Le Munchkin a une morphologie de type médioligne semi-foreign. Son corps est musclé mais ne doit pas être compact, et se termine par une queue effilée ayant sensiblement la même longueur que le reste du corps.
Les pattes sont courtes (environ 5 à 10 cm de moins qu’un chat normal), l’os supérieur ayant environ la même longueur que l’os inférieur. Elles sont bien droites, avec une ossature moyenne et une musculature en proportion.
La tête est légèrement arrondie, avec des pommettes bien définies. Les oreilles sont d’une taille proportionnelle au reste du corps et se finissent en léger arrondi. Les yeux sont en amande et peuvent avoir toutes les couleurs.
La fourrure du Munchkin peut être courte (Munchkin à Poil Court) ou bien semi longue (Munchkin à Poil Long). Certains organismes, à l'instar de la TICA (The International Cat Association), les considèrent même comme deux races distinctes et qui concourent dans deux catégories différentes lors des expositions félines, mais partagent un même standard. Ce n’est pas la position du LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) français, pour qui il s’agit là simplement de deux variétés d’une même race. Quoi qu’il en soit, le pelage des individus à poil long a une texture soyeuse, tandis que celui des sujets à poil court a une apparence brillante.
Toutes les couleurs et tous les motifs de robe sont autorisés, y compris le patron colourpoint typique des chats Siamois.
Enfin, le dimorphisme sexuel est marqué, la femelle étant plus petite que le mâle.
Il est toutefois important de noter que de nombreux croisements de Munchkins avec d’autres races et d’autres chats domestiques – à poil long comme à poil court – continuent d’avoir lieu de nos jours. Ils permettent de diversifier le pool génétique de la race afin de lui éviter des problèmes de santé, mais impliquent aussi que son apparence n’est pas figée et est encore susceptible d’évoluer à l’avenir.
D’ailleurs, si les pattes courtes étaient jusqu’en 2015 officiellement considérées comme l’exclusivité du Munchkin, et que tout chat présentant cette particularité et correspondant au standard (indépendamment de ses origines) pouvait être reconnu comme Munchkin, ce n’est plus le cas désormais. En effet, depuis cette date, les « Munchkins aux allures de Persan » sont considérés comme une race à part entière par la TICA (The International Cat Association) : le Minuet (ou Napoleon).
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Munchkin doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
Il existe à la fois des Munchkins à poil court et des Munchkins à poil long. La TICA (The International Cat Association), la seule association d’envergure mondiale qui reconnaît le Munchkin, considère même qu’il s’agit de deux races différentes. En revanche, pour l’organisme français de référence, le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines), il s’agit simplement de deux variétés d’une même race.
Par ailleurs, le Munchkin a été croisé avec le Persan pour créer le Minuet, parfois appelé Napoléon, une nouvelle race de chat acceptée par la TICA en 2016.
De la même manière, il a aussi été croisé avec diverses autres chats dans l’objectif de créer de nouvelles races. Mais contrairement au Minuet, les résultats de ces croisements ne sont pour l’instant reconnus par aucun organisme officiel. C’est ainsi que le Munchkin a été croisé avec :
Le Munchkin est une race de chat américaine récente, mais l'existence de chats à pattes courtes fut documentée à plusieurs reprises tout au long du 20ème siècle. C’est ainsi que dès les années 30, au Royaume-Uni, de tels chats vécurent pendant quatre générations avant de disparaître au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Dans les années 50, à Saint-Pétersbourg (Russie), apparut un chat à pattes courtes surnommé le « kangourou de Stalingrad » pour sa propension à s’asseoir sur ses hanches et à boxer avec ses petites pattes avant. Un autre chat à pattes courtes fut également observé dans les années 70 en Nouvelle-Angleterre, aux États-Unis.
Mais c’est en 1983, en Louisiane (États-Unis), qu'une professeur de musique du nom de Sandra Hockenedel trouva sous un camion deux chattes à pattes courtes gestantes, qu’elle nomma Blackberry et Blueberry. Elle trouva un foyer pour Blueberry, mais conserva Blackberry. Cette dernière donna naissance à une portée contenant des chatons aux pattes normales et d’autres aux pattes courtes. Elle nomma l’un de ces derniers Toulouse, en hommage au peintre Toulouse-Lautrec qui avait conservé des jambes d’enfant sur un corps d’adulte, et l’offrit à son amie Kay LaFrance, qui vivait à proximité.
Tous les Munchkins actuels descendent des diverses rencontres de Blackberry et Toulouse avec d’autres chats domestiques. En effet, leurs propriétaires leur permettaient de se promener librement dans les plantations, et leurs divers rendez-vous galants avec d’autres chats domestiques donnèrent naissance à de nombreuses portées comportant des chatons avec la même particularité anatomique. C’est ainsi que rapidement une colonie de chats à pattes courtes se développa dans les environs. Hockenedel et LaFrance décidèrent alors de nommer ces derniers Munchkin, en référence aux habitants de Munchkinland dans le film Le Magicien d’Oz réalisé en 1939 par Victor Fleming, puis contactèrent le Dr. Solveig Pflueger afin qu’elle les étudie.
Celle-ci découvrit que les pattes courtes du Munchkin étaient dues à une mutation génétique apparue naturellement et faisant que l’os long supérieur de la patte reste court. Ce gène est dominant, c’est-à-dire qu’il suffit qu’un des deux parents en soit porteur, et donc arbore cette particularité physique, pour qu’un chaton soit susceptible de la présenter elle aussi. Conscients des risques qu’elle pourrait potentiellement représenter pour la santé des individus concernés, plusieurs éleveurs demandèrent au professeur David Biller du University College of Veterinary Medicine de l’Université du Kansas d’étudier au rayon X la colonne vertébrale de plusieurs Munchkin. Celui-ci conclut que ces chats ne présentaient aucun problème, mais que les résultats de ses travaux ne pouvaient pas être considérés comme définitifs, la race étant bien trop récente.
En parallèle, les éleveurs observèrent – également aux rayons X - les pattes de certains sujets plus âgés et ne découvrirent aucune lésion aux articulations ou aux os. Ils en conclurent que la mutation ne présentait pas de risque pour les chats et ouvrirent un débat qui continuer à diviser les amateurs de félins du monde entier.
En 1991, le Munchkin fut présenté au grand public lors d’une exposition féline tenue au Madison Square Garden de New York, et les éleveurs commencèrent à militer auprès de la TICA (The International Cat Association) pour qu’elle reconnaisse la race. Celle-ci refusa dans un premier temps (en 1991), puis fit volte-face quatre ans plus tard : en 1994, elle lui accorda le statut officiel de nouvelle race en développement, et ce malgré les protestations de Katherine Crawford, une juge TICA depuis de nombreuses années, qui donna sa démission en argumentant que cette reconnaissance était un affront à l’éthique.
Indifférents aux débats agités qu’ils causaient, les Munchkins continuaient à vivre leur vie de chat et à conquérir le public, obtenant notamment en 2003 la pleine reconnaissance de la TICA, et donc la possibilité de concourir dans les expositions organisées sous l’égide de l’organisme.
Celle-ci reste cependant la seule association féline d’envergure à avoir reconnue la race. La Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine n’a pas franchi le pas, la Fédération Internationale Féline (FIFé) dit refuser de reconnaître une race « basée sur une maladie génétique », et le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique maintient une position similaire depuis 1991 en décourageant l’importation de tels chats, ajoutant qu’ « il n’est pas prévu de reconnaître une race basée sur une anomalie génétique ».
Autant dire que la polémique sur le Munchkin est loin d’être éteinte. Cependant, il serait trop facile de la résumer, comme certains le font, à une dispute entre d’un côté des associations félines « rétrogrades qui n’acceptent pas le changement », et de l’autre des associations « qui ne pensent pas au bien-être des chats et cherchent seulement la nouveauté ». Toutes les organisations félines de renom ont à cœur la bonne santé de la population féline, mais ont des approches différentes : certaines préfèrent prendre le temps d’étudier toute nouvelle mutation afin de s’assurer qu’elle ne présente pas de danger avant de reconnaître une race qui en est porteuse, tandis que d’autres choisissent au contraire de reconnaître rapidement cette dernière afin de fixer d’emblée un cadre pour les éleveurs et d’étudier cette nouvelle mutation.
Ce n’est ni la première fois, ni la dernière, que de tels débats agitent le monde des amateurs de chat. Toutefois, si les discussions autour du Munchkin sont aussi virulentes et durent depuis aussi longtemps, c’est surtout dû à l’attitude de quelques éleveurs peu scrupuleux qui profitent de la situation pour gagner de l’argent facilement sans se soucier de la santé des animaux. Ainsi, même s’ils savent parfaitement que dans un tel cas de figure un quart de la portée ne dépasse jamais le stade de foetus, certains n’hésitent pas à faire se reproduire deux Munchkin, dans le seul but de ne pas obtenir une portée comportant une moitié de chats « normaux » qui ne se vendent pas.
Au final, malgré la défiance qu’il engendre, le Munchkin est aujourd’hui présent dans le monde entier. Toutefois, faute de reconnaissance et donc d’enregistrement officiel des représentants de la race dans des registres, il est difficile de se faire une idée exacte de sa véritable popularité. Les innombrables photos et articles sur le net laissent toutefois penser que ce chat suscite au moins une grande curiosité.
En France, où le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) est l’une des rares associations nationales à reconnaître la race (sous deux variétés différentes, selon la longueur de son poil) et donc tenir un registre, 134 Munchkins à poil court et 198 Munchkin à poil long ont été enregistrés entre 2011 et 2019. La tendance est à la hausse, avec autour d’une cinquantaine d’enregistrements par an, mais cette race ne représente jamais qu’un peu plus de 0,1% de la population féline du pays.
Les différents organismes qui reconnaissent la race autorisent la reproduction d’un Munchkin soit avec un autre Munchkin, soit avec un European Shorthair, soit encore avec un chat domestique (c’est-à-dire dépourvu de pedigree, mais propriété d’une famille qui normalement assure sa bonne santé). Toutefois, certaines personnes n’hésitent pas à s’affranchir de cette règle et à organiser des reproductions avec des individus de diverses autres races. Le gène associé aux pattes courtes étant dominant, une partie des chatons nés de ces unions arborent des pattes courtes, et sont donc considérés comme des Munchkins.
Sachant cette diversité des origines, il est aisé de comprendre qu’il est difficile de définir des traits de caractère partagés par tous les représentants de la race. De fait, la personnalité du Munchkin varie grandement d’un individu à l’autre, car il peut avoir conservé plus ou moins les traits de caractère des races dont il est issu. Ainsi, certains sont très attachés à leur famille, tandis que d’autres se montrent bien plus indépendants. De façon plus générale, il peut être particulièrement solitaire, ou au contraire très sociable.
La majeure partie des individus sont toutefois dans ce dernier cas, se montrant très attachés et affectueux tant envers les adultes que les enfants.
De même, ils apprécient grandement la compagnie de leurs congénères et aiment jouer avec ceux, sans d’ailleurs que leur spécificité anatomique semble être perçue comme un handicap par l’un ou l’autre des protagonistes. Ils s’accommodent aussi parfaitement de la présence d’un compagnon canin, si tant est qu’il appartienne à une race de chien adaptée avec des chats, et s’abstient donc par exemple de le poursuivre dans toute la maison. En revanche, la cohabitation avec des petits animaux est déconseillée, de nombreux Munchkins ayant conservé un instinct de chasseur.
Par ailleurs, de nombreux maîtres de Munchkin ont remarqué que leur compagnon a une attirance particulière pour les objets brillants, comme par exemple les bijoux, qu’il n’hésite pas à dérober et à cacher dans un endroit connu de lui seul. Il y est d’autant plus enclin qu’il est généralement très curieux et observateur. Il existe aussi un point commun à tous les représentants de la race : ce sont des chats actifs et étonnamment agiles et vifs. Leurs petites pattes ne les empêchent pas d’être très rapides et représentent un avantage certain quand il s’agit de prendre un virage serré ou de faire un changement de direction soudain. Il est d’ailleurs difficile de ne pas sourire devant le spectacle d’un Munchkin courant à toute vitesse après une balle dans toute la maison et prenant des virages incroyables.
S’ils préfèrent rester au niveau du sol et ne s’aventurent généralement pas plus haut que le canapé ou la table basse, contrairement à de nombreuses autres races, c’est plus par choix que par contrainte. En effet, même s’ils ne sont pas capables de bonds aussi spectaculaires que leurs congénères à pattes longues, ils sont particulièrement agiles et débrouillards, si bien qu’ils finissent toujours par trouver un moyen d’atteindre en plusieurs bonds le meuble qu’une autre race aura elle atteint en un seul.
De même, leurs courtes pattes ne les empêchent pas de grimper le long d’un arbre à chat, et ils sont tout à fait susceptibles de se retrouver sur la tringle à rideaux, laissant leur maître se demander comment ils ont bien pu arriver aussi haut.
Le Munchkin a pris l’habitude de se redresser en s’asseyant sur ses pattes arrière, adoptant une position ressemblant à celle des suricates, afin d’observer les alentours. C’est une caractéristique qui avait déjà été observée en 1956 chez le « kangourou de Stalingrad », un chat aux pattes courtes découvert en Russie sans lien de parenté avec les Munchkins actuels, ce qui amène à penser que c’est donc une adaptation à leur particularité physique.
Le Munchkin est plutôt une race de chat destinée à la vie en appartement, d’autant que ses courtes pattes représentent un désavantage en extérieur, où il risque davantage d’être sujet aux accidents ou à la prédation qu’une autre race. Il apprécie cependant d’être promené en laisse sous la supervision de son maître.
Au final, le Munchkin vit normalement sa vie de chat et n’est pas particulièrement handicapé par sa condition. Ses congénères le considèrent d’ailleurs complètement comme un des leurs, et lui-même ne semble pas vraiment faire la différence. Cette dernière se situerait donc avant tout dans l’œil des humains.
Tous les Munchkins sont atteints d’achondroplasie, une maladie génétique associée au nanisme. Il n’est cependant pas clair si cette mutation génétique, responsable des pattes courtes de la race, a d’autres incidences sur la santé des individus concernés.
Les études ont prouvé par contre que les embryons homozygotes (portant deux gènes mutés) ne sont pas viables et meurent dans l’utérus, tandis que les individus hétérozygotes (portant un seul gène muté) ne semblent pas affectés et vivent une existence tout à fait normale. Cela signifie qu’en croisant deux Munchkins, 25% des embryons n’arrivent jamais à maturité et meurent dans l’utérus : c’est précisément pour éviter cela que les croisements avec des chats domestiques sont autorisés, et même encouragés, au contraire de la reproduction entre deux représentants de la race.
Par ailleurs, bien que ce chat soit récent et qu’il faille donc se méfier de tirer des conclusions hâtives, certaines afflictions semblent particulièrement l’affecter :
Enfin, comme pour tout chat vivant en intérieur, l’obésité est un risque grave pour la santé du Munchkin. Elle peut être à l’origine d'autres maladies et/ou aggraver des problèmes de santé existants. Un bon maître doit donc s’assurer régulièrement que son compagnon maintient un poids normal, et corriger le tir rapidement si cela venait à ne pas être le cas.
L’entretien du Munchkin est relativement aisé, en particulier pour les sujets à poil court. Pour ces derniers, un brossage du poil du chat une fois par semaine suffit. La variété à poil long nécessite une fréquence un peu plus élevée, de l’ordre d’une fois tous les deux ou trois jours.
Dans les deux cas, il convient aussi de prendre chaque semaine quelques minutes pour s’assurer que ses dents n’ont ni caries ni tartre, et nettoyer rapidement ses yeux et ses oreilles à l’aide d’un chiffon humide.
Enfin, lorsqu’elles sont devenues trop longues, il est nécessaire de tailler les griffes de son chat, pour éviter qu’il ne soit gêné dans ses déplacements et ses mouvements.
Le Munchkin ne pose généralement pas de problème en termes d’alimentation et s’accommode parfaitement de la nourriture industrielle pour chat qu’on trouve dans le commerce. Afin de lui apporter tous les nutriments nécessaires à sa bonne santé, il est recommandé de lui donner une nourriture de qualité, adaptée à son âge et son niveau d’activité.
Par ailleurs, pour éviter les risques liés à l’obésité, il est conseillé de surveiller ses rations quotidiennes. En cas d’embonpoint, le maître se doit de consulter un vétérinaire afin d’établir un programme d’alimentation permettant de faire maigrir son chat.
Un chaton Munchkin coûte généralement aux alentours de 800 euros pour un mâle et 700 euros pour une femelle.
Liliput, une femelle Munchkin vivant à Napa en Californie (Etats-Unis), fit son entrée dans le Livre Guinness des Records en 2014 en tant que plus petit chat du monde. Elle mesure officiellement 13,34cm.