Entre sa naissance et le moment où il devient enfin adulte, le chaton passe par toutes sortes d'étapes intermédiaires. L'une d'entre elles est le sevrage, qui fait partie des plus importantes.
Cette phase cruciale marque le passage d'une alimentation lactée à une alimentation solide, ainsi que l'acquisition d'une certaine autonomie. Elle se fait normalement tout naturellement, mais quelques astuces permettent néanmoins de faciliter cette transition.
À quel âge commence et se termine le sevrage d'un chat ? Quelles en sont les différentes étapes ? Comment faire en sorte que tout se passe bien ?
Le sevrage est une des étapes de la croissance du chat, qui désigne le moment où celui-ci cesse de se nourrir du lait de sa mère (ou d'un lait artificiel, dans le cas où il est nourri par un humain) pour se tourner vers une alimentation solide : viande, pâtée, croquettes...
Elle n'est pas spécifique à la gent féline : on la retrouve chez tous les mammifères, y compris l'humain. En effet, l'allaitement fait partie des particularités de ces espèces : les petits sont nourris avec du lait maternel dès la naissance, jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de digérer la nourriture des « grands ».
Cependant, contrairement à ce que l'on observe chez l'humain, le sevrage d'un animal (en particulier d'un chaton) correspond aussi au moment où il devient autonome : il marche bien, sait déjà comment chasser et trouver sa nourriture, et se détache de sa mère sur le plan émotionnel. C'est ce qui explique d'ailleurs qu'il est recommandé d'attendre la fin du sevrage pour proposer un chaton à l'adoption.
À la naissance, le chat n'est capable d'ingérer autre chose que du lait. Une fois adulte, il se nourrit exclusivement d'aliments solides. Il se passe donc au cours du sevrage une transformation qui permet petit à petit à son organisme de changer naturellement de types d'aliments.
L'appareil digestif du chat se transforme peu à peu pour devenir capable de décomposer des aliments solides et d'en absorber les nutriments essentiels au bon fonctionnement de l'organisme.
Dans le même temps, la production de lactase (l'enzyme permettant de digérer le lactose présent dans le lait et les produits laitiers), qui était à son maximum avant le sevrage, diminue peu à peu au fil des mois, jusqu'à devenir résiduelle à l'âge adulte. C'est ce qui explique qu'un chat adulte ne digère pas bien le lait et qu'il vaut donc mieux éviter de lui en donner, sous peine de le voir souffrir de troubles digestifs : diarrhées, flatulences...
Lorsqu'il vient au monde, le chat n'a pas encore de dents : il n'est donc pas capable de mâcher. Ce n'est qu'au fil de sa croissance que sa dentition se met progressivement en place.
Les dents de lait du chat poussent généralement entre 2 et 4 semaines : d'abord les incisives, puis les canines, etc. À partir de ce moment-là, et même si ce ne sont pas encore ses dents définitives (elles seront remplacées par ces dernières vers 4 à 6 mois), il devient alors capable de mâcher - même sommairement - et accepte donc plus facilement une alimentation solide.
L'apparition des premières dents a également un autre effet : comme elles sont très pointues et acérées, la tétée devient encore plus douloureuse pour la mère. Celle-ci commence donc à la refuser de plus en plus, et incite plutôt ses petits à manger d'autres types d'aliments. C'est donc elle qui initie le sevrage, et c'est d'ailleurs ce processus qu'il faut reproduire lorsqu'on doit s'occuper d'un chaton non sevré.
Au fur et à mesure que ses dents de lait apparaissent, le chaton fait nettement plus de mal à sa mère quand il la tète. Celle-ci se montre donc de plus en plus réticente à se laisser faire : elle abrège la tétée, voire finit par la refuser complètement au-delà d'un certain âge.
C'est d'autant plus vrai qu'un chaton âgé d'un à deux mois grandit vite, et a besoin de manger beaucoup. La mère devient donc rapidement incapable de produire suffisamment de lait pour nourrir à elle seule l'ensemble de sa portée ; cela conduit ses petits affamés à se tourner de plus en plus vers d'autres sources de nourriture pour obtenir les nutriments dont ils ont besoin.
Un chaton qui vient au monde n'est pas encore en possession de tous ses sens. En effet, même si son goût, son odorat et son équilibre sont déjà opérationnels, ils sont loin d'être encore au maximum de leurs capacités. Quant à sa vue et son ouïe, elles ne sont même pas encore fonctionnelles. De toute façon, il n'en aurait pas encore beaucoup l'utilité, car il passe alors le plus clair de son temps à dormir.
Ce n'est que vers l'âge de 3 à 4 semaines que les choses changent :
À partir de ce moment-là, sa curiosité se développe : il renifle tout ce qui se trouve autour de lui et se met à goûter d'autres choses que le lait maternel - y compris donc les croquettes ou la pâtée qui se trouvent dans la gamelle de sa mère. C'est de cette façon que naît progressivement son intérêt pour d'autres aliments.
En règle générale, le sevrage du chaton commence vers l'âge d'un mois. En effet, c'est globalement à partir de ce moment-là que sa mère devient plus réticente à se laisser téter, et qu'elle le réoriente donc progressivement vers d'autres types de nourriture : viande, croquettes...
Il faut toutefois un certain temps avant qu'il soit parfaitement sevré. En effet, pendant en moyenne 4 à 6 semaines, il reçoit alors une alimentation mixte : il se tourne de plus en plus vers la nourriture solide, mais continue de boire du lait. Le sevrage s'achève donc normalement lorsqu'il atteint environ 2 ou 3 mois.
Il existe toutefois des différences d'un individu à l'autre. En effet, plus la portée est nombreuse, plus la mère repousse rapidement les « assauts » de ses petits, et donc plus le sevrage est précoce. À l'inverse, quand la portée est réduite, la mère accepte généralement d'allaiter plus longtemps.
En moyenne, le sevrage d'un chaton dure 4 à 6 semaines, puisqu'il commence vers l'âge d'un mois et s'achève entre 2 et 2,5 mois. Il s'agit donc d'une transition assez longue, qui s'effectue progressivement.
La durée de sevrage dépend de plusieurs facteurs, notamment :
Néanmoins, même si les choses se font plus lentement chez certains individus que chez d'autres, il est peu commun que le sevrage dure plus de 6 semaines.
Même si l'on dit souvent dans le langage courant que le sevrage du chaton se fait vers l'âge de 2 mois, les choses sont en réalité plus compliquées que cela.
En effet, plusieurs étapes se succèdent :
Ces âges sont toutefois donnés à titre indicatif, pour fournir un ordre d'idée du déroulement du processus : les différentes étapes du sevrage d'un chaton démarrent plus ou moins tôt et prennent plus ou moins de temps d'un individu à l'autre.
Le sevrage est un processus naturel qui se fait spontanément, et qui ne nécessite normalement pas d'intervention humaine. Néanmoins, il est possible de faciliter le processus de différentes façons.
Avant d'être sevré, le chaton se nourrit directement en tétant sa mère. En revanche, après le sevrage, il doit le faire dans une gamelle. Cela n'ayant rien de naturel pour lui, il faut le lui apprendre.
Normalement, il commence à découvrir ce qu'est une gamelle en allant renifler celle de sa mère et en goûtant la nourriture qui se trouve dedans : c'est d'ailleurs ainsi que commence le sevrage. Néanmoins, il est possible d'accélérer le processus en lui présentant une petite gamelle peu profonde, dans laquelle on met un peu de lait maternisé pour chaton.
Une fois qu'il a pris l'habitude d'aller y chercher de quoi se nourrir, on peut y mettre petit à petit de la nourriture solide, jusqu'à ce qu'il finisse par se nourrir exclusivement dans sa gamelle.
Pendant sa croissance en général et son sevrage en particulier, le chaton a des besoins bien précis en termes d'alimentation. Pour qu'il grandisse correctement, sa nourriture doit être riche en protéines, acides gras essentiels et autres nutriments ; néanmoins, il faut aussi qu'elle soit suffisamment digeste pour ne pas trop solliciter son appareil digestif encore fragile.
Il est donc vivement recommandé d'opter pour une alimentation spécialement destinée aux chatons non sevrés, qui contient normalement tout ce dont il a besoin au cours de cette période. Les pâtées sont plus faciles à mâcher, mais le choix de croquettes est généralement plus large. Si on opte pour ces dernières, un moyen de faciliter la prise est de les faire ramollir en ajoutant un peu d'eau tiède ou de lait maternisé pour chaton dans la gamelle, jusqu'à ce qu'il parvienne à les mâcher tout seul.
Même si le sens du goût du chat apparaît probablement dès la gestation, ses préférences en termes d'alimentation se précisent sans doute à l'occasion du sevrage et le conduisent à apprécier certains mets plutôt que d'autres.
Un moyen intéressant d'éviter qu'il ne devienne trop difficile à l'âge adulte est donc de lui proposer alors différents types d'aliments. Par exemple, si l'on prévoit de le nourrir essentiellement avec des croquettes tout au long de sa vie, mieux vaut commencer à l'y habituer dès le sevrage, pour éviter toute réticence à l'encontre de ce type de nourriture.
Il n'est pas utile en revanche de changer trop souvent son alimentation pour lui faire découvrir toutes sortes de saveurs et d'arômes différents. En effet, un chaton a un appareil digestif fragile, et pourrait mal supporter des changements trop fréquents. Une simple alternance entre croquettes et pâtée suffit donc généralement.
Même si au début de son sevrage il commence à pouvoir manger des aliments solides, un chaton ne peut d'abord en absorber qu'une petite quantité à la fois. En effet, son appareil digestif a besoin d'un temps d'adaptation pour passer du lait à d'autres types de nutriments, et n'est de toute façon pas suffisamment développé pour accueillir une grande quantité de nourriture à la fois.
Or, tant qu'il n'est pas complètement sevré, il ne gère pas encore correctement sa faim. Quand il allaite, il est limité par les capacités de production de lait de sa mère, et par le fait que celle-ci met fin à la tétée au bout d'un certain temps. En revanche, quand il se met à consommer de la nourriture solide, il pourrait manger plus que de raison en voulant faire « comme les grands », et donc se rendre malade.
Il est donc recommandé de fragmenter la ration quotidienne d'un chaton en plusieurs repas : d'abord 5, puis 4, puis 3, jusqu'à pouvoir lui laisser sa nourriture en libre accès vers la fin du sevrage.
Tant qu'un chaton se nourrit exclusivement en tétant sa mère, il n'a normalement pas besoin de boire, car le lait lui apporte déjà assez d'eau. Ce n'est qu'à partir du moment où il commence son sevrage que ce besoin apparaît, car les aliments solides n'en contiennent pas suffisamment - en particulier les croquettes, qui sont très sèches.
Il faut donc veiller alors à ce qu'il ait de quoi se désaltérer. Spontanément, il devrait imiter sa mère et donc se tourner vers la gamelle d'eau de cette dernière. Toutefois, il est aussi possible de faire en sorte qu'il ait directement la sienne, en veillant toutefois à choisir un modèle peu profond afin de faciliter la prise.
Tout au long de sa croissance (et plus particulièrement pendant les premières semaines), le chaton grandit très vite et prend rapidement du poids. Ainsi, il passe d'une centaine de grammes lorsqu'il naît à environ 500 un mois plus tard, et au bout de deux mois pèse autour d'un kilo.
Il est toutefois courant d'observer un ralentissement de la prise de poids vers 5 ou 6 semaines, car c'est à ce moment-là qu'il commence véritablement à changer d'alimentation. En effet, son appareil digestif a besoin de temps pour s'habituer à la nouvelle nourriture : au début, les nutriments ne sont donc pas très bien absorbés, ce qui freine la croissance et donc la prise de poids. Cela dure généralement une à deux semaines, après quoi les choses repartent de plus belle.
Il est néanmoins utile de suivre de près ces changements et donc de peser régulièrement son chaton pendant le sevrage, afin de s'assurer que tout se passe au mieux. Si on constate un écart non négligeable par rapport à la courbe de poids idéal, il ne faut pas trop tarder pour solliciter un vétérinaire.
Le sevrage d'un chaton s'accompagne souvent de problèmes digestifs, du fait de la transition alimentaire qu'il implique.
En effet, d'un côté la production de lactase (l'enzyme qui permet de digérer le lait) diminue, mais de l'autre l'appareil digestif a encore un peu de mal à bien digérer les aliments solides. Cela se traduit bien souvent par des selles molles voire des diarrhées, des flatulences, etc.
Par conséquent, il est important de s'assurer de sa capacité à bien digérer sa nouvelle alimentation, notamment en surveillant l'état de ses selles. Si jamais des problèmes digestifs sont manifestes, c'est peut-être le signe que le sevrage est trop rapide ou que sa nouvelle alimentation n'est pas suffisamment digeste pour lui. Mieux vaut alors demander conseil à un vétérinaire.
Vers la fin de son sevrage, un chaton apprend à gérer lui-même sa faim et sa soif, c'est-à-dire à s'auto-réguler. Cela lui permettra d'être en mesure de se nourrir et s'abreuver dans de bonnes conditions par la suite.
Pour faciliter ce processus, il est recommandé de bien séparer ses gamelles de nourriture et d'eau de celles de sa mère lorsqu'il commence à atteindre 7 ou 8 semaines : cela le force à manger et à boire de son côté, et non plus à simplement reproduire les gestes de sa mère.
En règle générale, le sevrage se fait naturellement au contact de la mère, sans qu'il y ait besoin d'intervenir souvent. Il peut toutefois arriver qu'on doive sevrer un chaton soi-même, notamment si celle-ci est absente ou incapable de s'en occuper (par exemple parce qu'elle est malade ou n'a pas assez de lait).
Le cas échéant, il faut faire attention à différents aspects :
Toutes ces étapes sont importantes pour que le petit devienne un adulte en bonne santé et bien équilibré sur le plan psychologique. Ce n'est donc pas un processus que l'on peut réaliser soi-même sans posséder de solides connaissances sur la question - en particulier s'il est très jeune, car la moindre erreur peut alors lui être fatale. Dans le doute, mieux vaut se faire accompagner par un vétérinaire.
Le sevrage du chat est une étape cruciale, qui certes ne nécessite normalement pas que l'on intervienne beaucoup dans le processus, mais au cours de laquelle il faut tout de même rester vigilant. Les points les plus cruciaux sont de bien lui fournir une alimentation spécialement conçue pour les chatons non sevrés, de vérifier que sa prise de poids se poursuit normalement et de s'assurer qu'il devient autonome tant sur le plan alimentaire que psychologique.
Pour autant, il ne faut pas croire qu'il est possible de relâcher son attention une fois le sevrage terminé. En effet, le développement morphologique du chaton est loin de s'achever à ce moment-là : il se poursuit et passe par d'autres étapes sensibles comme la socialisation, la perte progressive des anticorps maternels (ce qui entraîne une baisse temporaire de l'immunité), la puberté... Par conséquent, même si l'on peut considérer que le plus dur est passé, un chaton sevré reste un petit être fragile, qui doit être entouré d'amour et d'attention pour atteindre l'âge adulte en parfaite santé physique et mentale.
Bonjour à tous ! J'ai récupéré un petit chaton blanc qui se révèle être sourd. Une amie à moi l'a trouvé...