Lointain cousin du serpent, le lézard est un petit reptile couvert d'écailles, qui se nourrit essentiellement d'insectes, d'araignées et de chenilles. Le nombre d'espèces de lézards n'est pas connu avec précision : selon les estimations, il en existerait entre 3500 et 4500 à travers le monde. La plupart sont dotées de pattes, mais certaines - notamment l'orvet - n'en possèdent pas et ressemblent donc beaucoup à des serpents.
Le lézard fait partie des proies que le chat aime beaucoup attraper, et qu'il peut même manger. Mais ce comportement peut-il être problématique, notamment pour sa santé ?
C'est bien connu : le chat est un chasseur né. Il passe en effet une bonne partie de son temps à chasser, pour se nourrir, mais aussi et surtout pour se divertir et entretenir ses muscles ainsi que ses réflexes. N'importe quelle proie potentielle qui passe sous ses yeux est susceptible d'attirer son attention et de lui donner envie de se lancer à sa poursuite : une souris, un rat, un oiseau, une sauterelle, une mouche... ou un lézard.
Toutefois, ce dernier est généralement plus difficile à attraper que les autres proies : son ouïe très fine l'avertit du moindre danger, sa petite taille lui permet de se faufiler dans des trous et des fissures pour se cacher, tandis que ses pattes dotées de griffes et de ventouses sont de formidables outils pour grimper sur les murs, arbres et autres supports. Enfin, il possède généralement la particularité de pouvoir détacher une partie de sa queue du reste de son corps : soit pour faire diversion, soit pour s'échapper lorsqu'il est pris. Le morceau perdu repousse dans les semaines qui suivent.
Malgré tous ces atouts, il n'est pas toujours en mesure d'échapper à un prédateur - notamment un chat. Ce dernier peut se contenter de jouer avec et le laisser filer une fois qu'il s'en est désintéressé, ou le tuer - voire le manger.
On rencontre en Europe une centaine d'espèces de lézards différentes ; 12 d'entre elles sont présentes en France, 3 en Belgique, et 7 en Suisse. La plus répandue est le lézard des murailles (Podarcis muralis), qui est présent un peu partout sur le continent. D'autres sont également très communes : c'est le cas notamment du lézard vivipare (Zootoca vivipara), du lézard des souches (Lacerta agilis) et de l'orvet fragile (Anguis fragilis), qui est dépourvu de pattes.
Au Canada, on trouve 6 espèces de lézards, dont une - le lézard des murailles - qui a été introduite depuis l'Europe. Aucune d'entre elles n'est présente au Québec.
Les lézards vivant en Europe et au Canada ne sont pas venimeux, mais certains mordent parfois pour se défendre.
Au demeurant, il n'existe en fait dans le monde entier que deux espèces de lézards connues pour être venimeuses : le lézard perlé et le monstre de Gila, tous deux présents uniquement en Amérique centrale. Leur venin est proche de celui de certains crotales.
Contrairement aux serpents ou aux crapauds, les lézards présents sous nos latitudes ne sécrètent pas de poison : ni leur peau ni leur morsure ne sont venimeuses.
Ils peuvent toutefois mordre, car leur gueule est dotée de dents. Néanmoins, dans la pratique, ils préfèrent généralement fuir face au danger : leurs morsures sont donc rares. Au demeurant, elles sont généralement bénignes.
Par conséquent, les lézards ne sont pas dangereux pour les chats, dans le sens où ils ne peuvent pas leur causer d'intoxication ou de blessure problématique.
Par contre, ils sont susceptibles d'être porteurs de parasites, notamment de vers - comme d'ailleurs n'importe quelle proie. Si un chat se contente de jouer avec un lézard contaminé et de le prendre dans sa gueule, il ne court aucun danger ; si en revanche il le mange, il risque d'avaler les vers en question et donc d'être contaminé à son tour.
Un chat qui mange un lézard s'expose principalement à deux types de risques :
Il n'y a aucune raison de paniquer si on surprend son chat en train de manger un lézard, ou si on le soupçonne d'en avoir avalé un (ce qui est plus probable, car il est rare de le prendre sur le fait). En effet, il ne court pas de risque grave à court terme.
Il convient toutefois de surveiller son état dans les heures qui suivent, pour s'assurer qu'il ne souffre pas de problèmes de digestion. S'il vomit une ou deux fois mais semble globalement en bonne santé, il n'y a pas lieu de s'inquiéter : son estomac doit simplement avoir un peu de mal à digérer la peau recouverte d'écailles. Par contre, si les vomissements ne semblent pas vouloir s'arrêter et/ou s'il présente d'autres symptômes (par exemple de la fatigue ou de la fièvre), il est préférable d'appeler un vétérinaire, au cas où.
Par ailleurs, si le chat n'est pas vermifugé ou si son dernier vermifuge commence à dater, il est judicieux de le vermifuger à nouveau dans les jours qui suivent. En effet, cela permet d'éviter qu'il ne tombe malade si le lézard est porteur de vers parasites. Cela vaut d'ailleurs aussi pour à peu près n'importe quelle autre proie : un oiseau, un rat, une souris... Par contre, mieux vaut éviter de le traiter le jour même : si les vers viennent à peine d'être avalés et ne se sont pas encore installés dans son organisme, le vermifuge risque de ne pas être pleinement efficace.
Il est difficile d'empêcher un chat ayant accès libre à l'extérieur de chasser des lézards : ces derniers sont présents partout, et il n'est pas vraiment possible de les déloger ni de les tenir éloignés du domicile.
Par contre, comme il chasse surtout pour se divertir et non pour se nourrir - en tout cas lorsqu'il vit dans un foyer avec une famille -, un moyen de limiter les risques est de faire en sorte qu'il ait de nombreuses autres façons de se distraire. On peut par exemple mettre à sa disposition toutes sortes d'accessoires et de jouets : des balles, des petites peluches, des souris basiques ou électroniques, des puzzles, un arbre à chat... Si spontanément il joue peu (ce qui est probable s'il passe beaucoup de temps en extérieur), on peut le stimuler par exemple avec une canne à pêche, un plumeau, une ficelle ou un pointeur laser.
Malgré tout, il ne s'agit pas d'une méthode infaillible : aucune distraction ne peut l'empêcher totalement de chasser des lézards ou d'autres types de proies s'il en a l'occasion. Il est donc important de vermifuger son chat à intervalles réguliers (deux à quatre fois par an en moyenne) : de cette façon, s'il mange des proies contaminées par des vers, il ne risque pas de tomber gravement malade.
Les lézards sont de petits reptiles qu'un chat est fortement susceptible de chasser - voire de manger. Le principal danger qu'ils représentent est le risque d'infestation du petit félin par des vers parasites, dans le cas où il ingère un individu lui-même contaminé. Le meilleur moyen d'éviter cela est de vermifuger son compagnon tous les 3 à 6 mois, en particulier s'il a un accès à l'extérieur.
Faire vacciner son chat est également important, car les vers ne sont pas le seul risque auquel il s'expose en passant du temps au dehors et en étant au contact d'autres animaux. Il existe différents vaccins conçus pour la gent féline et destinés à lutter contre des maladies plus ou moins graves et/ou contagieuses : le coryza, la leucose, la rage... Le mieux est d'en discuter avec son vétérinaire, pour savoir lesquels sont les plus indispensables - notamment en fonction du lieu et mode de vie de l'animal.