Tout propriétaire le sait bien : il est difficile de prévenir totalement les puces du chat, en particulier pendant la belle saison. Même les petits félins qui vivent en appartement peuvent malgré tout en être victimes ! Le cas échéant, il faut souvent s’armer de patience pour en venir totalement à bout - enfin, jusqu’à l’infestation suivante...
Si les puces sont autant redoutées, ce n’est pas seulement en raison des maladies qu’elles sont susceptibles de transmettre. En effet, leurs piqûres causent aussi des démangeaisons désagréables, un peu comme celles des moustiques. Ces dernières peuvent même prendre des proportions importantes lorsqu’elles occasionnent une réaction allergique : c’est ce que l’on appelle la Dermatite Allergisante aux Piqûres de Puces, ou DAPP.
Quels sont les symptômes de cette maladie ? Existe-t-il un traitement ? Certains chats ont-ils davantage de risques que les autres d’en être atteints ?
Appelée couramment DAPP en abrégé, la Dermatite Allergisante aux Piqûres de Puces désigne comme son nom l’indique une réaction allergique cutanée survenant à la suite d’une piqûre de puce, chez un individu qui y est sensible. On la désigne d'ailleurs aussi tout simplement sous l’appellation « allergie aux puces ».
Contrairement à d’autres allergies, la DAPP est relativement courante chez le chat, comme d’ailleurs chez le chien. Elle est susceptible de survenir toute l’année, mais s’avère plus fréquente et plus sévère du milieu du printemps jusqu’au début de l’automne, car c’est pendant cette période que les puces sont les plus nombreuses et actives. À l’inverse, il est courant que ses symptômes s’atténuent voire disparaissent pendant la saison froide, si les températures sont suffisamment basses pour que les puces ne survivent pas. En revanche, dans les régions où l’hiver est doux, les puces ne faiblissent pas, et l’animal atteint n’a donc pas vraiment de répit même pendant cette saison. Ainsi, les symptômes peuvent varier notablement d'une année à l'autre, en fonction de la météo et des températures.
La DAPP est une maladie très fréquente chez le chat : d'après les estimations, il s'agirait de la première cause de démangeaisons au sein de la gent féline.
Dans le cas général, il est courant d’associer puces et démangeaisons : après tout, les deux vont bien souvent de pair.
Ce sont plus particulièrement les piqûres qu’elles font dans la peau pour se nourrir qui sont à l’origine de ces petits grattements désagréables mais parfaitement normaux. De fait, lorsqu'on voit un chat se gratter régulièrement (le plus souvent à la base du cou), il est rare qu'on s’inquiète outre mesure : on se dit qu'il doit simplement avoir des puces.
Ces dernières peuvent toutefois occasionner des symptômes bien plus sévères : des démangeaisons intenses, des plaques rouges, des lésions de la peau... Il ne s’agit alors plus d’une réaction normale de son organisme à la suite d’une piqûre, mais d’une véritable réaction allergique à la salive que la puce injecte dans la peau lorsqu'elle pique. C’est l’ensemble de ces symptômes anormaux que l’on appelle DAPP. Une seule piqûre peut suffire à les provoquer, et leur intensité dépend de la sensibilité de chaque animal.
Comme les autres allergies, la DAPP est susceptible de toucher n’importe quel petit félin sans exception, quel que soit son âge. Il est d’ailleurs courant qu’elle ne soit pas présente dès la naissance, et apparaisse plutôt en cours de vie.
Toutefois, un chat souffrant de dermatite atopique a davantage de chances d’être atteint par la DAPP que ses congénères, car cette maladie dégrade l'état de sa peau et la rend globalement plus sensible aux allergies en général. Elle aussi est courante chez le chat : une étude intitulée « Feline atopic dermatitis: a retrospective study of 45 cases (2001-2012) » et publiée en 2014 dans la revue Veterinary dermatology a ainsi évalué à environ 12,5% sa prévalence au sein de la gent féline. Autrement dit, un chat sur huit serait touché. Il semble par ailleurs exister une légère prédisposition au sein de certaines races - notamment l'Abyssin.
Comme beaucoup d’autres allergies, la DAPP est rarement présente dès la naissance : elle apparaît plutôt en cours de vie, généralement après l’âge d’un an.
Les principaux symptômes qu’elle occasionne sont :
Ces symptômes sont le plus souvent présents au niveau des zones que le chat peut atteindre avec sa patte ou sa gueule : le cou, le ventre ou encore le dos. Ils se manifestent généralement juste après une piqûre de puce, et peuvent ensuite mettre des heures à s’atténuer - à condition toutefois qu'il ne se fasse pas piquer à nouveau entretemps. Or, s’il est effectivement infesté, il y a des chances que les piqûres se succèdent tout au long de la journée - d’autant que chaque puce pique plusieurs fois par jour. Il a alors des symptômes en permanence ou presque.
En général, la saison froide représente une période de répit, car les puces ne supportent pas les basses températures : elles sont alors moins actives, voire plus du tout. Si toutefois l’hiver reste doux et les températures agréables, elles sont susceptibles de continuer à piquer, et les symptômes ne disparaissent alors jamais vraiment.
Il arrive toutefois que la DAPP s’atténue un peu avec les années, comme pour beaucoup d’autres allergies : les symptômes deviennent alors un peu moins intenses, mais il est rare qu'ils disparaissent totalement.
À première vue, la DAPP peut sembler sans grande conséquence : après tout, il ne s’agit « que » de démangeaisons. En réalité, les choses sont plus compliquées...
En effet, comme le chat se gratte en permanence ou presque, il abîme sa peau : cela finit par occasionner à court terme des dépilations locales (notamment au niveau du cou et du dos), ainsi que des lésions plus ou moins profondes. Ces dernières ont du mal à cicatriser, car l'animal arrache sans cesse ses croûtes en se grattant ; elles peuvent d’ailleurs s’infecter si des microbes en profitent pour proliférer dedans.
À plus long terme, les grattages incessants entraînent parfois un épaississement voire un noircissement de la peau, que l’on appelle hyperpigmentation.
Les conséquences de la DAPP ne sont pas que cutanées, puisque les démangeaisons incessantes affectent le pauvre animal voire le rendent fou : il est de mauvaise humeur, très nerveux, facilement irritable... Sa qualité de vie est ainsi dégradée, et il en va de même de la qualité de ses relations avec les autres membres du foyer (humains et/ou animaux).
Comme il s'agit vraisemblablement de la première cause de démangeaisons chez le chat, le vétérinaire ne tarde pas à soupçonner une DAPP lorsqu'on lui décrit les symptômes. Toutefois, avant de proposer un traitement, il doit réaliser un diagnostic.
Celui-ci s'appuie d'abord sur les symptômes présents (croûtes, lésions, grattages...), leur éventuelle saisonnalité ainsi que la recherche de puces dans le pelage - ou plutôt de crottes de puces, plus faciles à apercevoir. Si l'animal n'est pas traité contre les parasites, il s'agit d'un élément supplémentaire orientant vers une DAPP.
Le vétérinaire confirme ensuite généralement le diagnostic en réalisant un test intradermique. Ce dernier consiste à injecter une infime quantité de salive de puce sous la peau, pour voir comment l'organisme y réagit. Si effectivement le chat est allergique aux puces, la zone autour du point d'injection devient rouge et/ou se met à gonfler dans les 24 à 48 heures qui suivent le test. Le plus souvent, la réaction se produit même dès les minutes qui suivent l'injection, de sorte qu'il n'est pas forcément nécessaire d'attendre plusieurs heures voire plusieurs jours pour avoir la réponse.
Enfin, une prise de sang peut être utile pour rechercher des traces éventuelles d'anticorps contre les allergènes contenus dans la salive de puce.
Chez le chat comme d'ailleurs chez les autres animaux, le traitement de la DAPP recouvre plusieurs aspects :
Ces soins ne permettent pas de guérir le chat : ce dernier reste allergique aux puces malgré tout, mais sa qualité de vie s'améliore notablement. Les rechutes sont toutefois quasiment inévitables, a fortiori si le traitement n'est pas suivi à la lettre.
Le seul moyen qui pourrait permettre de le guérir totalement serait de faire disparaître son allergie, à l'aide notamment d'une désensibilisation. Cette technique consiste à injecter régulièrement de toutes petites doses d'allergènes pour rendre peu à peu l'organisme moins allergique. Elle montre toutefois à ce jour peu de résultats avec la salive de puce, et n'est donc pas applicable dans le cas d'une DAPP - d'autant qu'elle est très longue et coûteuse.
Le principal inconvénient de la DAPP est qu'elle provoque des démangeaisons incessantes qui peuvent finir par rendre fou le pauvre chat qui en est atteint. La priorité lors de sa prise en charge est donc d'atténuer ses symptômes le plus vite possible.
Pour cela, le vétérinaire recourt généralement à des anti-histaminiques, c'est-à-dire des molécules anti-allergies. Il s'agit le plus souvent de corticoïdes administrés par voie orale ou en piqûre, ou éventuellement de solutions appliquées directement sur les lésions. Ces produits ont une bonne efficacité, mais ils sont souvent forts et doivent être réservés en début de traitement de la DAPP, ou en cas de rechute sévère. En effet, s'ils sont donnés à forte dose ou trop souvent, ils risquent d'engendrer des effets secondaires graves - notamment des dérèglements hormonaux.
En parallèle de ces médicaments, le vétérinaire peut éventuellement prescrire des antidouleurs et/ou des anti-inflammatoires : ce n'est pas systématique, mais cela s'avère généralement utile si le chat a une peau très abîmée et qui le fait souffrir. Ce traitement est lui aussi temporaire, en attendant que la peau cicatrise et se restaure.
Les anti-histaminiques, les antidouleurs et les anti-inflammatoires constituent une solution temporaire pour soulager le chat, mais ne peuvent résoudre à eux seuls le problème. Il faut donc en parallèle éliminer impérativement le plus de puces possible de son environnement, pour réduire les chances qu'il se fasse piquer.
La première chose à faire pour cela est de le traiter contre les puces tout au long de l'année, et ce même s'il vit uniquement en appartement. Cela vaut d'ailleurs aussi pour les autres animaux de la maison, s'il y en a. En général, les pipettes et les colliers anti-puces sont à la fois très efficaces, pratiques à utiliser et peu coûteux à l'année : ce sont donc les plus appréciés. Il en existe toutefois d'autres : des sprays, des shampoings, des comprimés à glisser dans la nourriture... En cas de doute sur quel antiparasitaire pour chat choisir, le mieux est de solliciter l'expertise du vétérinaire.
Toutefois, traiter les animaux ne suffit pas : il faut également assainir l'ensemble du domicile pour éliminer toutes les puces qui pourraient y avoir trouvé refuge. Un grand nettoyage de la maison, avec un passage de l'aspirateur dans toutes les pièces chaque jour pendant quelques semaines, est donc crucial. Il doit s'accompagner de lavages fréquents du panier du chat, de ses jouets, de son arbre à chat et de tous les autres accessoires qu'il utilise beaucoup. Si vraiment l'infestation est massive, il est possible de recourir à des fumigènes à base d'insecticides, voire de faire appel à un professionnel.
Lorsqu'un chat souffre de DAPP, il a toutes les chances d'avoir une peau en mauvais état - a fortiori s'il est également atteint de dermatite atopique, ce qui est courant. Or, une peau abîmée augmente les risques de problèmes cutanés, si bien qu'un cercle vicieux a tôt fait de s'installer. Il est donc important de la renforcer pour limiter les symptômes de la DAPP, ainsi que l'ampleur et la fréquence des rechutes.
Pour cela, la meilleure chose à faire consiste à donner à son chat une nourriture de qualité, car la peau a besoin de toutes sortes de nutriments pour être en bonne santé : des protéines, des lipides riches en acides gras essentiels, des vitamines comme la A ou la B, des minéraux comme le cuivre ou le zinc, etc. Il existe d'ailleurs des compléments alimentaires spécialement conçus pour les chats ayant des problèmes de peau. Le mieux reste toutefois de lui donner une alimentation bien équilibrée et n'ayant pas besoin d'être complémentée : on peut par exemple se tourner vers des croquettes vétérinaires, qui contiennent normalement tout ce dont il a besoin pour être en bonne santé.
Une bonne hydratation est elle aussi importante, car la peau est constituée en grande partie d'eau. Il faut donc veiller à ce que l'animal ait en permanence accès à une gamelle d'eau propre et fraîche, et vérifier qu'il boit suffisamment chaque jour.
Si cela ne suffit pas, il est possible d'utiliser des crèmes ou pommades spéciales pour les peaux sèches, ou si l'on préfère des produits naturels, d'appliquer de l'huile d'olive, de l'huile de coco ou de la farine d'avoine. Ces substances riches en lipides sont excellentes pour garder la peau bien hydratée et éviter qu'elle ne se dessèche trop vite.
La DAPP (Dermatite Allergisante aux Piqûres de Puces) est probablement la principale cause de démangeaisons chez le chat. Elle n'est pas en soi une maladie grave, mais elle cause des symptômes très désagréables qui finissent par dégrader fortement la qualité de vie de l'animal. On ne peut pas la soigner, mais divers traitements permettent au moins d'en atténuer les symptômes. Le plus important reste toutefois de mener une lutte sans merci contre les puces en recourant à des antiparasitaires, car dès lors qu'un individu est effectivement allergique la moindre piqûre risque d'être problématique.
Traiter son chat contre les puces présente d'ailleurs des avantages autres que celui de lutter contre les symptômes de la DAPP. C'est en effet également un bon moyen de le protéger contre les vers tels que le ténia, que les puces sont susceptibles de transmettre par le biais de leurs piqûres. Comme en outre les antiparasitaires ont généralement une action multiple et aident aussi à lutter contre les tiques, les poux et même les aoûtats, le jeu en vaut vraiment la chandelle.
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