Tout propriétaire de chat est confronté un jour ou l'autre au fait qu'il ne peut pas emmener son animal avec lui lors d'une absence de plusieurs jours. De nombreuses options s'offrent alors à lui : confier son compagnon à un proche, le mettre en pension, le laisser à la maison et demander aux voisins de passer de temps à autres...
Il a aussi la possibilité de faire appel à un cat-sitter professionnel. Cette solution n'est pas dépourvue d'avantages : elle permet à la fois de laisser le chat dans son environnement habituel (et donc de lui épargner du stress) et de faire en sorte qu'il soit suivi par un professionnel, ce qui permet un meilleur suivi et une meilleure réaction en cas de problème.
Découverte de ce métier en pleine expansion avec Mathilde et Lou, les deux fondatrices de Gégène The Cat...
Gégène the cat existe depuis le début des années 2010 et est composé de deux personnes : Mathilde et Lou. Néanmoins, nous nous connaissions bien avant de nous lancer ensemble dans l’aventure du cat-sitting, puisque nous étions alors en couple depuis déjà une décennie. Gégène The Cat est donc véritablement une entreprise familiale.
Par ailleurs, nous ne nous cantonnons pas à proposer un service de cat-sitting. En effet, au fil du temps, nous en sommes venues à proposer également la réalisation d'aménagements d’intérieurs « félino-esthétiques » sur mesure pour allier harmonie déco et besoins du chat, ainsi qu'une gamme de jouets artisanale directement inspirée par Gégène, notre petite Persane rousse.
Ce métier est venu à nous plutôt que nous ne sommes venues à lui. Après de nombreux échanges avec la clinique vétérinaire de l’Horloge, à Paris, dans le cadre de consultations pour nos chats (Chloé, Madeleine et Gégène), notre vétérinaire nous a proposé, voyant notre amour pour les chats, de nous envoyer des clients qui avaient besoin de faire garder leur petit félin.
Cela n’a pas tardé à nous plaire. Aussi, notre épanouissement au contact des clients et de leurs chats ne faisant que s’accroître, nous avons progressivement réduit le temps consacré à notre métier d'origine afin d’en consacrer davantage au cat-sitting. Lou a peu à peu diminué sa charge horaire dans le domaine du professorat pour n'exercer que quelques matinées par semaine, avant de complètement cesser cette activité à partir de 2020. Quant à Mathilde, elle n'exerce plus son activité de chargée de recrutement qu'à temps partiel.
Les premiers mois, nous avons commencé en tant qu'autodidactes. Puis, très vite, nous avons passé le Certificat de Capacité Animaux Domestiques (CCAD) afin d’être davantage légitimes. Il atteste que son titulaire dispose de « connaissances relatives aux besoins biologiques, physiologiques, comportementaux et à l’entretien des animaux de compagnie ». Lou a ensuite passé le diplôme de comportementaliste félin afin d’être en mesure d'apporter des solutions en cas de gros souci avec les chats et de compléter notre offre de service « gégénesque ».
Se lancer n'est pas très compliqué en soi. Afin de trouver nos premiers clients, nous avons consacré du temps à nous présenter auprès de vétérinaires afin qu'ils puissent, s'ils le souhaitent, donner notre contact aux personnes qui auraient besoin de faire appel à nous pour garder leurs chats lors de leurs absences. Mais avant toute chose, il fut impératif de travailler à l'élaboration d'un site internet qui sache fidèlement nous représenter. C'est un peu notre carte de visite.
Bien sûr, entre cette phase de mise en place et le décollage de l'activité, il faut être patient, car la clientèle n'afflue pas d'un coup ; il serait illusoire d’espérer vivre immédiatement de l'activité de cat-sitting. Le bouche à oreille est un paramètre à ne pas négliger, car il peut accélérer fortement les choses, mais du temps (quelques mois, voire un ou deux ans) reste nécessaire avant que l'activité ne soit pleinement lancée.
Néanmoins, une fois qu’elle l’est, elle l'est normalement pour de bon - du moins dans une grande ville, où la clientèle potentielle est nombreuse : il y est plus facile d'avoir des missions tout au long de l'année, et pas seulement lors des périodes de vacances.
Nous ne nous préoccupons pas de la concurrence.
Premièrement, parce que nous avons la chance d'exercer notre activité à Paris, et que nous pouvons donc amplement la supporter : il y a de la place pour plusieurs.
Deuxièmement, comme notre clientèle est assez importante, nous ne la ressentons pas vraiment. Au contraire, il nous faut refuser des clients lors de la période estivale ou pendant celle des fêtes de fin d'année, et nous faisons donc souvent appel à la concurrence pour rediriger les clients que nous ne sommes pas en mesure de satisfaire.
Les coûts pour se lancer sont assez minimes. L’investissement de départ se cantonne à des cartes de visite et l'élaboration d'un site internet. Pour rendre les visites aux chats, vélo, chaussures ou carte de transport suffisent. Il faut aussi prévoir d’emporter quelques jouets ou brosses, et le tour est joué !
Nous avons eu la chance de pouvoir nous faire connaître et nous faire une place dans le métier assez facilement. Le vétérinaire de l'Horloge (Paris 3ème), qui s'occupe de nos trois chattes, nous a immédiatement fait confiance et a su nous mettre en relation avec nos premiers clients. Nous avons également eu la chance d'entrer en relation avec le vétérinaire Thierry Bedossa, qui a joué le même rôle.
Nous pensons que le métier de cat-sitter est stable, du moins dans une grande ville, car les gens ne partent pas seulement lors des périodes de vacances scolaires. De nombreuses personnes, par exemple des couples sans enfants ou des personnes célibataires, choisissent de s'évader de Paris tout au long de l’année, par exemple le temps d’un week-end. A cela vient s’ajouter le cas de ceux qui doivent voyager pour des motifs professionnels. Il ressort de cela que nous avons facilement du travail toute l'année.
Lorsque l’activité commence à décoller, comme cela s’est produit dans notre cas au bout d'un an ou deux, il devient même difficile de lever le pied !
Oui, nous avons connaissance de telles plates-formes mais n'y figurons pas et avons préféré nous lancer de manière plus individuelle. C'est un parti pris, bien sûr.
On peut évidemment envisager de telles plates-formes comme un moyen de se lancer et de vérifier si on est effectivement fait pour ce métier, mais, selon nous, elles ne sont qu'un plus et ne remplacent pas l'image que votre site internet peut donner de nous, où l'on peut pleinement se présenter. Il ne faut pas oublier en effet que de nombreux clients recherchent une forme de personnalisation dans le service de cat-sitting. Il va de soi que l'on ne peut pas plaire à tout le monde, mais si le client se retrouve dans le site internet, il arrive qu'il soit déjà subjugué avant même de nous rencontrer. C'est donc un élément essentiel que la plate-forme de cat-sitting ne peut, à notre avis, remplacer.
Oui, nous avons connaissance de tels acteurs, mais nous avons toujours préféré l'autonomie, et pour cette raison n'avons jamais collaboré avec eux. Notre désir était - et reste toujours - d'être une petite structure (deux personnes) afin de conserver un aspect le plus humain possible, voire familial.
Pour notre part, nous percevons les relations dans le domaine du cat-sitting en trois dimensions - le client humain, le client chat, nous - et privilégions un rapport direct. Bien sûr, cela ne nous empêche pas de rediriger vers d'autres cat-sitters de confiance les clients que nous ne sommes pas en mesure de contenter faute de disponibilité.
Les acteurs que vous évoquez peuvent aider à se lancer dans l'activité de cat-sitter, mais, comme évoqué précédemment, ils ne peuvent à notre avis se substituer à la touche personnelle qu’apporte un site internet mettant en avant notre individualité, nos particularités. Mais bien sûr, tout dépend de la manière que l'on a d'envisager ce métier…
Il est plus rassurant de se lancer à deux plutôt que seul, car chacun(e) peut apporter son savoir-faire. L'un(e) complète l'autre, en somme. En l’occurrence, chez nous, Lou s'occupe ainsi davantage de la gestion clientèle (mails, contrats, planning, etc.), tandis que Mathilde se focalise plus sur la vie du site internet et des réseaux sociaux (photos, vidéos, dessins, relationnel, etc.).
D'autre part, dans les périodes chargées, fonctionner à deux se révèle être d'un grand avantage. Dans notre cas, chacune de nous deux possède sa propre zone géographique de travail. Nous gagnons ainsi du temps dans les trajets, tout en pouvant plus facilement venir à peu près à la même heure rendre visite aux chats dont la garde nous est confiée. En effet, nous faisons tout notre possible pour que nos venues correspondent pour eux à une forme de routine, afin de les sécuriser. Ce point est d’autant plus essentiel que si nous allons voir tel chat le matin et ne retournons le voir que le soir le lendemain, l'attente pour lui excède 24 heures, et cela fait trop.
Bien sûr, si les tempéraments ne sont pas compatibles dans le cadre de l'activité professionnelle, que l'un(e) empiète sur le travail de l'autre ou ne l'avertit pas par exemple d'éventuels changements ou nouveautés dans le planning, des difficultés pointent facilement le bout de leur nez. Il faut être capable de déléguer une partie du travail à l'autre et respecter sa façon de procéder. Concertation et écoute nous paraissent essentielles.
De notre côté, nous ne nous installons pas au domicile du client pour la journée (voire plus) et ne connaissons pas de cat-sitter qui le fasse. Nous n'avons d’ailleurs jamais ce type de demandes, mais peut-être est-ce simplement parce que nous ne le proposons pas sur notre site. Les clients font appel à nos services ou ceux d'autres cat-sitters pour des visites à domicile : c'est de loin cette formule qui est la plus demandée.
En ce qui concerne le secteur des pensions, nous ne savons pas vraiment ce qu’il en est, si ce n’est que les deux hôtels pour chats de Paris affichent généralement complet. Autrement dit, ils fonctionnent. Mais serait-ce également le cas s'il y en avait quinze ?
Nous pensons que c'est la formule des visites à domicile qui est la plus susceptible de se développer dans le futur, car les personnes préfèrent généralement laisser leur chat dans son environnement (même si ce dernier est finalement assez souvent délocalisable, malgré bien des idées reçues).
C'est probablement aussi la plus demandée, car elle est plus facile à gérer pour le client : il n’y a pas à transporter (ou faire transporter) l’animal avant le départ et après le retour.
D'autre part, pour plus de facilité, certains clients nous laissent leurs clefs à l'année. De cette façon, les absences sont plus faciles à gérer de leur côté, même s'ils doivent partir en dernière minute.
Oui, c'est une activité saisonnière : la demande est plus élevée en période estivale ainsi que pendant celle des fêtes de fin d'année. Dans notre cas, une réservation longtemps à l'avance est même nécessaire pour les clients souhaitant faire appel à nos services dans ces moments-là.
Les demandes affluent également dès que les beaux jours pointent le bout de leur nez - notamment avec les nombreux jours fériés de mai. Il en va de même pour les vacances scolaires de la Toussaint et celles de février.
Cependant, même hors de ces périodes, il est rare que nous ayons deux ou trois jours d'affilée sans au moins une visite à effectuer. Même le mois de janvier affiche souvent complet, et il en va de même en septembre ou en novembre. Cela peut s'expliquer par des absences liées au travail, mais aussi par des voyages vers des pays au climat plus heureux que celui que connaît la France en janvier ou en novembre.
En somme, travail saisonnier, oui, mais activité très largement assurée à l'année.
Au moins les deux-tiers de l'activité reposent sur des clients réguliers, mais cette régularité n'est pas la même d'un client à l'autre. Certains nous confient la garde de leur chat lors de chaque période estivale (souvent couplée avec celle de fin d'année) pendant deux, trois ou quatre semaines. D’autres font appel à nos services deux ou trois fois (voire plus) durant l'année pour des périodes assez longues aussi, mais pas forcément lors des vacances scolaires. Il y a également le cas des clients qui partent régulièrement en mission pour le travail.
Et puis il y a les missions uniques. Et parfois, une mission unique se transforme en client régulier deux ans après !
Il n’en reste pas moins que l'essentiel de l'activité repose vraiment sur une fidélisation de la clientèle, et c'est un des éléments qui la rend attractive à nos yeux.
Les cas les plus courants sont les vacances ou week-ends (prolongés ou non), mais aussi les déplacements liés au travail.
Lorsqu'il s'agit d'un nouveau client potentiel, nous proposons toujours une rencontre afin qu'il nous présente son ou ses chat(s) et qu'il puisse se faire une opinion sur la personne qui s'en occupera. Bien sûr, cette rencontre n'est pas payante et n'engage à rien. Il s'agit avant tout de le tranquilliser, car il ne faut pas oublier qu'il nous laissera son ou ses compagnon(s), ainsi que les clefs de son appartement !
Lorsqu'une première série de visites a déjà eu lieu, cette rencontre n'a, bien sûr, plus lieu d'être. Il y a alors seulement à effectuer le remplissage et la signature du contrat, ainsi que la remise des clefs (sauf pour ceux qui nous les laissent à l'année).
Quant aux visites elles-mêmes, c'est un temps entièrement imparti aux chats. Une fois la nourriture, l'eau et la litière changés (et parfois une prise de médicament ou une injection d'insuline, moyennant un supplément), nous nous consacrons aux demandes de Madame ou Monsieur chat. Nous ne les brusquons jamais et respectons le fait qu'ils puissent être timides, voire craintifs. Si au contraire ils se montrent plutôt joueurs ou câlins, nous en tenons compte et ne nous privons pas de leur proposer jeux, caresses, brossages, etc. Enfin, lors de chaque visite, le propriétaire reçoit des photos et une vidéo sur son téléphone, le plus souvent via Whatsapp ou MMS.
Bien sûr, si nous observons le moindre changement de comportement qui soit de nature à alerter, nous en faisons part immédiatement au propriétaire. S'il y a alors besoin d'amener le chat chez le vétérinaire, nous l'y conduisons. Nous redoublons d’ailleurs de vigilance à ce niveau pour les chats qui ont subi une opération ou souffert d’un problème de santé peu avant nos visites.
La très grande majorité des visites se passent sans qu'il y ait besoin de faire appel à un vétérinaire. Toutefois, cela arrive, et il faut donc y être préparé.
Lorsqu'une telle situation se présente, nous appelons immédiatement le propriétaire du chat. Si nous parvenons à le joindre rapidement, nous en discutons au téléphone, quitte à lui envoyer photos ou vidéos afin de l'aider dans sa prise de décision. S’il n’est pas joignable et que nous sentons qu'il y a vraiment urgence, nous prenons l’initiative d'amener l’animal chez le vétérinaire.
De toute manière, l'éventualité de devoir transporter le chat chez un vétérinaire (voire de faire appel à un professionnel se déplaçant à domicile) est systématiquement évoquée lors de la pré-visite, car c'est un des points cruciaux. De la sorte, tout est toujours prêt en cas de problème : nous savons où se situe la caisse de transport du chat, nous disposons de son carnet de santé et connaissons les coordonnées de son vétérinaire référent, qui sont inscrites dans le contrat.
Il va sans dire qu’on parle là d'urgences. Si la situation ne nécessite pas l’intervention rapide d’un professionnel de santé et que le retour du propriétaire n'est pas très éloigné, il vaut toujours mieux que ce soit lui qui amène son animal chez le vétérinaire, car nous partons du principe qu'il le connaît forcément mieux que nous. D'autre part, son compagnon sera probablement plus rassuré avec son maître qu'avec une personne étrangère – a fortiori dans un tel moment.
Nous proposons trois formules, qui se distinguent seulement par leur durée. Il y a ainsi la formule « mini », qui dure 30 minutes, la « classique », d’une durée de 45 minutes, et enfin la « maxi », qui s’étale sur une heure. Les plus populaires sont les visites de 30 et 45 minutes ; celles d'une heure sont plutôt demandées par les propriétaires possédant plusieurs chats. Il faut dire que cette formule est intéressante si l'on veut pouvoir être en mesure de passer un certain temps avec chacun d’entre eux.
Il arrive que des clients qui n'ont qu'un chat hésitent à opter pour cette formule, mais nous leur faisons comprendre que, généralement, l’animal est comblé au bout de 45 minutes. Plus généralement, nous tâchons d’orienter chaque client vers la durée adaptée à son compagnon. En effet, rester 45 minutes voire une heure est plutôt inutile pour un chat craintif. Dans un tel cas de figure, le plus important est la régularité des visites, en optant pour un passage quotidien et non tous les deux jours (comme le réclament certains clients).
En termes de fréquence, la plupart des clients demandent une visite quotidienne, car les gens qui font appel à un cat-sitter ont généralement compris les besoins affectifs d’un chat.
Certains demandent toutefois seulement une visite de 30 minutes tous les trois jours, voire tous les quatre jours. Cela pose problème, car il en va du bien-être de l’animal. Même si celui-ci est craintif, une telle régularité ne lui permet pas d'une part de créer un lien avec nous, et d'autre part de bien supporter le fait d’être laissé seul. Dans ce cas, nous tâchons de convaincre le propriétaire d’opter pour au moins une visite tous les deux jours, en lui expliquant notamment que les besoins d'un chat ne se résument pas à une gamelle remplie et/ou à une litière propre. Si malgré tout il campe sur ses positions, nous refusons la mission. Néanmoins, dans le cas où il possède deux chats ou plus, une visite tous les trois jours seulement peut, à la limite, être envisagée, étant donné que ceux-ci se tiennent alors compagnie. Pour les mêmes raisons qu'évoquées plus haut, nous cherchons néanmoins à lui faire comprendre que venir voir ses animaux une heure tous les deux jours serait bien plus profitable. Il ne faut pas perdre de vue que bien des choses peuvent se passer en trois jours…
Quoi qu’il en soit, il vaut mieux que le chat bénéficie de visites plus courtes et plus rapprochées que de visites longues mais moins nombreuses et plus éloignées l'une de l'autre.
Cela dit, si un propriétaire s’absente pour trois jours seulement (par exemple lors d’un week-end prolongé) et qu’il ne demande qu’une seule visite (le deuxième jour), on ne peut pas vraiment dire que ça va à l'encontre du bien-être de son animal. En fait, tout dépend donc de la durée de l'absence, du nombre de chats dans le foyer et de leurs habitudes de vie.
A l’inverse, il arrive que certains clients nous demandent une première visite dès le jour-même où ils partent. Dans ce cas, nous leur expliquons que même si elle les rassure eux, une telle visite n’est pas vraiment nécessaire du point de vue de leur compagnon : même s'il est habitué à avoir son maître à la maison toute la journée (télétravail, retraité, etc), il ne ressent alors pas encore de manque. Bien sûr, s'ils y tiennent malgré tout, nous réalisons ladite visite, mais tenons à leur faire part de notre point de vue sur le sujet avant qu’ils ne prennent leur décision.
Le cas d'un chat hyperdépendant est un peu plus spécifique. Il ressent rapidement un grand manque lorsque son propriétaire est absent, et cela peut d’ailleurs le mettre dans tous leurs états. La solution consisterait à vivre au domicile du client pendant son absence... Cela dit, avant que de chercher quelqu’un pour garder son animal, c’est surtout d’un comportementaliste félin que le maître devrait alors se mettre en quête, car une telle attitude est généralement le signe d'une certaine angoisse et d’un mal-être.
Dans le cas où le chat est très méfiant, craintif, nous privilégions plutôt des visites quotidiennes de 30 minutes à une visite d'une heure tous les deux jours, par exemple. En effet, nous constatons que même si dans un premier temps il se cache systématiquement lors de nos venues, le simple fait de rester le temps de la visite (quand bien même il ne se montre pas) joue un rôle important et finit souvent par l’amener à nous accepter - même si cela peut prendre parfois de nombreux jours. En outre, cela aide à ce qu’il ne se montre plus craintif à notre égard lors de la série de visites suivante.
Quoi qu’il en soit, nous n’allons jamais à l’encontre de sa volonté. S'il se montre effectivement craintif ou méfiant, nous l'acceptons et partons du principe qu'il viendra à notre rencontre lorsqu'il se sentira en sécurité avec nous. Cela peut prendre du temps, mais il n'y a pas vraiment d'autres moyens. Nous ne nous permettons alors que quelques petites rencontres, en faisant attention de ne jamais le brusquer, car il y aurait alors le risque de le rendre encore plus méfiant. Il faut parfois plusieurs séries de visites pour que les sujets les plus craintifs, notamment ceux qui ont eu un parcours difficile avant leur adoption, finissent par nous accorder leur confiance.
De façon générale, nous faisons en sorte de nous adapter autant que possible à chaque chat. Par exemple, s’il a l’habitude que ses maîtres lui parlent, nous tâchons d’en faire de même. En ce sens, la première rencontre avec le propriétaire ainsi que les échanges après chaque visite sont essentiels pour nous permettre de nous adapter au mieux.
En fait, il y a surtout pour faire simple une différence majeure entre les chats de race et les chats de gouttière : même s'il y a quelques exceptions (par exemple le Bengal), les premiers sont généralement plus calmes que les seconds.
Cela dit, il y bien sûr aussi des différences d’un individu à l’autre, y compris au sein d'une même race. Elles dépendent de son caractère propre mais aussi de son environnement, de sa relation avec son propriétaire et de son histoire.
L'âge du chat joue un rôle, comme c’est le cas pour nous humains. Un chat âgé est plus calme et a tendance à ne pas aimer être trop dérangé par des jeux dont raffolerait un autre plus jeune, par exemple.
Là encore, il s'agit pour nous de nous adapter. On ne rend pas visite à un sujet âgé de la même manière qu'on le fait pour un individu plus jeune, voire un chaton. Nous devons être plus vigilantes sur ses changements d'habitudes, sa faim, sa soif… - en particulier s'il souffre de certains maux.
Cela dit, tout est relatif : comme chez l'humain, la condition physique et la résistance à d’éventuelles douleurs ne dépendent pas que de l’âge. Il n'est pas rare que nous ayons à nous occuper d'un chat diabétique ou suivant un traitement chronique alors qu’il n’a pas encore atteint les dix ans.
Bien sûr. Un des cas de figure pouvant le plus être source de problèmes est celui des chats ayant le droit d'aller à l'extérieur lors de notre visite, car il faut alors réussir à les faire rentrer quand nous partons. Lorsque la situation se présente, nous en discutons au préalable avec le client lors de la pré-visite et lui demandons s'il a une quelconque combine pour faire revenir son animal à l'intérieur.
En tout état de cause, il n'y a alors aucune obligation de notre part de laisser effectivement le chat sortir au moment de la visite. Nous savons juste que le propriétaire le lui permet, et nous l’a indiqué. Dans la pratique, dès lors qu’il n'y a pas trop de risques, nous le laissons effectivement prendre l'air, car il est fort probable qu'il attende ce moment avec impatience et que cela contribue à son bonheur de la journée. Là encore, il s'agit pour nous de nous adapter aux besoins de chaque animal. Le plus souvent, il ne cesse alors de faire des va-et-vient entre l'extérieur et l'intérieur, trop content qu’il est d'avoir de la visite. Néanmoins, cela vaut surtout dans un premier temps : l'appel du dehors prend ensuite plus ou moins rapidement le dessus... Il nous est ainsi déjà arrivé de devoir attendre longtemps que Monsieur ou Madame Chat daigne revenir à la maison, et cela est évidemment aussi stressant que perturbant pour le reste du planning. Si nous sentons qu’il est susceptible d'agir ainsi, nous le faisons sortir durant la première partie de la visite et réservons la nourriture (friandise à l’appui, au besoin) pour la fin, afin qu’il ait une bonne raison de revenir.
La situation des chats qui peuvent aller à l'extérieur à leur guise est encore plus particulière, même si nous n'avons pour l’instant eu ce cas qu’une seule fois. En effet, si on ne rencontre pas l’animal lors de deux visites quotidiennes, on peut se demander si c'est le facteur « pas de chance » qui a fait que nous ne nous sommes pas croisés, ou bien s'il lui est arrivé quelque chose. C’est tout particulièrement vrai s’il est habitué à chasser et/ou être nourri par des voisins, mais aussi à faire ses besoins à l’extérieur, car sa gamelle et sa litière ne permettent alors pas de savoir ce qu’il en est.
Il y a aussi le cas de ceux qui sont malades, qu’il s’agisse d’un problème ponctuel ou d’une affection chronique faisant l’objet d’un traitement de longue durée – par exemple le diabète. Il est assez courant, et demande une réelle attention ainsi qu’un dialogue régulier avec le propriétaire.
La météo peut aussi entre en ligne de compte. Ainsi, les périodes de forte chaleur nécessitent d'adapter l'intérieur afin que l’animal ne souffre pas trop : créer des zones d'ombre, placer davantage de points d'eau, tirer les rideaux, humidifier certains sols, etc.
Quant aux clients qui ont plusieurs chats, il faut être capable d'accorder de l’attention à chacun d'entre eux lors de nos visites, pour veiller à bien le satisfaire en fonction de son caractère et de ses besoins.
De façon générale, l'activité de cat-sitter demande un réel talent d'adaptation et d'écoute.
Le risque principal est de passer à côté d'un problème de santé. En effet, nous n'avons à chaque fois qu'une durée limitée pour nous rendre compte de l'état physique et psychologique de l’animal. S'il se montre moins (ou au contraire beaucoup plus) alerte que d'habitude, voire s'il semble carrément détaché, on peut avoir des doutes : y-a-t-il un problème ? Souffre-t-il ? S'est-il cassé quelque-chose ? Il s'agit de ne pas passer à côté d'un problème de santé qui nécessiterait des soins, mais il ne faut pas non plus paniquer le propriétaire pour rien.
Il est donc nécessaire de savoir faire preuve de beaucoup d'attention, mais aussi de se montrer judicieux et rapide dans l'analyse. Il est vrai qu'en pension, du fait que l'on peut observer le chat en continu, cette problématique est plus facile à gérer.
Le plus gros défi est d'amener un chat craintif (voire traumatisé, lorsqu'il a eu un passé difficile) à baisser les armes, à nous accepter et profiter pleinement des visites que nous lui rendons. Quand cela se produit, c'est une réelle victoire, car nous savons qu’il est heureux - et son propriétaire par la même occasion.
On pourrait penser que faire prendre un médicament au chat pourrait constituer un autre défi, lorsque cela s’avère nécessaire. Ce n’est pas si vrai : le plus souvent, il n'y a pas de réel problème. Nous n'irions pas jusqu'à dire que la prise de médicament ou les injections d'insuline sont une partie de plaisir pour nous comme pour lui, mais en agissant franchement, parfois par surprise, sans ritualiser le moment (auquel cas il aurait tôt fait d'anticiper la fois suivante) et sans paniquer (car il aurait tout lieu de stresser lui aussi), on parvient à ses fins. En tout état de cause, nous échangeons en amont à ce sujet avec le propriétaire : si nous constatons lors de la pré-visite que le chat n'est vraiment pas manipulable, nous préférons ne pas accepter la mission.
Par exemple, dans le cas d’un individu diabétique, nous procédons gratuitement à une injection d'insuline à l'occasion de la pré-visite : cela rassure le propriétaire, et nous permet de savoir dans quelle mesure la chose s’annonce aisée ou non. Si ce n'est vraiment pas le cas, nous renonçons à ce nouveau client.
Oui, il nous arrive de refuser des missions, notamment lors des vacances estivales ou pendant les fêtes de fin d'année. En effet, comme nous n'écourtons pas nos visites durant ces périodes chargées, le planning a vite fait d’être complet. Il faut donc généralement réserver deux mois à l'avance pour être sûr d'avoir une place.
Il nous arrive aussi de refuser des demandes à d'autres moments de l'année, lorsque nous avons décidé de nous octroyer quelques jours de congés. Cela dit, nous ne prenons pas les clients au dépourvu, puisque nous publions dès le début d'année le calendrier de nos absences au cours des mois qui suivent : cela leur permet de s'organiser en fonction, s'ils le peuvent ou le veulent.
Quoi qu’il en soit, lorsque nous ne sommes pas en mesure de répondre favorablement à une demande, nous essayons toujours de mettre la personne en relation avec des cat-sitters de confiance.
Enfin, il nous est déjà arrivé de refuser de rendre visite à un chat après une première série de visites pour cause de grande agressivité. Il faut dire que cette première série s'était notamment soldée par un séjour aux urgences. Heureusement, c’est loin d'être notre quotidien !
Ce qui nous plaît le plus est de rendre heureux les chats auxquels nous rendons visite et les humains qui nous en confient la garde.
Ce qui nous déplaît le plus est sans doute la gestion (par exemple la peur d'avoir oublié de répondre à un mail), et plus largement l'aspect administratif.
Alors que nous rendons visite à une petite chatte de six mois et un chat de cinq ans, nous ne trouvons pas la chatonne dans l'appartement. Cela nous inquiète, d'autant plus qu'elle est très sociable : elle aurait dû venir à notre rencontre immédiatement.
Finalement, en nous rendant dans les toilettes, nous finissons par entendre de fins miaulements. En jetant un œil par la petite fenêtre (que les propriétaires avait oublié de fermer), nous découvrons qu’elle est tombée du 5ème étage dans une cour très exiguë dont nous n'avons pas la clef.
Nous frappons immédiatement chez les voisins ; un seul était là, mais lui non plus n'a pas la clef. Il nous indique toutefois que les commerçants du rez-de-chaussée l'ont. Nous allons les voir, et parvenons à récupérer la petite après un peu d'escalade (il n'y avait pas de porte donnant accès à la cour, seule une ouverture en hauteur y permettait l'accès).
Nous l’emmenons chez le vétérinaire, et elle s'en est sort avec seulement une déchirure à la mâchoire - qui a guéri depuis.
Mais ce n’est pas tout ! Durant la même visite, nous constatons que le chat de cinq ans est inhabituellement calme, au point de passer son temps retranché dans des endroits inaccessibles. Nous lui avons déjà rendu de nombreuses visites et le connaissons bien : cela ne lui ressemble pas du tout. En le caressant afin notamment de regarder s'il n'y a pas un problème quelconque, nous observons une joue nettement plus gonflée que l'autre. Vétérinaire pour lui aussi le même jour ! C'était un kyste bénin, et il s'en est tiré.
Heureusement, une visite de ce genre n'est que très rare…
Plus qu'une frayeur... L'une de nous s'est retrouvée devant une chatte qui était en train d'agoniser alors qu'elle arrivait pour lui rendre visite. Il a fallu l'accompagner dans ses derniers instants de vie, avertir les propriétaires et amener la dépouille chez le vétérinaire (où l'on a pu apprendre qu'elle avait eu une crise cardiaque). Bref, le pire moment en dix ans d'activité.
Une de nos petites vedettes avait le droit de sortir lors de nos passages. Nous la laissions donc se rendre au dehors, mais elle avait manifestement pris l'habitude d'aller terroriser les chats des voisins. Évidemment, nous ne le savions pas, jusqu’au moment où nous avons entendu la voisine crier : « Mais elle n'a pas fini, celle-là, d'embêter ! » Mademoiselle voulait faire la loi chez les autres !
Le métier de cat-sitter est assez accessible. La condition première est bien sûr d'aimer les chats et le relationnel humain. Il faut aussi être carré côté gestion, mais ce dernier point ne nécessite pas vraiment de formation et s'acquiert avec l'expérience.
De fait, aucune formation n'est demandée pour pouvoir s'occuper de chats dont on vous confie la garde. Cependant, avoir passé le CETAC (Certificat d'Études Techniques Animal de Compagnie) option chat peut être à même de rassurer les clients, même s'il ne remplace pas l'expérience. En outre, une formation de comportementaliste félin peut s'avérer utile, principalement pour mieux comprendre les chats de nos clients et proposer un meilleur service. L'une de nous a d’ailleurs suivi une telle formation peu de temps après que nous avons commencé l'aventure du cat-sitting.
En termes de caractère, nous ne pensons pas qu'il faut un tempérament spécifique pour exercer cette activité, mais il est nécessaire d'être à l'aise avec les clients, notamment pour être en mesure de les rassurer. L'écoute et la patience sont probablement des qualités fort utiles.
L’âge – ou en tout cas la condition physique – est aussi une donnée importante. Il faut être capable d’être assez endurant, car en pleine saison, les journées sont longues et, disons-le, plutôt sportives. Une journée type peut commencer à 6 heures du matin et se terminer à 22 heures, sans réellement de pause entre les deux. En outre, même en prenant les transports en commun, on a vite fait de parcourir alors en moyenne une quinzaine de kilomètres à pied tous les jours. Au demeurant, il ne faut pas perdre de vue qu’au cours de la période estivale, ce sont une cinquantaine de journées de ce type qui s’enchaînent.
Et bien sûr, malgré la fatigue qui pourrait s'instaurer, il faut toujours être à l'écoute de chaque chat, qu'il s'agisse du premier de la journée ou du dernier, car chacun d'entre eux attend sa visite avec impatience.
Cela dit, en dehors des pics saisonniers, les journées sont plus reposantes.
Contrairement par exemple aux pensions, il n'y a pour l'instant pas de réglementation ou contrainte applicables au métier de cat-sitter, et donc pas davantage de contrôles.
Sans nous faire les avocates d’un excès d'encadrement ou de contrôles, nous estimons qu'un minimum de formation sur le monde félin serait souhaitable pour se lancer dans l'activité de cat-sitting, puisque cette dernière est loin de se cantonner au remplissage des gamelles. Par exemple, avoir suivi une formation de comportementaliste félin nous paraît un atout non négligeable, voire essentiel. En effet, celle-ci permet de mieux comprendre les comportements et les besoins d’un chat, tout en balayant au passage pas mal d’idées reçues. Les visites n'en sont que plus bénéfiques.
C’est d’autant plus vrai que les clients en profitent souvent pour nous poser des questions sur le comportement de leur animal ; certains sont même très en demande de conseils. Il va de soi qu’ un minimum de connaissances est alors nécessaire pour pouvoir répondre de manière pertinente.
Cela dit, si un cat-sitter fait son travail par-dessus la jambe, les clients s'en rendent rapidement compte, car le comportement de l’animal à leur retour ne trompe généralement pas. Après avoir fait appel à nos services, nombre d’entre eux nous ont ainsi indiqué que leur animal était beaucoup plus détendu que lors de leurs précédentes absences. Il ne faut pas perdre de vue que la clientèle de ce type d’activité est très majoritairement constituée de personnes ayant un lien profond avec leur chat et capables de s'apercevoir rapidement si les visites n'ont pas été effectuées avec sérieux. Le meilleur contrôle est donc le client, qui juge la qualité des visites à l'aune de l'attitude de son compagnon lorsqu’il le retrouve.
Oui, nous sommes régulièrement en contact avec d'autres cat-sitters. C’est utile pour échanger sur nos expériences respectives, et notamment sur certains problèmes rencontrés. Cela permet aussi de rediriger certains clients vers d'autres professionnels si nous sommes absentes ou au complet, ou encore s’ils se situent hors de la zone géographique que nous couvrons. Certains confrères sont même devenus des amis.
Oui, nous pensons qu'il y a de réelles différences d'un cat-sitter à un autre. C'est du moins ce que nous avons pu avoir comme retours de la part de clients qui, après avoir décidé de ne plus faire appel à un cat-sitter, s’étaient dirigés vers nous. En fait, si le service n'est pas de qualité, cela se sait assez rapidement ! D'ailleurs, lorsque les visites se sont bien passées, le chat est tout à fait paisible lors du retour de son propriétaire.
Selon nous, les critères à observer pour juger de la qualité d'un bon cat-sitter sont le sérieux tant au niveau de la gestion que de la ponctualité et du respect des engagements pris vis-à-vis du client. L'écoute et l'adaptation sont aussi primordiales. Il faut aussi être capable de prendre des décisions rapidement et à bon escient, notamment si on détecte un mal-être physique ou psychologique chez l’animal. Enfin et surtout, il faut être capable de s'adapter à chaque chat afin de lui donner le meilleur lors du temps qu’on passe avec lui.
L'avantage de confier à son chat à un cat-sitter professionnel est justement le professionnalisme, surtout s’il est aussi titulaire d'une formation de comportementaliste félin. En outre, au fur et à mesure des mois et des années, le cat-sitter voit évoluer l'animal et le connaît de mieux en mieux, ce qui est la garantie d’un service de qualité. Une plate-forme de mise en relation ne peut donner, selon nous, une même qualité de service, car il est rare que ce soit à chaque fois le même cat-sitter qui intervient..
Quant au cas où une connaissance (membre de la famille, ami, voisin…) vient s'occuper du chat, l'intérêt d’une telle solution se situe surtout sur le plan financier. Du point de vue de l'animal, si la personne ne fait qu'un bref passage pour le nourrir et nettoyer sa litière, il n'y a aucun avantage par rapport aux visites d’un professionnel - au contraire.
Si la personne va même jusqu’à loger chez l’animal, l'intérêt est évident pour ce dernier par rapport aux simples visites, puisqu’il reste là aussi sur son territoire mais bénéficie en sus d’une compagnie permanente. Cela suppose toutefois que ladite compagnie soit agréable à ses yeux, c’est-à-dire que le « gardien » fasse preuve de subtilité en adaptant son comportement aux besoins du chat (sur les plans relationnels et affectifs, en termes d’activité, etc). En revanche, on y perd en professionnalisme, notamment pour déceler un éventuel problème de mal-être physique ou psychologique.
A vrai dire, nous n'avons guère de connaissance dans le monde canin et n'avons jamais eu de chiens. Pour ces raisons, nous n'aurions aucune légitimé à faire du dog-sitting.
Néanmoins, si une personne possède une expertise sur les deux espèces, cela nous paraît un choix totalement envisageable. In fine, la seule chose qui importe est de faire son métier avec sérieux. Peut-être qu’en zone rurale, où les demandes de cat-sitting sont moins fréquentes, il peut être judicieux de ce se lancer dans les deux activités à la fois.
Elles nous paraissent toutefois assez différentes, ne serait-ce que parce que les deux espèces ne fonctionnent pas de la même manière. Le chat est visité dans son environnement habituel et n’a généralement pas vocation à se rendre à l'extérieur, tandis que pour un chien une des principales missions est précisément de le sortir de son domicile pour l’emmener se promener.
En tout cas, étant donné que l'univers du chien est plus complexe et que les races sont beaucoup plus diverses, une formation de comportementaliste canin nous semble alors primordiale.
Nous ne connaissons pas tous les autres cat-sitters, mais n'avons rien à redire sur ceux que nous sommes habitués à fréquenter et recommandons à nos clients lorsque nous ne pouvons pas rendre visite nous-mêmes à leurs chats.
En tout cas, chacun fonctionne à sa manière. Par exemple, nous proposons pour notre part trois formules, avec des durées de visites allant du simple au double ; certains ne font pas ce genre de distinctions. Cela ne les empêche nullement d’être sérieux ; après tout, si le client s'y retrouve, c'est qu'il est satisfait.
Un autre exemple de différenciation entre les professionnels, ce sont les injections d'insuline. Nous le proposons, mais ce n’est pas le cas de tous nos homologues. Cela peut se comprendre, car c’est assez délicat et contraignant : il faut prévoir deux visites par jour, à heures fixes. Mais là aussi, proposer de faire les injections d'insuline n'est pas un gage de sérieux : c'est juste un choix.
À vrai dire, dans la mesure où chacun parvient à vivre de son activité sans difficultés, nous ne ressentons pas vraiment de concurrence. De ce fait, nous avons opté pour l'échange et l'entraide.
Non, nous ne pensons pas que cat-sitter soit un métier difficile, dans la mesure où avec du sérieux et de l'expérience, on s'en sort très bien. Les difficultés apparaissent surtout lors des périodes de haute saison, puisqu'il faut tenir physiquement.
Il faut néanmoins tenir compte du fait que cette activité peut s'avérer difficile socialement, dans la mesure où il n'y a plus de week-end et où on vit un peu en décalé : les périodes où nous travaillons le plus sont justement celles où les gens partent en vacances ou en week-end.
Selon nous, les qualités indispensables pour être cat-sitter sont l'aisance dans les relations humaines, l'amour des chats, l'écoute, la patience, la compréhension, l'adaptabilité, la réactivité, la ponctualité et la polyvalence (s'occuper des chats, interagir avec la clientèle, gérer l’entreprise, etc.).
Sauf erreur, le métier de cat-sitter est assez récent, et n’existait pas vraiment à l’aube du 20ème siècle. Nous nous sommes lancées pour notre part au début des années 2010, et constatons depuis l'arrivée régulière de nouveaux acteurs sur le marché. Le nombre de cat-sitters semble chaque année plus élevé (du moins en France), preuve qu'il y a une vraie demande et qu'une réelle prise de conscience commence à se faire jour.
En effet, on s’éloigne progressivement de l'image de l'animal si indépendant de l'homme qu'il ne se dirigerait vers lui que pour satisfaire ses besoins, de l'animal qui n'a pas besoin qu'on s'occupe de lui pendant ses absences (si ce n'est lui changer ses gamelles et sa litière). Les propriétaires sont davantage à l’écoute de leur compagnon, et considèrent de plus en plus qu’il a lui aussi de véritables besoins affectifs et un mode de communication qui lui est propre.
Nous n'avons pas vraiment d'avis là-dessus. Cela dit, même en y réfléchissant, nous ne voyons pas vraiment comment ce métier pourrait évoluer, puisque le service reste le même.
Nous ne voyons pas d'un bon œil ce genre de plates-formes. En effet, pour nous, l'activité de cat-sitting devrait rester familiale, de manière à garder un rapport privilégié avec la clientèle. Nous sommes souvent perçus comme la baby-sitter de la famille !
Le client apprécie de faire son choix, qui commence souvent dès la consultation du site internet.
Une fois que l'activité est lancée, une certaine récurrence s’installe dès lors que les retours de la clientèle sont positifs, et on peut alors en vivre confortablement. Il faut toutefois tenir compte du fait que cela reste une activité saisonnière : les rentrées d'argent ne sont pas les mêmes tous les mois.
Nous la pousserions dans ce sens si elle est passionnée des chats et possède les qualités évoquées plus haut.
Néanmoins, si cette personne habite en zone rurale, les choses sont différentes, car plusieurs raisons font qu’il est peu probable qu'elle puisse effectivement en vivre. En effet, la clientèle potentielle y est moins nombreuse, d’autant que nombre de propriétaires de chats vivant à la campagne sont habitués à laisser leur animal aller et venir entre l’intérieur et l’extérieur, et vivre de manière très autonome. Autrement dit, ils ne voient pas forcément pourquoi ils auraient besoin de faire appel à un tel service…