En croisant des American Shorthairs noirs et des Burmeses Américains, la créatrice du Bombay, Nikki Homer, souhaitait mettre au point un chat qui ressemble à une panthère noire en miniature. On peut dire que le pari est plutôt réussi. Par ailleurs, sans surprise, la race obtenue a hérité de la plupart des traits physiques de ses ancêtres.
De type bréviligne (cobby), l’élégant Bombay a un corps de taille moyenne dont le poids est plus conséquent qu’on ne pourrait le croire au premier abord. Il faut dire en effet qu’il possède une ossature assez forte, sur laquelle repose en outre une musculature importante et bien apparente. Le poitrail est rond et large, le dos rectiligne des épaules à la croupe. Il se prolonge par une queue droite de longueur moyenne, qui s’affine jusqu’à son extrémité.
Les pattes sont proportionnées au corps, bien musclées, et se prolongent par des pieds ronds dont les coussinets sont noirs.
La tête est de taille moyenne et de forme ronde. À son sommet se trouvent des oreilles bien écartées et modérément grandes. Elles sont larges à la base, arrondies à leur extrémité, et s’inclinent légèrement vers l’avant en lui donnant un air alerte.
On dit que le Bombay a des yeux ronds comme des pièces de monnaie en cuivre brillant. De fait, ceux-ci sont grands, bien ronds, et positionnés dans le prolongement de la base des oreilles. Leur couleur étincelante va du cuivre à l’or, la première étant la plus appréciée. Ils sont d’autant plus beaux qu’ils contrastent avec sa robe totalement noire, et cette combinaison constitue un trait distinctif de la race.
Le profil montre par ailleurs un très léger stop, et le nez présente une extrémité un peu arrondie. Il est de couleur noire et surmonte un museau court, large et arrondi. Quant au menton, il est bien développé mais n’est ni saillant, ni en retrait.
Le Bombay ne possède pratiquement pas de sous-poil. Il arbore en revanche un poil de couverture court, dense mais fin, soyeux et aussi brillant que du satin, ce qui est d’ailleurs un autre trait caractéristique de la race. En effet, le pelage de ce chat doit être scintillant comme du cuir verni.
Il est par ailleurs noir de jais de la racine à la pointe, et ce chat est d’ailleurs la seule race systématiquement noire. Ce n’est toutefois que vers l’âge de deux ans qu’il arbore sa couleur définitive : il naît avec un poil un peu plus clair, puis celui-ci s’assombrit au fur et à mesure qu’il grandit, jusqu’à devenir d’un noir intense.
Par ailleurs, il existe chez cette race un léger dimorphisme sexuel. En effet, le mâle et la femelle ont une taille très proche, mais leur poids en revanche diffère davantage. Le premier peut en effet peser jusqu’à 5 kg, là où la deuxième ne doit pas dépasser 4 kg.
Enfin, il convient d’évoquer la version anglaise du Bombay, qui présente quelques spécificités physiques. En effet, alors que son cousin américain est de type bréviligne (cobby), lui est de type médioligne (semi-foreign). Il possède donc des pattes plus fines, qui se terminent par des pieds ovales. Quant à sa tête, elle a une forme triangulaire et est un peu creusée. Il se différencie aussi par ses yeux, qui sont en amande et dont la couleur varie du jaune doré au vert. Toutefois, en dehors de ces quelques traits, le Bombay « Américain » et le Bombay « Anglais » sont physiquement assez proches.
Les standards de race sont des documents établis par les organismes officiels qui listent les conditions qu'un Bombay doit respecter pour être pleinement reconnu comme appartenant à la race :
En Grande-Bretagne, dans le milieu des années 60, des éleveurs de Burmeses Anglais commencèrent à croiser des individus de leurs élevages avec des British Shorthairs noirs, dans l’objectif d’obtenir des petits chatons au pelage noir possédant de grands yeux ronds couleur cuivre. Lors de différentes expositions aux cours desquelles ils furent présentés, les petits félins obtenus ne manquèrent pas de susciter l’intérêt tant d’autres éleveurs que du public. Malgré cela, les professionnels à l’origine de cette initiative ne décidèrent pas de se lancer dans un programme rigoureux d’élevage sélectif en vue de créer une race à part entière : l’expérience s’arrêta là.
Il fallut donc attendre le début des années 80 pour que d’autres éleveurs de Burmese Anglais décident de créer et de développer une version anglaise du Bombay, en organisant des reproductions similaires à celles qui avaient été effectuées deux décennies plus tôt.
On parle donc de Bombay « Anglais » pour désigner les chats issus de ce programme d’élevage. Pour autant, la version britannique du Bombay ne diffère que très légèrement de la version « américaine » : la principale différence se situe au niveau de la teinte des yeux. En effet, alors que chez le Bombay « Américain » ces derniers ne peuvent arborer qu’une couleur cuivre à or cuivré, ceux de son homologue britannique peuvent aller du jaune doré au vert. En termes de tempérament, ces deux chats sont identiques.
Le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) britannique reconnut le Bombay (ou plus précisément la « version » locale de la race) en 1994. Il le considère comme une des cinq variétés de l’Asian (Asiatique), aux côtés de l’Asian smoke, de l’Asian tabby, du Burmilla et du Tiffanie.
Bien que le Bombay existe depuis plus d’un demi-siècle, son pool génétique demeure relativement peu étendu. C’est ce qui explique que certains organismes font le choix d’autoriser les croisements avec d’autres races, afin précisément de diversifier ce dernier.
C’est le cas notamment de la Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine, qui permet d’accoupler le Bombay avec :
L’Association Féline Canadienne (AFC) quant à elle accepte uniquement les accouplements avec le second, mais pas avec le premier.
L’Australian Cat Association (ACF) adopte une position assez proche de celle du CFA, si ce n’est qu’en plus des American Shorthairs noirs, il approuve les mariages avec les Burmeses Américains marron (et non sable).
Pour sa part, le Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) français permet seulement de faire se reproduire le Bombay avec le Burmese Américain seal sepia.
D’autres organismes en revanche refusent tout croisement. C’est le cas notamment de The International Cat Association (la TICA) et du New Zealand Cat Fancy (NZCF).
À l’inverse, le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) autorise à accoupler le Bombay Anglais avec de nombreuses races :
Le Bombay fut créé en 1958 par Nikki Homer, une éleveuse d’American Shorthairs basée dans le Kentucky, aux États-Unis. Rêvant d’avoir un chat semblable à une panthère noire, mais en miniature et doux comme un agneau, elle décida cette année-là de croiser des spécimens de son élevage avec des Burmese Américains. Leur morphologie lui semblait parfaitement adaptée à son projet, puisqu’à l’instar de la panthère, cette race possède une musculature bien apparente.
Un premier accouplement entre un Burmese Américain de couleur sable et un American Shorthair noir fut réalisé, et d’autres mariages entre représentants des deux races suivirent. Toutefois, les résultats ne furent pas vraiment satisfaisants. En effet, les chats obtenus ressemblaient plus à des American Shorthairs noirs qu’à de petites panthères. Nikki Homer décida de les stériliser et de les vendre comme animaux de compagnie.
Elle ne renonça pas pour autant, et tenta à nouveau des reproductions similaires en 1965. Deux années de croisements sélectifs lui permirent alors d’obtenir le chat noir qu’elle avait imaginé : une allure majestueuse, des yeux de teinte cuivrée et une robe très brillante d’un noir d’ébène. Elle le nomma Bombay, en référence à la ville indienne éponyme (l’actuelle Mumbai), où des panthères noires peuvent être aperçues dans le parc national Sanjay Gandhi, intégré à la ville.
Entre 1967 et 1972, elle réussit à produire pas moins de 27 portées et à permettre la naissance d’une centaine de chatons. Toutefois, elle ne conserva dans le programme d’élevage du Bombay que ceux parmi eux qui correspondaient aux critères qu’elle s’était fixés ; les autres étaient cédés comme animaux de compagnie.
Ravie du résultat, elle entreprit de faire reconnaître la race à laquelle elle venait ainsi de donner naissance. Il lui fallut encore quelques années pour parvenir à ses fins, mais ses efforts finirent par être couronnés de succès : en 1976, la Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine devint le premier organisme félin à franchir le pas et reconnaître le Bombay.
Après avoir consacré tant d’énergie à ce chat depuis près de 20 ans, Nikki Homer souhaita alors passer à autre chose. Elle décida donc d’arrêter l’élevage du Bombay.
Néanmoins, d’autres éleveurs américains tombés amoureux de la petite panthère noire reprirent le flambeau. Parmi eux, Suzanne et Herb Zwecker jouèrent un rôle particulièrement important, s’investissant énormément dans la poursuite du développement et de la reconnaissance de la race. Ils décidèrent pour cela de créer de nouvelles lignées supplémentaires en partant de zéro, plutôt que de simplement utiliser des spécimens déjà existants.
Néanmoins, malgré les efforts des uns et des autres, la race eut du mal à percer. Les superstitions concernant les chats noirs ainsi que la réticence des éleveurs de Burmese Américains, qui voyaient en ce nouveau venu une sorte de concurrent, n’y furent sans doute pas étrangers. Toutefois, l’intérêt qu’elle suscitait devint un peu plus important lorsqu’en 1985 Luv It Black, un des spécimens présentés par Suzanne et Herb Zwecker, fut distingué par la CFA lors de manifestations organisées par l’organisme.
Cela dit, l’essor du Bombay fut aussi freiné par des aspects liés à la génétique. En effet, du fait que les reproducteurs sont des American Shorthairs, des Burmeses ou des Bombays, peuvent coexister au sein d’une même portée des Bombays et des chatons dont le pelage et les yeux arborent des couleurs différentes, correspondant plutôt à celles qu’on retrouve chez l’American Shorthair. Ceux-là sont systématiquement retirés du programme d’élevage et vendus comme animaux de compagnie.
En France, l’arrivée de la race remonte à 1989. C’est en effet cette année-là d’un premier couple de spécimens, Opium et Bagheera, fut introduit dans le pays. Un programme d’élevage fut mis en place, et 10 autres spécimens furent importés dans les cinq années qui suivirent.
Même si le Bombay demeure assez rare, il est reconnu par de nombreux organismes, à commencer par les plus importants à l’échelle internationale.
Ayant été créée aux États-Unis, il n’est pas surprenant que la race fut reconnue en premier lieu par la Cat Fanciers’ Association (CFA), l’institution féline de référence du pays. Ce fut le cas en 1976, et l’Association Féline Canadienne (AFC) voisine lui emboîta le pas en 1988. De nombreux autres organismes nationaux suivirent le mouvement, à l’instar du Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) français, de l’Australian Cat Association (ACF) ou encore du New Zealand Cat Fancy (NZCF).
Les instances internationales ne furent pas en reste : The International Cat Association (TICA) lui accorda sa reconnaissance en 1979, le faisant figurer dans un groupe au sein duquel se trouve aussi le Burmese Américain. La World Cat Federation l’accepte également.
En revanche, la Fédération Internationale Féline (FIFé), qui regroupe les organismes d’une quarantaine de pays - dont Felis Belgica en Belgique et la Fédération Féline Helvétique (FFH) en Suisse - ne reconnaît pas le Bombay.
Il existe par ailleurs une version anglaise de la race, qui fut développée en Grande-Bretagne à partir des années 80 et diffère substantiellement du Bombay d’origine américaine. Elle est reconnue depuis 1994 par le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF), l’organisme félin de référence du pays. Celui-ci la considère comme une variété de la race Asian, aux côtés de l’Asian smoke, de l’Asian tabby, du Burmilla et du Tiffanie. Il ne reconnaît pas en revanche le Bombay que l’on retrouve partout ailleurs dans le monde.
Même si le Bombay ressemble à une petite panthère, il n’en a pas le caractère : c’est un animal ni sauvage, ni agressif. Au contraire, il est très sociable et affectueux, et représente un choix idéal pour quiconque cherche un chat appelé à vivre au cœur de la famille, tant il recherche la compagnie de l’Homme. Il est d’ailleurs tout particulièrement attaché à la personne qui s’occupe le plus de lui, sans pour autant aller jusqu’à être le chat d’un seul maître : sa proximité avec une personne en particulier ne l’empêche pas de donner de l’amour à tous les membres de la famille.
Il aime aussi en recevoir, et ça tombe bien : lui faire des caresses est en effet très agréable, car son poil a la texture de la soie. Par ailleurs, étant donné qu’il adore tout particulièrement les coins chauds, il n’est pas rare qu’il aille s’installer sous les couvertures dans le lit, ou justement se pelotonner contre un des membres de sa famille dans le canapé.
Le Bombay est friand d’attention et de câlins. S’il se sent délaissé, il rappelle à l’ordre les personnes qui vivent avec lui par des vocalises qui restent douces et ne percent pas les tympans. Autrement dit, ce chat peut se montrer bavard pour réclamer qu’on s’intéresse à lui, mais ses miaulements ont le bon goût de ne pas être stridents.
Il apprécie de jouer avec les enfants et sait se montrer patient à leur égard, dès lors qu’il est traité avec respect. Avec un enfant en bas âge, le risque est réel que cette condition ne soit pas vérifiée ; par conséquent, mieux vaut ne jamais le laisser seul avec un tout-petit, hors de toute surveillance par un adulte. Il en va de la sécurité de chacun des protagonistes, et cela vaut d’ailleurs pour n’importe quelle race de chat.
Très affectueux le Bombay a besoin d’attention et d’amour des gens qui l’entourent. Il adore interagir avec son entourage et suit son propriétaire partout : dans le salon, la chambre, la cuisine…
Combiné avec son intelligence et son tempérament très actif, ceci explique qu’il fasse un excellent élève pour qui souhaite apprendre des tours à son chat, comme par exemple rapporter un objet.
Pour autant, il a aussi besoin de moments d’isolement, et peut sans problème rester seul quelques heures à la maison. Cela ne doit néanmoins pas dispenser de lui laisser des jeux en cas d’absence, de sorte qu’il puisse s’occuper et ne souffre pas d’anxiété lorsque ses maîtres s’éloignent trop longtemps à ses yeux. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à investir dans des jeux interactifs comme des puzzles : c’est là un excellent moyen de stimuler ses grandes capacités intellectuelles, qu’il les manipule seul ou avec sa famille.
Lui faire partager son foyer avec un petit compagnon est aussi une manière judicieuse de rendre les absences de ses maîtres plus supportables. En effet, le Bombay cohabite facilement avec ses congénères ou même un chien, pour peu qu’il se sente toujours aimé et qu’il reçoive toujours l’attention dont il a besoin. Cette coexistence se passe d’autant mieux qu’elle est mise en place dès le plus jeune âge des deux protagonistes. À défaut, mieux vaut au moins faire en sorte qu’ils apprennent à se connaître graduellement, afin de s’habituer petit à petit l’un à l’autre et que chacun trouve sa place.
En revanche, le faire coexister avec un oiseau ou un petit rongeur est moins opportun, car le Bombay a un instinct de prédation très développé : c’est un excellent chasseur. S’il doit malgré tout passer un certain temps aux côtés d’un tel animal, mieux vaut que ce dernier soit installé dans une cage placée à un endroit inaccessible pour le chat – voire mieux encore dans une pièce qui lui est réservée. On évite ainsi toute mauvaise surprise.
Quant aux humains qui lui sont inconnus, le Bombay semble souvent comme tiraillé entre la méfiance qu’il éprouve spontanément à leur encontre (d’où le fait qu’il ne soit pas du genre à aller d’emblée vers eux) et sa curiosité intrinsèque. Dès lors qu’il se sent à l’aise, cette dernière prend le dessus et l’incite à s’approcher pour sentir les nouvelles odeurs et quémander quelques caresses à l’occasion. En tout état de cause, il est essentiel qu’il ait un arbre à chat à sa disposition : c’est un endroit sur lequel il se sent en sécurité et peut se réfugier à tout moment, que ce soit pour observer son environnement du haut de son perchoir ou simplement se reposer au calme.
Le Bombay a comme tout chat besoin de périodes de repos, mais il a de l’énergie à revendre. Vivre dans une maison avec un jardin auquel il peut accéder à tout moment grâce à une chatière est idéal pour lui : il est alors en mesure de gambader et grimper aux arbres autant qu’il le souhaite, ce qui l’aide à se sentir aussi bien dans sa tête que dans ses pattes.
Il ne faut alors pas s’étonner que son côté fureteur et/ou son instinct de chasse le conduisent alors à explorer d’autres territoires ou suivre une proie à l’extérieur de son domaine : cela ne l’empêche pas d’être heureux de revenir dans son nid douillet, où l’attendent caresses et bonne nourriture.
A partir du moment où il est entouré de ses maîtres, ce chat peut néanmoins être relativement souple en termes de cadre de vie : dès lors que celui-ci est suffisamment spacieux pour qu’il puisse y jouer, y courir et y dépenser son énergie, il peut très bien s’adapter à une existence en appartement. Il faut toutefois savoir qu’il accepte généralement d’être promené en laisse, dès lors qu’il y est habitué depuis tout petit : pour des personnes qui occupent un tel logement, ce peut être une bonne option pour permettre à leur petit félin de découvrir de nouveaux horizons et de gambader un peu au dehors.
Qu’il ait ou non accès à l’extérieur, le Bombay doit pouvoir faire ses griffes quand il le souhaite - comme d’ailleurs tous ses congénères. Il est donc indispensable qu’il ait en permanence un griffoir à sa disposition : cela évite qu’il doive se rabattre sur des meubles ou les rideaux pour satisfaire ce besoin irrépressible.
Enfin, il convient de mentionner que la version anglaise du Bombay présente les mêmes traits de caractère que ses homologues d’origine américaine, largement hérités de leurs ancêtres Burmeses.
Qu’il s’agisse des individus appartenant aux lignées apparues aux États-Unis ou à celles originaires de Grande-Bretagne, le Bombay jouit dans l’ensemble d’une bonne santé.
En outre, ce petit félin supporte pratiquement tous les climats, à l’exception des plus froids. Il convient toutefois de bien le protéger du froid et des courants d’air lorsque les températures sont basses, car son sous-poil peu dense fait qu’il n’est pas idéalement équipé pour les intempéries hivernales.
Comme toute race de chat, le Bombay est davantage sujet à certaines maladies. Il s’agit en l’occurrence de :
Par ailleurs, le Bombay a une certaine tendance à l’embonpoint, et même à l’obésité. C’est d’autant plus le cas s’il n’a pas accès à l’extérieur, car il a alors moins de possibilités de faire de l’exercice. Ce n’est pas un sujet à prendre à la légère, car le surpoids peut aussi bien provoquer des maladies que faire empirer celles dont il souffre déjà le cas échéant.
En tout état de cause, pour adopter un Bombay dans les meilleures conditions, il est indispensable de s’adresser à un éleveur digne de ce nom. En effet, un professionnel sérieux prend soin de faire effectuer des tests génétiques sur les reproducteurs envisagés (en particulier pour la cardiomyopathie hypertrophique et le syndrome de la fente faciale médiane), de manière à écarter ceux qui risqueraient de donner naissance à des petits en mauvaise santé. Il veille aussi à offrir aux chatons un cadre idéal pour leur équilibre physique et mental, et a à cœur de développer leur sociabilité dès les premières semaines. En effet, ces dernières sont absolument cruciales pour tout le reste de leur vie. Quoi qu’il en soit, lors de l’adoption, l’éleveur doit être à même de fournir un certificat de bonne santé établi par un vétérinaire, ainsi que le carnet de santé (ou de vaccination) dans lequel sont notés les vaccins que le chaton a reçus.
Pour garder son chat en bonne santé pendant toute sa vie, il est primordial de l’emmener à intervalles réguliers effectuer un bilan de santé complet chez le vétérinaire, quand bien même tout va bien en apparence. Ces contrôles donnent l’occasion au professionnel de détecter au plus tôt un éventuel problème pas (encore) visible, ce qui permet le cas échéant d’y faire face dans des conditions optimales. C’est aussi l’occasion de procéder aux éventuels rappels de vaccins nécessaires. Ces visites doivent être programmées au moins une fois par an, et même davantage lorsque l’animal vieillit.
En parallèle, le maître a aussi la tâche de protéger son petit félin contre les parasites tout au long de l’année, en pensant à renouveler ses vermifuges chaque fois que le moment est venu de le faire. Il ne faut d’ailleurs pas perdre de vue que même un individu vivant cantonné en appartement peut contracter des parasites, et doit donc être vermifugé.
Le Bombay possède un poil de couverture dense mais court, et son sous-poil n’est que très léger. Ceci explique que son pelage ne demande pas un entretien considérable : il suffit de le brosser une fois par semaine pour ôter les poils morts et lui permettre de garder cet aspect si brillant qui le caractérise. Les périodes de mues, au printemps et en automne, sont peu importantes, mais nécessitent toutefois de passer à une fréquence de deux à trois fois par semaine pour qu’il reste sain et conserve cette belle apparence.
Il est nécessaire de contrôler les oreilles du Bombay une fois par semaine et de les laver avec un chiffon propre et humide, de manière à enlever les saletés et limiter les risques d’infection.
La séance d’entretien hebdomadaire doit aussi être l’occasion de vérifier les yeux. Il est d’autant plus plausible qu’ils soient sales que le Bombay est prédisposé à l’épiphora (larmoiement excessif). Si tel est le cas, il est indispensable de nettoyer leurs coins à l’aide d’un tissu humide, de manière à minimiser le risque d’infection.
Brosser régulièrement les dents du Bombay est primordial pour lui éviter toutes sortes de problèmes de santé à ce niveau. C’est vrai pour n’importe quelle race, mais le risque en cas d’entretien insuffisant est encore plus grand pour lui, étant donné qu’il est prédisposé aux gingivites. Un brossage régulier en utilisant un dentifrice spécialement conçu pour la gent féline évite l’accumulation de plaque dentaire, qui en se transformant en tartre peut entraîner des maladies plus ou moins graves. Le faire une fois par semaine est le strict minimum, mais l’idéal est même de s’en occuper chaque jour.
Il faut prendre l’habitude de vérifier la longueur des griffes du Bombay chaque mois. Dès lors qu’il a accès à l’extérieur, l’usure naturelle suffit généralement. Si ce n’est pas le cas, il est nécessaire de les couper manuellement : en devenant trop longues, elles sont susceptibles de se casser, de le gêner ou même de le blesser. Par ailleurs, un griffoir doit être à sa disposition en permanence pour lui permettre de satisfaire le besoin irrésistible de faire ses griffes, plutôt que de devoir se rabattre sur le mobilier...
Les soins du pelage, des oreilles, des yeux, des dents et des griffes du Bombay ne requièrent pas de compétences particulières. Cependant, plutôt que de se lancer en solo la première fois, il peut être utile de bénéficier de l’expertise d’un vétérinaire ou d’un toiletteur pour chat. En apprenant les bons gestes auprès d’un professionnel, on réduit fortement la probabilité non seulement d’être peu efficace, mais aussi et surtout d’agir de manière maladroite et ce faisant de blesser voire traumatiser son animal.
Au demeurant, il est primordial que ce dernier soit habitué à ces séances de toilettage dès ses premiers mois : plus elles font partie tôt de sa routine, plus il les accepte facilement toute sa vie durant. Lui et son maître sont alors dans les meilleures dispositions pour qu’elles soient des moments privilégiés ensemble, et l’occasion de caresses et de câlins. Étant très affectueux et proche de son propriétaire, il apprécie alors d’autant plus d’être toiletté.
Comme n’importe quel chat, le Bombay a besoin d’une alimentation adaptée à ses besoins nutritionnels, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Elle doit donc être choisie en prenant en compte son âge, son état de santé et son niveau d’activité physique.
Il convient d’être vigilant quant aux quantités de nourriture qui lui sont données, car contrairement à nombre de ses congénères, le Bombay ne sait pas s’auto-réguler. Gourmand et un peu glouton, il a une réelle propension à l’obésité. Il n’est donc pas possible de lui laisser de la nourriture en libre-service, au risque qu’il se goinfre. La meilleure solution est donc de prévoir deux repas journaliers, donnés à heures fixes et rigoureusement pesés.
Il est tout à fait possible de lui donner de la nourriture industrielle, dès lors qu’elle est de qualité et soigneusement choisie pour être adaptée à ses besoins. En revanche, la plus grande prudence est de mise en ce qui concerne l’alimentation destinée aux humains, même s’il ne se prive pas de réclamer – par exemple pendant les repas de ses maîtres. En effet, non seulement il y a peu de chances que les apports nutritionnels fournis correspondent précisément à ses besoins, mais en plus certains aliments appréciés et régulièrement consommés par les humains s’avèrent en revanche toxiques pour les chats. Ceci explique aussi qu’il vaut mieux éviter de lui donner les restes de table ou le laisser fouiller dans les poubelles.
Enfin, le fait qu’il ait tendance à grossir facilement implique qu’il est indispensable de contrôler son poids chaque mois. En cas de prise de poids qui se confirme voire s’accentue sur plusieurs pesées d’affilée, une visite chez le vétérinaire s’impose. En effet, seul un professionnel de santé est à même de diagnostiquer l’origine du souci (alimentation inappropriée, maladie, effet secondaire d’un médicament…), et dès lors de déterminer comment y remédier.
Enfin, comme tout chat, le Bombay doit avoir en permanence de l’eau fraîche à disposition pour être en mesure de boire dès qu'il en ressent le besoin.
Le fait que la race soit reconnue par le Livre Officiel des Origines Félines contribue au fait qu’on trouve en France une poignée d’éleveurs de Bombay. Le prix pour adopter un chaton se situe entre 900 et 1300 euros.
Sa non-reconnaissance par la Fédération Internationale Féline (FIFé), dont sont membres les organismes félins nationaux de Belgique et de Suisse, explique qu’elle soit en revanche nettement plus discrète dans ces pays.
Au Canada, le nombre d’élevages est de l’ordre de la dizaine, toutes provinces confondues. Ils proposent généralement leurs petits à un prix qui va de 700 à 2000 dollars canadiens.
L’offre étant assez limitée, il peut être judicieux de se tourner vers les États-Unis pour avoir un peu plus de choix. Un chaton Bombay s’y monnaye généralement entre 700 et 1200 dollars américains. À ce montant viennent toutefois s’ajouter des frais supplémentaires liés à l’importation, et il faut alors veiller à bien connaître et respecter les règles pour faire entrer un chat au Canada depuis l’étranger.
Quel que soit le pays, le prix d’un chaton Bombay diffère selon la réputation de l’élevage, la lignée de l’animal ainsi que ses caractéristiques intrinsèques, surtout sur le plan physique. C’est ce dernier facteur qui explique que le montant demandé peut varier d’un individu à l’autre au sein d’une même portée.
Même s’il a été créé il y a plus d’un demi-siècle, le Bombay reste une race assez rare.
Aux États-Unis, son pays d’origine, il se situe en moyenne un peu au-delà du 30ème rang (sur environ 45) dans le classement des races par popularité établi par la Cat Fanciers’ Association (CFA) en fonction du nombre d’enregistrements annuels auprès de l’organisme.
Le Bombay est très peu répandu au Canada : avec moins de 5 naissances par an enregistrées auprès de l’Association Féline Canadienne (AFC), il figure dans les toutes dernières places du classement des races par popularité.
Même s’il est présent dans le pays depuis 1989, le Bombay se fait relativement discret en France : tout au long des deux premières décennies du 21ème siècle, on ne compta en moyenne guère plus d’une cinquantaine d’enregistrements annuels auprès du Livre Officiel des Origines Félines (LOOF). Relativement stable tout au long de la période, ce chiffre le place vers la 30ème position sur un total d’un peu plus de 70 races reconnues par l’institution. Au cours des années 2010, il représenta ainsi environ 0,10% des naissances toutes races confondues.