Le printemps marque pour la plupart des animaux le début de la période de reproduction. Les arbres fleurissent, les oiseaux chantent : c’est la saison des amours !
Le printemps marque aussi le début des chaleurs pour les chattes, qui changent alors radicalement de comportement. Il s’agit d’un moment désagréable pour elles, mais aussi pour leur entourage, d'autant qu'elles deviennent parfois fougueuses. Il est donc utile de savoir comment accompagner son animal dans cette étape, afin que les choses se passent du mieux possible pour tout le monde.
Comment savoir qu'une chatte est en chaleur ? À quelle saison surviennent les chaleurs, et combien de temps durent-elles ? Est-il possible de les atténuer, voire de les faire cesser ?
Chez les mammifères, les chaleurs correspondent à la période pendant laquelle une femelle est en état de se reproduire et cherche à s'accoupler avec un mâle. Il s’agit donc d’une étape majeure du cycle de reproduction.
Contrairement aux humains, la plupart des mammifères ne peuvent pas se reproduire toute l’année : les femelles (ou parfois les mâles, selon les espèces) ne sont fertiles qu’à certaines périodes bien précises. Cela leur permet de donner naissance à leurs petits à un moment propice à la croissance de ces derniers - généralement pendant le printemps ou l'été. Ce sont ces périodes favorables à l’accouplement que l’on appelle « chaleurs ». Elles sont marquées par des changements de comportement plus ou moins visibles, et parfois aussi par des symptômes physiques.
Au sein de la gent féline, seules les femelles qui ne peuvent se reproduire qu'à certains moments. Les mâles, eux, n'ont pas de chaleurs ; ils sont fertiles tout au long de l'année et peuvent donc s'accoupler n'importe quand.
Par ailleurs, les chaleurs ne concernent que les femelles entières, c'est-à-dire qui n'ont pas été stérilisées et qui sont toujours en capacité de se reproduire. Ainsi, une chatte stérilisée n'a plus de chaleurs.
Chez les mammifères en général et chez les chats en particulier, les individus ne sont pas en mesure de se reproduire dès leur naissance : ils ne peuvent le faire qu’après avoir atteint leur puberté, car c’est à ce moment-là que leurs organes reproducteurs achèvent leur développement et deviennent fonctionnels.
En l'occurrence, les chattes deviennent pubères très tôt, en moyenne vers l’âge de 6 ou 7 mois : c'est à partir de ce moment-là qu'elles commencent à avoir des chaleurs et peuvent s’accoupler. Il existe toutefois une certaine variabilité d’une race à l’autre : certaines comme le Maine Coon et le Persan ne deviennent généralement pubères que vers 12 mois (voire plus tard), tandis que d’autres comme le Siamois et le Birman ont leurs premières chaleurs dès 4 ou 5 mois. Par ailleurs, on observe aussi des différences d’une femelle à l’autre, y compris donc au sein d'une même race.
Néanmoins, ce n'est pas parce qu'une chatte est en mesure de s'accoupler à partir de tel âge qu'il est pertinent qu'elle le fasse dès ce moment-là. En effet, son organisme est encore fragile et en développement : il sera mieux à même d'accueillir des petits après quelques mois supplémentaires.
Par ailleurs, contrairement à ce que l’on observe chez les humains (qui font plutôt exception par rapport aux autres mammifères), il n’existe pas de ménopause chez les chats : les femelles ont leurs chaleurs jusqu'à la fin de leur vie. Elles peuvent donc théoriquement se reproduire jusqu’à leur mort. Toutefois, le vieillissement rend la reproduction plus incertaine et plus risquée pour elles comme pour leur progéniture.
Contrairement à ce que l'on observe chez les humains, une chatte n'a généralement pas de chaleurs toute l'année, mais seulement en certaines saisons : c'est ce que l'on appelle le polyoestrus saisonnier.
En effet, la survenue de ses chaleurs est déclenchée par l'augmentation de la durée du jour. Concrètement, dans l'hémisphère nord, les journées commencent à s'allonger notablement en janvier et février : de ce fait, elle a généralement ses premières chaleurs de l'année vers février ou mars. Les cycles se répètent alors et se succèdent toutes les quelques semaines pendant le printemps et l'été, avec une activité maximale généralement observée entre mars et avril. Enfin, à l'automne, les journées commencent à raccourcir : lorsque la durée du jour devient trop courte, vers octobre ou novembre, les chaleurs s'interrompent jusqu'à l'année suivante.
Dans l'hémisphère sud, les choses sont évidemment inversées : les chaleurs apparaissent vers septembre ou octobre, perdurent pendant l'hiver, puis s'interrompent vers février ou mars jusqu'à l'automne suivant.
Plus on se rapproche de l'équateur, moins la durée du jour varie au cours de l'année, et donc plus la saison des chaleurs a des chances d'être longue - et inversement quand on s'en éloigne.
Toutefois, comme le souligne notamment une étude intitulée « Female Reproduction » et publiée en 2012 dans la revue The Cat, il existe une certaine variabilité d'un chat à l'autre. Par exemple, les races de type Siamois sont connues pour avoir des chaleurs quasiment toute l'année, indépendamment de la durée du jour : on parle alors de polyoestrus continu (ou quasi continu). Par ailleurs, un chat passant le plus clair de son temps dans un logement peu lumineux a des chances d'avoir des chaleurs pendant une partie plus courte de l'année que s'il vit dans un logement très bien éclairé ou passe une majeure partie de ses journées au dehors.
Le cycle sexuel d'une chatte comprend quatre grandes phases : le pro-oestrus, l'oestrus, le dioestrus et l'anoestrus.
Les chaleurs désignent les deux premières phases, à savoir :
La manière dont elles se manifestent dépendent de la phase dans laquelle l'animal se trouve.
Chez le chat, le pro-oestrus est très court : il ne dure généralement qu'un ou deux jours, parfois trois. À titre de comparaison, il dure en moyenne 9 à 10 jours chez le chien.
Lors de cette phase, le comportement de la chatte change : elle est plus agitée sans raison apparente, se frotte contre des objets, se montre plus câline et affectueuse, et émet des miaulements rauques et réguliers. D'autres symptômes sont courants, parmi lesquels un léger écoulement vaginal, des mictions plus fréquentes pour marquer son territoire, un appétit accru, des fugues pour tenter de rejoindre des mâles ou encore une posture caractéristique : le corps près du sol, l'arrière-train relevé et la queue soulevée sur le côté.
Ces symptômes sont toutefois bien plus courts et plus discrets que chez une chienne, au point de passer parfois inaperçus.
Quoi qu'il en soit, pendant le pro-oestrus, la femelle n'est pas encore prête à s'accoupler. Elle repousse donc - parfois avec une certaine agressivité - les mâles qui se montreraient un peu trop entreprenants à son égard.
L"oestrus est la phase la plus longue des chaleurs d'une chatte, puisqu'il dure 5 à 15 jours en moyenne. À titre de comparaison, il dure plutôt 9 à 10 jours chez une chienne.
Les changements de comportement observés lors du pro-oestrus s’intensifient : le marquage du territoire, les miaulements, la recherche d'affection, les fugues... deviennent plus nombreux et plus marqués. En plus de cela, d'autres symptômes sont susceptibles de faire leur apparition, en particulier des tremblements au niveau de la queue.
Contrairement à la phase précédente, la chatte est réceptive aux mâles et accepte de s'accoupler si l'occasion se présente. Dès lors qu'un accouplement a effectivement lieu, cela déclenche l'ovulation et la fin prématurée de l'oestrus - même si l'ovule n'est pas fécondé, et donc qu'aucune gestation n'a lieu.
Le plus souvent, les chaleurs d'une chatte durent entre 7 et 18 jours. Toutefois, comme chez les humains, la durée est assez variable d'une femelle à l'autre : elles ne durent qu'une poignée de jours chez certaines, tandis que chez d'autres au contraire elles se prolongent pendant trois semaines.
Quoi qu'il en soit, la durée des chaleurs est censée être à peu près constante pour une chatte donnée, au cours de l'année et même d'une année à l'autre.
Cela étant, elle est généralement plus courte peu après la puberté ainsi qu'en fin de vie, lorsque l'activité sexuelle diminue. Par ailleurs, si la femelle a l'occasion de s'accoupler, le cycle est alors bien souvent écourté.
En règle générale, les chaleurs des chattes reviennent toutes les deux ou trois semaines au cours de la période où elles se produisent, c'est-à-dire entre la fin de l’hiver et le début d’automne. Les cycles sont donc nettement plus courts que les cycles de chaleurs d'une chienne, qui eux sont généralement espacés de six mois.
Toutefois, il existe là encore des disparités d’une femelle à l’autre : certaines ont des cycles plus éloignés, avec parfois deux mois entre chaque période de chaleurs.
Quoi qu'il en soit, la fréquence est censée être globalement la même pour une femelle donnée, à la fois tout au long de l'année et d'une année à l'autre. Il y a toutefois une particularité : en général, elle est réduite (c'est-à-dire que les chaleurs ont tendance à revenir plus vite) s'il n'y a pas eu accouplement lors du cycle précédent.
Une chatte en chaleur manifeste généralement divers comportements potentiellement pénibles : des miaulements rauques, des demandes insistantes d'affection, des marquages urinaires répétés... Il existe toutefois différents moyens d'essayer de les atténuer pour les rendre moins désagréables, en particulier s'ils sont très prononcés.
Ainsi, pour tenter de calmer une chatte pendant ses chaleurs, on peut notamment :
Ces mesures sont toutefois loin d'être des solutions miracles. En effet, chaque animal réagissant de manière différente, il faut généralement en tester plusieurs - voire toutes - pour trouver celle(s) qui fonctionne(nt) et aboutir à un résultat.
En dernier recours, si elle se montre vraiment très agitée, il est possible de demander au vétérinaire de lui prescrire des calmants : cela permet normalement d'atténuer les comportements les plus désagréables. Mieux vaut toutefois éviter d'en abuser, car de tels médicaments ont bien souvent des effets secondaires plus ou moins marqués (en particulier une somnolence ou une forte léthargie).
Quoi qu'il en soit, il ne faut jamais la gronder ou la punir, même si elle se comporte de manière particulièrement pénible : cela risquerait de la stresser davantage sans pour autant régler le problème.
Compte tenu des désagréments que les chaleurs d'une chatte occasionnent ainsi que du risque de gestation non désirée qu'elles représentent, on peut souhaiter les faire cesser de manière temporaire ou définitive.
Pour cela, deux solutions existent : la contraception d'une part, et la stérilisation d'autre part.
Les chaleurs sont une période désagréable tant pour la chatte elle-même que pour son entourage : sans aller jusqu'à empêcher celle-ci de se reproduire en y mettant fin de manière définitive, on peut souhaiter au moins éviter qu'elles surviennent à certains moments - par exemple lorsqu'on est en vacances.
Il est effectivement possible de les faire cesser temporairement à l'aide de contraceptifs pour chat. Ceux-ci peuvent prendre trois formes :
Quelle que soit l'option retenue, le cycle reproductif est interrompu : les chaleurs n'ont plus lieu pendant toute la durée du traitement. Il suffit toutefois d'arrêter la médication pour que le cycle reprenne, et donc qu'elles surviennent de nouveau.
Le principal inconvénient de la contraception est qu'elle est loin d'être sans conséquence pour la santé du petit félin : le risque de tumeur et d'infection utérine est nettement augmenté, en particulier en cas de prise prolongée. Par conséquent, un suivi vétérinaire régulier est indispensable pour s'assurer que l'organisme supporte bien le traitement.
Une solution radicale pour ne plus être dérangé par les chaleurs d'une chatte est de la faire stériliser.
Cette intervention sous anesthésie générale consiste à retirer les ovaires, ainsi que parfois l'utérus. Il s'agit de la meilleure option si l'on ne souhaite pas ou plus faire reproduire son petit félin, car elle permet d'interrompre définitivement le cycle.
En outre, elle a l'avantage de réduire la probabilité d'un certain nombre de maladies génitales, comme les infections utérines ou les tumeurs mammaires - en tout cas si elle est pratiquée tôt.
Elle a toutefois l'inconvénient d'être assez coûteuse, puisqu'il faut globalement compter entre 100 et 150 euros. Par ailleurs, comme n'importe quelle opération chirurgicale, elle présente un certain nombre de risques. Les complications sont toutefois rares, car il s'agit d'une intervention assez banale et désormais bien maîtrisée.
Le vétérinaire peut techniquement stériliser une chatte à n'importe quel moment de son cycle menstruel, y compris donc si elle est en chaleur. Cela étant, il existe alors un risque plus élevé d'hémorragie. Par conséquent, mieux vaut si possible éviter de le faire à cette période-ci.
Les chaleurs sont une phase cruciale du cycle de reproduction d'une chatte, car c'est pendant cette période qu'elle est en capacité de s'accoupler et donc éventuellement de devenir gestante. En général, elles se produisent uniquement entre le milieu de l'hiver et le milieu de l'automne, durent 7 à 18 jours et se répètent toutes les deux à trois semaines. Elles se manifestent par des changements comportementaux plus ou moins visibles et désagréables.
Une chatte en gestation suite à un accouplement survenu au cours d'une de ces périodes l'est pour environ deux mois : c'est une durée assez courte si on compare à la grossesse d'une femme. Elle donne ensuite naissance à une portée de chatons qui à leur tour pourront se reproduire une fois la puberté atteinte.
