Le pelage du chat : types de poils, structure, mue...

Un pelage de chat tigré

Le pelage du chat est un élément indissociable de son corps. Il a bien entendu un rôle esthétique, mais sert aussi et surtout à protéger sa peau des petits bobos, de la pluie, et des températures extrêmes.


Comme chez le chien, il existe différents types de pelage, chaque race de chats ayant ses particularités : ainsi, la couleur, la longueur des poils et même leur texture peuvent varier d'un individu à l'autre.


Quelles sont les particularités du poil du chat ? Comment le pelage est-il structuré et organisé ? À quoi sert-il ?

À quoi sert le pelage du chat ?

Un beau chat blanc et gris marche dans la neige
Grâce à son pelage, le chat craint peu le froid

Si le pelage du chat contribue immanquablement à son charme et sa beauté, il n'a pas qu'un but esthétique, loin s'en faut. Il joue en fait plusieurs rôles cruciaux :

 

  • il agit comme un rempart pour protéger la peau et donc l'organisme. En effet, le poil de couverture, généralement dense, agit comme un amortisseur en cas de chocs, coups et de blessures ;

 

  • il protège le chat des coups de soleil, empêchant les ultraviolets d'atteindre l'épiderme. Grâce à ce manteau naturel, sa peau n'a pas besoin de bronzer pour se protéger des rayons, contrairement à la nôtre. Seules les chats à la peau nue (qu'ils le soient naturellement ou qu'ils aient été tondus) bronzent au soleil, justement pour s'en protéger ;

 

  • il permet de protéger le chat du froid pendant l'hiver et de la chaleur pendant l'été. Plus précisément, c'est surtout le rôle du sous-poil, qui fait office d'isolant thermique : il conserve la chaleur corporelle quand les températures sont basses, et repousse la chaleur extérieure pendant les périodes de canicule. Par conséquent, et contrairement à ce qu'on pourrait intuitivement croire, ce n'est pas lui rendre service que de tondre le pelage de son chat juste avant l'arrivée des beaux jours.

L'origine des poils du chat

Illustration de l'épiderme d'un chat

Les poils sont générés par le bulbe. Ce dernier, situé dans le follicule pileux, est une invagination de l'épiderme dans le derme. L'origine des poils est double : ectodermique et mésodermique.

 

Des études chez l'embryon ont montré que la condensation des cellules basales se produisaient tôt, pour former un bourgeon pilaire. La croissance de ce dernier dans le mésoderme s'accompagne de la création de la future papille dermique.

 

La base du bourgeon épithélial entoure progressivement la papille pour former le bulbe pileux. Des renflements apparaissent le long du follicule. Ils correspondent à l'insertion du muscle arrecteur du poil, de la glande sudoripare épitrichiale et de la glande sébacée.

 

Ces deux glandes, associées au follicule pileux, existent chez le chat comme le chien. Il y a cependant moins de glandes sudoripares chez le félin, même si ont retrouve des  glandes sudoripares apocrines sur toute la surface du corps du chat, et des glandes sudoripares eccrines au niveau des coussinets plantaires, pour en assurer l'adhérence. Les glandes sébacées, quant à elles, sont regroupées au niveau du menton et forment l'organe sous-mentonnier qui a un rôle de reconnaissance, par le biais des phéromones. Elles sont également présentes au niveau de toute la face dorsale de la queue et forment l'organe supra-caudal.

La structure des poils chez le chat

Illustration de l'épiderme d'un chat

Le follicule pileux est composé, dans le sens de la longueur, de trois parties distinctes :

    • L'infundibulum ;
    • L'isthme ;
    • La partie profonde.

 

On distingue également cinq zones différentes :

  • Le bulbe pilaire ;
  • La tige pilaire ;
  • Les gaines épithéliales internes et externes ;
  • La membrane basale ;
  • La gaine conjonctive.

 

Les cellules pluripotentes de la matrice donnent naissance au poil et à la gaine épithéliale interne. Cette dernière est une extension en profondeur de l'épiderme.

 

Le poil au sens strict du terme ne constitue donc qu'un seul élément du follicule pileux. Il est constitué de trois parties :

  • La médula, cordon de 1 à 3 rangées de cellules longues aplaties de haut en bas. Ces cellules sont solides près de la base, mais le reste du poil contient de l'air et des vacuoles de gycogène ;
  • Le cortex, constitué de cellules cornifiées allongées parallèlement au grand axe du poil. Il contient les pigments donnant sa couleur au poil, et représente entre 1/6 et 1/4 de l'épaisseur du poil ;
  • La cuticule, constituée de cellules aplaties, cornifiées, anucléées (sans noyau) et organisées à la façon de tuiles sur un toit.

Le rôle des nerfs dans le pelage du chat

Un chat noir avec ses poils dressé

Les nerfs partant du système nerveux sympathique innervent les muscles arrecteurs et les cellules myoépithéliales des glandes sudoripares.

 

Des ramifications de nerfs cutanés forment des plexus folliculaires qui entourent la base des follicules, leur donnant un rôle important de récepteurs tactiles, surtout développé pour les vibrisses et les poils tylotriches.

 

Les muscles arrecteurs permettent le redressement des poils et participent peut-être à la vidange des glandes sébacées. Ils sont particulièrement développés chez les chats, notamment au niveau du dos et des lombaires, du sacrum ou encore de la queue, où leur diamètre est égal à celui du follicule dont ils dépendent. De par leur localisation, les muscles arrecteurs jouent un rôle important dans la vie du chat.

Les différents types de poils du chat

Un chat bicolore à poil court

Le pelage du chat est composé de plusieurs types de poils :

  • les poils dits primaires, de couverture ou de jarre, créés par des follicules primaires. Ils émergent par un pore indépendant et sont longs, épais, droits et pigmentés, avec l'extrémité en forme de spatule. Ils jouent un rôle principal au niveau de la protection ;
  • les poils secondaires, de barbe ou tecteurs, synthétisés quant à eux par des follicules secondaires. Leur extrémité est coudée et se termine en pointe, ce qui leur donne un aspect de massue. Ils assurent également un rôle protecteur ;
  • les poils intermédiaires ou hétéro types sont ondulés et fins à la base et se terminent aussi en massue. Ils complètent le rôle protecteur des autres poils ;
  • le sous-poil, duvet ou bourre est fin et ondulé. Les poils le composant sont très denses. Ils procurent une isolation thermique au chat.

 

Chez les races de chats à poils courts, les poils primaires mesurent en moyenne 4,5 cm de long. Chez les races de chats à poils longs, par contre, ils peuvent atteindre jusqu'à 15 cm.

 

Le phénotype court est dit sauvage (L) et est dominant par rapport au phénotype poil long (l). Il existe cependant des exceptions. Ainsi, chez les races de type Rex (German Rex, Selkirk Rex, etc), une mutation provoque la formation de poils tordus et incurvés. Chez le Devon Rex, les poils primaires et secondaires sont semblables, alors que le Cornish Rex ne possède pas du tout de poils primaires.

 

Un chat tigré photographié en noir et blanc

Deux types de poils ont des spécificités particulières : les vibrisses et les poils tylotriches.

 

Les vibrisses sont des poils tactiles très développés. Ce sont des poils primaires comprenant un sinus sanguin en périphérie de la gaine épithéliale externe. Ce sinus est limité par des travées conjonctives comportant des plexus sensoriels non myélinisés.

 

Les vibrisses se retrouvent sur les joues, les paupières supérieures, les lèvres supérieures et les carpes (au niveau du poignet), où ils forment la glande carpale, constituée d'amas de 5 à 6 poils tactiles. Ce sont des mécanorécepteurs d'adaptation lente et elles ont un rôle très important dans la vie du chat, que ce soit lorsqu'il se déplace ou dans sa vie sociale.

 

Les poils tylotriches sont, quant à eux, disséminés sur l'ensemble du pelage, comme chez le chien. Ils fonctionnent comme des mécanorécepteurs d'adaptation rapide.

L'organisation du pelage chez le chat

Pelage d'un chat roux et blanc à poil long

Chez le chat, comme le chien, les follicules pileux sont groupés. On parle alors d'unités folliculaires. Celles-ci sont constituées de 2 à 5 follicules primaires et de 5 à 20 follicules secondaires. Au sein d'une unité, le nombre de follicule varie, mais elle est, en général, constituée d'un follicule pileux central primaire entouré de 2 à 5 follicules pileux primaires latéraux plus petits, eux-mêmes entourés de 6 à 12 follicules secondaires. 15 à 20 poils émergent par le même infudibulum.

 

Chez le chat, les poils secondaires sont très développés. On compte ainsi environ 10 poils secondaires pour un poil primaire au niveau du dos, et 24 poils secondaires pour un poil primaire sur le ventre. C'est pour cette raison que la densité de poils est très importante chez le chat : environ 600 à 1800 poils par centimètre carré.

Le cycle de croissance du poil du chat

Tout au long de l'existence du chat, le poil croît de façon cyclique.

 

On distingue ainsi trois phases différentes :

  • La phase de croissance ou anagène, durant laquelle le poil principal pousse d'environ 0,3mm par jour. Les poussées de phases anagènes produisent les mues saisonnières.
  • La phase intermédiaire, dite catagène.
  • La phase de repos ou phase télogène.

 

L'activité de chaque follicule est indépendante de celle de ses voisins et est à l'origine d'une muse en mosaïque. Cette dernière n'est pas affectée par la stérilisation du chat, mais dépend de la durée d'éclairement quotidien voire de la température ambiante.

 

Une brosse pour chat remplie de poils

La croissance maximale des poils est observée vers la fin du printemps et la croissance minimale au cours de l'hiver. Les chats d'extérieur muent deux fois par an, au printemps et à l'automne, alors que les chats d'intérieur muent tout le long de l'année.

 

En été, 30% des poils primaires et 50 % des poils secondaires sont en phase de repos. En hiver, ces pourcentages sont bien plus importants : 75 à 90 % de poils sont en phase télogène durant cette période.

 

Chez certaines races de chat, en particulier les Rex, une mue partielle voire complète peut être observée lors d'une gestation de la chatte ou lors des chaleurs. Cette mue peut provoquer une accélération de la perte des poil bilatérale et symétrique au niveau des flancs.

La coloration du poil du chat

Chez les chats, contrairement aux chiens, la couleur de la peau et du pelage est presque exclusivement due à la pigmentation des poils. En effet, les cellules qui pigmentent la peau, les mélanocytes, sont très peu nombreuses au niveau de l'épiderme.

Les différentes couleurs et robes

La couleur du pelage du chat est complexe et provient d'au moins deux groupes différents de gènes. De nombreuses variations existent en fonction des associations de couleurs et il existe ainsi de nombreuses couleurs et robes possibles.

Le mélanisme

Une panthère noir couché sur un rocher
La panthère noire est l'exemple le plus courant de mélanisme

Le mélanisme correspond à une quantité anormalement élevée de mélanine dans la peau et/ou les poils d'un animal : ce dernier apparaît donc noir ou en tout cas plus sombre que ses congénères. Ce phénomène est causé par une mutation génétique spontanée. L'exemple le plus célèbre est celui de la panthère noire, qui contrairement à la croyance populaire n'est pas une espèce à part entière, mais bel et bien un léopard classique atteint de mélanisme.

 

Ce syndrome est bien plus courant que le leucisme, qui est son exact opposé. Il a ainsi été observé chez de nombreuses espèces très différentes : un grand nombre de félins (jaguar, lynx roux, panthère, jaguarondi...) mais aussi des canidés, des rongeurs (écureuil, cochon d'Inde...), des serpents, des oiseaux... C'est parmi les félidés qu'il semble le plus répandu, les autres observations restant à ce jour relativement exceptionnelles en comparaison. Aucun cas de chat domestique souffrant de mélanisme n'a toutefois été recensé à ce jour.

Le leucisme

Un lion au pelage très clair dû à un leucisme
Un lion atteint de leucisme

Le leucisme est un cas particulier très rare dû à une perte de pigmentation au niveau de l'épiderme : de ce fait, le pelage apparaît pale, voire entièrement blanc. Il est souvent confondu avec l'albinisme, qui provoque aussi une perte de coloration du pelage, mais aussi des yeux et des muqueuses.

 

Des cas de leucisme ont été décrits au sein d'un certain nombre d'espèces animales très diverses, comme l'alligator, le cerf, l'écureuil ou le python. Il ne semble pas présent chez le chat domestique ; en revanche, il a été décrit chez certaines espèces de la famille des grands félins, comme le lion, le tigre ou encore le puma. Dans tous les cas, il s'agit d'une mutation très rare : chez ce dernier par exemple, un seul individu atteint de leucisme a été recensé.

Conclusion

Le pelage du chat est donc très important pour l'animal, car il assure plusieurs fonctions : il régule la température du chat, le protège contre les agressions extérieures, a un rôle de perception sensorielle et de communication, un rôle esthétique et permet au chat de synthétiser de la vitamine D.

 

C'est notamment pour cela que les chats sans poils tels que le Sphynx ont besoin d'une attention toute particulière. Mais avec ou sans poil, l'entretien de la peau et du pelage du chat est important, et chaque maître devrait y prêter attention.

Dernière modification : 11/10/2020.

Discussions sur ce sujet

Notre chat avale ses poils

Bonjour à tous, Notre chat de 3 ans avale ses poils quand il fait sa toilette, puis il les vomit. Il est un peu...

Une partie des poils de mon chat ne pousse pas.

Bonjour tout le monde, Pourquoi une partie des poils de mon chat ne pousse-t-elle pas? Je ne l'ai remarqué...

Comment enlever es poils sur mon tapis?

Bonjour tout le monde, J’aimerais avoir vos conseils pour nettoyer les poils des chats sur mon tapis. Nous avons...

Poils chats en mauvais état, que faire ?

Bonjour à toutes et à tous, Mon chaton Délice, une femelle de huit mois a des poils très secs pourtant je lui...

Astuces pour les poils de chat

Bonjour à toutes et à tous, J’ai adopté deux chats il y a 2 mois de cela, un mâle de 3 ans et une femelle de 7...

Poser une question