Même s’il est pourvu d’une fourrure plus ou moins épaisse, un chat est sensible au froid. Bien évidemment, tous ne sont pas égaux en la matière : une race de chat russe ou issue d’un pays scandinave est par exemple bien plus résistante que les autres. Mais même les individus les moins frileux peuvent avoir du mal à supporter des températures polaires.
Lorsque l’hiver s’installe et que le thermomètre fait grise mine, il convient donc de prêter attention au bien-être, à la santé et à la sécurité de son petit félin. Protéger son chat du froid, c’est comprendre la manière dont il perçoit les températures, les risques encourus lorsqu’elles descendent, et les moyens de les limiter au maximum.
Le froid est la sensation associée aux basses températures et/ou à une déperdition de chaleur qui est ressentie par les animaux homéothermes, aussi appelés animaux à sang chaud. Elle s’oppose à la sensation de chaud, qui est au contraire associée aux températures élevées. Le chat étant un animal homéotherme, comme le chien, l’Homme et la plupart des autres mammifères, il peut lui aussi ressentir le froid.
La spécificité des animaux à sang chaud est qu’ils doivent conserver une température corporelle à peu près stable pour survivre, et ce quelle que soit la température extérieure. Cette valeur moyenne dépend de chaque espèce : par exemple, chez l’être humain, elle se situe autour de 37°C, même si elle peut varier légèrement au cours de la journée. Lorsque la température du corps s’éloigne un peu trop de cette valeur de référence, que ce soit dans un sens ou dans l’autre, les fonctions vitales de l’organisme sont altérées et peuvent même être gravement compromises : il faut donc y remédier rapidement.
Les animaux homéothermes disposent de différents moyens de réguler leur propre température, dans une certaine limite. Par exemple, lorsque les températures sont basses, ils ont tendance à frissonner ou à grelotter, ce qui permet de faire travailler certains muscles et donc de produire un peu de chaleur. C’est la sensation qui accompagne ces mouvements réflexes et ce besoin immédiat de se réchauffer que l’on appelle « avoir froid ». Le même phénomène existe évidemment aussi dans l’autre sens, lorsque la température corporelle est trop haute et que l’animal a besoin de se refroidir.
Comme le chat est un animal homéotherme, il doit conserver une température interne à peu près constante pour pouvoir vivre. La température normale du chat se situe entre 37,5 et 39,1°C, soit un peu plus qu’un humain : cette différence paraît insignifiante, mais elle le rend de fait naturellement un peu plus résistant au froid que nous.
Il dispose aussi et surtout d’un atout de taille : son pelage. Constitué généralement d’un poil de couverture et d’un sous-poil, celui-ci lui assure une très bonne protection contre le froid. En effet, d’un côté il limite les déperditions de chaleur vers l’extérieur, et de l’autre il empêche sa peau d’être mouillée ou en contact direct avec des surfaces froides, par exemple de la neige. Bien évidemment, plus le pelage est dense et serré, plus son rôle de protection est efficace.
Le fait qu'il soit souvent plus résistant au froid que l’humain ne veut pas dire qu’il ne peut pas en souffrir. Ainsi, un chat peut avoir froid, et peut même mourir de froid s'il n'est pas en mesure de se réchauffer. Il faut dire que dans certaines situations extrêmes, même l’épaisse fourrure de races de chat à poil long comme le Norvégien peut ne pas suffire.
Comme l’Homme, le chat peut avoir froid dans différentes situations : une température ambiante basse, un vent fort, un courant d’air, un contact avec un objet ou une surface froide, un pelage mouillé, etc. Il peut en conséquence se mettre à frissonner, trembler ou grelotter. Son premier réflexe est alors bien souvent de chercher à se mettre à l’abri ou de trouver une source de chaleur pour se réchauffer.
Il est difficile d'estimer la température à partir de laquelle un humain commence à avoir froid, car cela peut varier notablement en fonction de différents facteurs : le contexte bien sûr (par exemple il est possible d'avoir froid à 15 degrés en été alors que c'est une température élevée en hiver) mais aussi la sensibilité de chacun.
Pour un chat, c'est la même chose, sachant qu'en plus un paramètre supplémentaire entre en ligne de compte : le pelage. En fonction de sa longueur, son épaisseur et sa texture, il protège plus ou moins bien du froid, et donc l'animal est plus ou moins frileux ou au contraire résistant aux basses températures. Il est donc difficile d'établir un seuil de température acceptable qui soit généralisable à l'ensemble de la gent féline.
S'il faut tout de même donner un ordre de grandeur, il est possible de considérer une température extérieure comprise entre 5 et 10°C correspond globalement au seuil à partir duquel un chat est susceptible de commencer à avoir très froid. Il faut toutefois rappeler que la température ne fait pas tout, et que les conditions météorologiques (pluie, vent, neige...) peuvent aggraver la sensation de froid ou au contraire l'amoindrir.
Si tous les chats peuvent avoir froid, le seuil de tolérance et de sensibilité n’est pas le même pour tous les individus. En effet, différents facteurs peuvent jouer un rôle sur la capacité d'un chat à supporter le froid.
L’efficacité du système de thermorégulation d’un animal n’est pas constante au cours de sa vie. Elle est particulièrement faible à la naissance (ce qui explique qu’un nouveau-né craint beaucoup le froid) et s’améliore pendant sa croissance, mais il ne devient complètement opérationnel qu’à l’âge adulte.
Mais ce système de régulation vieillit aussi et à devient moins efficace avec le temps, comme d’ailleurs l’ensemble des organes et des tissus : pour cette raison, un vieux chat est davantage sensible au froid qu’un individu dans la force de l’âge.
Plus un animal a un pelage long et dense, plus il réussit à conserver sa chaleur corporelle, et moins il court le risque que sa peau soit mouillée. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles une race comme le Sibérien craint peu le froid.
À l’inverse, un chat sans poil comme le Donskoy ou l’Ukrainian Levkoy craint beaucoup les basses températures et les intempéries, car sa peau n’est pas protégée.
Plus un félin est fin et mince, moins il produit de chaleur corporelle, et donc plus il se refroidit vite, toutes choses égales par ailleurs.
Ainsi, les chats de type morphologique longiligne souffrent généralement plus du froid que ceux de type bréviligne, par exemple. En revanche, ils supportent mieux le chaud que les autres.
De même, chez les races caractérisées par un dimorphisme sexuel bien marqué, comme l’American Shorthair, le Khao Manee et le Mau Egyptien, les femelles sont globalement plus frileuses que les mâles, car elles sont généralement plus minces et plus fines.
Toutes choses égales par ailleurs, le mode de vie du chat et l’environnement dans lequel il évolue jouent un rôle important dans sa résistance au froid.
Ainsi, de la même façon qu’une personne vivant depuis plusieurs années au Canada est généralement moins frileuse qu’une autre se trouvant depuis longtemps au bord de la Méditerranée, un chat vivant dans un pays froid s’habitue progressivement à son environnement et apprend à mieux gérer les basses températures.
De la même façon, un animal vivant seulement en intérieur, habitué à des températures constantes et clémentes, craint plus le froid qu’un autre qui passe une grande partie de son temps en extérieur.
Comme chez l’Homme, certains signes peuvent aider à savoir qu’un chat a froid.
Si c'est encore léger et que sa température corporelle est simplement un peu inférieure à la normale, le chat se montre généralement agité et tremblote, voire grelotte. Son cœur bat plus vite, et l’extrémité de ses membres devient douloureuse car moins bien oxygénée. Il cherche une source de chaleur (radiateur, cheminée, plancher chauffant, etc.) ou un linge dans lequel se lover pour se réchauffer.
Si le froid progresse, le chat est prostré, sa peau devient glacée et ses muqueuses pâlissent. Il respire de manière irrégulière et son rythme cardiaque est beaucoup plus lent, ce qui lui fait courir un risque de bradycardie (c’est-à-dire une fréquence cardiaque anormalement basse, qui se traduit par un manque d’énergie, un essoufflement anormal, voire des malaises).
Enfin, dans les cas extrêmes, la respiration et les battements cardiaques diminuent considérablement, au point qu’il peut finir par tomber dans le coma. La mort finit par survenir par arrêt cardiaque ou arrêt respiratoire.
Malheureusement, lorsqu’un chat se sent mal ou vulnérable (et c’est le cas lorsqu’il a très froid), il a potentiellement le réflexe de se cacher à l’abri des regards. L'on n’est alors pas toujours en mesure de se rendre compte de son état. Il faut donc tâcher de s’assurer régulièrement qu'il est en pleine forme, en particulier quand en hiver il rentre d’une promenade dans le froid et/ou la neige. En cas de doute, mieux vaut prendre sa température avec un thermomètre spécialement conçu à cet effet : c’est le meilleur moyen d’être fixé et de pouvoir intervenir si besoin.
La plupart du temps, un chat qui a froid parvient à trouver de lui-même le moyen de se réchauffer. Mais mieux vaut tout de même l’aider à retrouver une température optimale, car si la situation se prolonge, il peut se sentir vraiment mal.
Si le chat a simplement un peu froid, c’est-à-dire qu'il y a simplement des tremblements et éventuellement une peau froide, il n’est pas très difficile de l’aider.
Bien souvent, un coussin doux, un plaid, voire un hamac pour chat installé à proximité du radiateur suffisent largement pour l'aider à retrouver sa température habituelle. Le chat adore aussi les boîtes en carton, car elles ont tendance à retenir la chaleur. Enfin, il existe également des couvertures thermiques qui, une fois branchées, diffusent une chaleur contrôlée pouvant atteindre jusqu’à 10°C de plus que la température ambiante.
Peu de propriétaires le savent, mais le fait de brosser le pelage de son chat contribue aussi à ce que son corps reprenne sa température normale. En effet, une fois remis en ordre, le poil est plus isolant et conserve mieux la chaleur corporelle. Si la fourrure est mouillée, il faut d’abord la sécher délicatement avec une serviette.
Si le rythme cardiaque du chat et sa respiration sont ralentis, il s’agit d’une situation d’urgence. Il faut alors contacter un vétérinaire sans tarder, lui décrire la situation et suivre ses instructions.
Il y a de grandes chances que ce dernier demande qu'on lui amène l’animal sans délai, pour pouvoir le réchauffer convenablement et le garder en observation le temps que son état se stabilise. Il peut aussi rechercher une cause sous-jacente, car le froid n’est pas forcément causé par des températures basses : il peut aussi être le fait d’un grave problème de santé, comme un typhus ou une hémorragie interne.
Pour faire remonter la température du chat, le vétérinaire le place dans une pièce chaude et l’entoure dans des couvertures tièdes. Il peut aussi lui administrer des perfusions de liquide chaud pour le réchauffer de l’intérieur. Toutes les dix minutes environ, il prend sa température pour s’assurer que celle-ci remonte progressivement
Même si les félins possèdent un formidable instinct de survie, ils peuvent tout de même se retrouver en détresse lorsque les températures descendent. Il est toutefois possible de prendre quelques précautions pour limiter le risque qu’un chat ait froid en hiver.
Si le chat a accès à l’extérieur, il n’est pas forcément nécessaire de l’en priver pendant l’hiver s’il continue à vouloir sortir, sous réserve toutefois qu’il puisse rentrer dès qu’il en a envie - ce qui peut nécessiter d’installer une chatière.
Il doit aussi disposer d’un abri ou d’une niche pour chat où il peut se réfugier en cas de besoin : ce refuge doit être suffisamment large pour qu’il s’y sente à l’aise, mais aussi suffisamment bas de plafond pour conserver la chaleur. Il doit également être étanche à l’eau, et légèrement surélevé pour que le plancher ne soit pas trop froid. Quelques couvertures peuvent être placées à l’intérieur pour que l’animal puisse s’y pelotonner. Il faut toutefois penser à les laver de temps en temps pour éviter la prolifération de bactéries et parasites, et vérifier à l’occasion que ce refuge ne devient pas la demeure de chats errants, ratons laveurs et autres petits rôdeurs.
Si les nuits sont vraiment glaciales, il est judicieux de ne laisser le chat sortir que pendant la journée, de sorte qu’il continue à profiter un peu de l’extérieur sans pour autant prendre des risques démesurés. Pour ce faire, il peut être pertinent d’investir dans une chatière programmable, qui permet de contrôler les heures auxquelles il est en mesure d'entrer ou sortir de la maison.
Lorsque le chat revient au domicile après une sortie, il faut le sécher avec une serviette s’il est mouillé, vérifier l’état de ses pattes, ses oreilles, son museau et sa queue au cas où il aurait des engelures, et mettre à sa disposition un coin chaud pour qu’il puisse s’y reposer et se réchauffer.
S'il est à poil long, il faut bien inspecter son ventre et l’espace entre ses doigts lors des journées enneigées, car des boules de neige ont tendance à s’accumuler à ces endroits.
Lorsque l'hiver approche, il est préférable d'éviter de donner un bain à son chat si ce n’est pas absolument nécessaire. En effet, cela pourrait éliminer les huiles naturelles qui gardent son poil en bon état et l’aident à repousser l’humidité.
Mieux vaut également ne pas couper ni même tondre son pelage juste avant la période hivernale, puisque cela ne ferait que le rendre plus vulnérable au froid. En revanche, le brosser toutes les semaines aide le poil à conserver ses propriétés d’isolant thermique.
Il peut être intéressant de modifier légèrement l'alimentation du chat en période hivernale, afin de l’adapter à l’évolution de ses besoins.
En effet, s’il continue à sortir autant alors qu'il fait plus froid, il consomme davantage d’énergie et a donc besoin d’une alimentation un peu plus riche. Il est alors judicieux d’augmenter légèrement sa ration journalière ou d’opter pour des aliments plus riches, voire de donner des compléments alimentaires à son chat, qui présentent l’avantage de contribuer aussi à renforcer son pelage. En revanche, s’il passe le plus clair de son temps en intérieur ou diminue sensiblement la durée de ses sorties, il n’a normalement pas besoin de calories supplémentaires.
Quoi qu’il en soit, compte tenu du rôle majeur que l'alimentation joue dans la santé, mieux vaut solliciter l’avis d’un vétérinaire si on envisage un changement substantiel à ce niveau. Si ce dernier se concrétise effectivement, une transition alimentaire s’avère nécessaire pour réduire le risque de troubles digestifs. En effet, le système digestif du chat s'adapte beaucoup moins facilement à un changement de nourriture que celui de l'humain, par exemple.
Il existe des races qui craignent particulièrement le froid : c’est le cas par exemple de celles qui ont peu de poils, comme le Donskoy ou le Lykoi, ou encore de certaines originaires de pays chauds, tels le Siamois ou le Savannah.
Dans ces cas-là, il peut être utile de faire porter un manteau à son chat : cela permet de limiter sensiblement la déperdition de chaleur dès que la température descend. Il peut toutefois être difficile pour le petit félin de s'y habituer, car ils gênent ses mouvements. En outre, il ne faut l'en équiper que quand on est en mesure de le surveiller, car ils peuvent être sources d'accidents s'ils se coincent quelque part - par exemple dans une branche. Malgré ces limites, ils représentent une option intéressante pour aider un animal sensible à lutter contre le froid, au moins dans certaines situations.
En revanche, contrairement à ce qui se fait chez les chiens, il n'existe pas vraiment de chaussures ou bottines pour chat, qui permettraient notamment de protéger leurs coussinets.
Même s’ils disposent pour certains d’un pelage épais et semblent parfaitement armés pour affronter les températures les plus glaciales, les chats peuvent, comme les humains, souffrir du froid. Il est donc important de surveiller son animal pendant les hivers rigoureux, et prendre quelques précautions pour s’assurer qu’il ne prenne pas froid.
Si malgré tout il revient congelé d’une de ses expéditions, ou semble avoir les pattes, les oreilles ou d’autres parties du corps brûlées par le froid, il faut contacter un vétérinaire sans tarder pour que celui-ci puisse le rétablir au mieux.
Bonjour tout le monde, j’ai déménagé récemment dans un logement qui fait très froid, de plus, le sol est en...