Même s'ils se montrent globalement assez prudents (bien plus en tout cas que les chiens en tout cas), les chats ne sont bien sûr pas à l'abri de se blesser, que ce soit en intérieur ou en extérieur. En particulier, ils ont de grandes chances de se faire une plaie plus ou moins étendue.
Il est alors important de la soigner correctement, même si elle est superficielle et de petite taille. À défaut, elle risquerait de s'infecter et de devenir grave.
Voici donc des conseils utiles pour savoir comment prendre soin d'un chat qui s'est fait une plaie, et en particulier comment faire en sorte qu'elle arrête de saigner, la nettoyer, la désinfecter, et éventuellement l'aider à bien cicatriser si cela s'avère nécessaire.
Une plaie (ou lésion cutanée) est une interruption de la continuité des tissus qui composent la peau : les tissus internes normalement protégés sont alors exposés à l'air libre, et il en résulte potentiellement un saignement plus ou moins important.
Concrètement, un chat est susceptible de se faire une plaie en de nombreuses occasions : en étant piqué par un insecte, griffé ou mordu par un autre animal, en se brûlant, en se coupant, en subissant un choc violent... Certaines maladies peuvent également endommager l'épiderme et causer des plaies.
Heureusement, une plaie reste le plus souvent bénigne, car petite, superficielle et guérissant sans difficulté en quelques jours. Malgré tout, il existe toujours un risque qu'elle s'aggrave et pose un véritable problème de santé, en particulier si elle saigne abondamment ou si elle s'infecte.
Par conséquent, il est impératif de toujours soigner correctement une plaie quelle qu'elle soit, afin de favoriser la guérison et de limiter au maximum le risque que les choses ne s'aggravent.
Même un chat prudent n'est pas à l'abri des petits bobos du quotidien, et en particulier des plaies. C'est vrai en particulier s'il passe beaucoup de temps en extérieur, car les dangers y sont plus nombreux. Néanmoins, il en existe aussi bien sûr en intérieur.
Dans l'ensemble, tant qu'une plaie reste petite et superficielle (ce qui est le cas la plupart du temps), on peut normalement la gérer soi-même, sans avoir besoin de faire appel aux services d'un vétérinaire. Il suffit simplement d'arrêter le saignement éventuel, de la nettoyer et la désinfecter - cette dernière opération devant être répétée chaque jour jusqu'à la guérison complète. Il faut toutefois faire attention à ne pas être mordu ou griffé en manipulant l'animal, car il a des chances de se montrer agressif s'il est très stressé ou s'il a mal.
En revanche, si la plaie est très étendue (par exemple si elle recouvre une large partie de la patte), profonde ou a été causée par une brûlure importante ou un produit chimique, il est vivement conseillé de ne pas la soigner soi-même, car elle nécessite une réelle expertise ainsi que des soins adaptés. Mieux vaut plutôt appeler un vétérinaire sans attendre et suivre ses consignes.
Il est courant qu'un chat saigne lorsqu'il se fait une plaie, a fortiori si celle-ci est profonde. La première priorité est alors de stopper le saignement.
Si l'écoulement demeure léger, il suffit normalement de tamponner la plaie à plusieurs reprises ou d'exercer une légère pression dessus pendant quelques dizaines de secondes. Le mieux est d'utiliser pour cela une compresse stérile, ou à défaut un tissu ou un linge propre et sec. Appuyer dessus à main nue est à éviter, car on augmenterait alors le risque d'infection.
Si l'écoulement est plus important mais semble maîtrisable, l'idéal est de surélever la zone touchée si c'est possible : cela permet de réduire la perte de sang. En parallèle, il convient d'exercer sur la plaie une pression un peu plus franche pendant 5 à 10 minutes sans interruption (toujours avec une compresse ou éventuellement un linge propre). Si le tissu se retrouve intégralement imbibé de sang avant que ce délai ne se soit écoulé, l'idéal est d'en ajouter un autre par-dessus : il ne faut pas en revanche le remplacer, car cela conduirait à relâcher la pression et donc à retarder le phénomène de coagulation.
Si par contre le saignement est tellement important qu'il semble impossible à maîtriser (notamment si une artère est touchée ou si un membre est sectionné), il faut alors se rendre le plus vite possible chez un vétérinaire : a priori, seul un professionnel de santé est en capacité de mettre en place un protocole de soin approprié pour arrêter le saignement. En attendant, il faut exercer une pression sur la zone blessée pour limiter la perte de sang autant que faire se peut. Si c'est possible, l'idéal est de se faire aider d'une tierce personne qui se charge d'appeler le vétérinaire pour le prévenir pendant que soi-même on gère le reste.
Une fois que la plaie ne saigne pas ou plus, on peut commencer à la soigner à proprement parler. Pour cela, il est nécessaire de la nettoyer, afin de retirer un maximum d'impuretés et une partie des microbes qui auraient pu s'infiltrer dans l'organisme par ce biais. C'est une première étape importante pour limiter le risque d'infection.
Concrètement, le mieux à faire pour nettoyer une plaie d'un chat est de la laver avec de l'eau, ainsi qu'un savon doux si on en a à disposition. Il convient toutefois d'agir avec précaution, au risque d'aggraver la blessure : le jet d'eau doit être modéré, et la peau doit être manipulée avec délicatesse. Par ailleurs, mieux vaut utiliser de l'eau tiède : une température trop chaude risquerait d'aggraver la lésion, tandis qu'une température trop froide augmenterait le risque de saignement.
Il existe toutefois une situation particulière, qui est celle d'une plaie causée par une brûlure : dans ce cas, il faut la laver avec de l'eau fraîche voire froide (mais pas glacée) afin soulager la douleur, éviter d'utiliser du savon (même doux) et ne pas la frotter (même délicatement).
Dans tous les cas, une fois le nettoyage réalisé, il ne reste plus qu'à sécher la plaie avec une serviette ou un linge propre (toujours sans frotter), avant de passer à l'étape de la désinfection.
Nettoyer une plaie permet d'éliminer bon nombre de microbes, et donc de limiter le risque d'infection. Toutefois, cela ne suffit pas pour le minimiser, car des germes pathogènes persistent. Il est donc également important de la désinfecter ensuite à l'aide d'un produit adéquat.
L’idéal est d’utiliser un désinfectant spécialement conçu pour les chats : on en trouve sous forme de petits flacons pour une poignée d'euros. En effet, un certain nombre d’antiseptiques destinés aux humains contiennent des substances toxiques pour un chat, en particulier si celui-ci en avale en se léchant à l'endroit où on en applique. Cela concerne notamment ceux qui sont à base d’alcool, mais pas uniquement.
Si l’on ne possède pas de désinfectant pour chat ou qu'on n'en a pas sous la main à ce moment-là, d'autres options sont envisageables : on peut citer en particulier l'eau oxygénée, la bétadine et la chlorhexdine. Toutefois, elles ne doivent être envisagées qu’en derniers recours, si le chat est blessé et qu’on n’a rien d’autre à disposition pour désinfecter la plaie. Au demeurant, mieux vaut demander l'aval d'un vétérinaire avant de s'en servir sur son animal, au cas où.
Quoi qu'il en soit, le désinfectant s’applique comme pour un humain : on le vaporise directement sur la lésion dans le cas d’un spray, ou on en imbibe une compresse stérile que l’on appose ensuite sur la peau. Mieux vaut par contre éviter d’utiliser du coton : des fibres pourraient rester accrochées dans la plaie, ralentissant la cicatrisation et augmentant le risque d’infection.
Une fois que la plaie a été nettoyée puis désinfectée, il ne reste plus qu’à la panser : ce n’est pas obligatoire, mais c’est recommandé au moins les premiers jours. En effet, cela empêche qu’elle ne se salisse ou que le chat ne se lèche – ce qui pourrait le conduire à avaler du produit désinfectant, et ce faisant à tomber malade.
La difficulté réside dans le fait de parvenir à faire un pansement qui soit suffisamment solide pour bien protéger la plaie et ne pas se décoller à la première occasion. En effet, contrairement aux humains, les chats sont dotés d’un pelage particulièrement fourni : ce dernier a tôt fait d'empêcher un pansement classique d'adhérer à la peau. Par conséquent, la meilleure façon de procéder est de réaliser un bandage qui entoure la zone blessée, si c’est possible : la patte, le cou, la queue, l’abdomen, le pourtour de la tête… Il faut toutefois veiller à ne pas trop serrer, car comprimer la peau ralentirait la guérison, en plus d’être potentiellement douloureux pour l’animal.
Le bandage doit ensuite être changé chaque jour (en désinfectant à nouveau la plaie), jusqu'à la guérison complète.
Cette dernière demeure néanmoins parfaitement possible même si l'on ne parvient pas à faire un pansement à son chat. Simplement, il convient alors de désinfecter la plaie deux fois par jour au lieu d'une seule (car elle est davantage exposée aux microbes), de la nettoyer à nouveau chaque fois qu'elle est sale, de surveiller de près qu’elle ne s’infecte pas et de mettre une collerette à son chat pour l’empêcher de se lécher s'il est en mesure d'y accéder.
En général, une plaie est douloureuse (en tout cas au début) et démange lorsqu’elle commence à cicatriser : il y a donc des chances que le chat ait alors très envie de se lécher à ce niveau – en plus de sa toilette habituelle, qu’il réalise normalement plusieurs fois par jour.
Ce ne serait pas une bonne chose de le laisser faire, car cela augmenterait le risque d’infection (contrairement à la croyance populaire, la salive des chats contient elle aussi de nombreux microbes), retarderait la cicatrisation et pourrait même causer une intoxication si jamais il avalait du produit désinfectant.
Par conséquent, la meilleure solution si la plaie se trouve à un endroit qu’il a tendance à lécher est de lui faire porter une collerette, au moins les premiers jours. Ce n’est certes pas très agréable pour lui, mais c'est dans son intérêt car sa blessure a alors de grandes chances de guérir plus vite.
À défaut de collerette, ou s'il ne la supporte pas, on peut se rabattre sur d’autres options : lui faire porter un body si la plaie se situe sur le ventre, lui mettre une chaussure spéciale si elle se trouve sur une patte, lui faire un bandage large et solide qu’il ne peut retirer en se grattant ou en se mordillant…
Que ce soit chez les humains ou chez les chats, la plupart des plaies cicatrisent sans difficulté. Il n’y a alors pas spécialement besoin d’utiliser de cicatrisant : il faut simplement laisser le temps faire son œuvre, ce qui prend généralement une semaine à dix jours pour une guérison complète si la lésion a été bien nettoyée et désinfectée.
Il arrive parfois que la cicatrisation s'avère plus difficile. C'est le cas en particulier si l’animal est déjà un peu âgé, si la plaie est étendue ou si elle se rouvre régulièrement. Dans une telle situation, l’utilisation d’un cicatrisant pour chat peut être utile pour aider l’organisme dans son travail de reconstruction de la peau. Il présente en effet l'intérêt de créer autour de la plaie un micro-environnement favorable au processus de cicatrisation, en plus généralement d’avoir également un effet antiseptique. Un tel produit se présente le plus souvent sous la forme d’un baume ou d’une pommade que l’on doit appliquer sur la lésion, en prenant bien soin de la recouvrir dans sa totalité. On en trouve dans les magasins spécialisés physiques ou en ligne, à un prix généralement compris entre 20 et 30 euros.
Toutefois, un cicatrisant ne doit être utilisé que dans le cas où la plaie est saine et en bon état. Si c'est à cause d'une infection que la guérison tarde à survenir, la seule bonne conduite à adopter est de se rendre chez le vétérinaire afin qu'il mette en place un traitement adéquat.
La plupart du temps, une plaie guérit sans difficulté, en particulier si elle est bien nettoyée et désinfectée : l’organisme du chat se charge de détruire les microbes qui tentent de s’incruster à l’intérieur et reconstruit la peau en une poignée de jours, ne laissant qu’une cicatrice plus ou moins visible - voire pas de cicatrice du tout, si la plaie est suffisamment petite et superficielle.
Il peut arriver toutefois que la plaie s’infecte, si des microbes sont parvenus à s’infiltrer dedans et à y proliférer massivement. Comme pour un humain, les principaux symptômes d'une infection sont une douleur, un gonflement, une couleur anormale (blanche, jaunâtre, marron…), une odeur désagréable ou un suintement. Dans les cas graves, la plaie peut même se nécroser, c’est-à-dire que les tissus environnants meurent et se décomposent : elle prend alors une couleur noirâtre.
Une infection prise en charge dès les premiers signes se traite normalement sans difficulté. Par contre, plus on tarde à intervenir, plus le risque qu’elle se propage ou qu’elle cause une nécrose est important. Par conséquent, si l’on pense être effectivement en présence d'une plaie qui s'est infectée, il ne faut pas perdre de temps pour réagir ou croire que le problème va disparaître de lui-même : dans les faits, c’est rarement ce qui se produit.
Le mieux à faire est alors de se tourner sans attendre vers un vétérinaire. Il ne faut pas chercher à régler le problème soi-même : il est peu probable qu'on y parvienne, car à ce stade la guérison requiert un traitement plus consistant qu’un désinfectant classique. Cela risquerait par ailleurs de retarder la mise en place d'un traitement efficace.
Des antibiotiques sont généralement nécessaires pendant quelques jours pour traiter l’infection et l'empêcher de se propager au reste de l’organisme : ils s'administrent sur la peau ou par voie orale. En cas de nécrose, une intervention chirurgicale doit être réalisée pour retirer les tissus morts et éviter la propagation aux tissus sains environnants : elle se pratique sous anesthésie générale, comme n'importe quelle autre opération d'un chat.
Même le plus prudent des chats n'est pas à l’abri de se blesser : il a même de grandes chances de se faire une plaie plusieurs fois dans sa vie. Le plus souvent, cela ne prête pas à conséquence : il suffit de la nettoyer et la désinfecter convenablement, puis éventuellement de la protéger avec un pansement ou un bandage, et d'attendre que la cicatrisation se fasse. Des antibiotiques sont toutefois nécessaires si jamais finalement elle s'infecte.
Il n'est toutefois recommandé de soigner la plaie soi-même que si elle est petite et peu profonde : si elle semble grave ou si elle saigne abondamment, il faut se tourner vers un vétérinaire sans attendre afin que la prise en charge soit parfaitement adaptée. En particulier, le professionnel peut faire des points de suture au chat pour maintenir les tissus de sa peau bien en place et ainsi favoriser la cicatrisation - et donc in fine la guérison.