses genoux dans les moments de calme... Il lui est totalement dévoué et fidèle. C’est donc un chat assez exigeant : pour être pleinement heureux, le Siamois a besoin d’un maître prêt à lui donner du temps, de l’intérêt, de l’amour et parfois de la patience.
Le revers de la médaille est qu’il a vite fait de se montrer assez possessif et de protester s’il ne reçoit pas l’attention qu’il attend. Très sûr de lui, il se montre même capricieux et impatient : il aime que l’on réponde à ses demandes rapidement, et s’il n’a pas la réponse voulue, il n’hésite pas à se manifester par des miaulements qui ne s’arrêtent qu’une fois qu’il obtient gain de cause.
S’il a clairement son humain de prédilection, le Siamois entretient généralement une bonne relation avec les autres personnes de la famille, a fortiori si elles l’entourent de leur présence, le caressent et jouent avec lui. En effet, elles contribuent alors à satisfaire son besoin d’attention. Il peut arriver toutefois qu’il ressente une certaine aversion pour l’un des membres du foyer, et ne se gêne pas pour le montrer, en l’ignorant de manière dédaigneuse et refusant d’interagir avec.
Il s’entend très bien avec les enfants et fait pour eux un très bon compagnon de jeu (et vice-versa), pour peu qu’ils le traitent avec respect. Cependant, il ne faut pas perdre de vue pour autant qu’un tout-petit ne doit jamais être laissé seul avec un chat, sans surveillance d’un adulte. Cette précaution est valable quelle que soit la race du félin, pour la sécurité de chacun des deux protagonistes.
Affectueux avec sa famille, ce chat est en revanche très méfiant envers les inconnus. En cas de venue d’un étranger dans « sa » maison, il préfère se mettre en retrait et observer la situation en hauteur, par exemple du haut de son arbre à chat – un accessoire qui lui est d’ailleurs indispensable.
Par ailleurs, sa proximité avec les siens fait qu’il n’apprécie pas du tout la solitude. Il n’est pas recommandé pour des personnes qui sont absentes le plus clair de la journée.
Au-delà de lui laisser des jouets pour se distraire, une solution pour rendre les absences de ses maîtres plus supportables peut consister à lui faire partager son foyer avec un congénère. En effet, il cohabite facilement avec un autre chat et est heureux d’avoir un complice et partenaire de jeu supplémentaire. Cela évite aussi qu’il ne trouve d’autres occupations, comme par exemple déchiqueter le sopalin, ce qu’il fait avec une certaine délectation.
C’est aussi généralement un chat qui s’entend bien avec les chiens, même si tout dépend bien sûr aussi de la compatibilité de son partenaire avec la gent féline. Dans tous les cas, les choses se passent d’autant mieux que la cohabitation est instituée dès leur plus jeune âge. À défaut, mieux vaut veiller à effectuer la mise en contact de façon graduelle.
Le faire vivre aux côtés d’un oiseau ou d’un petit rongeur est nettement plus hasardeux, car son instinct de chasse peut se réveiller à tout moment. Si malgré tout la situation se présente, une certaine vigilance est de mise. Par exemple, en cas d’absence, le petit animal doit être installé dans un endroit inaccessible pour le chat.
Athlétique et énergique, le Siamois a besoin d’être actif. Il est impératif qu’il puisse courir, mais cela n’implique pas forcément que la vie en appartement est impossible pour lui, dès lors que le logement est assez vaste. C’est d’autant plus vrai qu’il est tout à fait possible de lui apprendre à se promener en laisse ; il a toutes les chances d’apprécier de telles sorties, puisqu’il les partage avec son maître. L’idéal est quand même qu’une chatière lui permette d’aller et venir au dehors dès qu’il le souhaite.
Dans tous les cas, son besoin impérieux de faire ses griffes doit être assouvi. Si un griffoir n’est pas mis à sa disposition à l’intérieur du foyer ou dans le jardin, il ne se prive pas de se rabattre sur le mobilier ou les rideaux.
Les jeux lui sont également indispensables, tant pour se dépenser que pour développer ou entretenir ses capacités. Jouer est indispensable à son équilibre mental et émotionnel, et donc à son bien-être.
C’est d’autant plus vrai que cela permet de le stimuler intellectuellement, lui qui est si intelligent et curieux. Ces traits de caractère en font d’ailleurs un candidat idéal pour qui souhaite apprendre des tours à son chat, comme par exemple rapporter un objet lancé. Cela dit, il ne se prive pas non plus d’apprendre diverses choses par lui-même. Capable d’ouvrir les robinets et les portes, il aime s’installer dans les placards et armoires pour s’y cacher et y rester même si on l’appelle, jusqu’à ce qu’il décide qu’il est temps de faire honneur de sa présence.
Enfin, le Siamois est connu pour être un chat très bavard. Sachant qu’en plus il est rarement très loin de son maître, une personne qui n’apprécie pas d’avoir un compagnon qui vocalise toute la journée avec une voix rauque ferait mieux d’opter pour une autre race. En effet, il est impossible d’empêcher ce comportement : c’est là sa manière à lui de communiquer non seulement avec son maître, mais aussi avec tous les membres de la famille. Il faut donc s’attendre à de longues conversations au cours desquelles il exprime son approbation ou son désaccord. Si et Am, les deux Siamois bavards de La Belle et le Clochard (1955), illustrent donc parfaitement l’éloquence de ce chat.
Il peut aussi se faire entendre pour demander de l’attention, en particulier s’il est laissé de nombreuses heures sans compagnon et sans jouet : il ne faut pas s’étonner qu’il enchaîne alors les bêtises et les longues séances de miaulements.
Le Siamois Moderne a dans l’ensemble une santé robuste.
Néanmoins, comme toutes les races, il est davantage sujet à certaines affections. Dans son cas, il s’agit de :
Comme plusieurs des affections auxquels la race est exposée sont héréditaires, passer par un éleveur de Siamois sérieux est important pour obtenir un animal qui non seulement a grandi dans un environnement de qualité et bénéficié d’une bonne socialisation dès ses premières semaines, mais aussi a toutes les chances d’être – et de rester – en bonne santé. En effet, un professionnel digne de ce nom veille à pratiquer certains tests génétiques sur les géniteurs envisagés, pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs d’une affection qu’ils risqueraient de transmettre à leurs petits. Si c’est le cas, il les exclut du programme de reproduction. Par conséquent, il doit être en mesure de présenter les résultats desdits tests, en plus d’un certificat de bonne santé provenant d’un vétérinaire ainsi que de la liste des vaccins déjà administrés au chaton, consignés dans le carnet de santé ou de vaccination de ce dernier.
Une fois l’adoption achevée, c’est le nouveau propriétaire qui devient garant de la bonne santé de son compagnon, et ce tout au long de sa vie. Une visite chez un vétérinaire au moins une fois par an, et davantage lorsque le chat vieillit, est incontournable pour maximiser les chances de garder son chat en bonne santé. Ce rendez-vous permet en effet au professionnel de procéder aux éventuels rappels de vaccins nécessaires, mais aussi et surtout d’effectuer un bilan de santé complet de l’animal. Ce dernier doit permettre de détecter au plus tôt un éventuel souci de santé, afin le cas échéant d’y faire face dans les meilleures conditions.
En parallèle, il est indispensable de protéger son chat contre les parasites en renouvelant ses traitements antiparasitaires tout au long de l’année, chaque fois que cela est nécessaire, de sorte qu’il ne cesse jamais d’être protégé. Cela vaut même pour un animal vivant cantonné en appartement, car il n’est pas totalement à l’abri du danger.
Si belle soit-elle, la robe du Siamois nécessite peu d’entretien, d’autant qu’il ne possède pas de sous-poil. En temps normal, un brossage une fois par semaine suffit à ôter les poils morts et à lustrer sa fourrure.
Mieux vaut toutefois doubler la fréquence lors de ses mues annuelles, au printemps et en automne. En effet, même si son poil est court, les pertes sont alors sensiblement plus prononcées.
La séance de brossage hebdomadaire est l’occasion également de vérifier ses oreilles. Passer un tissu humide permet d’en retirer les saletés, et ainsi de réduire le risque que des infections (par exemple des otites) ne s’y développent.
Il faut également examiner ses yeux une fois par semaine et au besoin nettoyer leur coin avec un chiffon humide, pour éviter que des impuretés ne s’accumulent et ne s’infectent.
Ses dents requièrent des soins plus fréquents. En effet, il est important de limiter l’accumulation de plaque dentaire : en se transformant en tartre, elle peut être à l’origine non seulement d’une mauvaise haleine du chat, mais aussi de diverses maladies plus ou moins graves. Un brossage des dents hebdomadaire à l’aide d’un dentifrice spécialement conçu pour la gent féline est un minimum, mais l’idéal est de le faire encore plus souvent – voire chaque jour.
Pour finir, il est indispensable d’entretenir ses griffes afin qu’elles ne deviennent pas trop longues : elles pourraient alors le gêner, voire se casser et le blesser. Qu’il vive exclusivement à l’intérieur ou qu’il ait accès à l’extérieur, il faut les vérifier une fois par mois : si l’usure naturelle n’est pas suffisante, il est indispensable de les couper manuellement. Cela n’empêche pas qu’il doit par ailleurs avoir un griffoir à sa disposition, au risque sinon de se rabattre sur le mobilier - ce qu’il fait sans état d’âme si besoin est.
Qu’il s’agisse du pelage, des oreilles, des yeux, des dents ou des griffes, l’entretien d’un Siamois n’est pas particulièrement complexe. Pour autant, il est utile de connaître les bons gestes : cela permet non seulement d’agir de manière efficace, mais aussi de ne pas risquer de blesser ou traumatiser le petit animal. Prendre conseil la première fois auprès d’un vétérinaire ou d’un toiletteur professionnel est donc tout à fait conseillé.
Ce chat entretient une relation très forte avec son maître. Par conséquent, pour peu que son maître sache bien s’y prendre, les séances de toilettage peuvent devenir des moments de tendresse et complicité partagées. Cela a d’autant plus de chances d’être le cas qu’il y est habitué dès son plus jeune âge.
Comme tout chat, le Siamois nécessite une nourriture qui, tant qualitativement que quantitativement, doit satisfaire ses besoins nutritionnels. Pour que ce soit le cas, elle doit correspondre notamment à son âge, son activité physique et son état de santé.
L’alimentation industrielle peut parfaitement être adéquate, si tant est qu’elle soit de qualité. On ne peut pas en dire autant en revanche de cette destinée aux humains. En effet, à moins d’avoir été sélectionnée spécifiquement pour cela, elle ne correspond pas aux besoins nutritionnels d’un chat. Pire, certains mets potentiellement très appréciés de ses maîtres s’avèrent être toxiques pour le petit félin. C’est donc un service à lui rendre que de ne pas lui offrir des petits bouts à table, ni lui donner les restes ou le laisser mettre sa petite tête dans la poubelle.
En tout cas, même si le Siamois est très énergique et a tendance à manger un peu plus qu’un chat d’une autre race, il n’est pas pour autant du genre à se goinfrer. Comme la plupart de ses congénères, il sait s’autoréguler, si bien qu’il est possible de lui laisser de la nourriture disponible en permanence sans craindre qu’il ne mange plus que de raison.
Enfin, comme n’importe quel chat, il doit avoir à sa disposition à tout moment de l’eau fraiche.
Il n’est pas difficile de trouver des éleveurs de Siamois. En revanche, il faut s’attendre à débourser un montant non négligeable, car il est loin de faire partie des races les moins chères.
Ainsi, il faut compter généralement entre 1000 et 2000 euros pour adopter un chaton Siamois.
Au Canada, ce montant se situe entre 700 et 1500 dollars canadiens.
Quel que soit le pays, le prix varie en fonction de la réputation de l’élevage, de la lignée de l’animal et surtout de ses caractéristiques intrinsèques, en particulier sur le plan physique. C’est pour cette raison que le montant demandé peut différer d’un individu à l’autre au sein d’une même portée.
En Europe, c’est en Grande-Bretagne que le Siamois fut d’abord introduit, et c’est encore aujourd’hui dans ce pays qu’il a le plus de succès. Il figure en effet en quatrième position dans le classement établi en fonction du nombre d’enregistrements annuels auprès du Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique, avec autour de 1500 par an. Cela correspond toutefois à une division par trois par rapport au milieu des années 90, lorsqu’il dépassait les 4500 naissances annuelles et se situait d’ailleurs sur la deuxième marche du podium. La baisse fut particulièrement forte dans la deuxième moitié des années 2000, mais s’est poursuivie tout au long de la décennie qui suivit : on comptait encore plus de 2000 inscriptions par an au début des années 2010.
En France, on observe également un recul tant dans l’absolu qu’en relatif, et en tout état de cause la race n’a jamais atteint des niveaux de popularité similaire. Avec autour de 250 inscriptions par an au Livre Officiel des Origines Félines (LOOF), elle émarge autour de la 20ème place dans le classement. Au milieu des années 2000, ce chiffre était plutôt de l’ordre de 350 naissances annuelles.
En Suisse, le Siamois a également perdu de sa superbe. Après un pic d’environ 150 dans les années 90, le nombre d’inscriptions par an auprès de la Fédération Féline Helvétique (FFH) diminua régulièrement, au point de ne plus dépasser de nos jours les 50 naissances annuelles. Cela le place néanmoins autour de la 10ème place dans les statistiques de l’organisme.
Au Canada, il se fait encore plus discret. En effet, le nombre de chatons enregistrés chaque année auprès de l’Association Féline Canadienne (AFC) le place autour du 25ème rang au classement.
Aux États-Unis, le Siamois se situait au début des années 2010 dans le top 10 des races les plus populaires dans le pays, sur la base des statistiques d’enregistrements annuels auprès de la Cat Fanciers’Association américaine (CFA). Il a depuis perdu du terrain, se situant plutôt autour du 12ème rang.
Bonsoir, Voilà, j’ai décidé d’adopter un second chat pour tenir compagnie à mon chat Félix qui a 14 mois. Je... Lire la suite